Présidentielle: l' « Ibizagate » de Blanquer perturbe les plans européens de Macron

Cette photo d'archive prise le 16 octobre 2021 montre le ministre français de l'Education Jean-Michel Blanquer s'adressant à la presse dans le cadre d'une cérémonie d'hommage au professeur français d'histoire-géographie Samuel Paty, 47 ans, au collège Le Bois d'Aulne à Conflans- Saint-Honorine, nord-ouest de Paris.(AFP)
Cette photo d'archive prise le 16 octobre 2021 montre le ministre français de l'Education Jean-Michel Blanquer s'adressant à la presse dans le cadre d'une cérémonie d'hommage au professeur français d'histoire-géographie Samuel Paty, 47 ans, au collège Le Bois d'Aulne à Conflans- Saint-Honorine, nord-ouest de Paris.(AFP)
Short Url
Publié le Mardi 18 janvier 2022

Présidentielle: l' « Ibizagate » de Blanquer perturbe les plans européens de Macron

  • A 80 jours de la présidentielle, la nouvelle salve de critiques contre Jean-Michel Blanquer fragilise un pilier du quinquennat, chargé qui plus est de l’éducation, sujet phare d’Emmanuel Macron, analyse le politologue Bruno Cautrès
  • Les attaques contre Jean-Michel Blanquer affaiblissent-elles Emmanuel Macron ?

PARIS : A moins de trois mois de la présidentielle, les ennuis de Jean-Michel Blanquer, plongé dans la tourmente d'un "Ibizagate", reviennent parasiter la campagne de la majorité au moment où le presque candidat Emmanuel Macron ouvre le débat sur l'avenir de l'Europe.

"Une image désastreuse" qui fait "désordre": les vacances, juste avant la rentrée scolaire, du ministre de l'Education à Ibiza, révélées par Mediapart ont donné mardi à l'opposition l'occasion d'un nouveau réquisitoire contre M. Blanquer, déjà fragilisé.

Cinq jours seulement après la mobilisation massive des enseignants, l'affaire tombe mal pour la majorité à l'approche de la présidentielle, d'autant qu'elle a fait de l'éducation l'un des principaux marqueurs de son quinquennat.

Se rendre, en pleine crise sanitaire et au moment d'annoncer un nouveau protocole controversé dans les écoles, sur une île réputée pour son caractère festif, "ce n'est pas le truc le plus malin du monde, alors qu'il a l'un des plus gros bilans en cinq ans", soupire un membre du gouvernement.

"C'est, ajoute cette source, comme le homard de Rugy: on n'est pas dans le légal/pas légal, mais dans le moral/pas moral".

Selon une source au sein de l'exécutif confirmant une information de Politico, Nicolas Revel, le directeur de cabinet du Premier ministre Jean Castex, avait d'ailleurs déconseillé à M. Blanquer de se rendre aux Baléares au vu du contexte.

L'épisode pourrait-il sceller le sort de M. Blanquer, alors qu'une nouvelle grève se profile à l'horizon ? "Tout dépend de la manif de jeudi, la mobilisation qui va donner le la", a répondu mardi à l'AFP une source au sein de l'exécutif, disant en outre ne pas noter "un soutien appuyé du gouvernement" à M. Blanquer, pourtant proche de Brigitte Macron.

Selon le politologue Bruno Cautrès, difficile toutefois de changer de ministre à trois mois de la présidentielle. "Ils n'ont pas le choix, ils vont le soutenir", dit-il à l'AFP.

Macron visé 

A gauche, les appels à la démission ont repris de plus belle, à commencer par LFI et le candidat écologiste Yannick Jadot qui dénonce le "mépris" et l'"irresponsabilité" du ministre.

La candidate PS Anne Hidalgo préfère, elle, s'attaquer directement à Emmanuel Macron, "qui est responsable de cette situation (...). J'espère que les Français en tireront les conséquences au moment de l'élection présidentielle", a-t-elle assuré sur LCI.

A droite, comme la semaine dernière, pas d'appel à la démission. Mais "cela renvoie une image désastreuse au moment même où les parents et enseignants se débattent avec un protocole inapplicable", a commenté la députée LR Annie Genevard. 

