Confisqués par les nazis, des trésors maçonniques préservés en Pologne

Les étagères de la bibliothèque de l'université de Poznan abritent des archives historiques de la franc-maçonnerie en Europe, amassées par les nazis, à Poznan, dans l'ouest de la Pologne. JANEK SKARZYNSKI / AFP
Les étagères de la bibliothèque de l'université de Poznan abritent des archives historiques de la franc-maçonnerie en Europe, amassées par les nazis, à Poznan, dans l'ouest de la Pologne. JANEK SKARZYNSKI / AFP
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Publié le Mercredi 12 janvier 2022

Confisqués par les nazis, des trésors maçonniques préservés en Pologne

  • L'imposante collection d'objets franc-maçonniques de Poznan, en Pologne, préserve ses trésors, au bonheur des loges et des chercheurs
  • Les nazis ont fermé les loges ou les ont poussées à la dissolution, confisqué ou - plus rarement - brûlé leurs bibliothèques

POZNAN, POLOGNE: Équerres et compas, gravures, livres et albums anciens, certains frappés du sceau du sinistre dignitaire nazi Heinrich Himmler. L'imposante collection d'objets franc-maçonniques de Poznan, en Pologne, préserve ses trésors, au bonheur des loges et des chercheurs.
S'étendant sur bien plus d'un kilomètre de rayons, les quelque 80.000 volumes anciens et plus récents gardés à la bibliothèque de l'Université UAM de Poznan (ouest), constituent "un des plus grands catalogues franc-maçonniques d'Europe; le plus important, selon certains", déclare à l'AFP Iuliana Grazynska, conservatrice de la collection.
"Et qui cache encore des mystères", souligne Mme Grazynska qui vient de commencer à visionner 89 cartons d'archives réunis par les services d'Himmler et encore jamais classifiés.

Confisqués à travers l'Europe

"Les nazis détestaient la franc-maçonnerie", rappelle à l'AFP Andrzej Karpowicz qui fut pendant une trentaine d'années responsable de la collection de Poznan.
Et d'expliquer que le nazisme fut le "fruit d'une vague anti-élites et anti-intellectuels", donc inévitablement "anti-francs-maçons".
Les nazis ont fermé les loges ou les ont poussées à la dissolution, confisqué ou - plus rarement - brûlé leurs bibliothèques. Au long des avancées de l'armée allemande, les collections en provenance des pays conquis ont enrichi celle du Reichsführer-SS Heinrich Himmler, qui comprenait aussi des archives relatives aux juifs, aux jésuites ou aux sorcières, selon M. Karpowicz.
Transportée vers des endroits jugés mieux protégés contre les bombardements des Alliés, la collection fut divisée en trois parties principales, deux d'entre elles cachés en Pologne et la troisième en République tchèque.
En 1945, les autorités polonaises en saisissent une partie à Slawa Slaska (ouest) comptant jusqu'à 150.000 volumes et, selon toute vraisemblance, comprenant les archives du collaborationniste français Henri Coston, le reste ayant été confisqué par l'Armée rouge.
"La France a pu récupérer ses documents" peu après, alors qu'une bonne partie des autres a été distribuée entre diverses institutions et bibliothèques polonaises, indique M. Karpowicz, aujourd'hui à la retraite.

Une vieille tradition

La bibliothèque de Poznan a constitué sa collection maçonnique spécifique en 1959, en pleine époque communiste, alors que le mouvement franc-maçon n'était pas autorisé.
En règle générale, la franc-maçonnerie "ne peut se développer que dans les régimes démocratiques", souligne à l'AFP Dominique Lesage, coauteur, avec Anna Kargol, du livre "Liberté Égalité Fraternité sur les rives de la Vistule" sur le renouveau du mouvement depuis la chute du communisme en 1990.
Une vieille tradition était bien là, la première loge polonaise, la Confrérie rouge, ayant vu le jour déjà en 1721. Parmi ses francs-maçons éminents, la Pologne compte son dernier roi, Stanislas Auguste Poniatowski, son premier président Gabriel Narutowicz ou le grand pianiste, philanthrope et homme d'État Ignacy Paderewski.
Selon l'ouvrage de M. Lesage, on comptait en 2020 en Pologne 47 loges de huit obédiences différentes, rassemblant au total près de 800 membres.
Perles rares

