Neom commence à prendre forme en 2021: Bilan de l'année

Vue aérienne du chantier de la ville flottante Oxagon à Neom, en Arabie saoudite (capture d'écran)
Vue aérienne du chantier de la ville flottante Oxagon à Neom, en Arabie saoudite (capture d'écran)
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Publié le Vendredi 07 janvier 2022

Neom commence à prendre forme en 2021: Bilan de l'année

  • La nouvelle mégapole couvrira une superficie trente-trois fois supérieure à celle de New York et elle sera entièrement alimentée par des énergies propres
  • La ville futuriste devrait accueillir ses premiers habitants d'ici à 2024, selon le PDG

RIYAD: Neom, le joyau de la couronne de 500 milliards de dollars (1 900 milliards de riyals saoudiens: 1 riyal saoudien = 0,24 euro) du plan Vision 2030 du Royaume, a fait un pas décisif cette année avec l’annonce de deux projets majeurs. En outre, la région pourrait accueillir ses premiers visiteurs en 2024.

La nouvelle mégapole zéro émission nette sur la côte nord-ouest de la mer Rouge du Royaume couvrira 10 000 miles carrés, soit une superficie trente-trois fois supérieure à celle de New York, et elle sera entièrement alimentée par des énergies propres.

Cette région futuriste sans voiture sera gérée par des technologies de pointe telles que la fusion homme-machine, l'intelligence artificielle et prédictive ainsi que la robotique. Plus d'un million de personnes vivront dans la région qui proposera également des attractions sportives, culturelles, scientifiques et touristiques.

Cette région constitue le mégaprojet phare du plan Vision 2030 de l'Arabie saoudite, visant à diversifier son économie basée sur le pétrole, à assouplir les coutumes sociales et à stimuler les investissements.

Le prince héritier, Mohammed ben Salmane, a initié le projet, qui a bénéficié du soutien de l'organisme souverain du Royaume, le Fonds d'investissement public (PIF), en 2017.

La société Neom affirme que la mégapole recherchera également des investisseurs extérieurs pour ce projet, qui devrait contribuer pour 48 milliards de dollars au produit intérieur brut (PIB) du Royaume d'ici à 2030.

D'importants travaux de terrassement et de creusement de tunnels à travers les montagnes ont déjà commencé dans la région qui abrite 1 500 personnes, a déclaré le PDG de Neom, Nadhmi Al-Nasr, à Bloomberg TV en octobre.

Nadhmi al-Nasr, PDG de NEOM. (Fourni)
Nadhmi al-Nasr, PDG de NEOM. (Fournie)

«C'est une entreprise énorme. Aujourd'hui, si vous allez à Neom, vous verrez des constructions et des travaux de terrassement partout, vous verrez des secteurs qui se développent», déclare le PDG.

L'un des deux projets phares annoncés cette année est The Line, une ville verte longue de 105 miles (169 kilomètres), qui disposera de ses propres écoles, cliniques, installations de loisirs et espaces ouverts à moins de cinq minutes de marche.

Le projet devrait permettre la création de 380 000 emplois et contribuer à hauteur de 180 milliards de riyals saoudiens au PIB du Royaume d'ici à 2030.

M. Al-Nasr a déclaré à Bloomberg TV que la ville pourrait accueillir ses premiers habitants d'ici à 2024.

L'autre annonce majeure de cette année a été le lancement d’Oxagon, une ville à huit côtés qui sera un quartier industriel et portuaire. Les responsables de Neom indiquent que la zone abritera «le premier port entièrement automatisé au monde et une plate-forme logistique intégrée».

La moitié d'Oxagon flottera sur la mer Rouge, où passe près de 10 % de la navigation commerciale mondiale via des porte-conteneurs.

«Aujourd'hui, si vous allez à Neom, vous verrez des constructions et des travaux de terrassement partout, vous verrez des secteurs qui se développent.»

Nadhmi al-Nasr, PDG de Neom

Selon les responsables de Neom, la ville industrielle utilisera l'Internet des objets, l'intelligence artificielle et la robotique pour créer «une chaîne d'approvisionnement intégrée, intelligente et efficace».

