PARIS: Le groupe de technologie et de défense Thales, dont les ventes ont fondu au premier semestre, plombées par la crise sanitaire, a lancé une négociation avec les organisations syndicales «pour adapter l'emploi» mais veut «éviter les licenciements», a-t-il indiqué jeudi.
«La crise du Covid-19 a fortement fragilisé certains emplois» au sein du groupe, «principalement dans le secteur de l'aéronautique civile», a déclaré la direction. Le groupe, qui «a décidé de ne pas mettre en œuvre de plan de sauvegarde de l'emploi» (PSE), a «engagé une négociation» et veut faire «appel au volontariat des salariés concernés pour adapter l'emploi et éviter les licenciements», a ajouté la direction.
Selon la CGT, la direction a évoqué devant les syndicats «la situation de 1.100 postes au total qui seraient fragilisés et pour lesquels il faudrait trouver des solutions». «Environ 1.000 personnes» seraient concernées au sein de la filiale Thales AVS, a précisé Grégory Lewandowski, coordinateur CGT.
D'après La Marseillaise, lors d'un comité social et économique central de Thales AVS le 22 septembre, la direction a annoncé qu'elle voulait «supprimer 1.000 postes en France» dans cette filiale, soit «près d'un quart de ses effectifs liés à l'aéronautique». Et «la direction compte éviter les licenciements secs», ajoute le journal.
«Outre le gel de certains recrutements, la diminution du recours à l'intérim et de la sous-traitance», le groupe veut utiliser «la mobilité interne pour favoriser les mouvements» de salariés «des activités durablement affectées, en particulier l'aéronautique civile», vers celles «en croissance, notamment dans le domaine de la défense», a expliqué la direction, en assurant que «le dialogue social est une priorité».
La CGT «demande à ce qu'il soit clairement indiqué qu'il n'y aura pas de PSE», a souligné M. Lewandowski, qui juge «surévalué» le millier de postes identifiés par la direction.
Parmi les dispositifs possibles pour réduire les effectifs, figure l'activité partielle de longue durée (APLD), «une des premières mesures», a-t-il indiqué. «Un accord sur l'APLD” pourrait être «déposé début novembre devant la Direccte (direction régionale du travail, ndlr). On veut y inclure un maximum de protections pour les salariés», a-t-il relevé.
Les autres mesures pourraient concerner les mobilités internes, des formations, des aides à la création d'entreprise ou encore un dispositif de pré-retraites, a-t-il ajouté.
Les activités d'aéronautique civile représentent 11% du chiffre d'affaires de Thales.