Les compagnies aériennes américaines entrevoient l'éclaircie, mais après Omicron

American Airlines, Delta Air Lines et United Airlines ont toutes prévenu que le nouveau variant de la Covid-19, particulièrement contagieux mais a priori moins sévère, allaient repousser de un à deux mois la reprise. (Photo, AFP)
American Airlines, Delta Air Lines et United Airlines ont toutes prévenu que le nouveau variant de la Covid-19, particulièrement contagieux mais a priori moins sévère, allaient repousser de un à deux mois la reprise. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 21 janvier 2022

Les compagnies aériennes américaines entrevoient l'éclaircie, mais après Omicron

  • American Airlines s'attend ainsi à ce que son chiffre d'affaires s'affiche en baisse de 20% à 22% au premier trimestre par rapport à la même période en 2019
  • Les voyages touristiques aux États-Unis et vers des pays proches comme le Mexique devraient bientôt revenir à leur niveau d'avant la crise sanitaire

 NEW YORK : Le trafic aérien n'est pas encore revenu à son niveau d'avant la pandémie aux États-Unis, Omicron ayant frappé un nouveau coup, mais les compagnies américaines parient qu'après la vague du nouveau variant, les passagers remonteront en masse dans les avions.

American Airlines, Delta Air Lines et United Airlines ont toutes prévenu que le nouveau variant de la Covid-19, particulièrement contagieux mais a priori moins sévère, allaient repousser de un à deux mois la reprise.

Les compagnies ont fait face à quelques journées très compliquées en fin d'année dernière: avec la multiplication des congés maladies parmi les employés et les intempéries, près de 32 000 vols ont été annulés aux États-Unis entre la veille de Noël et le 11 janvier. 

Les opérations se sont depuis stabilisées mais les réservations ont piqué du nez pour le début de l'année. 

American Airlines s'attend ainsi à ce que son chiffre d'affaires s'affiche en baisse de 20% à 22% au premier trimestre par rapport à la même période en 2019, avant que la pandémie ne fasse chuter le trafic aérien. Cette baisse est supérieure au repli des revenus observé au quatrième trimestre (-17%).

"Les réservations se redressent rapidement après avoir chuté début décembre", a toutefois souligné jeudi Robert Isom, qui prendra la direction de l'entreprise début avril, lors d'une conférence téléphonique.

Les voyages touristiques aux États-Unis et vers des pays proches comme le Mexique devraient bientôt revenir à leur niveau d'avant la crise sanitaire liée à la Covid-19, a-t-il assuré. 

Les vols long-courriers et les voyages d'affaires sont encore un peu à la traîne. 

Mais le trafic à l'international "devrait reprendre au fur et à mesure que les restrictions tombent", a avancé M. Isom. Et l'objectif pour la compagnie est de redevenir rentable cette année "même sans le retour complet des voyages d'affaires."

Delta s'attend pour sa part à un impact d'Omicron sur la demande jusque fin février mais se montre confiant pour le printemps et surtout la saison cruciale des vacances d'été.

Omicron "va marquer un tournant pour la Covid-19, qui passera d'une pandémie à un virus saisonnier ordinaire et gérable", a affirmé son patron, Ed Bastien, à l'occasion de la publication des résultats vendredi.

Pour Amesh Adalja, spécialiste des maladies infectieuses au Centre pour la sécurité sanitaire - Johns Hopkins, le nouveau variant a effectivement changé la donne en infectant un très grand nombre de personnes. 

Au dernier moment

Il deviendra "difficile d'éviter" d'attraper la Covid mais, pour les personnes vaccinées, les symptômes seront modérés, avance-t-il auprès de l'AFP. Cela "modifie la façon d'appréhender la vie quotidienne et de mesurer les risques."

D'autres experts sont plus prudents. 

Mark Kline, médecin en chef dans un hôpital pédiatrique à Nouvelle-Orléans estime ainsi qu'un prochain variant "pourrait être aussi sévère, voire plus, que Delta" et que "trop peu de gens sont encore vaccinés complètement". 

Certains acteurs du secteur aérien restent sur leurs gardes. 