Ce fut une année chargée pour Neom. Voici les moments forts:

Avril – Neom confie à la société d'ingénierie américaine Parsons Corporation un rôle de conseil en gestion pour le projet d'Oxagon.

Avril – Neom annonce également qu'elle développera une usine pour construire jusqu'à 10 000 véhicules utilitaires par an, alimentés par des piles à hydrogène. Dans le cadre de ce projet, Neom signe un accord avec l'entreprise américaine Hyzon Motors, spécialisée dans la fabrication de véhicules utilitaires à piles à hydrogène zéro émission, et avec le conglomérat saoudien Modern Industrial Investment Holding Group.

Juin – Neom signe un accord avec la société sud-coréenne de gestion de projets et de construction Hanmi Global pour gérer les services administratifs du projet The Line, qui comprennent la conception, la structure et l'exécution.

En bref 1 million

Cette région futuriste sans voiture sera gérée par des technologies de pointe telles que la fusion homme-machine, l'intelligence artificielle et prédictive ainsi que la robotique. Plus d'un million de personnes vivront dans la région qui proposera également des attractions sportives, culturelles, scientifiques et touristiques.

Juin – Neom et l'université des sciences et technologies du roi Abdallah annoncent un projet commun visant à établir le plus grand jardin de corail du monde sur l'île de Shusha, dans la région de la mer Rouge, près de la mégapole. Le projet, qui devrait être achevé en 2025, couvre une superficie de 100 hectares, et vise à faire de la région un centre mondial de protection et de restauration des récifs coralliens.

Juillet – La société Neom reçoit les préqualifications pour les travaux de tunnels que la China Railway Construction Corp doit réaliser.

Septembre – Neom lance un appel d'offres pour la construction de 31 kilomètres de tunnels. Ce projet constitue la base de l'infrastructure de The Line et la date limite pour présenter des offres est le 30 décembre, selon le GlobalData du Middle East Business Intelligence (Meed).

Octobre – Neom annonce que la société de technologie Oracle sera la première à louer son centre de données à grande échelle dans la mégapole. Le centre de données sera basé au point de rencontre entre les câbles terrestres et sous-marins, ce qui lui permettra de fournir aux clients une connectivité rapide et fiable.

Novembre – Le prince héritier annonce le lancement d'Oxagon, une ville flottante à huit côtés, qui deviendra le plus grand complexe industriel flottant au monde.


La note française menacée de passer en catégorie inférieure dès vendredi

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
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  • La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne
  • Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie

PARIS: Fitch sera-t-elle vendredi la première agence de notation à faire passer la note souveraine française en catégorie inférieure? Les économistes, qui le pensaient il y a quelques jours, discernent des raisons d'en douter, mais ce ne pourrait être que partie remise.

Fitch ouvre le bal des revues d'automne des agences de notation. Toutes, au vu de l'état des finances publiques françaises et de la crise politique persistante depuis la dissolution, classent la France AA- ou équivalent (qualité de dette "haute ou bonne"), avec, pour certaines comme Fitch, une "perspective négative".

Ce qui préfigure une dégradation: en ce cas, la France basculerait en catégorie A (qualité "moyenne supérieure"), et devrait verser à ceux qui investissent dans sa dette une prime de risque supérieure, accroissant d'autant les remboursements de cette dette.

Pour Eric Dor, directeur des études économiques à l'IESEG School of Management, une dégradation serait "logique". D'abord parce que la situation politique n'aide pas à mettre en œuvre "un plan crédible d'assainissement budgétaire", comme Fitch l'exigeait en mars.

Mais aussi pour effacer "une incohérence" : 17 pays européens sont moins bien notés que la France alors qu'ils ont - à très peu d'exceptions près - des ratios de finances publiques meilleurs que les 5,8% du PIB de déficit public et 113% du PIB de dette publique enregistrés en France en 2024.

Coup d'envoi 

Depuis mardi, la nomination rapide à Matignon de Sébastien Lecornu pour succéder à François Bayrou, tombé la veille lors du vote de confiance, ravive l'espoir d'un budget 2026 présenté en temps et heure.