C'est en suivant un large escalier montant vers le plafond lumineux du vieux bâtiment de la bibliothèque universitaire, qu'on s'approche de la collection de Poznan.
Exposé récemment, un choix de perles rares de cette collection hors du commun fut un véritable voyage dans le temps qui, selon la tradition et le calendrier maçonniques, commence 4.000 ans avant J.-C.
La première loge maçonnique fut officiellement constituée en 1717 en Angleterre, et sa première constitution, écrite par James Anderson et toujours largement observée, fut publiée en 1723.
"Nous avons l'édition princeps rarissime de cette Constitution d'Anderson et toutes ses éditions successives, ainsi que des centaines d'autres statuts et constitutions franc-maçonniques. C'est l'orgueil de notre collection", souligne Mme Grazynska.
La majeure partie de la bibliothèque est constituée d'ouvrages du XIXe et du début du XXe siècle, principalement en allemand, dont toutes les encyclopédies maçonniques dans cette langue, dessins, gravures, partitions, menus de table, mais aussi des registres quasi complets de membres de loges ou ateliers sur une longue période allant jusqu'en 1919.
"Nous accueillons des représentants de loges allemandes en activité, désirant reconstituer leurs archives et régistres historiques. Des chercheurs viennent travailler sur notre grande collection de partitions de musique créées par et pour des franc-maçons, ou encore sur le fonctionnement de loges féminines en Europe", souligne Mme Grazynska.
La collection est ouverte à qui veut l'étudier. "C'est une mine d’informations où l'on peut puiser à volonté", souligne M. Karpowicz.

 


La Saudi League en passe de rejoindre le top 3 mondial, selon le patron de la FIFA

La ligue est en passe de devenir l'une des trois meilleures au monde, a-t-il ajouté.  (Fourni)
La ligue est en passe de devenir l'une des trois meilleures au monde, a-t-il ajouté. (Fourni)
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  • Gianni Infantino souligne qu’un championnat national au rayonnement mondial attire plusieurs des meilleurs joueurs de la planète
  • Le football féminin dans le Royaume est également promis à une croissance accrue

DOHA : Gianni Infantino, président de la Fédération internationale de football association (FIFA), a déclaré que l’Arabie saoudite est devenue un pôle majeur sur la scène mondiale du football.

Il a salué les évolutions dynamiques observées ces dernières années, qui ont permis au Royaume d’acquérir une présence internationale significative et de développer un championnat national à la dimension mondiale, réunissant certaines des plus grandes stars du football, au premier rang desquelles Cristiano Ronaldo.

La ligue est en passe de devenir l'une des trois meilleures au monde, a-t-il ajouté. 

Dans un entretien exclusif accordé à Asharq Al-Awsat, publication sœur d’Arab News, le président de la FIFA a affirmé que l’équipe nationale saoudienne, après son exploit retentissant face à l’Argentine lors de la Coupe du monde 2022, demeure capable de rééditer de telles performances, potentiellement face à l’Espagne lors du Mondial 2026.

Il a souligné que le football saoudien a réalisé des progrès remarquables, non seulement au niveau de l’équipe nationale senior, mais également dans les catégories de jeunes. Il a également indiqué que le football féminin dans le Royaume est appelé à se développer davantage, grâce à l’attention croissante que lui portent les instances dirigeantes du football ces dernières années.

Gianni Infantino a par ailleurs exprimé sa satisfaction personnelle quant à l’organisation de la Coupe du monde 2034 en Arabie saoudite, décrivant le Royaume comme un pays accueillant, doté d’une culture riche, d’une cuisine savoureuse et d’un peuple remarquable — autant d’éléments qui, selon lui, contribueront au succès de ce grand événement footballistique.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le festival Winter at Tantora revient à AlUla et célèbre un riche patrimoine culturel

Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
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AlUla : Le festival Winter at Tantora a été lancé jeudi à AlUla. Il se déroulera jusqu’au 10 janvier et propose une saison culturelle célébrant le riche héritage civilisationnel, culturel et historique de la région.

