Vent de panique à Wall Street: simple correction ou déprime prolongée ?

Michael Shearin, analyste de la surveillance chez Intercontinental Exchange Regulation travaille sur le parquet de la Bourse de New York à la cloche de clôture le 14 janvier 2022 à New York. (Photo, AFP)
Michael Shearin, analyste de la surveillance chez Intercontinental Exchange Regulation travaille sur le parquet de la Bourse de New York à la cloche de clôture le 14 janvier 2022 à New York. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 22 janvier 2022

Vent de panique à Wall Street: simple correction ou déprime prolongée ?

  • L'indice élargi S&P 500, plus représentatif du marché américain dans son ensemble, a lui cédé 8,3% depuis son dernier sommet, au début de l'année
  • Le président Joe Biden, déjà à un creux de popularité à cause de l'économie, doit faire face à l'automne à des élections législatives de mi-mandat difficiles

WASHINGTON : Un petit vent de panique a soufflé sur Wall Street cette semaine après la vive chute du Nasdaq, les investisseurs se demandant si le marché va s'en tenir à une correction ou si on aborde une déprime prolongée, risquée pour l'économie et l'administration Biden.

Depuis son dernier record mi-novembre, l'indice Nasdaq, à forte dominante technologique, a lâché plus de 15%, ce qui l'ancre nettement en zone de correction, avec son pire mois depuis octobre 2008, en pleine crise financière.

L'indice élargi S&P 500, plus représentatif du marché américain dans son ensemble, a lui cédé 8,3% depuis son dernier sommet, au début de l'année.

La spectaculaire chute de l'action Netflix (-21,79% vendredi), pourtant une des coqueluches de Wall Street ayant atteint presque 700 dollars en novembre pour tomber autour de 400 dollars, faisait froid dans le dos et commençait à inquiéter les petits porteurs et leur plan d'épargne retraite (401k) investi en bourse.

"Votre 401(k) est probablement de 40% inférieur à ce qu'il était il y a trois mois. J'ai 65 ans et je n'ai pas le temps de me refaire. Merci Joe Biden", se plaignait un internaute.

"Les gens sont en train de perdre beaucoup sur leur 401(k). C'est le portefeuille qui décide des élections alors attendez-vous à ce que les démocrates soient complètement défaits", ajoutait un autre.

Le président Joe Biden, déjà à un creux de popularité à cause de l'économie, doit faire face à l'automne à des élections législatives de mi-mandat difficiles.

C'est la perspective d'une hausse des taux d'intérêt par la Banque centrale américaine (Fed), pour juguler une inflation au plus haut depuis une génération, qui fait trembler Wall Street.

On s'attend à ce que les taux, maintenus à zéro ou presque depuis le début de la pandémie, remontent d'un point de pourcentage environ cette année. Beaucoup pensent aussi que la Fed a manqué le virage de l'inflation et qu'elle pourrait opérer un tour de vis plus sévère.

Du taureau à l'ours

Mais la question est de savoir à quel point une correction peut se transformer en "bear market" ou "marché de l'ours", c'est-à-dire en baisse prolongée, par opposition à un "marché de taureau" ou "bull market", au contraire optimiste.

"Il est vrai que le marché agit sans rime ni raison, sauf pour le Nasdaq", a reconnu Peter Cardillo, analyste pour Spartan Capital, évoquant le vent de panique. Mais il pense que la saison des résultats d'entreprises, plutôt positifs, va changer la dynamique.

Pour Gregori Volokhine, gestionnaire de portefeuille chez Meeschaert Financial Services, "on est encore loin du +bear market+ mais si on commence à anticiper un ralentissement de l'économie avec la hausse des taux, alors on continuera à vendre ce qui pourrait nous faire passer d'une simple correction à un +bear market+".

L'économie américaine est censée encore croître vigoureusement en 2022 se remettant de l'impact de la pandémie, mais les prévisionnistes ont déjà élagué leurs projections.

Un marché boursier qui cale, pourrait-il encore affecter la croissance ? "Cela pourrait ralentir la reprise mais pas nous jeter en récession", assure à l'AFP Sam Stovall de CFRA.

"Nous venons de réduire notre prévision de croissance du PIB de 4,6% en 2022 à 4,2% mais cela a plus à voir avec la durée de l'inflation et avec les attentes selon lesquelles la Fed va relever les taux chaque trimestre cette année", ajoute l'expert.

Pour d'autres, la correction, si elle ne se prolonge pas trop, est une mesure saine dans un marché parfois surévalué.

