Les audiences radio terminent 2021 sur une embellie, France Inter domine

Jean-Luc Melenchon, leader du mouvement de gauche français La France Insoumise (LFI) et candidat à la présidentielle, participe à l'émission d'information de la station Radio Caraïbes International (RCI) à Pointe-à-Pitre sur l'île des Caraïbes françaises de Guadeloupe le 16 décembre 2021. Christophe ARCHAMBAULT / AFP
Jean-Luc Melenchon, leader du mouvement de gauche français La France Insoumise (LFI) et candidat à la présidentielle, participe à l'émission d'information de la station Radio Caraïbes International (RCI) à Pointe-à-Pitre sur l'île des Caraïbes françaises de Guadeloupe le 16 décembre 2021. Christophe ARCHAMBAULT / AFP
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Publié le Jeudi 13 janvier 2022

Les audiences radio terminent 2021 sur une embellie, France Inter domine

  • Le nombre d'auditeurs quotidiens de la radio, toutes stations confondues, a atteint 40,8 millions entre le 1er novembre et le 26 décembre, soit 429.000 auditeurs supplémentaires en un an et 178.000 de plus par rapport à septembre-octobre
  • Cette éclaircie par rapport à l'année précédente s'explique par l'absence de restrictions des déplacements, qui avaient fait chuter l'écoute de la radio entre un reconfinement imposé en novembre et l'instauration d'un couvre-feu national en décembre 2020

PARIS: Les audiences radio terminent 2021 sur une embellie, sans pour autant retrouver leur niveau d'avant pandémie, avec près de 41 millions de Français à leur son écoute, un contexte favorable pour France Inter qui s'impose au sommet du podium.
"Jamais une radio n'avait parlé à autant de Français et n'avait été aussi fédératrice", se réjouit auprès de l'AFP Sybile Veil, directrice générale de Radio France, en commentant les résultats de France Inter.
Ce "fleuron du service public", d'après la dirigeante, a réuni quotidiennement 6,95 millions de Français sur la période novembre-décembre 2021.
Il s'agit d'un nouveau record d'auditeurs pour la station publique qui affiche une audience cumulée stable de 12,7%, malgré la chute de sa part d'audience sur un an (-1,1 point à 13,6%), selon les données Médiamétrie publiées jeudi.
Pas d'inquiétude pour autant dans l'état-major de la première radio de France. "C'est un plébiscite pour le service public en général et pour France Inter en particulier", selon Laurence Bloch, directrice de France Inter, qui voit dans ce résultat "la preuve que lorsque l'on respecte les auditeurs loin du clash et de la polémique, ils sont au rendez-vous".
Les auditeurs sont aussi revenus plus nombreux à l'écoute de la radio, un média particulièrement malmené ces deux dernières années par la pandémie, qui l'a amputé d'une bonne partie de son audience et donc de ses revenus publicitaires.  
Le nombre d'auditeurs quotidiens de la radio, toutes stations confondues, a atteint 40,8 millions entre le 1er novembre et le 26 décembre, soit 429.000 auditeurs supplémentaires en un an et 178.000 de plus par rapport à septembre-octobre.
Cette éclaircie par rapport à l'année précédente s'explique par l'absence de restrictions des déplacements, qui avaient fait chuter l'écoute de la radio entre un reconfinement imposé en novembre et l'instauration d'un couvre-feu national en décembre 2020.
Le média n'a néanmoins pas retrouvé son niveau d'avant crise sanitaire: en novembre-décembre 2019, la radio comptait 42,3 millions d'auditeurs quotidiens, d'après Médiamétrie.

Europe 1 en chute continue

Dans ce contexte toutefois propice, RTL demeure la deuxième radio de France avec une audience cumulée de 11% (-0,2 point en un an) et 6 millions d'auditeurs quotidiens.
"C'est vraiment une très bonne performance pour nous", se félicite auprès de l'AFP Régis Ravanas, directeur général des activités radio du groupe M6, soulignant une forte hausse en un an de part d'audience à 13,6% (+0,7 point), qui marque une augmentation de la durée d'écoute de la station.
Franceinfo consolide sa place de troisième radio de France, décrochée un an plus tôt, avec près de 4,7 millions d'auditeurs quotidiens et une audience cumulée de 8,5%, toutefois en baisse de 1 point sur un an. "Nos résultats sont à un bon niveau, dans la moyenne haute des audiences de la chaîne", commente pour l'AFP Jean-Philippe Baille, directeur de franceinfo.
La radio publique est talonnée par NRJ (8,1% d'audience cumulée, -0,1 point en un an). Dans le reste du classement, Skyrock progresse (6,2%, +0,2 point), RMC reste stable (6,1%) et France Bleu recule (6%, -0,2%).
En revanche, Europe 1 poursuit sa chute aussi bien sur un an avec 4,2% d'audience cumulée (-0,8 point) et 448.000 auditeurs quotidiens en moins, que par rapport à septembre-octobre (-0,2 point).
Parmi les radios musicales, Nostalgie (+0,7 point à 5,9%) et Fun Radio (+0,4 point à 4%) signent les plus fortes progressions annuelles. "Nostalgie confirme son excellente dynamique avec 434.000 nouveaux auditeurs quotidiens recrutés en un an, sa plus forte progression historique et la plus forte hausse toutes stations confondues", salue Maryam Salehi, directrice déléguée à la direction générale NRJ Group.
Les Indés Radios, groupement de 130 stations locales, régionales et thématiques, rebondissent aussi fortement (+1 point à 14,3%), avec 579.000 auditeurs gagnés en un an, montrant "qu’une autre voix est possible à côté des offres musicales ou généralistes", selon Jean-Éric Valli, président des Indés Radios.

