Braquages chez Chanel et Chopard: 8 à 20 ans de prison requis contre une «équipe chevronnée»

Photo prise le 30 mai 2009 à Paris, montrant l'une des vitrines du magasin d'élite Chopard de la place Vendôme, où quelque six millions d'euros de bijoux ont été volés. (Photo, AFP)
Photo prise le 30 mai 2009 à Paris, montrant l'une des vitrines du magasin d'élite Chopard de la place Vendôme, où quelque six millions d'euros de bijoux ont été volés. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Jeudi 20 janvier 2022

Braquages chez Chanel et Chopard: 8 à 20 ans de prison requis contre une «équipe chevronnée»

  • Aux "piteux mensonges" des accusés, l'avocat général a opposé une "enquête extrêmement fouillée"
  • Deux d'entre eux, qui ne se sont pas présentés à l'audience, sont jugés par défaut

PARIS: Des peines de huit à vingt ans de réclusion ont été réclamées mercredi à Paris contre sept hommes accusés de braquages en 2015 chez le joailler Chopard et en 2016 chez Chanel, des réquisitions "particulièrement excessives" selon la défense.

La justice doit faire preuve de "fermeté" face à cette équipe au "caractère chevronné", a estimé l'avocat général Philippe Courroye devant la cour d'assises de Paris.

Sept hommes y sont jugés depuis le 4 janvier, soupçonnés d'être impliqués, à des degrés divers, dans le braquage d'une boutique Chopard à Paris en décembre 2015 et celui d'une bijouterie Chanel de la capitale en mai 2016, pour un préjudice de plus de 3 millions d'euros.

Ils répondent également du vol d'une mallette contenant 20 000 euros dans un véhicule de transport de fonds, du vol de cinq Range Rover et de la constitution d'une cache d'armes où des explosifs et deux kalachnikov avaient été retrouvés.

Deux d'entre eux, qui ne se sont pas présentés à l'audience, sont jugés par défaut. Trois autres mis en examen, qui ont contracté le Covid-19 au début du procès, seront jugés ultérieurement.

Aux "piteux mensonges" des accusés, l'avocat général a opposé une "enquête extrêmement fouillée" qui, à partir d'un heureux hasard (une plaque d'immatriculation filmée par la vidéosurveillance du ministère de l'Intérieur lors du braquage chez Chopard), a su "remonter le fil d'Ariane" pour "confondre les accusés".

«Réquisition extravagante»

Dans son réquisitoire, il a relevé le casier judiciaire très chargé de la plupart des accusés, qui selon lui "ont fait le choix délibéré de la délinquance et de la criminalité pour avoir de l'argent facile".

La peine la plus lourde, 20 ans de réclusion, a été requise contre Philippe Enriquez, le "chef d'orchestre" de la bande.

Détenu depuis juillet 2016, il a notamment été filmé passant devant la boutique Chopard juste avant le vol, a été reconnu par une témoin comme le conducteur de la voiture qui attendait les braqueurs devant chez Chanel et son ADN a été retrouvé dans un box utilisé par les malfaiteurs, ainsi que sur des mèches dans la cache d'armes.

Dix-sept ans de prison ont été réclamés contre deux "lieutenants" de l'équipe, pour "association de malfaiteurs" et "vol en bande organisée avec arme". Chez l'un, Frédéric Cruz, les enquêteurs ont saisi plusieurs outils qui se trouvaient dans un utilitaire volé, ayant servi au braquage Chanel.

L'autre, Joseph Toffa, aurait conduit la moto utilisée lors du même braquage (les clés du véhicule et ceux du box ont été retrouvés chez lui). Considéré comme "en fuite", il refuserait en fait de sortir de chez lui en raison d'un délire de persécution, a indiqué son avocat, qui estime que "sa place, c'est à l'hôpital".

L'accusation a ensuite demandé 14 à 15 ans contre "le plus diplômé de la bande", accusé d'avoir participé à la préparation des braquages et d'avoir servi d'intermédiaire pour écouler les bijoux Chanel, qui n'ont jamais été retrouvés.

Dix ans ont été requis contre le frère cadet de Frédéric Cruz, également absent. Mis en garde à vue quelques jours avant le braquage chez Chopard dans une affaire de vols de véhicules, il n'a pas pu y participer.

