Troisième jour du Future Minerals Forum à Riyad

(L'événement traite du rôle que chaque pays de la région peut jouer dans le développement de chaînes de valeur minérales durables et responsables. Future Minerals Forum)
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Publié le Jeudi 13 janvier 2022

Troisième jour du Future Minerals Forum à Riyad

  • Le sommet de trois jours, qui rassemble plus de 2 000 participants se termine jeudi avec une série de débats
  • Le PDG de Neom a expliqué qu'«il était temps que le secteur minier soit en concurrence avec le secteur pétrolier», l’appelant à passer à «l'étape suivante»

RIYAD: Jeudi, le Future Minerals Forum à Riyad se poursuit pour une dernière série de débats de haut niveau sur l'avenir du secteur minier.

Le sommet de trois jours, qui rassemble plus de 2 000 participants au King Abdulaziz International Conference Center, a organisé mercredi des débats consécutifs sur divers sujets, couvrant aussi bien l'attraction d'investissements dans le secteur que l'exploitation minière responsable.

Le thème central de la veille portait sur le rôle des minéraux dans la transition mondiale vers une énergie propre.

Des personnalités saoudiennes de premier rang, dont de hauts responsables du Fonds d'investissement public Ma'aden, ainsi que le ministre de l'Énergie, ont pris la parole lors de plusieurs séances tout au long de la journée.

Le troisième jour est dédié à la poursuite d’importants débats précédents axés sur la technologie dans l'exploitation minière, la participation des femmes dans le secteur, ainsi que les perspectives du secteur dans les années à venir.

Notre couverture des évènements (tous les horaires en GMT) :

11h00: Neom veut convaincre le monde que l'exploitation minière peut être réalisée de manière durable, selon le PDG de la mégapole en construction en Arabie saoudite, sur la côte nord-ouest de la mer Rouge.

Nadhmi al-Nasr a précisé que ce projet de 500 milliards de dollars (un dollar = 0,87 euros) démarrait «de manière entièrement nouvelle» en ce qui concerne les excavations, mais qu’il avait l'ambition d'apporter «la technologie et l'innovation» au secteur.

Il a reconnu que l'exploitation minière avait mauvaise réputation, affirmant que «peu importe ce que nous faisons, la perception de l'exploitation minière n'est pas encore assez bonne». Il a poursuivi en expliquant qu'«il était temps que le secteur minier soit en concurrence avec le secteur pétrolier», l’appelant à passer à «l'étape suivante».

09h30: Robert Friedland, le président d'Ivanhoe Mines, a indiqué que la demande de cuivre, utilisé pour les véhicules électriques, sera multipliée par dix d'ici à 2030.

Il a affirmé que l'excavation du minerai devrait «augmenter considérablement si le monde veut passer aux véhicules électriques».

07:45: Le groupe de discussion Women in Mining («Les femmes dans l’activité minière») a appelé le secteur à agir davantage pour attirer les compétences féminines.

Christine Gibbs Stewart, PDG d'Austmine, basée en Australie, a indiqué que la main-d'œuvre minière mondiale était composée à seulement 9% de femmes, et que même dans son pays, un «marché parvenu à maturité», ce pourcentage n’était que de 16%.

«Nous avons besoin des meilleures et des plus brillantes pour rejoindre le secteur minier, en raison des défis auxquels nous serons confrontés à l'avenir», a-t-elle ajouté. «Pour ce faire, nous devons penser différemment car il existe toujours la perception que l'exploitation minière  n'est pas un secteur épanouissant pour les femmes. Nous devons le faire réellement progresser, et nous devons être des leaders en la matière.»

07h00: Un groupe de travail sur la participation des femmes dans l'espace minier traditionnellement dominé par les hommes s’est réuni, en compagnie de la société minière saoudienne Ma'aden.

«Seulement 7 à 8 % des femmes travaillent dans la main-d'œuvre minière au niveau mondial, et c'est là un fossé énorme qui doit être comblé», a soutenu Sheila Khama, ancienne PDG de De Beers Botswana.