 


Laurent Wauquiez dépose une proposition de loi pour interdire le voile aux mineures

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  • Sa proposition vise à modifier la loi du 11 octobre 2010 interdisant la dissimulation du visage dans l'espace public
  • Il apparaît toutefois peu probable que ce texte soit examiné avant deux mois : la journée annuelle réservée aux propositions du groupe LR n’est prévue que le 22 janvier

PARIS: Le chef des députés Les Républicains Laurent Wauquiez a déposé lundi une proposition de loi pour interdire aux mineures de porter le voile dans l'espace public, mais son examen rapide semble peu probable et sa constitutionnalité mise en doute par des juristes.

M. Wauquiez veut interdire "à tout parent d'imposer à sa fille mineure ou de l'autoriser à porter, dans l'espace public, une tenue destinée à dissimuler sa chevelure", selon l'article unique de sa proposition de loi.

Il s'appuie notamment sur un rapport sur les Frères musulmans commandé par le gouvernement et publié en mai dernier, relatant l'augmentation "massive et visible du nombre de petites filles portant le voile".

Il estime que "le voilement de jeunes filles" heurte les principes républicains "les plus fondamentaux", tels que la "protection de l'enfant", "la liberté de conscience" et "l'égalité entre les hommes et les femmes".

Sa proposition vise à modifier la loi du 11 octobre 2010 interdisant la dissimulation du visage dans l'espace public.

Il apparaît toutefois peu probable que ce texte soit examiné avant deux mois : la journée annuelle réservée aux propositions du groupe LR n’est prévue que le 22 janvier.

En outre, des professeurs de droit public interrogés par l'AFP émettent de sérieuses réserves quant à la conformité avec la Constitution de cette proposition déjà formulée, tout en la circonscrivant aux moins de 15 ans, par le patron des députés macronistes Gabriel Attal en mai - même si celui-ci n'avait pas déposé de texte.

Pour la constitutionnaliste Anne-Charlène Bezzina, elle n'a "aucune chance d'être conforme", rappelant que la loi sur la dissimulation du visage que son texte vient modifier a un motif de "sécurité à l'ordre public" et ne "vise aucune religion en particulier".

Or, M. Wauquiez cible très clairement le voile islamique dans l'espace public, contrevenant "au principe de liberté de religion", ajoute l'enseignante.

Jean-Philippe Derosier, professeur de droit public à l’Université de Lille, se dit également "très réservé".

Bien que le texte se heurte au principe de liberté religieuse, Laurent Wauquiez justifie sa démarche par la "préservation des droits de l’enfant", ce qui est "assez habile", reconnaît-il, mais insuffisant pour garantir sa conformité constitutionnelle.

Assimiler le port du voile par une mineure à "une forme d’asservissement" reste juridiquement fragile. "Incontestablement, une fillette de 9 ans pourrait le faire par mimétisme ou sous l'effet d’une instrumentalisation", observe-t-il. "Mais une adolescente de 16 ans peut davantage le porter par conviction personnelle."

Il rappelle par ailleurs que l’interdiction de dissimulation du visage est justifiée par des raisons de sécurité, avec la nécessité de pouvoir "identifier les personnes", un raisonnement difficilement transposable au fait de se couvrir la chevelure.


Quatre associations musulmanes portent plainte contre un sondage Ifop

Le recteur de la grande mosquée de Lyon, Kamel Kabtane, pose dans la grande mosquée de Lyon le 30 septembre 2025. (AFP)
Le recteur de la grande mosquée de Lyon, Kamel Kabtane, pose dans la grande mosquée de Lyon le 30 septembre 2025. (AFP)
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  • Les Conseils départementaux du culte musulman (CDCM) du Loiret, de l'Aube, des Bouches-du-Rhône et de Seine-et-Marne ont déposé plainte contre X auprès du tribunal judiciaire de Paris après la publication le 18 novembre du sondage Ifop
  • Les CDCM sont l'échelon départemental du Conseil français du culte musulman (CFCM), ex-instance de représentation de l'islam auprès des pouvoirs publics, tombée en disgrâce en 2021

PARIS: Quatre associations du culte musulman ont porté plainte lundi pour dénoncer le manque d'objectivité supposé d'un sondage Ifop sur le rapport des fidèles à l'islam, ont annoncé leurs avocats à l'AFP.