Un indicateur clé de la valorisation des actions, le ratio P/E qui compare le prix d'une action au résultat financier par action de l'entreprise, se situe actuellement à 21,2 pour les sociétés du S&P 500. Cela revient à dire qu'on paye plus de 21 fois le montant du bénéfice par action de la société pour être actionnaire.

Selon les calculs de Sam Stovall, les statistiques historiques montrent que ce ratio pourrait descendre au mieux à 19,7 dans un environnement de taux à 10 ans entre 1,75% et 2,25%. "Cela correspond à une chute de 15% du S&P 500, on est donc au milieu d'une correction", indique l'expert.

"Et l'histoire nous dit qu'on pourrait descendre du double, à -30%" si le fameux ratio descend à 16,2, sa moyenne historique dans un environnement de taux similaire.

Mais l'histoire apporte un autre réconfort: "Wall Street est une opportuniste", affirme Sam Stovall. "Après une correction, les investisseurs reviennent en force et en moyenne, il ne faut pas plus de 4 mois pour revenir à l'équilibre", ajoute-t-il.


Royal Mansour Marrakech propulse le Maroc parmi l’élite mondiale de l’hôtellerie

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  • L’annonce a été faite lors d’une cérémonie rassemblant à Londres les plus grands acteurs de l’industrie du voyage et de l’hôtellerie, au cœur du site emblématique de l’Old Billingsgate sur les rives de la Tamise
  • Cette troisième édition du classement, couvrant six continents, met en lumière les expériences hôtelières les plus innovantes et inspirantes au monde

DUBAI:  Le Royal Mansour Marrakech confirme son statut d’icône de l’hospitalité de luxe en se hissant à la 13ᵉ place du classement mondial des World’s 50 Best Hotels 2025, dévoilé cette semaine à Londres. L’établissement marocain signe ainsi une progression spectaculaire de 25 places par rapport à 2024 et s’impose comme le meilleur hôtel d’Afrique, tout en décrochant le prestigieux prix de la Plus Forte Progression de l’année.

L’annonce a été faite lors d’une cérémonie rassemblant à Londres les plus grands acteurs de l’industrie du voyage et de l’hôtellerie, au cœur du site emblématique de l’Old Billingsgate sur les rives de la Tamise. Cette troisième édition du classement, couvrant six continents, met en lumière les expériences hôtelières les plus innovantes et inspirantes au monde.

Une reconnaissance mondiale pour le savoir-faire marocain

Conçu par 1 500 artisans marocains, le Royal Mansour Marrakech incarne la quintessence du raffinement et du patrimoine architectural du royaume. À deux pas de la médina, le palace s’étend à travers des jardins luxuriants et des riads privatifs, offrant à ses hôtes une immersion dans l’art de vivre marocain.

Son spa de 2 500 m², baigné de lumière naturelle, est une référence mondiale du bien-être, tandis que son offre gastronomique — signée par des chefs de renom tels que Hélène Darroze et Massimiliano Alajmo — positionne l’établissement au carrefour de la haute cuisine internationale et des traditions marocaines.

Pour Jean-Claude Messant, Directeur général de la Royal Mansour Collection, cette distinction « consacre la vision d’excellence et d’authenticité du groupe ». Il ajoute :« Être reconnu parmi les 15 meilleurs hôtels du monde est une immense fierté pour nos équipes et pour le Maroc. Ces prix reflètent la passion et la rigueur de nos collaborateurs, qui portent haut les valeurs de l’hospitalité marocaine sur la scène internationale. »

Le Maroc, acteur majeur du tourisme haut de gamme

Ce succès s’inscrit dans la dynamique de montée en gamme du secteur hôtelier marocain, qui attire de plus en plus d’investissements internationaux. Marrakech, déjà reconnue comme l’une des capitales mondiales du tourisme de luxe, renforce ainsi sa position face à des destinations emblématiques comme Paris, Dubaï ou Tokyo.

Selon les organisateurs de The World’s 50 Best Hotels, qui reposent sur les votes de 800 experts internationaux issus de l’industrie du voyage, le classement 2025 « illustre l’évolution des attentes des voyageurs vers des expériences culturelles fortes, authentiques et respectueuses du patrimoine local ».

Pour Emma Sleight, Directrice de contenu du classement,« Chaque hôtel de cette liste incarne une approche unique de l’hospitalité. Le Royal Mansour Marrakech, par sa singularité et son attachement à l’artisanat marocain, symbolise cette quête d’exception. »

Une vitrine du savoir-faire marocain à l’international

Avec cette triple distinction — 13ᵉ mondial, meilleur hôtel d’Afrique et plus forte progression — le Royal Mansour Marrakech s’impose comme un ambassadeur du tourisme de luxe marocain, contribuant à renforcer l’image du royaume sur la scène internationale.