06h30: Le ministre saoudien de l'Environnement, de l'Eau et de l'Agriculture, Abdelrahmane al-Fadley, a réitéré l'engagement du gouvernement à parvenir à une économie durable, dans le cadre de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite.

Il a ajouté que le gouvernement souhaitait limiter la désertification et préserver la faune, et en définitive «augmenter la participation de la communauté à de pareilles activités. La réalisation des objectifs nationaux de protection de l'environnement passe nécessairement par la participation de toutes les sections, qu’il s’agisse du secteur public ou privé», a déclaré le ministre, soulignant le rôle capital des partenariats dans la lutte contre le changement climatique.

Le ministre a également évoqué la question du financement des grands projets environnementaux, ainsi que le fragile équilibre entre action climatique et croissance économique.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


KAUST publie une nouvelle étude sur la dégradation des terres

L'étude de la KAUST vise à inverser la menace croissante de la dégradation des sols et à améliorer la sécurité alimentaire et hydrique, la stabilité sociale et la biodiversité. (Fourni)
L'étude de la KAUST vise à inverser la menace croissante de la dégradation des sols et à améliorer la sécurité alimentaire et hydrique, la stabilité sociale et la biodiversité. (Fourni)
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  • Le plan directeur de l’université saoudienne vise également à renforcer la sécurité alimentaire, la stabilité sociale et la biodiversité
  • L’étude recommande la restauration des terres dégradées par des pratiques de gestion durable

RIYAD : Une récente étude menée par l’Université des sciences et technologies du roi Abdallah (KAUST) propose un nouveau plan directeur pour atténuer l’impact mondial de la dégradation des terres.

L’université saoudienne cherche à inverser cette menace croissante, tout en améliorant la sécurité alimentaire et hydrique, la stabilité sociale et la biodiversité.

Publiée dans la revue scientifique multidisciplinaire Nature, l’étude avance plusieurs solutions pour inverser la trajectoire actuelle de dégradation des terres d’ici 2050.

Parmi les recommandations figure l’augmentation de la production et de la consommation de produits de la mer afin de réduire la pression exercée par l’agriculture sur les terres.

Une autre piste suggère de réduire le gaspillage alimentaire de 75 % — l’étude rappelant qu’un tiers de la nourriture produite est actuellement gaspillée, pour un coût dépassant les 1 000 milliards de dollars chaque année.

Enfin, les auteurs appellent à restaurer 50 % des terres dégradées grâce à des pratiques de gestion durable.

KAUST rappelle que la production alimentaire utilise actuellement jusqu’à 34 % des terres émergées non couvertes de glace, un chiffre qui pourrait atteindre 42 % d’ici 2050 si rien ne change.

Les scientifiques proposent de revoir les incitations économiques, d’augmenter les dons alimentaires et de promouvoir des portions plus petites dans les restaurants, afin de préserver jusqu’à 13,4 millions de km² de terres.

« L’Arabie saoudite fait déjà beaucoup pour réduire le gaspillage alimentaire et restaurer les terres, mais elle pourrait tirer encore plus de bénéfices si les décideurs appliquent certaines recommandations clés », a déclaré Fernando Maestre, professeur en sciences et ingénierie de l’environnement à KAUST, à Arab News.

« Cela inclut la promotion de repas plus petits dans les restaurants, l’obligation pour les supermarchés et hôtels de donner ou de solder les produits proches de la date de péremption, l’exigence pour les entreprises de publier des plans de réduction du gaspillage, l’investissement dans la chaîne du froid et la redistribution communautaire, ainsi que le développement d’options durables en produits de la mer et algues, à forte valeur nutritionnelle et à faible usage des terres et de l’eau. »

« Réduire le gaspillage alimentaire grâce à ces mesures soulagerait la pression sur les ressources hydriques limitées du Royaume, réduirait les émissions, renforcerait la sécurité alimentaire et permettrait des économies », a-t-il ajouté.

L’étude souligne également l’importance d’une production durable de produits de la mer, et explique comment des politiques ciblées en matière d’aquaculture pourraient contribuer à diminuer la pression sur les ressources terrestres et à freiner la déforestation.