Cependant, les policiers ont saisi chez lui un téléphone faisant partie d'une "flotte" de sept appareils prépayés n'ayant servi que trois jours avant les faits et le jour même du vol à main armée.

Si c'est un "voleur à la petite semaine", qui a reconnu les vols de Range Rover, il n'a "pas l'étoffe d'un braqueur", a plaidé son avocat, demandant son acquittement sur les faits d'"association de malfaiteurs".

La même peine de dix ans a été demandée contre celui décrit par les enquêteurs comme l'"armurier" (un pistolet automatique a été trouvé à son domicile, et son ADN sur un sac dans la cache d'armes), également poursuivi pour le recel de la mallette de la Brink's.

Selon ses avocats, une durée "disproportionnée" qui réduirait "quasiment à néant ses chances de réinsertion" et "ne correspond pas à son implication dans le dossier", ceux-ci estimant que l'accusation de recel ne repose que sur des "raccourcis et des insinuations".

Enfin huit ans de détention ont été réclamés à l'encontre d'un garagiste, ami de Philippe Enriquez, accusé d'avoir fourni une plaque d'immatriculation utilisée pour le braquage Chopard.

Là encore, son avocat a jugé cette demande "absolument extravagante", affirmant qu'il ne connaissait pas les projets criminels de la bande

Le verdict est attendu en fin de semaine.


Paris : les envoyés spéciaux américain, saoudien et français réaffirment leur soutien aux forces armées libanaises

Paris a accueilli, le 18 décembre, une réunion de haut niveau consacrée au Liban, réunissant les envoyés spéciaux des États-Unis, de l’Arabie saoudite et de la France avec le commandant des Forces armées libanaises (FAL). (AFP)
Paris a accueilli, le 18 décembre, une réunion de haut niveau consacrée au Liban, réunissant les envoyés spéciaux des États-Unis, de l’Arabie saoudite et de la France avec le commandant des Forces armées libanaises (FAL). (AFP)
Short Url
  • Les envoyés spéciaux ont unanimement exprimé leur soutien aux Forces armées libanaises
  • Dans le prolongement de la cessation des hostilités entrée en vigueur le 26 novembre 2024 et en appui au plan « Bouclier de la Nation », les participants ont convenu de la création d’un groupe de travail tripartite

PARIS: Paris a accueilli, le 18 décembre, une réunion de haut niveau consacrée au Liban, réunissant les envoyés spéciaux des États-Unis, de l’Arabie saoudite et de la France avec le commandant des Forces armées libanaises (FAL). Cette rencontre s’inscrit dans le cadre des efforts internationaux visant à soutenir la stabilité du Liban et le renforcement de ses institutions sécuritaires.

Au cours de la réunion, le général Haykal a présenté aux trois envoyés l’état d’avancement de la mise en œuvre du plan « Bouclier de la Nation », une initiative destinée à renforcer les capacités opérationnelles des Forces armées libanaises et à consolider la sécurité nationale.

Les envoyés spéciaux ont unanimement exprimé leur soutien aux Forces armées libanaises, saluant leur engagement et les sacrifices consentis dans un contexte sécuritaire et économique particulièrement difficile. Ils ont réaffirmé l’importance du rôle central de l’armée libanaise dans la préservation de la stabilité du pays.

Dans le prolongement de la cessation des hostilités entrée en vigueur le 26 novembre 2024 et en appui au plan « Bouclier de la Nation », les participants ont convenu de la création d’un groupe de travail tripartite. Celui-ci sera chargé de préparer une conférence internationale de soutien aux Forces armées libanaises et aux Forces de sécurité intérieure, prévue pour février 2026.

Cette initiative vise à mobiliser un appui politique, financier et opérationnel accru en faveur des institutions sécuritaires libanaises, considérées par la communauté internationale comme un pilier essentiel de la stabilité du Liban et de la sécurité régionale.


