L'inflation aux États-Unis, aussi une séquelle des généreux plans de relance

Le bâtiment de la Réserve fédérale est vu à Washington, DC, le 22 octobre 2021. (AFP)
Le bâtiment de la Réserve fédérale est vu à Washington, DC, le 22 octobre 2021. (AFP)
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Publié le Vendredi 21 janvier 2022

L'inflation aux États-Unis, aussi une séquelle des généreux plans de relance

  • Aux États-Unis, l'inflation a atteint 7% en 2021, un rythme que le pays n'avait pas connu depuis près de 40 ans
  • L'opposition républicaine accuse Joe Biden d'avoir provoqué une telle envolée des prix avec des plans de relance et des dépenses trop larges. Elle dénonce désormais la «Bidenflation»

WASHINGTON: Joe Biden pointe du doigt les difficultés mondiales d'approvisionnement pour expliquer la forte inflation aux États-Unis, mais les milliers de milliards de dollars injectés dans l'économie expliquent aussi que les prix y aient grimpé plus qu'ailleurs.


"L'inflation est entièrement due à la chaîne d'approvisionnement", a affirmé le président américain mercredi, lors de sa conférence de presse.


Les usines ont été désorganisées partout dans le monde par la Covid-19, qui a fait dérailler le transport, provoquant pénuries et retards faisant grimper les prix. 


Aux États-Unis, l'inflation a atteint 7% en 2021, un rythme que le pays n'avait pas connu depuis près de 40 ans.


L'opposition républicaine accuse Joe Biden d'avoir provoqué une telle envolée des prix avec des plans de relance et des dépenses trop larges. Elle dénonce désormais la "Bidenflation".


"Pour trouver les racines de l'inflation actuelle, il faudrait revenir en arrière", a ainsi déploré Stephanie Bice, élue républicaine à la Chambre des représentants, mercredi lors d'une table ronde sur le sujet.


"L'année dernière, la surabondance de dollars fédéraux qui a été injectée dans notre économie a alimenté la flambée des prix", a-t-elle assuré.


En ligne de mire, le plan d'urgence de 1 900 milliards de dollars que le président démocrate Joe Biden avait fait adopter en mars 2021, juste après son arrivée à la Maison Blanche. Les républicains s'y étaient alors fermement opposés.


Pour l'administration démocrate, ces dépenses ont cependant évité à la première économie du monde de sombrer, et ont permis de limiter les inégalités.


Sa secrétaire au Trésor, Janet Yellen, a ainsi, jeudi sur la chaîne CNBC, évoqué "toutes les mauvaises choses (...) qui auraient pu se produire sans les interventions que nous avons faites avec le plan de relance américain", comme "un taux de chômage élevé" durable ou l'aggravation de la "pauvreté chez les enfants".


Elle a aussi jugé possible de ramener l'inflation autour de 2% d'ici fin 2022.

La banque centrale américaine réfléchit toujours à l'opportunité d'un dollar numérique

La banque centrale américaine (Fed) n'est toujours pas décidée sur l'opportunité ou non de créer un dollar numérique, et a publié jeudi un rapport sur le sujet, première étape d'une consultation publique.


La Fed a souligné qu'elle ne prenait pas position et que ce rapport très attendu sur les monnaies numériques des banques centrales (CBDC, "central bank digital currencies") n'annonce "aucune décision imminente sur l'opportunité d'émettre une CBDC américaine".


Il s'agit de "la première étape d'une discussion publique (...) sur les avantages et les risques potentiels d'une CBDC américaine", et l'institution monétaire a demandé une réponse à un questionnaire d'ici le 20 mai.


Le rapport indique que la Fed "ne prendra de nouvelles mesures pour développer une CBDC que si la recherche montre des avantages pour les ménages, les entreprises et l'économie dans son ensemble, plus importants que les risques, et indique que la CBDC est supérieure aux autres méthodes".


"Nous sommes impatients de dialoguer avec le public, les représentants élus et un large éventail de parties prenantes dans notre examen des aspects positifs et négatifs d'une monnaie numérique de banque centrale aux Etats-Unis", a déclaré le président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, dans un communiqué.


Face aux cryptomonnaies existantes, qui peuvent être volées et utilisées à des fins illicites, la Fed estime qu'une monnaie numérique américaine "pourrait fournir aux ménages et aux entreprises une forme électronique pratique de monnaie de banque centrale, avec la sécurité et la liquidité que cela impliquerait.


