Obligation vaccinale annulée, réforme électorale bloquée: Biden vit un jeudi noir

Le président américain Joe Biden s'adresse aux journalistes après une réunion avec les démocrates du Sénat, le 13 janvier 2022 à Washington, DC. (Photo, AFP)
Le président américain Joe Biden s'adresse aux journalistes après une réunion avec les démocrates du Sénat, le 13 janvier 2022 à Washington, DC. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 14 janvier 2022

Obligation vaccinale annulée, réforme électorale bloquée: Biden vit un jeudi noir

  • Quelques instants plus tard, la Cour suprême américaine a porté un autre coup à Joe Biden, en jugeant illégale sa décision d'imposer le vaccin anti-Covid dans les entreprises de plus de 100 salariés
  • Ce jeudi noir rappelle cruellement à Joe Biden qu'il n'a qu'une très faible marge de manœuvre

WASHINGTON: Jeudi noir pour Joe Biden, qui a vu la Cour suprême bloquer l'obligation vaccinale qu'il entendait imposer aux entreprises, tandis qu'une vaste réforme électorale qu'il soutient menace de faire naufrage au Congrès américain. 

C'est un président américain visiblement nerveux qui a rendu compte jeudi à la presse d'une rarissime réunion au Capitole avec les sénateurs démocrates, censée les fédérer autour d'une nouvelle loi protégeant l'accès au vote des Afro-Américains. 

« J'espère que nous y arriverons mais je n'en suis pas sûr », a-t-il admis à propos de ce projet crucial de sa présidence, et de cette promesse faite aux électeurs afro-américains, qui l'ont majoritairement soutenu. 

Quelques instants plus tard, la Cour suprême américaine a porté un autre coup à Joe Biden, en jugeant illégale sa décision d'imposer le vaccin anti-Covid dans les entreprises de plus de 100 salariés. 

La mesure, chère à Joe Biden, était dénoncée comme un abus de pouvoir par les élus républicains. Dans un pays où seul 62% de la population est totalement vaccinée, la question révèle de profondes fractures politiques. 

La haute juridiction a en revanche validé l'obligation de vaccination pour les employés des structures de santé qui bénéficient de fonds fédéraux. 

Promesses trop grandes?  

Cette succession de mauvaises nouvelles entame un peu plus le crédit politique d'un président déjà très impopulaire et qui a peut-être fait des promesses trop grandes, avec une majorité parlementaire trop mince. 

Joe Biden a ainsi promis de protéger l'accès aux urnes des minorités et la transparence des opérations de vote, face à une multitude de réformes engagées par les Etats conservateurs, en particulier dans le sud du pays. 

Les ONG assurent que ces mesures adoptées par des républicains discriminent particulièrement les Afro-Américains, qui ont très largement voté pour Joe Biden à la dernière élection. 

Pour faire barrage, le président démocrate veut harmoniser les pratiques de vote et à donner à l'Etat fédéral un droit de regard sur les initiatives locales.  

Or il a suffi d'une seule sénatrice démocrate, Kyrsten Sinema, pour réduire à néant ou presque tout espoir de passer cette grande réforme, présentée comme l'héritière des grands combats pour les droits civiques des années 1960. 

L'élue, une démocrate centriste, n'est pas contre la législation elle-même. Mais elle s'oppose à la procédure parlementaire imaginée pour faire sauter le verrou de l'opposition républicaine.  

Pour passer la réforme au Sénat, il faudrait en théorie une majorité augmentée de 60 voix, en vertu d'un usage censé encourager la modération et le dialogue par-delà les lignes partisanes. Et qui donne un énorme pouvoir de blocage à l'opposition. 

Faute de pouvoir convaincre des sénateurs républicains, farouchement opposés au projet, les démocrates n'ont qu'une solution pour sauver leur réforme électorale: rompre cet usage parlementaire et passer en force à la majorité simple. 

« Spirale infernale »  

Kyrsten Sinema ne veut pas d'un passage en force qui ne ferait qu'alimenter « spirale infernale de la division », a-t-elle estimé dans une allocution très solennelle à la tribune du Sénat. 

Sans sa voix, dans un Sénat où le camp démocrate compte 50 voix plus celle de la vice-présidente Kamala Harris, et les républicains 50, la réforme est condamnée. 

Ce jeudi noir rappelle cruellement à Joe Biden qu'il n'a qu'une très faible marge de manœuvre. 

Il doit composer avec un Congrès qu'il ne contrôle pas vraiment, des Etats conservateurs en rébellion ouverte sur de multiples sujets (avortement, droit de vote, stratégie sanitaire...), et une Cour suprême désormais très conservatrice, après les nominations faites par Donald Trump. 

En décembre déjà, il avait dû enterrer une très ambitieuse réforme sociale à cause d'un seul sénateur démocrate, Joe Manchin, un autre centriste. 

Dans quelques mois, Joe Biden risque de perdre toute majorité au Congrès lors d'élections législatives de mi-mandat. Il serait alors, de fait, paralysé jusqu'à la prochaine présidentielle. 

 


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.