Les Conseils départementaux du culte musulman (CDCM) du Loiret, de l'Aube, des Bouches-du-Rhône et de Seine-et-Marne ont déposé plainte contre X auprès du tribunal judiciaire de Paris après la publication le 18 novembre du sondage Ifop "Etat des lieux du rapport à l'islam et à l'islamisme des musulmans de France".

Les CDCM sont l'échelon départemental du Conseil français du culte musulman (CFCM), ex-instance de représentation de l'islam auprès des pouvoirs publics, tombée en disgrâce en 2021.

Ce sondage "viole le principe d'objectivité posé par la loi du 19 juillet 1977 relative à la publication et la diffusion des sondages d'opinion", se "fonde sur des questions orientées" et se "focalise sur des résultats minoritaires mis en avant à des fins polémiques", accusent les avocats Mes Raphaël Kempf et Romain Ruiz, dans un communiqué.

Selon eux, le sondage distille "le poison de la haine dans l'espace public", renforçant "les amalgames".

Contacté par téléphone, François Kraus, directeur du pôle politique/actualités de l'Ifop, a indiqué qu'il répondrait à l'AFP par écrit, ce qu'il n'avait pas fait dans l'après-midi.

Le CFCM avait déjà dans un communiqué vendredi déploré "une nouvelle mise à l’index des citoyens français de confession musulmane et de leurs pratiques religieuses", avec des analyses et données "contestables".

L'enquête Ifop, basée sur un échantillon de 1.005 personnes de religion musulmane, a été commandée par le média confidentiel "Ecran de veille", qui se présente comme "le mensuel pour résister aux fanatismes".

L'attention médiatique et politique s'est beaucoup focalisée sur le sous-échantillon des 15-24 ans, constitué de 291 personnes, et révélant une forte pratique (87% se considèrent religieux, 67% disent prier "au moins une fois par jour", 83% font le ramadan)

François Kraus écrit dans sa conclusion sur le site de l'Ifop que "cette enquête dessine très nettement le portrait d'une population musulmane traversée par un processus de réislamisation, structurée autour de normes religieuses rigoristes et tentée de plus en plus par un projet politique islamiste".

Le sondage a provoqué de vives réactions, l'extrême droite y voyant un signe d'"islamisation", tandis que des représentants de la communauté musulmane ont regretté "une stigmatisation".

"A mal poser les questions, on finit toujours par fabriquer les peurs qu’on prétend mesurer", affirmait dans son billet hebdomadaire le recteur de la Grande mosquée de Paris Chems-eddine Hafiz.

Le politiste Haouès Seniguer qualifie pour sa part de raccourci "grossier et réducteur" l'idée, sous-jacente selon lui au sondage, qu'une observance stricte de l'islam soit la porte d'entrée mécanique vers l'islamisme.


Macron invité de RTL mardi matin

 Emmanuel Macron, en déplacement en Afrique en ce début de semaine, sera l'invité de RTL mardi matin à 07h35, a annoncé la radio lundi dans un communiqué. (AFP)
Emmanuel Macron, en déplacement en Afrique en ce début de semaine, sera l'invité de RTL mardi matin à 07h35, a annoncé la radio lundi dans un communiqué. (AFP)
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  • Après sa participation au G20 ce week-end à Johannesburg et une visite au Gabon, le chef de l'Etat Français a décollé lundi pour l'Angola, où il doit participer au sommet Union européenne-Union africaine
  • Emmanuel Macron se rendra notamment jeudi à Varces (Isère), sur un site de l'armée de terre, où il pourrait annoncer l'instauration d'un service militaire volontaire

PARIS: Emmanuel Macron, en déplacement en Afrique en ce début de semaine, sera l'invité de RTL mardi matin à 07h35, a annoncé la radio lundi dans un communiqué.

Le président de la République sera notamment interrogé sur la situation internationale, alors qu'une nouvelle réunion de la "coalition des volontaires" au soutien de l'Ukraine est prévue mardi en visioconférence.

Après sa participation au G20 ce week-end à Johannesburg et une visite au Gabon, le chef de l'Etat a décollé lundi pour l'Angola, où il doit participer au sommet Union européenne-Union africaine.

M. Macron sera aussi interrogé sur "les menaces qui pèsent sur la France", selon le communiqué de RTL.

Emmanuel Macron se rendra notamment jeudi à Varces (Isère), sur un site de l'armée de terre, où il pourrait annoncer l'instauration d'un service militaire volontaire.