Mais cela pourrait aussi poser des risques et soulever des questions sur la façon dont elle affecterait les banques et la disponibilité du crédit, mais aussi quant à "la stabilité du système financier et l'efficacité de la politique monétaire".


L'essor mondial des cryptomonnaies comme le bitcoin, et l'utilisation croissante des paiements numériques, ont suscité l'intérêt pour une monnaie numérique officielle, et les principales banques centrales du monde étudient cette possibilité.


Elles veulent éviter de laisser cet espace aux acteurs privés (Facebook participe à la création du "Diem") ou à une puissance étrangère. Le Nigeria a lancé en octobre sa propre monnaie virtuelle, tandis que le yuan numérique est déjà en phase de test en Chine.


La banque centrale européenne (BCE) a initié en 2021 ses propres réflexions. La Banque d'Angleterre (BoE) planche également sur la question, mais la chambre des Lords n'y voit à ce stade aucun avantage concret.

Pavé dans la mare 
Pour certains économistes, ces aides étaient nécessaires, mais auraient pu être moins larges et plus ciblées.


"A mon avis, l'année dernière, un plan d'aide était bien nécessaire mais il aurait dû être plus petit", a expliqué à l'AFP Jason Furman, professeur d'économie à Harvard et ancien conseiller économique de la Maison Blanche sous Barack Obama.


"Avec le recul, au lieu d'être de 2 000 milliards de dollars, il aurait pu n'être que de 1 000 milliards", a-t-il ajouté.


A l'époque, un autre économiste démocrate, Larry Summers, avait jeté un pavé dans la mare en avertissant que ce plan, bien qu'"admirablement ambitieux", pourrait déclencher "des pressions inflationnistes inédites depuis une génération".


L'ancien secrétaire au Trésor de Bill Clinton et principal conseiller économique de Barack Obama avait évoqué un risque de surchauffe, une croissance économique hors de contrôle, avec une demande si forte que l'offre ne suit plus, provoquant des hausses de prix.


La zone euro aussi a vu les prix grimper, mais de 5% seulement, selon les données d'Eurostat publiées jeudi.


"Les États-Unis et l'Europe sont confrontés aux mêmes pressions inflationnistes autour des prix du pétrole, de la chaîne d'approvisionnement mondiale et d'autres effets de la pandémie", selon Jason Furman.


Mais "les États-Unis ont fait beaucoup plus pour donner de l'argent aux ménages, ce qui a conduit à la fois à une croissance plus rapide du PIB aux États-Unis et à une inflation plus forte".

«Conséquence directe»
"L'inflation aux États-Unis est, dans une certaine mesure, une conséquence directe du soutien aux revenus, combiné à une offre rigide ou perturbée", avait détaillé lundi l'économiste en chef de l'OCDE, Laurence Boone, lors d'une réunion de l'Eurogroup.


En revanche, "le principal moteur de l'inflation en zone euro est le prix de l'énergie".


Cela relève, selon elle, des différences de politique de part et d'autre de l'Atlantique dès le début de la crise de la Covid-19: l'Europe a cherché à maintenir les salariés en poste malgré la paralysie de l'activité, quand les États-Unis ont permis aux entreprises de licencier, distribuant ensuite des aides financières aux ménages.


En un an en effet, entre mars 2020 et mars 2021, ce sont quelque 5 000 milliards de dollars, soit plus que le PIB de l'Allemagne, qui ont été versés aux petites entreprises, mais aussi aux ménages.


Chèques et versements directs, allocations chômage généreuses, crédits d'impôts pour les familles avec enfants, sont ainsi venus gonfler les comptes en banque des Américains et ont permis à la première économie du monde de maintenir le fonctionnement de son moteur économique, la consommation.


