Dans un monde post-Covid, c’est aux villes de montrer la voie des réformes

Le sommet U20 donne aux responsables des villes la possibilité de construire des ponts culturels. (Photo, AFP)
Le sommet U20 donne aux responsables des villes la possibilité de construire des ponts culturels. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Vendredi 02 octobre 2020

Dans un monde post-Covid, c’est aux villes de montrer la voie des réformes

  • Si les pays veulent atteindre les objectifs de l'Accord de Paris en termes de réduction du niveau des émissions, ils doivent travailler avec les villes
  • L'U20 passe de la planification à l'action même si toutes les villes ne suivent pas la cadence

DUBAÏ: Les gouvernements qui cherchent à répondre aux menaces tels que la pandémie du coronavirus et le réchauffement climatique devraient concentrer leurs efforts sur les villes, qui abritent à elles seules plus de la moitié de la population mondiale.

Tel était le message de Mauricio Esteban Rodas Espinel, ancien maire de Quito, en Équateur, et qui s'est adressé à Arab News lors du Sommet des maires d'Urban 20 (U20).

« C’est dans les villes que nous devons nous attaquer aux plus gros problèmes du monde : la Covid-19, le changement climatique, les migrations et les inégalités sociales », a-t-il déclaré.

L’assemblée urbaine de l'organisation du G20, accueillie cette année à Riyad, est un moment annuel marquant pour la communauté internationale des responsables de villes. Les experts en urbanisme ont la possibilité de construire des ponts culturels et d'envisager des solutions aux obstacles communs.

Espinel a assuré que : « 72% des émissions de CO2 se produisent dans les villes. Si les pays veulent atteindre les objectifs de l'Accord de Paris en termes de réduction du niveau des émissions, ils doivent travailler avec les villes, car sans les villes, il serait impossible de les atteindre ».

Au cours du sommet de trois jours qui a débuté mercredi, les leaders urbains du monde entier présenteront au G20 un communiqué en 27 points. Rédigé sur une période de neuf mois, l'objectif est de façonner un plan pour des villes mondiales qui se veulent plus inclusives, durables et neutres en carbone dans un monde post-pandémique.

« L'U20 a été créé en tant que groupe de défense des villes auprès du G20 », a déclaré Espinel.  « Ce qui me rend optimiste, c'est de voir comment l'U20 passe de la planification à l'action même si toutes les villes ne suivent pas la cadence. Je pense que les U20 font une énorme différence dans le monde.

Espinel a mis fin à son mandat de cinq ans en tant que maire de Quito l'année dernière, et il œuvre dans divers réseaux de villes à travers le monde. Il est également chercheur invité à l’Université de Pennsylvanie, où il étudie l’impact urbain du changement climatique, les infrastructures et les finances.

Espinel pense que le sommet de Riyad a déjà fait passer les U20 au niveau supérieur, avec la création de trois nouvelles équipes spéciales. L'une d'entre elles examine l'économie circulaire durable, tandis que les autres explorent les communautés inclusives et les solutions basées sur la nature.

« Pour le groupe de travail numéro deux, il existe des recommandations déterminées pour la création de logements abordables, et spécifiquement sur la façon d'attirer plus d'investissements privés pour financer leur construction », a déclaré Espinel.

« Cette année, il y a eu aussi la création d'un groupe de travail spécialisé sur la covid-19 ainsi que sur les futures menaces d’événement de ce genre au sein du U20.

Le groupe a été créé en juillet dernier, et est coprésidé par Rome et Buenos Aires. « Il se concentre sur les types de mécanismes financiers nécessaires pour faire face aux futurs chocs imprévisibles. »

Espinel a assisté aux deux sommets U20 précédents en tant que maire de Quito, alors qu'il se concentrait principalement sur l'impact du changement climatique et sur les moyens de restructurer le financement externe des villes.

« Pour mon pays, l'Équateur, pour avoir accès aux finances internationales dans une ville, il faut une garantie nationale - une garantie accordée par le gouvernement national - et elle pourrait ne pas être accordée en raison de rivalités politiques entre le gouvernement national et le gouvernement local, » a-t-il expliqué.