Alors que le Maroc ambitionne de doubler ses recettes touristiques à l’horizon 2030, cette reconnaissance mondiale confirme que l’hôtellerie marocaine, entre tradition et innovation, s’impose comme un moteur stratégique de croissance économique et d’attractivité internationale.


France: la famille Saadé étend son empire, devient 2e actionnaire de Carrefour

 Après les médias et le cinéma, la grande distribution: Rodolphe Saadé, le PDG de l'armateur français CMA CGM, et sa famille se sont invités au capital de Carrefour, devenant le deuxième actionnaire du géant français de la distribution. (AFP)
Après les médias et le cinéma, la grande distribution: Rodolphe Saadé, le PDG de l'armateur français CMA CGM, et sa famille se sont invités au capital de Carrefour, devenant le deuxième actionnaire du géant français de la distribution. (AFP)
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  • Rodolphe Saadé remplacera Eduardo Rossi, qui représentait l'actionnaire Peninsula, holding de la famille du milliardaire brésilien Abilio Diniz décédé en février 2024
  • Devenue première actionnaire de Carrefour en mars 2024, Peninsula était récemment repassée en deuxième position avec une participation de 8,5%, qu'elle a finalement cédée

PARIS: Après les médias et le cinéma, la grande distribution: Rodolphe Saadé, le PDG de l'armateur français CMA CGM, et sa famille se sont invités au capital de Carrefour, devenant le deuxième actionnaire du géant français de la distribution.

Carrefour a annoncé mercredi que la famille Saadé avait pris une participation de 4% - un investissement de quelque 400 millions d'euros - de son capital et que Rodolphe Saadé entrerait à son conseil d'administration dès le 1er décembre.

Il y remplacera Eduardo Rossi, qui représentait l'actionnaire Peninsula, holding de la famille du milliardaire brésilien Abilio Diniz décédé en février 2024.

Devenue première actionnaire de Carrefour en mars 2024, Peninsula était récemment repassée en deuxième position avec une participation de 8,5%, qu'elle a finalement cédée.

La société Galfa, détenue par la famille Moulin-Houzé - propriétaire des grands magasins Galeries Lafayette -, reste le premier actionnaire de Carrefour, à hauteur d'environ 9,5%.

"En intégrant son conseil d'administration, je souhaite (...) accompagner le développement du groupe dans la durée", a assuré le dirigeant franco-libanais, enrichi par l'explosion des profits du transport maritime pendant la crise sanitaire.

"L'engagement, la vision et l'expérience de Rodolphe Saadé apporteront une contribution majeure à notre gouvernance, au développement de notre groupe et à sa création de valeur", a commenté le PDG de Carrefour, Alexandre Bompard.

Il s'agit de la première incursion de la famille Saadé dans la grande distribution. En mai, elle avait fait son entrée au capital du groupe de cinéma Pathé, avec pour ambition d'accélérer à l'international dans la production de films et de séries.

Rassurer les marchés 

Rodolphe Saadé a également racheté en 2022 le journal régional La Provence - basé à Marseille dans le sud de la France, où CMA CGM a son siège -, posant ainsi la première pierre d'un groupe de médias français qui compte depuis les journaux La Tribune et La Tribune Dimanche, mais aussi BFMTV, RMC et Brut.

Avec ce nouvel investissement patrimonial dans une multinationale française, qu'elle n'exclut pas de renforcer à l'avenir, la famille Saadé s'associe aussi à un groupe fort au Brésil, l'un des principaux marchés de Carrefour avec la France et l'Espagne.

En septembre 2024, CMA CGM avait annoncé l'acquisition du plus gros opérateur portuaire du pays, Santos Brasil.

"C'est un pays à très fort potentiel où la croissance est au rendez-vous", avait assuré Rodolphe Saadé pour justifier cet investissement, réalisé sur fonds propres.

De son côté, Carrefour va pouvoir rassurer les marchés quant à la stabilité de son actionnariat en compensant partiellement le départ de Peninsula, qui était attendu, quatre ans après celui du milliardaire français Bernard Arnault après 14 années de présence au capital.

En octobre, Carrefour a publié un chiffre d'affaires de 22,6 milliards d'euros pour le troisième trimestre, en recul de 1,5% car pénalisé par l'évolution des changes en Amérique latine. Mais les ventes du distributeur ont résisté à données comparables, notamment en France en dépit des "incertitudes politiques".