« En transformant les systèmes alimentaires, en restaurant les terres dégradées, en exploitant le potentiel des produits de la mer durables et en favorisant la coopération entre nations et secteurs, nous pouvons inverser la courbe de la dégradation des terres », conclut Maestre.

Cette étude a été menée en collaboration avec Aeon Collective et la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les actifs du fonds souverain saoudien (PIF) augmentent de 19 % pour atteindre 913 milliards $ en 2024

(Shutterstock)
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  • Le PIF a augmenté ses actifs sous gestion de 19 % en 2024, atteignant 913 milliards de dollars, grâce à une forte mobilisation de capitaux, une transformation numérique avancée et des investissements ciblés dans des secteurs stratégiques
  • Le PIF joue un rôle clé dans la diversification économique de l’Arabie saoudite

RIYAD : La valeur totale des actifs sous gestion du Public Investment Fund (PIF) d’Arabie saoudite a atteint 913 milliards de dollars à la fin de l’année 2024, soit une hausse de 19 % par rapport à l’année précédente, selon le rapport annuel publié par le fonds souverain.

Le rapport indique également que les revenus du PIF ont progressé de 25 % sur un an, tandis que la trésorerie est restée solide et globalement stable.

Cette annonce intervient après le classement de Brand Finance, qui a désigné le PIF comme le fonds souverain le plus précieux et à la croissance la plus rapide au monde, avec une valeur de marque estimée à 1,2 milliard de dollars.

En juillet, une étude du cabinet Global SWF classait le PIF quatrième au niveau mondial, avec des actifs dépassant 1 000 milliards de dollars — une estimation légèrement supérieure à celle du rapport officiel.

« Le portefeuille du PIF a enregistré une croissance annuelle de 19 % pour atteindre 913 milliards $. Les investissements dans les secteurs prioritaires ont totalisé 56,8 milliards $ en 2024, portant les investissements cumulés depuis 2021 à plus de 171 milliards $ », a déclaré Yasir A. Al-Salman, directeur financier du PIF.

Depuis 2017, le fonds a affiché un rendement moyen annuel de 7,2 %, tandis que sa contribution cumulée au PIB réel non pétrolier de l’Arabie saoudite entre 2021 et 2024 s’élève à 243 milliards de dollars.

« Tout au long de 2024, le PIF a poursuivi sa mission avec vision à long terme et impact durable. Il a joué un rôle moteur dans la transformation économique du Royaume », a affirmé Maram Al-Johani, cheffe de cabinet par intérim et secrétaire générale du conseil d’administration.

Elle a précisé que le fonds représente désormais 10 % de l’économie non pétrolière du pays.

« Le portefeuille du PIF reflète sa volonté de diversification économique. Le fonds continue d’investir et de créer de nouvelles entreprises, portant leur nombre total à 225, dont 103 fondées directement par le PIF », a-t-elle ajouté.

Le PIF soutient également le développement de secteurs économiques stratégiques en renforçant les capacités techniques de ses filiales, en favorisant la localisation industrielle et en encourageant l’innovation.

« Les résultats 2024 marquent la transition du PIF d’une phase de transformation numérique vers un leadership numérique. L’intelligence artificielle et l’automatisation sont désormais au cœur de nos opérations. En 2024, nous avons mené 58 projets digitaux, lancé 15 nouvelles applications et automatisé plus de 477 processus », a déclaré Al-Johani.

Enfin, le PIF poursuit la diversification de ses sources de financement : il a levé 9,83 milliards de dollars en dette publique et 7 milliards en dette privée.

La solidité financière du fonds a été confirmée par les agences de notation : Moody’s a relevé la note du PIF de A1 à Aa3, perspective stable, tandis que Fitch a confirmé sa note A+, également avec perspective stable.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Arabie saoudite et Émirats : moteurs de la croissance de la gestion d’actifs dans le CCG

Le secteur du CCG est dans une phase de forte croissance, soutenue par la force des fonds souverains, l'expansion des investissements de détail et la diversification stratégique.
Le secteur du CCG est dans une phase de forte croissance, soutenue par la force des fonds souverains, l'expansion des investissements de détail et la diversification stratégique.
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  • Le secteur de la gestion d’actifs des pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) a atteint 2 200 milliards de dollars d’actifs sous gestion en 2024, soit une hausse de 9 % par rapport à 2023

RIYAD: Le secteur de la gestion d’actifs des pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) a atteint 2 200 milliards de dollars d’actifs sous gestion en 2024, soit une hausse de 9 % par rapport à 2023, selon le cabinet Boston Consulting Group (BCG).