La candidate du Rassemblement national Marine Le Pen a, elle, brocardé "la désinvolture" du ministre.

Sur CNews, la défense du porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a été pour le moins sobre : "Il y a une règle qui est fixée pour le gouvernement s'agissant des vacances: il faut être joignable en permanence, à sa tâche. Je n'ai aucune raison de penser que ce n'était pas le cas de M. Blanquer." 

 

Blanquer, pilier du quinquennat Macron dans la tourmente

PARIS : A 80 jours de la présidentielle, la nouvelle salve de critiques contre Jean-Michel Blanquer fragilise un pilier du quinquennat, chargé qui plus est de l’éducation, sujet phare d’Emmanuel Macron, analyse le politologue Bruno Cautrès

Question : Les attaques contre Jean-Michel Blanquer affaiblissent-elles Emmanuel Macron ?

Bruno Cautrès : A certaines périodes, les personnalités politiques traversent une accumulation de petites difficultés qui finissent par faire boule de neige. Les vacances à Ibiza en rajoutent une goutte. Jean-Michel Blanquer subit cet effet de spirale, avec la gestion de la pandémie à l'école, les manifestations d'enseignants et un nouvel appel à manifester, ses prises de position contre le mouvement "woke" (terme qui désigne entre autres la prise de conscience des injustices, notamment liées à la couleur de peau ou au genre, NDLR) .... Mais il a toujours été très soutenu  par le chef de l'Etat et l'exécutif, ainsi que par les marcheurs. Il porte un thème fondamental pour Emmanuel Macron. L'éducation et l'Europe sont les deux matrices de la Macronie.

Q. Et Jean-Michel Blanquer est là depuis le début...

B. C. Oui et c'est un proche de Brigitte Macron, elle-même ex-enseignante. Les positions nettes, répétées et tranchées de Jean-Michel Blanquer, qu'il s'agisse de la défense des savoirs fondamentaux à l'école ou d'y restaurer l'autorité ont toujours été soutenues par Emmanuel Macron et ne pouvaient que plaire à Emmanuel Macron. Sans oublier ses attaques contre le mouvement "woke". Mais il est aussi critiqué au nom d'un manque d'efficacité, autre valeur chère au chef de l'Etat. Pour la Macronie, l'idée est qu'on réunisse les gens de bonne volonté et on gère les problèmes. Or sur l'école et le Covid, on a le sentiment de directives contradictoires et de revirements.

Q.Pourrait-il être forcé à partir ? 

R. Je n'imagine pas, à trois mois de la présidentielle, un changement de ministre de l’Education au milieu du gué, alors qu'il faut s'atteler à la crise à l'école. Un nouveau ministre devrait prendre ses marques, voudrait agir différemment de son prédécesseur pour exister et le temps que tout se mette en place nous serions déjà au 10 avril, premier tour de la présidentielle. Et dans cette période où la question de l'école et du Covid reste très sensible et constitue pour les parents, les élèves et les enseignants un objet de forte inquiétude. On ne peut pas changer de ministre au milieu de tout cela. Ils n'ont pas le choix, ils vont le soutenir.

« Jumeaux Macron-Pécresse »

Cette nouvelle polémique intervient à la veille du discours qu'Emmanuel Macron doit prononcer mercredi devant le Parlement européen de Strasbourg.

Voulu à l'Elysée comme l'un des temps forts de la présidence française semestrielle de l'UE, mais aussi de la future campagne du chef de l'Etat en vue de sa réélection, le discours donne aussi l'occasion à ses opposants de se positionner sur ce sujet clivant. 

Un seul candidat sera dans l'hémicycle strasbourgeois, Yannick Jadot, député européen depuis 2019. Sur France 2, il a déjà estimé que M. Macron avait "desservi l’ambition européenne sur le climat".

D'autres rivaux d'Emmanuel Macron en profitent pour présenter dès mardi eux aussi leur vision de l'UE. 

"Défendre l’idée de souveraineté européenne comme le font les jumeaux Macron-Pécresse me paraît totalement incompatible avec la fonction présidentielle", a accusé Marine Le Pen dans une conférence de presse, pour qui la présidentielle permettra de "trancher entre deux visions de l'Europe", celle des "européistes", et la sienne "d'une alliance européenne des nations".