Dirigé depuis 2017 par Alexandre Bompard - dont le mandat a été renouvelé cet été pour trois ans après 2026 -, Carrefour a entamé une "revue de portefeuille" en début d'année pour dégager davantage de rentabilité, et requinquer un cours de Bourse mis sous pression l'an dernier.

Dévoilée cet été, la cession de Carrefour Italie doit être effective d'ici à la fin de l'année.

Carrefour fait également évoluer son modèle pour exploiter de plus en plus largement des magasins en franchise et en location-gérance, une variante de la franchise où le distributeur reste propriétaire du fonds de commerce.

 


La Bourse de Paris attendue en petite hausse à l'ouverture

La Bourse de Paris est attendue en petite hausse à l'ouverture, l'optimisme régnant parmi les investisseurs avec l'imminence de la levée du "shutdown" (paralysie budgétaire) aux Etats-Unis mais aussi avec les espoirs de baisses de taux de la Réserve fédérale américaine (Fed). (AFP)
La Bourse de Paris est attendue en petite hausse à l'ouverture, l'optimisme régnant parmi les investisseurs avec l'imminence de la levée du "shutdown" (paralysie budgétaire) aux Etats-Unis mais aussi avec les espoirs de baisses de taux de la Réserve fédérale américaine (Fed). (AFP)
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  • Le contrat à terme du CAC 40 prenait 0,36% une quarantaine de minutes avant l'ouverture du marché à 09H00 heure de Paris. Mardi, l'indice vedette de la place parisienne a terminé en hausse de 1,25%, à 8.156,23 points
  • "Les marchés européens s'apprêtent à ouvrir dans le vert (mercredi) portés par la réouverture (des services) du gouvernement américain et par les spéculations croissantes sur une baisse des taux de la Réserve fédérale dès décembre"

PARIS: La Bourse de Paris est attendue en petite hausse à l'ouverture, l'optimisme régnant parmi les investisseurs avec l'imminence de la levée du "shutdown" (paralysie budgétaire) aux Etats-Unis mais aussi avec les espoirs de baisses de taux de la Réserve fédérale américaine (Fed).

Le contrat à terme du CAC 40 prenait 0,36% une quarantaine de minutes avant l'ouverture du marché à 09H00 heure de Paris. Mardi, l'indice vedette de la place parisienne a terminé en hausse de 1,25%, à 8.156,23 points.

"Les marchés européens s'apprêtent à ouvrir dans le vert (mercredi) portés par la réouverture (des services) du gouvernement américain et par les spéculations croissantes sur une baisse des taux de la Réserve fédérale dès décembre, à la suite d'un nouveau rapport sur l'emploi confirmant un affaiblissement tangible du marché du travail", commente John Plassard, responsable de la stratégie d'investissement chez Cité Gestion Private Bank.

"ADP a publié de nouveaux chiffres, contredisant son précédent rapport qui annonçait 42.000 créations d'emplois privés en octobre", souligne également Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote. "En réalité, les embauches ont ralenti dans la seconde moitié du mois".

Le baromètre ADP est d'ordinaire regardé avec prudence par les analystes mais ces données sur le marché du travail ont pris de l'importance faute de données officielles à cause du blocage budgétaire aux Etats-Unis.

Ces nouveaux chiffres corroborent le rapport mensuel publié par le cabinet de consultants Challenger, Gray & Christmas, qui avait montré que les suppressions d'emplois en octobre aux Etats-Unis étaient au plus haut pour ce mois depuis plus de 20 ans, à plus de 153.000, note Mme Ozkardeskaya.

"C'est certainement un problème pour les politiques, mais pas pour les investisseurs", poursuit-elle. "Ces derniers espèrent que les données seront suffisamment faibles pour justifier une nouvelle baisse de taux (...) par la Réserve fédérale en décembre, ce qui aurait un effet positif sur les valorisations grâce à des coûts d'emprunt plus faibles."

Les marchés saluent également la fin imminente du "shutdown" aux Etats-Unis.

La Chambre des représentants doit voter mercredi pour lever la paralysie budgétaire, une "très grande victoire", a estimé Donald Trump.

Après plus de 40 jours d'impasse, le Sénat a adopté lundi une proposition de loi qui prolonge le budget actuel jusqu'à fin janvier. La Chambre doit en débattre à partir de mercredi, avec un vote attendu possiblement dans la soirée.