L’ambassadeur d’Arabie saoudite en France célèbre la journée internationale de solidarité

Selon Fahd Al Ruwaily, la solidarité humaine et le dialogue constituent des piliers centraux de l’action du Royaume, tant sur le plan national qu’international. (Photo Arlette Khouri)
Selon Fahd Al Ruwaily, la solidarité humaine et le dialogue constituent des piliers centraux de l’action du Royaume, tant sur le plan national qu’international. (Photo Arlette Khouri)
Short Url
  • Instituée par l’Assemblée générale des Nations unies en 2006, cette journée vise à promouvoir l’unité dans la diversité, à sensibiliser l’opinion publique à l’importance de la solidarité
  • À Paris, cette journée a été marquée par une réception organisée à la résidence de l’ambassadeur d’Arabie saoudite en France, Fahd Al Ruwaily

PARIS: Célébrée chaque année le 20 décembre, la Journée internationale de la solidarité humaine rappelle une évidence, mise à l’épreuve par les crises contemporaines et pourtant toute simple : l’humanité partage un destin commun.

Instituée par l’Assemblée générale des Nations unies en 2006, cette journée vise à promouvoir l’unité dans la diversité, à sensibiliser l’opinion publique à l’importance de la solidarité et à encourager des actions concrètes en faveur de la lutte contre la pauvreté et des Objectifs de développement durable.

Dans la Déclaration du Millénaire adoptée en 2000, la solidarité est d’ailleurs consacrée comme l’une des valeurs fondamentales devant structurer les relations internationales au XXIᵉ siècle, aux côtés de la liberté, de l’égalité et de la justice sociale.

C’est dans ce cadre que l’ONU a mis en place le Fonds de solidarité mondial, destiné à soutenir les populations les plus vulnérables et à lutter contre l’extrême pauvreté.

La Journée internationale de la solidarité humaine sert donc de rappel annuel du fait que les engagements pris lors des grandes conférences internationales ne doivent pas rester de simples déclarations d’intention, mais se traduire par des politiques et des initiatives tangibles.

Une solidarité au cœur de l’action internationale

À Paris, cette journée a été marquée par une réception organisée à la résidence de l’ambassadeur d’Arabie saoudite en France, Fahd Al Ruwaily.

Devant un parterre de diplomates, de responsables religieux et de parlementaires, l’ambassadeur a souligné la portée universelle de cette date symbolique : « C’est une journée qui nous rappelle que notre humanité est partagée et que notre avenir est commun », a-t-il déclaré, inscrivant son propos dans un contexte international marqué par les conflits, les crises humanitaires et les inégalités croissantes.

Selon Fahd Al Ruwaily, la solidarité humaine et le dialogue constituent des piliers centraux de l’action du Royaume, tant sur le plan national qu’international.

Ces valeurs, a-t-il insisté, sont profondément enracinées dans la culture saoudienne, les principes de l’islam et la Vision 2030, feuille de route stratégique qui guide la transformation du pays.

Engagement humanitaire et dialogue interculturel

Sur le terrain humanitaire, l’Arabie saoudite déploie une aide « sans distinction d’origine ou de religion », notamment à travers le Centre Roi Salmane pour l’aide humanitaire et le secours, qui intervient dans de nombreux pays en fournissant une assistance alimentaire, des soins médicaux, une aide à l’éducation et des secours d’urgence lors de crises majeures.

À cet engagement s’ajoute l’action du Fonds saoudien pour le développement, qui finance plus de 700 projets dans 93 pays, contribuant au développement des infrastructures, de la santé et de l’éducation.

Le secteur privé et les fondations caritatives jouent également un rôle important, à l’image de la Fondation caritative du prince Sultan, active en Arabie saoudite, en France et dans de nombreux pays, notamment à travers un partenariat durable avec l’UNESCO.

Sur le plan du dialogue interculturel et interreligieux, l’ambassadeur a salué le rôle de la Ligue mondiale islamique, reconnue comme membre observateur du Conseil économique et social de l’ONU.

Depuis La Mecque, cette organisation œuvre à promouvoir les valeurs de tolérance de l’islam et à combattre l’extrémisme et le radicalisme. Son action s’inscrit dans une vision plus large de coexistence pacifique et de compréhension mutuelle entre les peuples.

Selon Fahd Al Ruwaily, le Fonds franco-saoudien pour le Liban, créé en 2022, illustre cette volonté commune d’agir concrètement pour soutenir des populations en détresse. De même, les efforts humanitaires du Royaume se déploient dans des zones de crise comme Gaza, la Syrie, l’Ukraine ou le Yémen.