Quelles que soient les initiatives lancées par l’U20, le pôle du sommet cette année est la covid-19 et les obstacles qu’elle a créés pour le développement urbain. « La Covid-19 a transformé la quasi-totalité de la dynamique urbaine de toutes les manières, de la fourniture des services publics à la réduction des recettes fiscales, en imposant des contraintes et en forçant des réaffectations budgétaires. Elle a également généré des changements dans la planification des villes à moyen et à long terme.

« L'autre grande menace pour l'humanité est le changement climatique, et les villes jouent un rôle vital dans ce problème. La migration est un autre problème important et les villes doivent être prêtes à fournir des infrastructures et des services à un nombre de plus en plus élevé de migrants dans le monde car la majorité de ces migrants se déplacent vers les villes, pas vers les zones rurales », a-t-il déclaré.

La priorité est désormais de garantir aux villes les ressources financières nécessaires pour relever ces défis.

« Il est aujourd'hui urgent de canaliser davantage le financement direct des villes. À travers les villes, nous devons discuter de choses qui nous unissent plutôt que de nous diviser », a déclaré Espinel. « Nos villes doivent être des espaces où les gens ont des chances égales, profitent des arts et de la culture, et se sentent en sécurité. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

Le nouveau et séduisant Phantom: une Rolls-Royce pour l’ère Covid-19
Par Frank Kane -
L'Arabie saoudite contre la COVID-19
Par Arab News en Français -

Fin des restrictions dans l'espace aérien américain, retour à la normale attendu lundi

Le régulateur américain de l'aviation (FAA) a annoncé dimanche soir mettre fin, à compter de lundi, aux réductions de vols décidées lors de la paralysie budgétaire pour pallier l'absence de contrôleurs aériens. (AFP)
Le régulateur américain de l'aviation (FAA) a annoncé dimanche soir mettre fin, à compter de lundi, aux réductions de vols décidées lors de la paralysie budgétaire pour pallier l'absence de contrôleurs aériens. (AFP)
Short Url
  • Malgré la fin du plus long "shutdown" de l'histoire des Etats-Unis mercredi, le seuil des réductions était encore fixé à 3% ce weekend
  • Mais la FAA a expliqué dimanche avoir observé des compagnies aériennes n'ayant pas respecté ces quotas

WASHINGTON: Le régulateur américain de l'aviation (FAA) a annoncé dimanche soir mettre fin, à compter de lundi, aux réductions de vols décidées lors de la paralysie budgétaire pour pallier l'absence de contrôleurs aériens.

"Cela signifie que les opérations normales peuvent reprendre dans l'ensemble de l'espace aérien national" à partir de 6H00 lundi à Washington (10H00 GMT), a écrit la FAA dans un communiqué.

Le 7 novembre, une réduction de 10% des vols domestiques dans 40 des aéroports les plus fréquentés du pays avait été imposée face au manque de personnel dans les tours de contrôle. En pleine paralysie budgétaire, il était demandé à ces fonctionnaires de travailler sans être payé.

Plusieurs milliers de vols avaient été annulés avant que les restrictions ne soient allégées progressivement.

Malgré la fin du plus long "shutdown" de l'histoire des Etats-Unis mercredi, le seuil des réductions était encore fixé à 3% ce weekend. Mais la FAA a expliqué dimanche avoir observé des compagnies aériennes n'ayant pas respecté ces quotas.

Grâce à la fin de ces limitations, "nous pouvons désormais recentrer nos efforts sur le recrutement massif de contrôleurs et la mise en place du tout nouveau système de contrôle du trafic aérien", a dit le ministre américain des Transports Sean Duffy, cité dans le communiqué.

Le retour à la normale va intervenir juste avant les grands départs pour les festivités de Thanksgiving, rendez-vous familial incontournable des Américains le 27 novembre. Un record de passagers aériens est attendu


Royal Mansour Marrakech propulse le Maroc parmi l’élite mondiale de l’hôtellerie

Short Url
  • L’annonce a été faite lors d’une cérémonie rassemblant à Londres les plus grands acteurs de l’industrie du voyage et de l’hôtellerie, au cœur du site emblématique de l’Old Billingsgate sur les rives de la Tamise
  • Cette troisième édition du classement, couvrant six continents, met en lumière les expériences hôtelières les plus innovantes et inspirantes au monde

DUBAI:  Le Royal Mansour Marrakech confirme son statut d’icône de l’hospitalité de luxe en se hissant à la 13ᵉ place du classement mondial des World’s 50 Best Hotels 2025, dévoilé cette semaine à Londres. L’établissement marocain signe ainsi une progression spectaculaire de 25 places par rapport à 2024 et s’impose comme le meilleur hôtel d’Afrique, tout en décrochant le prestigieux prix de la Plus Forte Progression de l’année.

