Washington demande une enquête après la mort d'un Américano-Palestinien détenu par l'armée israélienne

Des Palestiniens participent à une manifestation anti-israélienne près de Ramallah. Photo d'illustration Reuters
Des Palestiniens participent à une manifestation anti-israélienne près de Ramallah. Photo d'illustration Reuters
Short Url
Publié le Jeudi 13 janvier 2022

Washington demande une enquête après la mort d'un Américano-Palestinien détenu par l'armée israélienne

  • Un Palestinien de 80 ans a été retrouvé mort mercredi matin dans un village du nord de la Cisjordanie occupée après avoir été détenu et abandonné menotté par des soldats israéliens
  • Omar Abdalmajeed As'ad, qui rentrait chez lui après avoir rendu visite à des proches, a été arrêté, menotté, battu, abandonné dans un bâtiment en construction, et retrouvé mort

RAMALLAH: Les Etats-Unis ont exhorté Israël à mener une enquête sur la mort mercredi en Cisjordanie occupée d'un Américano-Palestinien de 80 ans, après avoir été détenu par l'armée israélienne.

L'homme a été retrouvé mort dans la matinée dans un village du nord de la Cisjordanie après avoir été détenu et abandonné menotté par des soldats israéliens, ont indiqué des responsables palestiniens.

L'homme possédait la nationalité américaine, a précisé à Washington le porte-parole du département d'Etat, Ned Price, qui a indiqué que le gouvernement américain avait contacté la famille pour présenter des condoléances.

"Nous avons également été en contact avec le gouvernement israélien pour demander des éclaircissements", a-t-il ajouté auprès de journalistes.

"Nous souhaitons une enquête minutieuse à propos des circonstances de cet incident", a-t-il encore dit.

Une unité composée de 30 à 40 soldats israéliens a effectué une embuscade à 02H00 du matin (00H00 GMT) au milieu du village de Jiljiliya, au nord de la ville palestinienne de Ramallah, a déclaré à l'AFP Fouad Moutee, le chef du village.

"Ils ont arrêté les voitures au milieu du village et arrêté les passagers qui étaient à l'intérieur et les ont menottés", a-t-il précisé.

Omar Abdalmajeed As'ad, qui rentrait chez lui après avoir rendu visite à des proches, a été arrêté, menotté, battu, abandonné dans un bâtiment en construction, et retrouvé mort aux premières heures de mercredi après le départ des soldats, a ajouté le chef du village.

Dans un bref communiqué, le ministère palestinien de la Santé a confirmé ce récit, précisant que le vieil homme était mort d'une "crise cardiaque" avant son arrivée à l'hôpital.

L'armée israélienne a confirmé dans un communiqué qu'une "opération antiterroriste avait été menée" dans ce village.

"Une enquête initiale montre qu'un Palestinien qui avait résisté aux soldats a été arrêté puis relâché plus tard dans la nuit", poursuit le communiqué.

"Quand ce Palestinien a été libéré par les troupes, il était vivant", conclut l'armée.

Cet incident survient après des heurts mardi entre des étudiants de l'université de Birzeit, près de Ramallah, et des soldats israéliens, et une tentative d'attaque à la voiture-bélier ayant blessé un soldat israélien près d'une colonie.

Les forces israéliennes procèdent régulièrement à des arrestations dans les localités palestiniennes de Cisjordanie, territoire occupé depuis 1967 par l'Etat hébreu où vivent aujourd'hui 2,9 millions de Palestiniens et 475 000 Israéliens dans des colonies illégales au regard du droit international.


Netanyahu annonce l'envoi d'un représentant israélien pour une rencontre avec des responsables au Liban

Cette photographie prise lors d'une visite de presse organisée par l'armée libanaise montre un soldat libanais debout près d'un mur à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban, le 28 novembre 2025. (AFP)
Cette photographie prise lors d'une visite de presse organisée par l'armée libanaise montre un soldat libanais debout près d'un mur à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban, le 28 novembre 2025. (AFP)
Short Url
  • M. Netanyahu "a chargé le directeur par intérim du Conseil de sécurité nationale d'envoyer un représentant de sa part à une réunion avec des responsables gouvernementaux et économiques au Liban"
  • Cette annonce survient après le passage d'une émissaire américaine, Morgan Ortagus, à Jérusalem, sur fond de tensions croissantes entre Israël et le Liban

JERUSALEM: Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé mercredi l'envoi d'un représentant pour une rencontre avec des responsables politiques et économiques au Liban, "première tentative pour établir une base de relations et de coopération économique entre Israël et le Liban".

M. Netanyahu "a chargé le directeur par intérim du Conseil de sécurité nationale d'envoyer un représentant de sa part à une réunion avec des responsables gouvernementaux et économiques au Liban", indique un communiqué de son bureau.

Le texte ne précise pas quand cette rencontre doit avoir lieu.

Cette annonce survient après le passage d'une émissaire américaine, Morgan Ortagus, à Jérusalem, sur fond de tensions croissantes entre Israël et le Liban.

Accusant le mouvement islamiste Hezbollah de violer le cessez-le-feu entré en vigueur il y a un an en se réarmant dans le sud du pays, l'armé israélienne a multiplié les frappes sur le sud du Liban la semaine dernière sur ce qu'elle a présenté comme des membres ou des infrastructures du Hezbollah.