Jean-Luc Mélenchon se rend lui à Strasbourg où se trouve déjà M. Macron. Dans un entretien accordé au Monde, le candidat LFI a assuré que "la sortie des traités n'est plus si loin", soulignant qu'il entend désobéir à certaines obligations européennes via la clause d'"opt-out"(désengagement), l'utilisation d'un mécanisme autorisé par l'UE pour se soustraire à certaines obligations européennes.


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Short Url
  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Short Url
  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention. 


Le partenariat stratégique franco-saoudien: une dynamique renforcée par la vision 2030

De gauche à droite, l’ancien ambassadeur de France en Arabie Bertrand Besancenot, l’ancien conseiller présidentiel Maurice- Gourdault montagne, et les deux anciens ambassadeurs an Arabie François Gouyette et Frédéric Pouille. (Photo Arlette Khouri)
De gauche à droite, l’ancien ambassadeur de France en Arabie Bertrand Besancenot, l’ancien conseiller présidentiel Maurice- Gourdault montagne, et les deux anciens ambassadeurs an Arabie François Gouyette et Frédéric Pouille. (Photo Arlette Khouri)
Short Url
  • L’Ambassadeur d’Arabie Saoudite en France et Monaco Fahad Al-Ruwaily a partagé les chiffres saisissants d’un programme de réformes nationales qui dépasse déjà largement ses objectifs
  • Dans ce contexte de mutation rapide, la relation entre la France et l’Arabie Saoudite s’est hissée à un niveau inédit d’intensité

PARIS: Organisé par l’Ambassadeur d’Arabie Saoudite en France et Monaco Fahad Al-Ruwaily, en collaboration avec le Forum Francophone des Affaires, le deuxième colloque sur « le partenariat stratégique saoudo-français à la lumière de la Vision 2030 » a illustré de manière éclatante la profondeur des transformations en cours au Royaume ainsi que la qualité grandissante des relations bilatérales entre Riyad et Paris. 

S’exprimant à l’ouverture du colloque Al-Ruwaily, a dressé un état des lieux des avancées impressionnantes du Royaume, tout en mettant en lumière les partenariats économiques, culturels, technologiques et diplomatiques qui unissent la France et l’Arabie Saoudite.

À l’occasion du neuvième anniversaire de la Vision 2030 lancée par le prince héritier d’Arabie, Al-Ruwaily a partagé les chiffres saisissants d’un programme de réformes nationales qui dépasse déjà largement ses objectifs initiaux. 

Selon le dernier rapport officiel, 93 % des cibles fixées ont été atteintes ou dépassées, a-t-il indiqué, citant parmi les exemples les plus marquants l’accueil par le royaume de 100 millions de touristes, bien avant l’échéance de 2030.

La diversification économique du pays s’est fortement accélérée, selon Al-Ruwaily le secteur non pétrolier occupe désormais une part croissante du PIB, porté par des investissements massifs dans les infrastructures, les nouvelles technologies, le divertissement ou encore le tourisme. 

Sur le plan social, les réformes en faveur des femmes ont permis d’atteindre un taux d’emploi féminin de plus de 33,5 %, tandis que des opportunités éducatives et professionnelles sont créées pour une jeunesse qui représente 70 % de la population saoudienne.

Ces transformations trouvent aussi leur expression sur la scène internationale, indique l’ambassadeur, Riyad se préparant à accueillir l’Exposition universelle de 2030, puis la Coupe du monde de football en 2034.

Tout cela souligne Al-Ruwaily vient s’ajouter à d’autres événements comme le Rallye Dakar ou les concerts d’artistes internationaux, positionnant le Royaume comme un acteur central de la culture globale.

Au cœur de cette dynamique se trouve le Fonds Public d’Investissement (PIF), véritable bras armé financier de la Vision 2030. 

Les liens d’amitié, de coopération et de partenariat sont plus étroits que jamais, comme l’a rappelé l’Ambassadeur Al-Ruwaily, et la visite d’État du Président Français Emmanuel Macron en décembre dernier a marqué un tournant symbolique, scellé par la signature d’un mémorandum sur le partenariat stratégique entre les deux pays.

