Un virtuose fait vivre la musique afghane loin des talibans

Samedi, Homayoun Sakhi participait au concert baptisé «Songs of Hope» (Chansons d'espoir) au Barbican, organisé par Afghanistan International TV, une chaîne basée à Londres et créée par la société de médias Volant, qui gère également une chaîne en langue persane pour les Iraniens. (AFP)
Samedi, Homayoun Sakhi participait au concert baptisé «Songs of Hope» (Chansons d'espoir) au Barbican, organisé par Afghanistan International TV, une chaîne basée à Londres et créée par la société de médias Volant, qui gère également une chaîne en langue persane pour les Iraniens. (AFP)
Short Url
Publié le Mercredi 26 janvier 2022

Un virtuose fait vivre la musique afghane loin des talibans

  • Mais depuis le départ occidental et le retour au pouvoir des talibans l'été dernier, la musique afghane, traditionnelle ou pop, ne vit qu'à travers des passionnés exilés à l'étranger
  • «En ce moment, il n'y a pas de musique en Afghanistan», dit Homayoun Sakhi

LONDRES: Homayoun Sakhi ferme les yeux et caresse son rubab, un instrument à cordes en bois incrusté de nacre. "J'ai l'impression d'avoir mon Afghanistan entre les mains", dit le musicien qui fait résonner depuis l'étranger la musique, considérée comme un péché par les talibans.


Rencontré par l'AFP à Londres à Londres, Homayoun Sakhi, un des joueurs de rubab les plus renommés au monde subit les effets du décalage horaire après être arrivé de Californie. Il est venu se produire au centre Barbican pour un concert de soutien destiné à récolter des fonds pour son pays natal.


L'Afghanistan est en pleine crise humanitaire et sa riche culture est aussi menacée depuis le retour au pouvoir l'an dernier des talibans, qui avaient banni toute musique profane lors de leur précédent régime (1996-2001).


Si le nouveau gouvernement islamiste n'a pas encore légiféré à ce sujet, il considère toujours l'écoute de musique non religieuse comme contraire à sa vision de la loi islamique.


Des vidéos largement partagées sur les réseaux sociaux ont montré les talibans brisant et brûlant des instruments. Des musiciens ont fui le pays. 


"En ce moment, il n'y a pas de musique en Afghanistan", dit M. Sakhi. "C'est vraiment difficile parce qu'il n'y a pas de concerts, pas de musique, et (pour les musiciens) c'est très dur d'être sans argent et sans travail. C'est pourquoi ils essaient de se rendre quelque part pour jouer." 

«Chez moi»
A partir de 2001, sous le gouvernement soutenu par les Occidentaux, le secteur des médias a fleuri dans le pays, et avec lui la production musicale. Au point qu'"Afghan Star", la version locale du concours de talents "Pop Idol", y était devenue l'une des émissions les télévisées les plus suivies. 

Mais depuis le départ occidental et le retour au pouvoir des talibans l'été dernier, la musique afghane, traditionnelle ou pop, ne vit qu'à travers des passionnés exilés à l'étranger.

 


Parmi eux, Homayoun Sakhi, qui a donné une nouvelle jeunesse au rubab, un instrument de musique à cordes dont l'origine remonte à des milliers d'années.


Né à Kaboul, Homayoun Sakhi a quitté l'Afghanistan avec sa famille en 1992, fuyant le chaos qui a suivi le retrait soviétique, pour s'installer au Pakistan. 


Il s'est ensuite installé à Fremont, en Californie, ville connue pour sa grande communauté afghane, et a créé une académie enseignant la pratique du rubab. 


"A chaque fois que je joue, je suis chez moi, j'ai l'impression d'être en Afghanistan", dit-il.  


Samedi, il participait au concert baptisé "Songs of Hope" (Chansons d'espoir) au Barbican, organisé par Afghanistan International TV, une chaîne basée à Londres et créée par la société de médias Volant, qui gère également une chaîne en langue persane pour les Iraniens. 


Un documentaire sur ce concert sera diffusé en mars. 

Héritage culturel 
Lors de la première moitié, M. Sakhi a interprété des morceaux afghans classiques, suivis de musique folk. 


Il a joué aux côtés du virtuose britannique Shahbaz Hussain au tabla, un instrument à percussion, et le musicien iranien Adib Rostami au kamantcheh, un instrument à cordes.


Ce concert, "c'est la seule chose que je pouvais faire en tant que musicien", explique Adib Rostami, l'un des organisateurs. 


Pour lui, la situation actuelle des musiciens sous le régime des talibans est "un retour aux années 1990". "La plupart des musiciens essaient de quitter le pays", déplore-t-il. 