United Airlines, tout en maintenant certains objectifs financiers pour 2023, va ainsi augmenter un peu plus lentement que prévu ses capacités en 2022. 

Dans tous les cas, les compagnies "ne freinent pas leurs dépenses d'investissement", remarque Peter McNally de la société d'investissement Third Bridge. 

"Il devient juste plus compliqué de parvenir rapidement à la rentabilité", souligne-t-il. "Et de planifier les programmes de vols dans la mesure où les gens réservent de plus en plus au dernier moment."

Après une année 2020 catastrophique pour l'ensemble du secteur aérien, American Airlines et United ont encore perdu de l'argent en 2021, environ 2 milliards de dollars chacun.

Delta est parvenu à tirer son épingle du jeu en dégageant un bénéfice net de 280 millions de dollars. 

En plus des soubresauts liés à la pandémie, les compagnies ont dû faire face à la hausse des coûts salariaux et du carburant.

Elles ont aussi dû gérer ces derniers jours le déploiement de nouvelles bandes de fréquence 5G par les opérateurs de téléphonie mobile AT&T et Verizon, qui pouvaient potentiellement causer des interférences avec des instruments de bord importants pour les avions en cas de mauvais temps.

Les opérateurs ayant accepté in extremis de ne pas activer certaines tours à proximité des aéroports, "on ne devrait pas voir de perturbations significatives", a affirmé le patron d'American Airlines.  


Fin des restrictions dans l'espace aérien américain, retour à la normale attendu lundi

Le régulateur américain de l'aviation (FAA) a annoncé dimanche soir mettre fin, à compter de lundi, aux réductions de vols décidées lors de la paralysie budgétaire pour pallier l'absence de contrôleurs aériens. (AFP)
Le régulateur américain de l'aviation (FAA) a annoncé dimanche soir mettre fin, à compter de lundi, aux réductions de vols décidées lors de la paralysie budgétaire pour pallier l'absence de contrôleurs aériens. (AFP)
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  • Malgré la fin du plus long "shutdown" de l'histoire des Etats-Unis mercredi, le seuil des réductions était encore fixé à 3% ce weekend
  • Mais la FAA a expliqué dimanche avoir observé des compagnies aériennes n'ayant pas respecté ces quotas

WASHINGTON: Le régulateur américain de l'aviation (FAA) a annoncé dimanche soir mettre fin, à compter de lundi, aux réductions de vols décidées lors de la paralysie budgétaire pour pallier l'absence de contrôleurs aériens.

"Cela signifie que les opérations normales peuvent reprendre dans l'ensemble de l'espace aérien national" à partir de 6H00 lundi à Washington (10H00 GMT), a écrit la FAA dans un communiqué.

Le 7 novembre, une réduction de 10% des vols domestiques dans 40 des aéroports les plus fréquentés du pays avait été imposée face au manque de personnel dans les tours de contrôle. En pleine paralysie budgétaire, il était demandé à ces fonctionnaires de travailler sans être payé.

Plusieurs milliers de vols avaient été annulés avant que les restrictions ne soient allégées progressivement.

Malgré la fin du plus long "shutdown" de l'histoire des Etats-Unis mercredi, le seuil des réductions était encore fixé à 3% ce weekend. Mais la FAA a expliqué dimanche avoir observé des compagnies aériennes n'ayant pas respecté ces quotas.

Grâce à la fin de ces limitations, "nous pouvons désormais recentrer nos efforts sur le recrutement massif de contrôleurs et la mise en place du tout nouveau système de contrôle du trafic aérien", a dit le ministre américain des Transports Sean Duffy, cité dans le communiqué.

Le retour à la normale va intervenir juste avant les grands départs pour les festivités de Thanksgiving, rendez-vous familial incontournable des Américains le 27 novembre. Un record de passagers aériens est attendu


Royal Mansour Marrakech propulse le Maroc parmi l’élite mondiale de l’hôtellerie

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  • L’annonce a été faite lors d’une cérémonie rassemblant à Londres les plus grands acteurs de l’industrie du voyage et de l’hôtellerie, au cœur du site emblématique de l’Old Billingsgate sur les rives de la Tamise
  • Cette troisième édition du classement, couvrant six continents, met en lumière les expériences hôtelières les plus innovantes et inspirantes au monde

DUBAI:  Le Royal Mansour Marrakech confirme son statut d’icône de l’hospitalité de luxe en se hissant à la 13ᵉ place du classement mondial des World’s 50 Best Hotels 2025, dévoilé cette semaine à Londres. L’établissement marocain signe ainsi une progression spectaculaire de 25 places par rapport à 2024 et s’impose comme le meilleur hôtel d’Afrique, tout en décrochant le prestigieux prix de la Plus Forte Progression de l’année.