Veolia redéfinit la gestion des déchets dangereux : une stratégie mondiale au service de la durabilité

Veolia adapte sa stratégie déchets dangereux aux spécificités régionales, avec des investissements ciblés en Europe, Amérique du Nord, Moyen-Orient et Asie-Pacifique, alliant innovation, acquisitions et développement d’infrastructures. (Photo: fournie)
Veolia adapte sa stratégie déchets dangereux aux spécificités régionales, avec des investissements ciblés en Europe, Amérique du Nord, Moyen-Orient et Asie-Pacifique, alliant innovation, acquisitions et développement d’infrastructures. (Photo: fournie)
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  • Veolia prévoit d’augmenter de 50 % sa capacité de traitement des déchets dangereux d’ici 2030, dans le cadre de son programme stratégique GreenUp
  • La nouvelle technologie Drop® permet la destruction de PFAS ciblés jusqu’à 99,9999 %, marquant une avancée majeure dans la lutte contre les « polluants éternels »

Courrières, France: Alors que les déchets dangereux deviennent un enjeu stratégique pour l’industrie mondiale, le géant des services environnementaux Veolia prend les devants avec une feuille de route audacieuse. Lors de sa conférence “Deep Dive Waste to Value” organisée à Courrières, dans le nord de la France, l’entreprise a dévoilé sa stratégie pour accroître de 50 % d’ici 2030 ses capacités de traitement des déchets dangereux — un pilier essentiel de son plan GreenUp, conçu pour accélérer le développement d’infrastructures durables à l’échelle mondiale.

L’événement a marqué un repositionnement stratégique : dans une ère de régulation renforcée, de transformations industrielles et de préoccupations sanitaires liées aux polluants chimiques, les déchets dangereux ne sont plus une passivité à gérer, mais bien une ressource à valoriser, un risque à neutraliser, et un défi mondial nécessitant des solutions évolutives et scientifiquement validées.

Des dirigeants de Veolia, venus d’Europe, d’Amérique du Nord, du Moyen-Orient et de la région Australie–Nouvelle-Zélande, ont dévoilé les contours de ce nouveau positionnement : d’une part, des technologies de destruction des PFAS, d’autre part, des acquisitions ciblées à l’international. Ensemble, ils ont tracé la voie d’un futur axé sur l’innovation, les investissements d’infrastructure et des solutions régionales adaptées aux besoins industriels.

Des pots de peinture aux molécules PFAS : l’étendue des déchets dangereux

Les déchets dangereux ne se limitent pas aux industries : ils comprennent aussi des produits ménagers courants — pots de peinture inutilisés, pesticides périmés, solvants.

Ainsi, la transition vers l’économie circulaire commence au niveau individuel. Un rappel que le changement durable dépend à la fois de l'infrastructure systémique et des choix quotidiens.

À grande échelle, Veolia vise à porter ses capacités de traitement des déchets dangereux à 530 000 tonnes supplémentaires, à éliminer plus de 9 millions de tonnes de polluants par an, et à accroître de 50 % le chiffre d’affaires de ce segment d’ici 2030.

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Estelle Brachlianoff et des dirigeants de Veolia lors de la conférence “Deep Dive Waste to Value” à Courrières - France. (Photo: fournie)

Selon Estelle Brachlianoff, directrice Générale de Veolia, « Le traitement des déchets dangereux devient un goulet d’étranglement stratégique pour de nombreuses industries. C’est aussi un enjeu essentiel pour la santé humaine et la sécurité environnementale. »

Stratégie macro et micro : un duo indispensable

Brachlianoff a insisté sur cette double approche : « Nous avons besoin de coopération internationale, mais aussi de changement au niveau des ménages. Un impact durable exige les deux. » Trois forces façonnent cette dynamique : la dépollution sanitaire, la restructuration industrielle, et la résilience des chaînes d’approvisionnement. « Les déchets ne sont plus des déchets — c’est une ressource inexploitable », a-t-elle ajouté.

Veolia traite aujourd’hui plus de 8,7 millions de tonnes de déchets dangereux par an et a enregistré 4,3 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2024 sur ce segment. Son offre mobilise des technologies de pointe telles que la séparation des métaux stratégiques, le recyclage des batteries, et le traitement thermique via son réseau propriétaire de laboratoires et d’incinérateurs.

Courrières : le laboratoire du progrès

Le site de Courrières, l’un des plus avancés de Veolia, traite environ 140 000 tonnes de déchets dangereux par an. Chaque lot subit entre 10 et 20 tests, suivi d’un tri selon la famille de déchets, puis d’un traitement par incinération ou process chimique — un cycle complet pouvant durer de 10 à 45 minutes.

Le niveau de complexité et d’investissement requis rend ces infrastructures dépendantes du volume local. En cas de volume insuffisant, les déchets sont transférés vers d’autres installations en Europe ou ailleurs.