En décembre, un groupe d'élèves et d'enseignants d'une école nationale de musique à Kaboul a trouvé refuge au Portugal. 


Le premier orchestre entièrement féminin d'Afghanistan, Zohra, créé en 2016 et nommé d'après une déesse persane de la musique, a quant à lui déménagé au Qatar.


Si les talibans peuvent proscrire la musique en Afghanistan, "ils ne peuvent pas l'interdire aux gens du monde entier", souligne Adib Rostami. "Nous devons essayer en tant que musiciens, en tant que mélomanes, de trouver un moyen de conserver cet héritage culturel pour l'avenir".


Art Basel Qatar dévoile les détails de sa première édition prévue en 2026

M7 à Doha, où se déroulera une partie de l'événement. (Fourni)
M7 à Doha, où se déroulera une partie de l'événement. (Fourni)
Short Url
  • Art Basel Qatar lancera sa première édition en février 2026 à Doha, avec 87 galeries, 84 artistes et neuf commandes monumentales dans l’espace public
  • L’événement mettra fortement l’accent sur la région MENASA, autour du thème « Becoming », explorant transformation, identité et enjeux contemporains

DUBAÏ : Art Basel Qatar a révélé les premiers détails de sa toute première édition, qui se tiendra en février 2026, offrant un aperçu du secteur Galleries et de son programme Special Projects, déployé dans le quartier de Msheireb Downtown Doha.

Aux côtés des présentations de 87 galeries exposant les œuvres de 84 artistes, Art Basel Qatar proposera neuf commandes monumentales et in situ investissant les espaces publics et les lieux culturels de Msheireb. Conçus par le directeur artistique Wael Shawky, en collaboration avec le directeur artistique en chef d’Art Basel Vincenzo de Bellis, ces projets répondent au thème central de la foire : « Becoming » (« Devenir »).

Couvrant la sculpture, l’installation, la performance, le film et l’architecture, ces projets interrogent les notions de transformation — matérielle, sociale et politique — en abordant le changement environnemental, la migration, la mémoire et l’identité. Parmi les artistes participants figurent Abraham Cruzvillegas, Bruce Nauman, Hassan Khan, Khalil Rabah, Nalini Malani, Nour Jaouda, Rayyane Tabet, Sumayya Vally, ainsi que Sweat Variant (Okwui Okpokwasili et Peter Born). Parmi les temps forts annoncés : l’installation vidéo immersive en 3D de Bruce Nauman à M7, la projection monumentale en plein air de Nalini Malani sur la façade de M7, et le majlis évolutif imaginé par Sumayya Vally, conçu comme un espace vivant de rencontre et de dialogue.

Le secteur Galleries réunira des exposants issus de 31 pays et territoires, dont 16 galeries participant pour la première fois à Art Basel. Plus de la moitié des artistes présentés sont originaires de la région MENASA, confirmant l’ancrage régional de la foire. Les présentations iront de figures majeures telles que Etel Adnan, Hassan Sharif et MARWAN à des voix contemporaines comme Ali Cherri, Ahmed Mater, Sophia Al-Maria et Shirin Neshat.

Des galeries de l’ensemble de la région seront représentées, y compris celles disposant d’antennes dans les États du Golfe, notamment au Qatar, aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite.

Le Moyen-Orient élargi et l’Asie seront également présents, avec des galeries venues du Liban, de Turquie, d’Égypte, du Maroc, de Tunisie et d’Inde.

Art Basel Qatar se tiendra du 5 au 7 février 2026, à M7, dans le Doha Design District et dans plusieurs autres lieux de Msheireb Downtown Doha.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Une nouvelle initiative cinématographique à AlUla vise à stimuler le talent créatif saoudien

Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production. (SPA)
Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production. (SPA)
Short Url
  • Les efforts visent à soutenir les jeunes talents et à contribuer à la croissance du secteur cinématographique du Royaume
  • Villa Hegra organise également des programmes éducatifs et interactifs pour les enfants afin de développer leurs talents et leurs capacités créatives

ALULA : Villa Hegra, en collaboration avec Film AlUla, a lancé un programme spécialisé dans la réalisation de films pour développer les compétences cinématographiques et soutenir les talents créatifs, a rapporté lundi l'Agence de presse saoudienne.

Cette initiative reflète l'engagement de Villa Hegra à renforcer l'activité culturelle et cinématographique tout en favorisant un environnement inspirant pour les créateurs de contenu et les cinéphiles.

Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production.

Ces efforts visent à soutenir les jeunes talents et à contribuer à la croissance du secteur cinématographique du Royaume, a ajouté la SPA.