L’annonce a été faite lors d’une cérémonie rassemblant à Londres les plus grands acteurs de l’industrie du voyage et de l’hôtellerie, au cœur du site emblématique de l’Old Billingsgate sur les rives de la Tamise. Cette troisième édition du classement, couvrant six continents, met en lumière les expériences hôtelières les plus innovantes et inspirantes au monde.

Une reconnaissance mondiale pour le savoir-faire marocain

Conçu par 1 500 artisans marocains, le Royal Mansour Marrakech incarne la quintessence du raffinement et du patrimoine architectural du royaume. À deux pas de la médina, le palace s’étend à travers des jardins luxuriants et des riads privatifs, offrant à ses hôtes une immersion dans l’art de vivre marocain.

Son spa de 2 500 m², baigné de lumière naturelle, est une référence mondiale du bien-être, tandis que son offre gastronomique — signée par des chefs de renom tels que Hélène Darroze et Massimiliano Alajmo — positionne l’établissement au carrefour de la haute cuisine internationale et des traditions marocaines.

Pour Jean-Claude Messant, Directeur général de la Royal Mansour Collection, cette distinction « consacre la vision d’excellence et d’authenticité du groupe ». Il ajoute :« Être reconnu parmi les 15 meilleurs hôtels du monde est une immense fierté pour nos équipes et pour le Maroc. Ces prix reflètent la passion et la rigueur de nos collaborateurs, qui portent haut les valeurs de l’hospitalité marocaine sur la scène internationale. »

Le Maroc, acteur majeur du tourisme haut de gamme

Ce succès s’inscrit dans la dynamique de montée en gamme du secteur hôtelier marocain, qui attire de plus en plus d’investissements internationaux. Marrakech, déjà reconnue comme l’une des capitales mondiales du tourisme de luxe, renforce ainsi sa position face à des destinations emblématiques comme Paris, Dubaï ou Tokyo.

Selon les organisateurs de The World’s 50 Best Hotels, qui reposent sur les votes de 800 experts internationaux issus de l’industrie du voyage, le classement 2025 « illustre l’évolution des attentes des voyageurs vers des expériences culturelles fortes, authentiques et respectueuses du patrimoine local ».

Pour Emma Sleight, Directrice de contenu du classement,« Chaque hôtel de cette liste incarne une approche unique de l’hospitalité. Le Royal Mansour Marrakech, par sa singularité et son attachement à l’artisanat marocain, symbolise cette quête d’exception. »

Une vitrine du savoir-faire marocain à l’international

Avec cette triple distinction — 13ᵉ mondial, meilleur hôtel d’Afrique et plus forte progression — le Royal Mansour Marrakech s’impose comme un ambassadeur du tourisme de luxe marocain, contribuant à renforcer l’image du royaume sur la scène internationale.

Alors que le Maroc ambitionne de doubler ses recettes touristiques à l’horizon 2030, cette reconnaissance mondiale confirme que l’hôtellerie marocaine, entre tradition et innovation, s’impose comme un moteur stratégique de croissance économique et d’attractivité internationale.