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(Photo: fournie)

Défi PFAS : la technologie Drop®

Veolia a annoncé la mise en service de Drop®, sa nouvelle technologie brevetée de destruction des PFAS — ces substances perfluoroalkylées persistantes, aussi surnommées « produits chimiques éternels ». Développée en interne, Drop® est désormais déployée sur 20 lignes d’incinération européennes.

Fonctionnant à plus de 900 °C dans un procédé catalytique, Drop® garantit un taux de destruction (DRE) pouvant atteindre 99,9999 % pour les PFAS – polymériques et non polymériques (PFOA, PFOS, PFHxS). De plus, cette méthode réduit fortement la corrosion et l’encrassement dans les brûleurs, renforçant ainsi la fiabilité à long terme.

« C’est une innovation disruptive capable d’éliminer les PFAS ciblés tout en préservant l’intégrité des installations industrielles », explique Catherine Ricou, directrice, déchets dangereux Europe. « Nous sommes fiers de poser une référence européenne dans le traitement des PFAS. »

Des marchés mondiaux aux réponses locales

En Europe, Catherine Ricou met en avant quatre piliers : réseau, diversité des équipements, proximité client et innovation, appuyés par 20 sites en activité et une croissance ciblée de 10 % par an de l’EBITDA sur les déchets dangereux.

En Amérique du Nord, Bob Cappadona, directeur, services et solutions environnementaux, souligne des acquisitions récentes dans le Massachusetts et la Californie, ainsi que la mise en service d’une des plus grandes usines de traitement des PFAS aux États-Unis, dans le Delaware.

Au Moyen-Orient, Helder Daravano, directeur, MAGMA, précise que la région croît deux fois plus vite qu’en Europe, malgré un marché quatre fois plus petit, grâce à des installations stratégiques en Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis.

En Australie/Nouvelle-Zélande, Matt Ead, directeur, services nationaux de remédiation, décrit la transition du simple enfouissement vers des procédés de prétraitement, soutenue par des opérations de fusion-acquisition et des stratégies adaptées au marché local.


L'Arabie saoudite propose aux entreprises canadiennes un potentiel de 2,5 milliards de dollars dans le secteur minier

Les intervenants ont souligné les avantages compétitifs de l'environnement d'investissement du Royaume. SPA
Les intervenants ont souligné les avantages compétitifs de l'environnement d'investissement du Royaume. SPA
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  • Des représentants du ministère de l'industrie et des ressources minérales du Royaume ont présenté des options d'investissement aux représentants de 25 entreprises.
  • Cette initiative s'inscrit dans le cadre des efforts déployés par le ministère de l'industrie et des ressources minérales pour attirer des investissements de qualité dans le secteur minier saoudien.

DJEDDAH : Les entreprises canadiennes se sont vu présenter les possibilités d'exploration dans le secteur minier de l'Arabie saoudite lors d'une table ronde à Vancouver.

Selon l'agence de presse saoudienne, des représentants du ministère de l'industrie et des ressources minérales du Royaume ont présenté des options d'investissement aux représentants de 25 entreprises, en soulignant les objectifs de la stratégie minière globale du gouvernement.

Les intervenants ont également souligné les avantages compétitifs de l'environnement d'investissement du Royaume et ses efforts continus pour développer le secteur minier, maximisant ainsi sa contribution à la diversification économique.

Cette initiative s'inscrit dans le cadre des efforts déployés par le ministère de l'industrie et des ressources minérales pour attirer des investissements de qualité dans le secteur minier saoudien, dont les richesses minérales sont estimées à environ 9 300 milliards de SR (2 480 milliards de dollars).

Cet effort comprend également le Future Minerals Forum, lancé en 2022 en tant que conférence internationale annuelle où les leaders mondiaux de l'industrie minière collaborent, partagent leurs connaissances et s'attaquent aux principaux défis et opportunités de l'industrie.

La réunion de Vancouver est l'une des nombreuses réunions prévues avant la cinquième édition du Forum des minéraux du futur du Royaume en janvier. Selon SPA, "les participants à la table ronde ont réaffirmé le rôle vital du FMF pour façonner l'avenir du secteur minier mondial et développer des solutions efficaces à ses défis dans le cadre des changements en cours dans les paysages énergétiques et industriels".

Le rapport ajoute que le ministère a également organisé un séminaire avec des investisseurs à Toronto, où il a également présenté des opportunités d'investissement prometteuses dans le secteur minier du Royaume.