Le programme du festival comprend une large palette d’activités culturelles, artistiques et traditionnelles, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Parmi les attractions figurent Old Town Nights, Shorfat Tantora, When Shadow Tracks Us et le Carnaval d’Al-Manshiyah.


Le Forum d’Asilah distingué par le Prix du Sultan Qaboos pour la culture

Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, reçoit le Prix et la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres. (Photo: fournie)
Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, reçoit le Prix et la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres. (Photo: fournie)
Les lauréats du Prix du Sultan Qaboos avec le Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, et Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences. (Photo: fournie)
Les lauréats du Prix du Sultan Qaboos avec le Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, et Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences. (Photo: fournie)
Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. (Photo: fournie)
Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. (Photo: fournie)
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  • Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, a été récompensé à Mascate par le Prix du Sultan Qaboos 2025 dans la catégorie des institutions culturelles privées
  • Cette distinction prestigieuse célèbre l’excellence culturelle arabe et souligne le rôle d’Oman dans la promotion de la pensée, des arts et des lettres

MASCATE: Lors d’une cérémonie organisée dans la capitale omanaise, Mascate, Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, a reçu le Prix du Sultan Qaboos pour les institutions culturelles privées.

Hatim Betioui, secrétaire général de la Fondation du Forum d’Asilah, a été distingué mercredi soir à Mascate par le Prix des institutions culturelles privées (catégorie Culture), à l’occasion de la cérémonie de remise du Prix du Sultan Qaboos pour la culture, les arts et les lettres, dans sa douzième édition (2025). La cérémonie s’est tenue sous le patronage du Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, agissant par délégation de Sa Majesté le Sultan Haitham bin Tariq.

Lors de cette édition, le prix a également été attribué, aux côtés de la Fondation du Forum d’Asilah, à l’artiste égyptien Essam Mohammed Sayed Darwish dans le domaine de la sculpture (catégorie Arts), ainsi qu’à Hikmat Al-Sabbagh, connue sous le nom de Yumna Al-Eid, dans le domaine de l’autobiographie (catégorie Lettres).

Au cours de la cérémonie, Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences, a prononcé un discours dans lequel il a souligné le rôle et l’importance de ce prix, affirmant que cette célébration constitue une reconnaissance du mérite des lauréats, appelés à devenir des modèles d’engagement et de générosité intellectuelle.

Al-Riyami a également indiqué que l’extension géographique atteinte par le prix, ainsi que l’élargissement constant de la participation des créateurs arabes à chaque édition, résultent de la réputation dont il jouit et de la vision ambitieuse qui sous-tend son avenir. Il a mis en avant le soin apporté à la sélection des commissions de présélection et des jurys finaux, composés de personnalités académiques, artistiques et littéraires de haut niveau, spécialisées dans les domaines concernés, selon des critères rigoureux garantissant le choix de lauréats et d’œuvres prestigieux.

La cérémonie a également été marquée par la projection d’un film retraçant le parcours du prix lors de sa douzième édition, ainsi que par une prestation artistique du Centre omanais de musique.

En clôture de la cérémonie, le ministre des Awqaf et des Affaires religieuses a annoncé les domaines retenus pour la treizième édition du prix, qui sera exclusivement réservée aux candidats omanais. Elle portera sur : la culture (études sur la famille et l’enfance au Sultanat d’Oman), les arts (calligraphie arabe) et les lettres (nouvelle).

Il convient de rappeler que ce prix vise à rendre hommage aux intellectuels, artistes et écrivains pour leurs contributions au renouvellement de la pensée et à l’élévation de la sensibilité humaine, tout en mettant en valeur la contribution omanaise — passée, présente et future — à l’enrichissement de la civilisation humaine.

Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. Chaque lauréat de l’édition arabe reçoit la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres, assortie d’une dotation de 100 000 rials omanais. Pour l’édition omanaise, chaque lauréat reçoit la Médaille du mérite, accompagnée d’une dotation de 50 000 rials omanais.

Le prix a été institué par le décret royal n° 18/2011 du 27 février 2011, afin de reconnaître la production intellectuelle et cognitive et d’affirmer le rôle historique du Sultanat d’Oman dans l’ancrage de la conscience culturelle, considérée comme un pilier fondamental du progrès civilisationnel.