France: la famille Saadé étend son empire, devient 2e actionnaire de Carrefour

 Après les médias et le cinéma, la grande distribution: Rodolphe Saadé, le PDG de l'armateur français CMA CGM, et sa famille se sont invités au capital de Carrefour, devenant le deuxième actionnaire du géant français de la distribution. (AFP)
Après les médias et le cinéma, la grande distribution: Rodolphe Saadé, le PDG de l'armateur français CMA CGM, et sa famille se sont invités au capital de Carrefour, devenant le deuxième actionnaire du géant français de la distribution. (AFP)
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  • Rodolphe Saadé remplacera Eduardo Rossi, qui représentait l'actionnaire Peninsula, holding de la famille du milliardaire brésilien Abilio Diniz décédé en février 2024
  • Devenue première actionnaire de Carrefour en mars 2024, Peninsula était récemment repassée en deuxième position avec une participation de 8,5%, qu'elle a finalement cédée

PARIS: Après les médias et le cinéma, la grande distribution: Rodolphe Saadé, le PDG de l'armateur français CMA CGM, et sa famille se sont invités au capital de Carrefour, devenant le deuxième actionnaire du géant français de la distribution.

Carrefour a annoncé mercredi que la famille Saadé avait pris une participation de 4% - un investissement de quelque 400 millions d'euros - de son capital et que Rodolphe Saadé entrerait à son conseil d'administration dès le 1er décembre.

Il y remplacera Eduardo Rossi, qui représentait l'actionnaire Peninsula, holding de la famille du milliardaire brésilien Abilio Diniz décédé en février 2024.

Devenue première actionnaire de Carrefour en mars 2024, Peninsula était récemment repassée en deuxième position avec une participation de 8,5%, qu'elle a finalement cédée.

La société Galfa, détenue par la famille Moulin-Houzé - propriétaire des grands magasins Galeries Lafayette -, reste le premier actionnaire de Carrefour, à hauteur d'environ 9,5%.

"En intégrant son conseil d'administration, je souhaite (...) accompagner le développement du groupe dans la durée", a assuré le dirigeant franco-libanais, enrichi par l'explosion des profits du transport maritime pendant la crise sanitaire.

"L'engagement, la vision et l'expérience de Rodolphe Saadé apporteront une contribution majeure à notre gouvernance, au développement de notre groupe et à sa création de valeur", a commenté le PDG de Carrefour, Alexandre Bompard.

Il s'agit de la première incursion de la famille Saadé dans la grande distribution. En mai, elle avait fait son entrée au capital du groupe de cinéma Pathé, avec pour ambition d'accélérer à l'international dans la production de films et de séries.

Rassurer les marchés 

Rodolphe Saadé a également racheté en 2022 le journal régional La Provence - basé à Marseille dans le sud de la France, où CMA CGM a son siège -, posant ainsi la première pierre d'un groupe de médias français qui compte depuis les journaux La Tribune et La Tribune Dimanche, mais aussi BFMTV, RMC et Brut.

Avec ce nouvel investissement patrimonial dans une multinationale française, qu'elle n'exclut pas de renforcer à l'avenir, la famille Saadé s'associe aussi à un groupe fort au Brésil, l'un des principaux marchés de Carrefour avec la France et l'Espagne.

En septembre 2024, CMA CGM avait annoncé l'acquisition du plus gros opérateur portuaire du pays, Santos Brasil.

"C'est un pays à très fort potentiel où la croissance est au rendez-vous", avait assuré Rodolphe Saadé pour justifier cet investissement, réalisé sur fonds propres.

De son côté, Carrefour va pouvoir rassurer les marchés quant à la stabilité de son actionnariat en compensant partiellement le départ de Peninsula, qui était attendu, quatre ans après celui du milliardaire français Bernard Arnault après 14 années de présence au capital.

En octobre, Carrefour a publié un chiffre d'affaires de 22,6 milliards d'euros pour le troisième trimestre, en recul de 1,5% car pénalisé par l'évolution des changes en Amérique latine. Mais les ventes du distributeur ont résisté à données comparables, notamment en France en dépit des "incertitudes politiques".

Dirigé depuis 2017 par Alexandre Bompard - dont le mandat a été renouvelé cet été pour trois ans après 2026 -, Carrefour a entamé une "revue de portefeuille" en début d'année pour dégager davantage de rentabilité, et requinquer un cours de Bourse mis sous pression l'an dernier.

Dévoilée cet été, la cession de Carrefour Italie doit être effective d'ici à la fin de l'année.

Carrefour fait également évoluer son modèle pour exploiter de plus en plus largement des magasins en franchise et en location-gérance, une variante de la franchise où le distributeur reste propriétaire du fonds de commerce.