Les statues ressurgissent à Mossoul sur les ruines de l'EI

Cette photo  montre la statue du poète Abou Tammam, érigée au centre d'une place dans la moitié ouest de la ville de Mossoul, dans le nord de l'Irak.  (ZaidAL-OBEIDI/AFP)
Cette photo montre la statue du poète Abou Tammam, érigée au centre d'une place dans la moitié ouest de la ville de Mossoul, dans le nord de l'Irak. (ZaidAL-OBEIDI/AFP)
Short Url
Publié le Samedi 03 octobre 2020

Les statues ressurgissent à Mossoul sur les ruines de l'EI

  • Mossoul, surnommée la «ville aux deux printemps» fait ressurgir ses statues trois ans après sa libération des jihadistes
  • «Eriger ces statues est une étape nécessaire pour faire revivre Mossoul»

Au soleil couchant, les reflets dorés d'une statue de femme éblouissent les passants. A Mossoul, libérée depuis trois ans de la chape de plomb des jihadistes, une demi-douzaine de sculptures ont recommencé à se dresser.

«La belle dame» a été la première à surgir dans la grande ville du Nord qui a été de 2014 à 2017 la «capitale» en Irak du «califat» autoproclamé du groupe Etat islamique (EI).

Elle orne depuis septembre 2018 un carrefour où un peu plus d'un an avant les jihadistes décapitaient encore ceux qui, selon leur vision ultrarigoriste de l'islam, avaient contrevenu à leurs règles.

«En plaçant cette statue ici, j'ai voulu effacé les images noires et terribles qui se sont incrustées dans les esprits», explique à l'AFP Omar Ibrahim, son sculpteur.

«'La belle dame', c'est l'incarnation de la beauté de Mossoul, de sa renaissance après toutes les épreuves traversées pendant cette période terrible», celle de l'EI, de son quotidien de châtiments corporels et autres édits moyenâgeux, poursuit cet Irakien de 35 ans.

La beauté à la cave

Une période terrible qui n'a pas empêché M. Ibrahim de continuer à créer alors qu'en place publique les artistes étaient forcés de détruire leurs oeuvres et de se «repentir» devant tous pour obtenir des certificats de bonne conduite.

Il a d'ailleurs commencé sa création sous l'EI, dans une cave, à l'abri du regard des voisins qui pouvaient à tout instant le dénoncer.

Un comble dans une ville pourtant connue depuis l'Antiquité pour ses musiciens, ses chanteurs et autres écrivains.

Mossoul, surnommée la «ville aux deux printemps», n'a pu qu'observer, atterrée, les jihadistes attaquer à coups de massue la statue de «La fille du printemps» brandissant un bouquet.

Une nouvelle version, cheveux au vent comme la précédente, a été érigée cette année. Derrière elle, un immeuble à la façade toujours perforée par les balles et autres obus de la guerre.

«L'homme au réglisse», un vendeur de rue présentant le petit bonbon noir aux passants depuis les années 1970, a lui aussi disparu sous l'EI.

Sa nouvelle version, sculptée par de jeunes artistes, a déjà refait sa place, et même plus encore: le quartier tout entier a été renommé «le coin du réglisse».

D'autres artistes ont façonné des statues de Mossouliotes célèbres: le poète du IXème siècle Abou Tammam et Mollah Othmane al-Maoussouli, référence du chant arabe du XIXème.

«Ces statues incarnent l'identité culturelle de Mossoul, son mode de vie, ses métiers et même ses quatre saisons, particulièrement le printemps qui est si doux ici», explique à l'AFP Ziad al-Soumeïdi, historien et spécialiste du patrimoine local.

Les statues, puis les gens

Farid Mohammed, de la direction de l'urbanisme, espère installer bientôt une statue d'Avicenne, savant du Xème siècle qui traduisit de et vers l'arabe des pans entiers des sciences médiévales, particulièrement la médecine.

Un reste du passé glorieux de la ville, dont les hôpitaux ont disparu dans les combats comme de nombreuses maisons et des monuments multiséculaires.

La ville patricienne qui était depuis toujours un carrefour commercial prospère et jaloux de son statut unique au Moyen-Orient, aux confins de l'Irak, de la Syrie et de la Turquie, n'est plus que l'ombre d'elle-même.

L'électricité est rare et imprévisible, l'eau manque parfois, écoles et hôpitaux se font toujours attendre et des centaines de milliers de déplacés perdent patience sous les tentes des camps de fortune de la plaine environnante, sans perspective de voir leurs maisons reconstruites.

Pour ceux qui sont restés ou ont pu revenir, les nouvelles statues sont un espoir.

«Eriger ces statues est une étape nécessaire pour faire revivre Mossoul», assure ainsi à l'AFP Hadil Najjar, mère de famille de 30 ans. 

Mais si les silhouettes de bronze ont repris leur place, les Mossouliotes devraient aussi pouvoir le faire, plaide-t-elle. «Les gens ne sont toujours pas revenus parce que l'Etat n'a indemnisé personne et n'aide pas à reconstruire notre ville».


Israël a rendu à Gaza 30 corps de Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages 

Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
Short Url
  • "Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès
  • Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre

GAZA: Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza.

"Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès.

Les otages avaient été enlevés lors de l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, qui avait déclenché la guerre dans la bande Gaza.

Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre.

Depuis cette date, le Hamas a également rendu deux dépouilles d'otages non-israéliens, un Thaïlandais et un Népalais.

Le mouvement islamiste a jusqu'à présent restitué les restes de 17 des 28 corps qui se trouvaient encore à Gaza et auraient dû être rendus au début de la trêve, assurant que localiser les autres dépouilles est "complexe" dans le territoire dévasté par deux ans de guerre.

Des équipes égyptiennes autorisées à entrer dans le territoire palestinien par Israël participent aux recherches avec des engins de chantiers.

Lundi soir, le Hamas avait rendu à Israël les restes d'un otage, identifié comme étant ceux d'Ofir Tzarfati, dont une partie de la dépouille avait déjà été récupérée en deux fois.

Les retards successifs dans la remise des corps des otages ont provoqué la colère du gouvernement israélien, qui a accusé le Hamas de violer l'accord de trêve. Et les familles des otages ont exigé des mesures plus sévères pour contraindre le groupe palestinien à se conformer à l'accord.

Dix corps d'otages du 7-Octobre seraient encore à Gaza, ainsi que celui d'un soldat mort durant une guerre en 2014. Tous sont israéliens sauf un Tanzanien et un Thaïlandais.

Par ailleurs, à deux reprises depuis le 10 octobre, Israël a mené des bombardements massifs sur Gaza en représailles à des tirs qui ont tué trois de ses soldats. Le 19 octobre, les bombardements israéliens avaient fait au moins 45 morts et mardi 104.

Le Hamas, qui dément avoir tiré sur les soldats israéliens, a accusé Israël de violer le cessez-le-feu.


Frappe israélienne sur le sud du Liban: un mort 

Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre. (AFP)
Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre. (AFP)
Short Url
  • Vendredi, un drone a visé un homme à moto dans le village de Kounine, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Le ministère de la Santé a fait état d'un mort et d'un blessé
  • Cette frappe intervient au lendemain de l'incursion d'une unité israélienne dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal

BEYROUTH: Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre.

Malgré le cessez-le-feu ayant mis fin en novembre 2024 à la guerre entre le Hezbollah et Israël, ce dernier continue de mener des frappes régulières au Liban, affirmer viser la formation pro-iranienne.

Vendredi, un drone a visé un homme à moto dans le village de Kounine, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Le ministère de la Santé a fait état d'un mort et d'un blessé.

Israël n'a pas réagi dans l'immédiat.

Cette frappe intervient au lendemain de l'incursion d'une unité israélienne dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal.

Le président Joseph Aoun a demandé à l'armée de "faire face" à toute nouvelle incursion israélienne en territoire libanais.

Ces derniers jours, l'aviation israélienne a intensifié ses frappes au Liban, affirmant viser des membres ou des infrastructures du Hezbollah.

Selon un bilan compilé par l'AFP à partir des données du ministère de la Santé, au moins 25 personnes, dont un Syrien, ont été tuées depuis le début du mois.

L'ONU avait indiqué mardi que 111 civils avaient été tués au Liban par les forces israéliennes depuis la fin de la guerre.

Lors d'un entretien vendredi avec son homologue allemand Johann Wadephul, en visite à Beyrouth, le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Rajji lui a demandé "d'aider à faire pression sur Israël pour qu'il cesse ses agressions".

"Seule une solution diplomatique, et non militaire, peut assurer la stabilité et garantir le calme dans le sud", a assuré le ministre libanais, selon ses propos rapportés par l'Ani.

Il a assuré que "le gouvernement libanais poursuit la mise en œuvre progressive de sa décision de placer toutes les armes sous son contrôle".

Le Hezbollah est sorti très affaibli du conflit et les Etats-Unis exercent une intense pression sur le gouvernement libanais pour que le mouvement chiite livre ses armes à l'armée nationale, ce qu'il refuse jusqu'à présent.

 


Liban: le chef de l'Etat demande à l'armée de «s'opposer à toute incursion israélienne»

Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit. (AFP)
Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit. (AFP)
Short Url
  • Dans un communiqué, le chef de l'Etat a condamné cette opération et "demandé à l'armée de faire face à toute incursion israélienne (...) pour défendre le territoire libanais et la sécurité des citoyens"
  • Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière"

BERYROUTH: Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit.

Dans un communiqué, le chef de l'Etat a condamné cette opération et "demandé à l'armée de faire face à toute incursion israélienne (...) pour défendre le territoire libanais et la sécurité des citoyens".

Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière".

Cette unité "a investi le bâtiment de la municipalité du village, où dormait Ibrahim Salamé, un employé municipal, qui a été tué par les soldats de l'ennemi", a ajouté l'Ani.

Le ministère de la Santé a confirmé la mort de l'employé municipal.

Des villageois cités par l'Ani ont indiqué que l'incursion avait duré plusieurs heures et que les forces israéliennes s'étaient retirées à l'aube.

Sur X, le Premier ministre libanais Nawaf Salam a dénoncé "une agression flagrante contre les institutions de l'Etat libanais et sa souveraineté".