Grâce à lui, des projets structurants voient le jour dans des secteurs aussi variés que les fintech, les énergies renouvelables, les biotechnologies ou encore la cybersécurité. 

Le PIF contribue à faire du pays un hub économique et technologique régional, voire mondial.

Des projets comme Neom, ville futuriste en construction dans le nord-ouest du pays, ou AlUla, combinant tourisme de luxe et durabilité environnementale, illustrent cette ambition, et sont le reflet d’un changement de paradigme où l’économie pétrolière laisse place à une société de la connaissance et de l’innovation.

France-Arabie saoudite, une relation en plein essor

Dans ce contexte de mutation rapide, la relation entre la France et l’Arabie Saoudite s’est hissée à un niveau inédit d’intensité. 

Les liens d’amitié, de coopération et de partenariat sont plus étroits que jamais, comme l’a rappelé l’Ambassadeur Al-Ruwaily, et la visite d’État du Président Français Emmanuel Macron en décembre dernier a marqué un tournant symbolique, scellé par la signature d’un mémorandum sur le partenariat stratégique entre les deux pays.

Un des exemples les plus éclatants de cette coopération est le projet d’AlUla, piloté conjointement par une commission royale saoudienne, et l’Agence Française pour le développement d’AlUla (AFALULA).

Prenant la parole lors du colloque, le président d'AFALLA Jean-Yves Le Drian estime que ce projet singulier incarne un modèle de développement culturel, touristique et environnemental durable. 

Le Drian, ancien ministre français de la Défense puis des Affaires étrangères, a souligné l’ambition du Royaume de faire d’AlUla un hub mondial de l’archéologie, tout en y intégrant des dimensions artistiques, économiques et sociales. 

Dans le domaine aérien, la compagnie Saudia a signé en 2024 un accord historique avec Airbus pour l’achat de 105 avions, dont une vingtaine d’A330 annoncés récemment à Toulouse.

Aujourd’hui, indique-t-il, 150 archéologues travaillent sur les sites historiques, et des projets comme la Villa Hegra viendront renforcer l’attractivité du lieu à l’automne prochain.

Le partenariat ne se limite pas au secteur culturel, mais s’étend à la santé, l’aéronautique, les infrastructures et l’environnement. 

La Vision 2030 redéfinit l’identité de l’Arabie saoudite

Mi-avril, le ministre saoudien de la Santé Fahad Aljalajel a effectué une visite officielle en France pour renforcer la coopération dans le domaine médical et pharmaceutique. 

Dans le domaine aérien, la compagnie Saudia a signé en 2024 un accord historique avec Airbus pour l’achat de 105 avions, dont une vingtaine d’A330 annoncés récemment à Toulouse.

Le groupe Suez, représenté au colloque par son directeur des affaires publiques Vincent Menuet, illustre aussi l’engagement du secteur privé français. 

Présent depuis les années 1950 au Moyen-Orient, Suez gère aujourd’hui l’eau et l’assainissement pour des villes stratégiques comme La Mecque, Djeddah et Taïf, couvrant près de 9 millions d’habitants, indique Menuet. 

Suez, ajoute-t-il, est également impliquée dans les projets Neom, et AlUla, avec des solutions intégrées combinant énergie renouvelable, traitement de l’eau et durabilité.

La transformation engagée par la Vision 2030 dépasse largement les objectifs économiques. Elle redéfinit l’identité du Royaume et renforce son ouverture sur le monde. 

Laurent Vigier, président du premier fonds français dédié à l’Arabie Saoudite et actuel directeur exécutif de Five Capital, a souligné que cette vision n’est plus un projet mais une réalité, bâtissant une centralité géopolitique et économique majeure dans le Moyen-Orient.

D’autres intervenants représentant de grands groupes français ont mis l’accent sur l’enthousiasme de la jeunesse saoudienne, le soutien constant de partenaires comme la France, et une capacité d’innovation et de projection rare, qui laissent croire que l’Arabie Saoudite semble désormais prête à jouer un rôle moteur dans la définition du monde de demain.