Lucile Bembaron, économiste chez Asterès, juge ainsi "plausible" que Fitch "attende davantage de visibilité politique" pour agir.

D'autant, remarque Hadrien Camatte, économiste France chez Natixis, que les finances publiques n'ont pas enregistré cette année de nouveau dérapage inattendu, et que "la croissance résiste".

L'Insee a même annoncé jeudi qu'en dépit du "manque de confiance" généralisé, celle-ci pourrait dépasser la prévision du gouvernement sortant - 0,7% - pour atteindre 0,8% cette année.

Anthony Morlet-Lavidalie, responsable France à l'institut Rexecode, observe aussi que Fitch, la plus petite des trois principales agences internationales de notation, "donne rarement le coup d'envoi" des dégradations.

Mais il estime "très probable" que la principale agence, S&P Global, abaissera le pouce lors de sa propre revue, le 28 novembre.

Selon ses calculs, la France ne sera en effet pas en mesure de réduire à moins de 5% son déficit public l'an prochain, contre les 4,6% qu'espérait François Bayrou.

Les économistes affirment cependant qu'une dégradation ne troublerait pas les marchés, "qui l'ont déjà intégrée", relève Maxime Darmet, économiste senior chez Allianz Trade.

Syndrome 

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne.

Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie.

Il craint des taux qui resteraient "durablement très élevés", provoquant "un étranglement progressif", avec des intérêts à rembourser captant "une part significative de la dépense publique, alors qu'on a des besoins considérables sur d'autres postes".

L'économiste décrit une France en proie au "syndrome du mauvais élève".

"Lorsqu'on avait 20/20", explique-t-il - la France était jusqu'à 2012 notée AAA, note maximale qu'a toujours l'Allemagne - "on faisait tout pour s'y maintenir. Maintenant on dit que 17/20 (AA-) ça reste une très bonne note. Bientôt ce sera +tant qu'on est au-dessus de la moyenne, c'est pas si mal+. Quand on est la France, en zone euro, on devrait quand même être un peu plus ambitieux que cela!", dit-il à l'AFP.

Pour autant, même abaissée à A+, "la dette française resterait de très bonne qualité", relativise M. Camatte, préférant souligner "la forte épargne des ménages et une position des entreprises qui reste très saine".


La précarité s'ancre dans le quotidien des Français, alerte le Secours populaire

Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier. (AFP)
Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier. (AFP)
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  • "La précarité est toujours plus ancrée en France, elle interfère dans tous les aspects de la vie, que ce soit la santé, les loisirs, la vie familiale", estime auprès de l'AFP Henriette Steinberg, secrétaire générale du Secours populaire
  • "La situation en France s'est détériorée" depuis une quinzaine d'années et dernièrement "on observe une stabilisation", précise Henriette Steinberg

PARIS: La précarité s'ancre dans le quotidien des Français, touchant tous les aspects de la vie des plus fragiles, alerte jeudi le Secours Populaire, qui publie un baromètre témoignant de cette situation jugée préoccupante.

"La précarité est toujours plus ancrée en France, elle interfère dans tous les aspects de la vie, que ce soit la santé, les loisirs, la vie familiale", estime auprès de l'AFP Henriette Steinberg, secrétaire générale du Secours populaire.

L'association publie un baromètre qui indique qu'un tiers des Français (31%) rencontrent des difficultés financières pour se procurer une alimentation saine permettant de faire trois repas par jour. De même 39% ont du mal à payer leurs dépenses d'électricité et 49% à partir en vacances au moins une fois par an, selon ce sondage réalisé par l'Institut Ipsos, auprès d'un échantillon de 1.000 personnes, représentatif de la population nationale âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.

"La situation en France s'est détériorée" depuis une quinzaine d'années et dernièrement "on observe une stabilisation", précise Henriette Steinberg.

Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier.

Malgré un "léger mieux" constaté sur certains indicateurs lié au "ralentissement de l'inflation", ce baromètre révèle "une situation sociale toujours très préoccupante", selon le Secours populaire.

En début de semaine, la déléguée interministérielle à la prévention et la lutte contre la pauvreté, Anne Rubinstein, a évoqué des "difficultés" rencontrées par l'Etat pour résorber un taux de pauvreté qui a atteint un niveau record en 2023 en France métropolitaine.