L’annonce a été faite lors d’une cérémonie rassemblant à Londres les plus grands acteurs de l’industrie du voyage et de l’hôtellerie, au cœur du site emblématique de l’Old Billingsgate sur les rives de la Tamise. Cette troisième édition du classement, couvrant six continents, met en lumière les expériences hôtelières les plus innovantes et inspirantes au monde.

Une reconnaissance mondiale pour le savoir-faire marocain

Conçu par 1 500 artisans marocains, le Royal Mansour Marrakech incarne la quintessence du raffinement et du patrimoine architectural du royaume. À deux pas de la médina, le palace s’étend à travers des jardins luxuriants et des riads privatifs, offrant à ses hôtes une immersion dans l’art de vivre marocain.

Son spa de 2 500 m², baigné de lumière naturelle, est une référence mondiale du bien-être, tandis que son offre gastronomique — signée par des chefs de renom tels que Hélène Darroze et Massimiliano Alajmo — positionne l’établissement au carrefour de la haute cuisine internationale et des traditions marocaines.

Pour Jean-Claude Messant, Directeur général de la Royal Mansour Collection, cette distinction « consacre la vision d’excellence et d’authenticité du groupe ». Il ajoute :« Être reconnu parmi les 15 meilleurs hôtels du monde est une immense fierté pour nos équipes et pour le Maroc. Ces prix reflètent la passion et la rigueur de nos collaborateurs, qui portent haut les valeurs de l’hospitalité marocaine sur la scène internationale. »

Le Maroc, acteur majeur du tourisme haut de gamme

Ce succès s’inscrit dans la dynamique de montée en gamme du secteur hôtelier marocain, qui attire de plus en plus d’investissements internationaux. Marrakech, déjà reconnue comme l’une des capitales mondiales du tourisme de luxe, renforce ainsi sa position face à des destinations emblématiques comme Paris, Dubaï ou Tokyo.

Selon les organisateurs de The World’s 50 Best Hotels, qui reposent sur les votes de 800 experts internationaux issus de l’industrie du voyage, le classement 2025 « illustre l’évolution des attentes des voyageurs vers des expériences culturelles fortes, authentiques et respectueuses du patrimoine local ».

Pour Emma Sleight, Directrice de contenu du classement,« Chaque hôtel de cette liste incarne une approche unique de l’hospitalité. Le Royal Mansour Marrakech, par sa singularité et son attachement à l’artisanat marocain, symbolise cette quête d’exception. »

Une vitrine du savoir-faire marocain à l’international

Avec cette triple distinction — 13ᵉ mondial, meilleur hôtel d’Afrique et plus forte progression — le Royal Mansour Marrakech s’impose comme un ambassadeur du tourisme de luxe marocain, contribuant à renforcer l’image du royaume sur la scène internationale.

Alors que le Maroc ambitionne de doubler ses recettes touristiques à l’horizon 2030, cette reconnaissance mondiale confirme que l’hôtellerie marocaine, entre tradition et innovation, s’impose comme un moteur stratégique de croissance économique et d’attractivité internationale.