Depuis plusieurs semaines, la presse israélienne multiplie les articles sur la possible imminence d'une nouvelle campagne militaire israélienne contre le Hezbollah au Liban.


Le pape appelle à «de nouvelles approches» au Moyen-Orient pour rejeter la violence

Short Url
  • Le chef de l'Eglise catholique, qui achève une visite de trois jours au Liban, a également appelé les chrétiens d'Orient, dont la présence diminue du fait des guerres et de l'émigration, à faire preuve de "courage"
  • "Le Moyen-Orient a besoin de nouvelles approches afin de rejeter la mentalité de vengeance et de violence, de surmonter les divisions politiques, sociales et religieuses, et d'ouvrir de nouveaux chapitres au nom de la réconciliation et de la paix"

BEYROUTH: Le pape Léon XIV a appelé mardi, devant 150.000 personnes réunies pour une messe en plein air à Beyrouth, à "de nouvelles approches au Moyen-Orient" meurtri par les conflits, pour y faire prévaloir la paix.

Le chef de l'Eglise catholique, qui achève une visite de trois jours au Liban, a également appelé les chrétiens d'Orient, dont la présence diminue du fait des guerres et de l'émigration, à faire preuve de "courage".

"Le Moyen-Orient a besoin de nouvelles approches afin de rejeter la mentalité de vengeance et de violence, de surmonter les divisions politiques, sociales et religieuses, et d'ouvrir de nouveaux chapitres au nom de la réconciliation et de la paix", a déclaré le souverain pontife.

Affirmant "prier spécialement pour le Liban bien-aimé", il a demandé "à la communauté internationale de ne ménager aucun effort pour promouvoir des processus de dialogue et de réconciliation" dans cette région meurtrie par les conflits.

La visite du chef de l'église catholique a donné un souffle d'espoir au Liban, qui a connu une guerre meurtrière avec Israël il y a un an et craint une nouvelle escalade malgré le cessez-le-feu.

Léon XIV a également appelé les dirigeants "dans tous les pays marqués par la guerre et la violence" à "écouter le cri" des "peuples qui appellent à la paix".

S'adressant aux "chrétiens du Levant, citoyens à part entière de ces terres", le pape leur a dit: "ayez du courage. Toute l'Église vous regarde avec affection et admiration".


Une plainte en France pour «entrave» au travail des reporters à Gaza

Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza. (AFP)
Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza. (AFP)
Short Url
  • "Cette plainte est la première déposée à ce jour sur le fondement du délit d'entrave à la liberté d'exercer le journalisme, et la première à inviter le ministère public à se prononcer sur l'application de cette incrimination"
  • "Cette plainte (...) dénonce une entrave concertée, parfois violente, empêchant les journalistes français de travailler dans les Territoires palestiniens et portant atteinte à la liberté de la presse"

PARIS: Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza.

Ces faits pourraient selon ces organisations constituer des "crimes de guerre", pour lesquels le parquet national antiterroriste à Paris peut enquêter, dès lors qu'ils sont commis contre des Français.

"Cette plainte est la première déposée à ce jour sur le fondement du délit d'entrave à la liberté d'exercer le journalisme, et la première à inviter le ministère public à se prononcer sur l'application de cette incrimination dans un contexte international où les atteintes à la liberté de la presse sont devenues structurelles", soulignent les plaignants dans la centaine de pages de leur requête, rendue publique par franceinfo.

"Cette plainte (...) dénonce une entrave concertée, parfois violente, empêchant les journalistes français de travailler dans les Territoires palestiniens et portant atteinte à la liberté de la presse", a commenté Me Louise El Yafi, l'une des avocates à l'origine de la plainte.

Elle "souligne aussi l'insécurité croissante visant les journalistes français en Cisjordanie (...). Ces atteintes, en violation du droit international humanitaire, relèvent également de crimes de guerre", ajoute sa consoeur Me Inès Davau.

Un journaliste français travaillant pour plusieurs rédactions francophones, qui a tenu à garder l'anonymat, porte lui aussi plainte: il dénonce son "agression" par des colons lors d'un reportage dans les territoires occupés.

Reporters sans frontières (RSF) a décompté plus de 210 journalistes tués depuis le début des opérations militaires israéliennes à Gaza, en représailles à l'attaque du 7 octobre 2023 par le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Depuis le début de la guerre, les autorités israéliennes ont empêché les journalistes de médias étrangers d'entrer de manière indépendante à Gaza, autorisant seulement au cas par cas une poignée de reporters à accompagner leurs troupes.

En France, plusieurs plaintes ont été déposées en lien avec le conflit. Elles visent notamment des soldats franco-israéliens d'une unité d'élite de l'armée israélienne, l'entreprise française d'armement Eurolinks ou encore des Franco-Israéliens qui se rendraient complices du crime de colonisation.

Suite à une plainte, le parquet national antiterroriste a aussi demandé à un juge d'instruction parisien d'enquêter pour "crimes de guerre" dans le dossier de la mort de deux enfants français dans un bombardement israélien à Gaza en octobre 2023.