Face à cette situation, la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS) a appelé mardi à une "mobilisation collective" pour "débloquer la lutte contre la précarité".

Au niveau européen, 28% de la population déclare se trouver en situation précaire, également selon ce baromètre du Secours Populaire, qui s'appuie aussi sur des échantillons de 1.000 personnes représentatifs de neuf autres pays (Allemagne, Grèce, Italie, Pologne, Royaume-Uni, Moldavie, Portugal, Roumanie, Serbie).

La part des personnes se considérant comme précaires demeure à un niveau "très alarmant" en Grèce (46%) et en Moldavie (45%), pointe le baromètre.

En 2024, le Secours populaire a soutenu 3,7 millions de personnes en France. L'association fournit notamment de l'aide alimentaire et organise des activités pour différents publics pour rompre l'isolement.


Face à l'explosion des dépenses militaires, l'ONU appelle à «repenser les priorités»

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a appelé mardi le monde à "repenser les priorités" en redirigeant une partie des dépenses militaires record vers le développement de l'humanité et la lutte contre la pauvreté. (AFP)
Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a appelé mardi le monde à "repenser les priorités" en redirigeant une partie des dépenses militaires record vers le développement de l'humanité et la lutte contre la pauvreté. (AFP)
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  • "Aujourd'hui, nous publions un rapport qui révèle une réalité saisissante: le monde dépense bien plus à faire la guerre qu'à construire la paix", a-t-il déclaré Antonio Guterres
  • Selon l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri), les dépenses militaires mondiales ont atteint en 2024 près de 2.700 milliards de dollars, en hausse de plus de 9% sur un an

NATIONS-UNIES: Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a appelé mardi le monde à "repenser les priorités" en redirigeant une partie des dépenses militaires record vers le développement de l'humanité et la lutte contre la pauvreté.

"Aujourd'hui, nous publions un rapport qui révèle une réalité saisissante: le monde dépense bien plus à faire la guerre qu'à construire la paix", a-t-il déclaré Antonio Guterres.

Selon l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri), les dépenses militaires mondiales ont atteint en 2024 près de 2.700 milliards de dollars, en hausse de plus de 9% sur un an.

C'est "l'équivalent de 334 dollars par habitant de la planète", "près de 13 fois le montant de l'aide publique au développement des pays les plus riches et 750 fois le budget ordinaire de l'ONU", a noté Antonio Guterres.

Et en parallèle, la majorité des Objectifs de développement durables (ODD) visant à améliorer le sort de l'humanité d'ici 2030 (éradication de l'extrême pauvreté, égalité hommes-femmes, éducation...) ne sont pas sur la bonne voie.

Pourtant, mettre un terme à la faim dans le monde d'ici 2030 nécessiterait seulement 93 milliards de dollars par an, soit 4% des dépenses militaires de 2024, et faire en sorte que chaque enfant soit totalement vacciné coûterait entre 100 et 285 milliards par an, note le rapport demandé par les Etats membres.

Au total, l'ONU estime aujourd'hui à 4.000 milliards de dollars les investissements supplémentaires nécessaires chaque année pour atteindre l'ensemble des ODD, un montant qui pourrait grimper à 6.400 milliards dans les prochaines années.

Alors le secrétaire général de l'ONU a lancé un "appel à l'action, un appel à repenser les priorités, un appel à rééquilibrer les investissements mondiaux vers la sécurité dont le monde a vraiment besoin".

"Des dépenses militaires excessives ne garantissent pas la paix, souvent elles la sapent, encourageant la course aux armements, renforçant la méfiance et détournant des ressources de ce qui représentent les bases de la stabilité", a-t-il ajouté. "Un monde plus sûr commence par investir au moins autant pour lutter contre la pauvreté que nous le faisons pour faire la guerre".

"Rediriger même une fraction des dépenses militaires actuelles pourraient combler des écarts vitaux, envoyer des enfants à l'école, renforcer les soins de santé de base, développer les énergies propres et des infrastructures résistantes, et protéger les plus vulnérables", a-t-il plaidé.