France: la famille Saadé étend son empire, devient 2e actionnaire de Carrefour

 Après les médias et le cinéma, la grande distribution: Rodolphe Saadé, le PDG de l'armateur français CMA CGM, et sa famille se sont invités au capital de Carrefour, devenant le deuxième actionnaire du géant français de la distribution. (AFP)
Après les médias et le cinéma, la grande distribution: Rodolphe Saadé, le PDG de l'armateur français CMA CGM, et sa famille se sont invités au capital de Carrefour, devenant le deuxième actionnaire du géant français de la distribution. (AFP)
Short Url
  • Rodolphe Saadé remplacera Eduardo Rossi, qui représentait l'actionnaire Peninsula, holding de la famille du milliardaire brésilien Abilio Diniz décédé en février 2024
  • Devenue première actionnaire de Carrefour en mars 2024, Peninsula était récemment repassée en deuxième position avec une participation de 8,5%, qu'elle a finalement cédée

PARIS: Après les médias et le cinéma, la grande distribution: Rodolphe Saadé, le PDG de l'armateur français CMA CGM, et sa famille se sont invités au capital de Carrefour, devenant le deuxième actionnaire du géant français de la distribution.

Carrefour a annoncé mercredi que la famille Saadé avait pris une participation de 4% - un investissement de quelque 400 millions d'euros - de son capital et que Rodolphe Saadé entrerait à son conseil d'administration dès le 1er décembre.

Il y remplacera Eduardo Rossi, qui représentait l'actionnaire Peninsula, holding de la famille du milliardaire brésilien Abilio Diniz décédé en février 2024.

Devenue première actionnaire de Carrefour en mars 2024, Peninsula était récemment repassée en deuxième position avec une participation de 8,5%, qu'elle a finalement cédée.

La société Galfa, détenue par la famille Moulin-Houzé - propriétaire des grands magasins Galeries Lafayette -, reste le premier actionnaire de Carrefour, à hauteur d'environ 9,5%.

"En intégrant son conseil d'administration, je souhaite (...) accompagner le développement du groupe dans la durée", a assuré le dirigeant franco-libanais, enrichi par l'explosion des profits du transport maritime pendant la crise sanitaire.

"L'engagement, la vision et l'expérience de Rodolphe Saadé apporteront une contribution majeure à notre gouvernance, au développement de notre groupe et à sa création de valeur", a commenté le PDG de Carrefour, Alexandre Bompard.

Il s'agit de la première incursion de la famille Saadé dans la grande distribution. En mai, elle avait fait son entrée au capital du groupe de cinéma Pathé, avec pour ambition d'accélérer à l'international dans la production de films et de séries.

Rassurer les marchés 

Rodolphe Saadé a également racheté en 2022 le journal régional La Provence - basé à Marseille dans le sud de la France, où CMA CGM a son siège -, posant ainsi la première pierre d'un groupe de médias français qui compte depuis les journaux La Tribune et La Tribune Dimanche, mais aussi BFMTV, RMC et Brut.

Avec ce nouvel investissement patrimonial dans une multinationale française, qu'elle n'exclut pas de renforcer à l'avenir, la famille Saadé s'associe aussi à un groupe fort au Brésil, l'un des principaux marchés de Carrefour avec la France et l'Espagne.

En septembre 2024, CMA CGM avait annoncé l'acquisition du plus gros opérateur portuaire du pays, Santos Brasil.

"C'est un pays à très fort potentiel où la croissance est au rendez-vous", avait assuré Rodolphe Saadé pour justifier cet investissement, réalisé sur fonds propres.

De son côté, Carrefour va pouvoir rassurer les marchés quant à la stabilité de son actionnariat en compensant partiellement le départ de Peninsula, qui était attendu, quatre ans après celui du milliardaire français Bernard Arnault après 14 années de présence au capital.

En octobre, Carrefour a publié un chiffre d'affaires de 22,6 milliards d'euros pour le troisième trimestre, en recul de 1,5% car pénalisé par l'évolution des changes en Amérique latine. Mais les ventes du distributeur ont résisté à données comparables, notamment en France en dépit des "incertitudes politiques".

Dirigé depuis 2017 par Alexandre Bompard - dont le mandat a été renouvelé cet été pour trois ans après 2026 -, Carrefour a entamé une "revue de portefeuille" en début d'année pour dégager davantage de rentabilité, et requinquer un cours de Bourse mis sous pression l'an dernier.

Dévoilée cet été, la cession de Carrefour Italie doit être effective d'ici à la fin de l'année.

Carrefour fait également évoluer son modèle pour exploiter de plus en plus largement des magasins en franchise et en location-gérance, une variante de la franchise où le distributeur reste propriétaire du fonds de commerce.