Villa Hegra organise également des programmes éducatifs et interactifs pour les enfants afin de développer leurs talents et leurs capacités créatives.

Ces programmes comprennent des ateliers qui simplifient les concepts scientifiques et les intègrent aux pratiques artistiques modernes, créant ainsi un environnement d'apprentissage qui encourage la découverte et l'innovation.

Ils ont suscité une forte participation des élèves dans tout le gouvernorat en raison de leur approche pratique et interactive, qui renforce la réflexion et la créativité des enfants.

Les initiatives sont mises en œuvre en collaboration avec des institutions françaises et saoudiennes, reflétant ainsi la diversité culturelle et les partenariats internationaux tout en améliorant la qualité du contenu éducatif pour les jeunes générations.

Villa Hegra est la première fondation culturelle franco-saoudienne basée à AlUla. Lancée en octobre, elle soutient la scène culturelle de la région en proposant des plateformes éducatives qui développent les compétences des enfants et des jeunes saoudiens, tout en renforçant la présence d'AlUla sur la scène culturelle internationale.


Eurovision: Nemo rend son trophée 2024 pour protester contre la participation d'Israël

Le chanteur suisse Nemo, qui représentait la Suisse avec la chanson « The Code », célèbre sur scène avec son trophée après avoir remporté la finale du 68e Concours Eurovision de la chanson (CEC) 2024, le 11 mai 2024 à la Malmö Arena de Malmö, en Suède. (AFP)
Le chanteur suisse Nemo, qui représentait la Suisse avec la chanson « The Code », célèbre sur scène avec son trophée après avoir remporté la finale du 68e Concours Eurovision de la chanson (CEC) 2024, le 11 mai 2024 à la Malmö Arena de Malmö, en Suède. (AFP)
Short Url
  • L’artiste suisse Nemo, vainqueur de l’Eurovision 2024, rend son trophée pour protester contre la participation maintenue d’Israël, dénonçant une contradiction avec les valeurs d’unité et de dignité affichées par l’UER
  • Cinq pays — Islande, Espagne, Pays-Bas, Irlande et Slovénie — ont déjà annoncé leur boycott de l’édition 2026, sur fond de critiques liées à la guerre à Gaza et d’accusations d’irrégularités de vote

GENEVE: L'artiste suisse Nemo, qui a remporté l’Eurovision 2024 en Suède, a annoncé jeudi rendre son trophée pour protester contre le maintien de la participation d'Israël dans la compétition, qui a déjà provoqué le boycott de cinq pays.

"En tant que personne et en tant qu'artiste, aujourd'hui, je ne pense plus que ce trophée ait sa place sur mon étagère", a déclaré dans une vidéo postée sur Instagram Nemo, qui s'était déjà joint aux appels réclamant l'exclusion d'Israël du plus grand événement musical télévisé en direct au monde.

"L'Eurovision prétend défendre l'unité, l'inclusion et la dignité de tous (...) Mais la participation continue d'Israël, alors que la commission d'enquête internationale indépendante (mandatée par) l'ONU a conclu à un génocide, démontre un conflit évident entre ces idéaux et les décisions prises par" l'Union européenne de Radio-Télévision (UER), a déclaré le chanteur de 26 ans.

"Il ne s'agit pas d'individus ou d'artistes. Il s'agit du fait que le concours a été utilisé à maintes reprises pour redorer l'image d'un État accusé de graves atrocités", a ajouté Nemo, devenu en 2024 le premier artiste non binaire à être sacré à l'issue d'une édition déjà marquée par une controverses sur la participation d'Israël en pleine guerre dans la bande de Gaza.

Mercredi, la télévision publique islandaise RUV a annoncé boycotter l'édition 2026 de l'Eurovision après le feu vert donné à la participation d'Israël, devenant le cinquième pays à ne pas participer au prochain concours à Vienne.

Début décembre, la majorité des membres de l'UER avaient estimé qu'il n'était pas nécessaire de voter sur la participation d'Israël avec sa télévision publique KAN.

Cette décision a déclenché instantanément les annonces de boycott des diffuseurs de l'Espagne, des Pays-Bas, de l'Irlande et de la Slovénie, sur fond de critiques de la guerre dans la bande de Gaza mais aussi d'accusations d'irrégularités dans les votes lors des précédentes éditions.

"Quand des pays entiers se retirent, il est évident que quelque chose ne va pas du tout. C'est pourquoi j'ai décidé de renvoyer ce trophée au siège de l'UER à Genève, avec gratitude et un message clair : incarnez vos valeurs", a ajouté Nemo, avant de déposer son trophée dans une boite.