Dans son rapport mondial sur la gestion d’actifs, « From Recovery to Reinvention », BCG identifie l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis comme les principaux moteurs de la croissance des fonds communs de placement de détail. Le Koweït et Abou Dhabi, quant à eux, détiennent la part la plus importante des actifs régionaux via leurs fonds souverains.

Le secteur connaît une phase de croissance soutenue, tirée par la solidité des fonds souverains, la progression des investissements de détail et une stratégie de diversification active. BCG souligne que, malgré une volatilité persistante sur les marchés mondiaux, la région se positionne de plus en plus comme un concurrent sérieux face aux grands gestionnaires d’actifs internationaux.

« Les leaders de la prochaine décennie seront ceux qui sauront redéfinir leur avenir plutôt que simplement survivre aux défis. La croissance de 9 % des actifs sous gestion en 2024 confirme l’importance croissante du Golfe comme hub pour les capitaux institutionnels et individuels », a déclaré Lukasz Rey, directeur général et associé, responsable du secteur financier pour le Moyen-Orient chez BCG.

Il ajoute : « Avec l’Arabie saoudite et les Émirats à l’avant-garde, la diversification stratégique du CCG et la domination des fonds souverains laissent entrevoir un avenir où les gestionnaires d’actifs locaux pourront rivaliser avec les géants mondiaux. »

Selon Rey, la récente volatilité des marchés constitue une opportunité de transformation : les acteurs sont incités à repenser leur proposition de valeur, leur relation client et leurs modèles opérationnels.

Le rapport indique que la croissance des revenus en 2024 provient principalement de la performance des marchés, plutôt que d’afflux massifs de nouveaux investisseurs, ce qui souligne la forte exposition du secteur aux facteurs exogènes. La pression continue sur les frais, l’évolution des attentes des investisseurs et la transformation numérique obligent les sociétés à adapter leurs modèles, améliorer leur efficacité et recentrer leurs priorités stratégiques.

Mohammad Khan, directeur général et associé chez BCG, affirme que la région consolide progressivement son statut de puissance financière mondiale : « L’Arabie saoudite et les Émirats stimulent l’expansion des fonds de détail, tandis que le Koweït et Abou Dhabi dominent les fonds souverains. »

Le rapport met en lumière trois grandes tendances mondiales qui redéfinissent le secteur de la gestion d’actifs :

L’innovation produit : les gestionnaires doivent répondre aux nouvelles attentes des investisseurs, avec des produits comme les ETF actifs, les portefeuilles modèles et les comptes gérés individuellement. L’intérêt des particuliers pour les actifs privés progresse fortement : les fonds semi-liquides ont été multipliés par cinq en quatre ans, dépassant les 300 milliards de dollars.

La consolidation et la transformation numérique : les entreprises cherchent à atteindre la masse critique, diversifient leur offre et investissent dans la technologie. Les grands groupes réalisent des économies grâce à des partenariats technologiques, tandis que les plus petits adoptent des modèles plus agiles.

La recherche d’efficacité : la réduction des coûts devient un impératif stratégique. L’adoption de l’intelligence artificielle — notamment générative — permet d’automatiser les processus et d’optimiser les performances sur l’ensemble des opérations (front, middle et back office).

« Les fonds de pension et souverains, notamment ceux d’Arabie saoudite et du Koweït, redessinent discrètement l’architecture financière de la région », observe Nabil Saadallah, directeur général et associé chez BCG.

« La discipline des coûts est désormais centrale, avec une priorité donnée à la création de valeur différenciée, aux pratiques allégées et aux technologies de rupture. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com