En conclusion, Fahd Al Ruwaily a rappelé que, face aux défis mondiaux tels que les conflits armés, le terrorisme, les crises humanitaires, le changement climatique et les inégalités, la solidarité humaine n’est plus une option, mais une nécessité.

En cette Journée internationale de la solidarité humaine, son appel est clair : renouveler l’engagement collectif en faveur d’un monde plus juste, plus sûr et plus digne, où la coopération et le dialogue demeurent les meilleurs remparts contre les fractures contemporaines.


Enquête pour corruption et perquisitions chez la ministre de la Culture Rachida Dati

Des perquisitions ont été menées jeudi au domicile de la ministre française de la Culture Rachida Dati, ainsi qu'à la mairie de l'arrondissement de Paris qu'elle dirige, dans le cadre d'une enquête pour corruption, selon une source proche du dossier à l'AFP. (AFP)
Des perquisitions ont été menées jeudi au domicile de la ministre française de la Culture Rachida Dati, ainsi qu'à la mairie de l'arrondissement de Paris qu'elle dirige, dans le cadre d'une enquête pour corruption, selon une source proche du dossier à l'AFP. (AFP)
Short Url
  • L'enquête est ouverte "notamment des chefs de corruption active et passive, trafic d'influence, détournement de fonds publics, recel et blanchiment de ces délits en lien avec l'exercice du mandat de parlementaire européen de Madame Rachida Dati"
  • Il y est fait mention jeudi d'"opérations de perquisition visant divers lieux, dont notamment la mairie du 7e arrondissement de Paris et le ministère de la Culture, ainsi que des domiciles"

PARIS: Des perquisitions ont été menées jeudi au domicile de la ministre française de la Culture Rachida Dati, ainsi qu'à la mairie de l'arrondissement de Paris qu'elle dirige, dans le cadre d'une enquête pour corruption, selon une source proche du dossier à l'AFP.

La ministre, par ailleurs candidate à la mairie de Paris, est soupçonnée d'avoir perçu 299.000 euros d'honoraires du groupe industriel français GDF Suez quand elle était députée européenne, sans en déclarer la provenance au Parlement européen.

L'enquête est ouverte "notamment des chefs de corruption active et passive, trafic d'influence, détournement de fonds publics, recel et blanchiment de ces délits en lien avec l'exercice du mandat de parlementaire européen de Madame Rachida Dati", a écrit le procureur de la République financier, Jean-François Bohnert, dans un communiqué.

Il y est fait mention jeudi d'"opérations de perquisition visant divers lieux, dont notamment la mairie du 7e arrondissement de Paris et le ministère de la Culture, ainsi que des domiciles".

Ces perquisitions s'inscrivent dans le cadre d'une enquête ouverte le 14 octobre et confiée à deux juges d'instruction du tribunal judiciaire de Paris, toujours selon ce communiqué, confirmant des informations de presse.

Tout est parti d'une enquête préliminaire conduite depuis le 16 avril "sur la base, notamment, d'un signalement Tracfin (renseignement financier, ndlr) reçu par le PNF (Parquet national financier)", explique Jean-François Bohnert.

Me Olivier Pardo, un des avocats de Mme Dati, sondé par l'AFP, s'est refusé à tout commentaire. Ses autres conseils Ses autres conseils n'ont pas donné suite.

Selon une enquête diffusée début juin sur la chaîne de télévision publique France 2, les fonds du géant français de l'énergie avaient transité par un cabinet d'avocats, STC Partners, avant d'être rebasculés sur les comptes de Mme Dati en 2010 et 2011. D'après Complément d'enquête, l'origine de ces revenus n'a pas été déclarée au Parlement européen comme cela est requis pour éviter les conflits d'intérêt.

La candidate à la mairie de Paris avait qualifié sur les radio Europe 1 et télévision CNews ces accusations de "diffamatoires", assurant que les documents évoqués dans cette émission ont déjà "été examinés par la justice" dans le cadre des investigations sur l'affaire Carlos Ghosn.

Car Mme Dati est déjà renvoyée devant le tribunal correctionnel dans un autre dossier, pour corruption et trafic d'influence, dans lequel elle devra comparaître aux côtés de l'ancien tout-puissant patron de Renault-Nissan, Carlos Ghosn.