Ces réunions s'inscrivent dans la dynamique des engagements de haut niveau entre le Canada et l'Arabie saoudite, dont le ministre de l'industrie, Bandar bin Ibrahim Alkhorayef, qui a conduit une délégation à Ottawa et à Toronto en octobre afin de faire progresser la coopération bilatérale après le rétablissement des liens diplomatiques en mai 2023.

La visite a également mis en évidence l'intérêt de l'Arabie saoudite pour l'expertise du Canada en matière de technologies financières numériques, de levés géologiques et de développement des capacités humaines, s'alignant sur les efforts du Royaume pour construire un secteur minier basé sur le savoir et axé sur l'innovation dans le cadre de la Vision 2030.

En 2023, les exportations non pétrolières du Royaume vers le Canada s'élevaient à 140 millions de SR, principalement composées de métaux de base et de produits végétaux. En revanche, les importations non pétrolières en provenance du Canada ont atteint 2,89 milliards de SR, notamment des locomotives, des produits pharmaceutiques, du matériel d'optique et d'imagerie et des appareils électriques. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Droits de douane : Éric Lombard affirme croire en la possibilité d'un accord avec Washington

Le ministre français de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, Éric Lombard, s'exprime lors d'une conférence de presse avant une réunion avec le deuxième comité d'alerte budgétaire à Paris, le 26 juin 2025. (Photo de JULIEN DE ROSA / AFP)
Le ministre français de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, Éric Lombard, s'exprime lors d'une conférence de presse avant une réunion avec le deuxième comité d'alerte budgétaire à Paris, le 26 juin 2025. (Photo de JULIEN DE ROSA / AFP)
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  • Le ministre de l'Économie Éric Lombard se montre optimiste quant à la possibilité d’un accord, notamment via des discussions sur les importations d’énergie américaine en Europe.
  • "À l'expérience des derniers mois, on voit bien que les États-Unis sont dans la transaction", a-t-il déclaré dans un entretien.

PARIS : Face à la menace de nouveaux droits de douane brandie par l'administration Trump, le ministre de l'Économie Éric Lombard se montre optimiste quant à la possibilité d’un accord, notamment via des discussions sur les importations d’énergie américaine en Europe.

"À l'expérience des derniers mois, on voit bien que les États-Unis sont dans la transaction", a-t-il déclaré dans un entretien à La Tribune Dimanche, publié en ligne samedi. Alors que les surtaxes douanières doivent théoriquement entrer en vigueur en juillet, il estime : "Je pense que nous allons trouver un deal avec les Américains."

Depuis son retour à la Maison Blanche en janvier, Donald Trump a fait des droits de douane un pilier de sa politique commerciale. Il a instauré de nouvelles taxes sur de nombreux produits importés, avant de concéder une pause de 90 jours, qui prendra fin le 9 juillet.

Dans les négociations en cours entre l’Union européenne et Washington, des discussions pourraient inclure le secteur énergétique, en particulier le gaz naturel liquéfié (GNL). "L'Europe achète encore du GNL russe. Trois usines de liquéfaction sont en construction dans le golfe du Mexique. Nous pouvons donc augmenter nos importations de gaz américain, ce qui pourrait peser dans les négociations pour éviter une hausse de 10 % des tarifs", a précisé Éric Lombard.

Il a néanmoins plaidé pour une position ferme vis-à-vis des États-Unis : "Les premières mesures de riposte sur 22 milliards d’euros d’importations sont en suspens. Nous travaillons avec la Commission européenne sur un second paquet, bien plus conséquent. L’idéal serait de parvenir à un accord sans devoir enclencher ces représailles."

Interrogé sur les risques économiques liés aux tensions au Moyen-Orient, notamment entre Israël et l’Iran, le ministre a écarté la crainte d’un regain d’inflation. "À 68 dollars le baril, les cours du pétrole restent en ligne avec les prévisions. Je ne vois pas de risque d’un retour de l’inflation énergétique, comme lors de la première année de la guerre en Ukraine", a-t-il estimé.

Enfin, Éric Lombard a défendu un mix énergétique associant nucléaire et renouvelables, dans un contexte de transition écologique. "J’espère que l’on va cesser les rodomontades politiques sur les énergies renouvelables", a-t-il lancé. "Dans le monde décarboné de demain, notre indépendance énergétique reposera sur ces deux sources. Il faut soutenir ces filières, créatrices de dizaines de milliers d’emplois dans nos territoires."