Sophie Bramly, regard sans cliché sur les pionniers du hip-hop à New York

La photographe, productrice de télévision et réalisatrice française Sophie Bramly pose lors d'une séance photo à Paris, le 25 janvier 2022. (Photo, AFP)
La photographe, productrice de télévision et réalisatrice française Sophie Bramly pose lors d'une séance photo à Paris, le 25 janvier 2022. (Photo, AFP)
La photographe, productrice de télévision et réalisatrice française Sophie Bramly pose lors d'une séance photo à Paris, le 25 janvier 2022. (Photo, AFP)
La photographe, productrice de télévision et réalisatrice française Sophie Bramly pose lors d'une séance photo à Paris, le 25 janvier 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 26 janvier 2022

Sophie Bramly, regard sans cliché sur les pionniers du hip-hop à New York

La photographe, productrice de télévision et réalisatrice française Sophie Bramly pose lors d'une séance photo à Paris, le 25 janvier 2022. (Photo, AFP)
La photographe, productrice de télévision et réalisatrice française Sophie Bramly pose lors d'une séance photo à Paris, le 25 janvier 2022. (Photo, AFP)
  • Dans son livre «Yo!» (chez Soul Jazz), on croise des précurseurs du rap, dont les noms ne sont pas forcément parvenus aux oreilles du grand public, comme Afrika Bambaataa ou Kool Herc
  • Forte de ses connections, Sophie Bramly se retrouve parmi les bâtisseurs de H.I.P.H.O.P, première émission télé sur le rap en France, éphémère et devenue culte

PARIS: Au bon moment, au bon endroit: la Française Sophie Bramly fut l'une des rares photographes à documenter les débuts du hip-hop entre 1982 et 1984 à New York, travail précieux rassemblé dans un livre. 

Il y a 40 ans, quand la culture rap crépite dans les quartiers du Bronx, du Queens ou de Brooklyn, « il n'y avait pas des tonnes d'objectifs, un petit peu, mais il m'est souvent arrivée d'être seule. Il faut dire que ça ne représentait rien pour personne à cette époque », sourit Sophie Bramly, rencontrée à Paris. 

Dans son livre « Yo! » (chez Soul Jazz), on croise des précurseurs du rap, dont les noms ne sont pas forcément parvenus aux oreilles du grand public, comme Afrika Bambaataa ou Kool Herc. On voit aussi le graffeur Futura 2000, avant qu'il ne devienne une star du milieu, en train de sauter le tourniquet du métro.   

Proximité et complicité avec les sujets transpirent. Ses « deux portes d'entrée », comme elle les nomment, sont Bernard Zekri, Français installé à New York, considéré un des passeurs du hip-hop (il sera journaliste, producteur) et une « copine qui sortait avec (le graffeur) Fab Five Freddy ». 

Sophie Bramly a 22 ans quand elle tente l'aventure à New York, après une école parisienne d'arts graphiques et des premiers pas comme photographe de magazines.  

En vue, des piges pour Paris Match et une agence photo. 

Mais les commandes ne sont pas nombreuses: « c'était la galère, mais mes problèmes à trois balles de petite bourgeoise, ce n'était rien à côté de la vie des gens du hip-hop dans le Bronx, zone qui ressemblait à un pays en guerre, avec plus d'immeubles détruits que debout ». 

« L'ensemble des disciplines du hip-hop, le graffiti, la musique, la danse, servent à rendre beau ce qui est moche, à trouver sa place dans le désert: cette vitalité, cette espèce de potion magique, je me suis permise de l'absorber avec eux ». 

« Embarquer toute la planète »  

Certaines images sont pleines de tendresse, comme quand elle rentre dans les chambres de rappeurs/graffeurs en herbe qui vivent encore chez leur mère et ne pensent pas à faire carrière.   

« C'est dingue, les 152 personnes que j'ai répertoriées à l'époque -- dont la notoriété s'arrêtait pour beaucoup au coin de la rue -- ont réussi à embarquer toute la planète avec eux ». 

« Aujourd'hui, des gens (...) subissent l'influence de cette culture hip-hop, qui est partout, sans que les pionniers soient toujours remerciés ».  

Les anecdotes fusent. « Un jour, un type me fait écouter un titre sur son ghetto-blaster (énorme radio-cassette populaire dans les années 70, ndlr) qui me rend dingue. Il m'appelle des mois plus tard, me dit ‘va chercher le disque chez Rick Rubin dans sa chambre d'étudiant’, et je me retrouve avec ‘Cooky Puss’ ». C'est le titre du premier morceau des Beastie Boys, un des groupes phares du hip-hop américain. Et Rick Rubin deviendra un producteur incontournable, ayant notamment propulsé les Red Hot Chili Peppers dans les années 1990.  

L'histoire de Sophie Bramly prend ensuite des détours inattendus. Forte de ses connections, elle se retrouve parmi les bâtisseurs de H.I.P.H.O.P, première émission télé sur le rap en France, éphémère et devenue culte. Ou encore productrice-animatrice à Londres de « Yo! », premier show sur le rap cornaqué par MTV Europe, qui deviendra « Yo! MTV Raps » pour les USA.  

Aujourd'hui, la sexagénaire fait toujours de la photo et travaille sur des projets pour la télévision, ou d'autres supports, qui tournent autour de la musique ou de la culture de rue. « On me dit souvent, ‘tu as toujours eu l'instinct pour savoir où il fallait être+, mais quel instinct ? Je n'ai fait qu'écouter la musique ». 


Le savoir-faire des artisans du Qassim mis à l’honneur

La région de Qassim est réputée pour son artisanat traditionnel, notamment dans l'industrie de l'osier de palme. (SPA)
La région de Qassim est réputée pour son artisanat traditionnel, notamment dans l'industrie de l'osier de palme. (SPA)
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  • Un art transmis de génération en génération continue de prospérer, alors que les artisans mêlent patrimoine culturel et créativité au Festival des dattes de Buraidah
  • Le tressage de palmes remonte à l’Antiquité, servant à l’origine aux besoins essentiels du foyer

RIYAD : La région de Qassim est réputée pour son artisanat traditionnel, en particulier dans le domaine du tressage de palmes. Cet art ancestral, transmis de génération en génération, continue de prospérer grâce aux artisans qui allient patrimoine culturel et créativité lors du Festival des dattes de Buraidah.

L'artisane Umm Abdullah a démontré le processus minutieux du tressage de palmes : les feuilles sont d’abord trempées et séchées, puis habilement transformées en divers objets comme des paniers, des nattes ou des sets de table.

Elle a expliqué que l’abondance de palmiers dans la région a fait de cet artisanat une source de revenus essentielle pour de nombreuses familles travaillant dans l’industrie artisanale locale, selon l’Agence de presse saoudienne.

Umm Abdullah a ajouté que les objets en feuilles de palmier sont très recherchés pour leur valeur culturelle et leur lien précieux avec le patrimoine.

Remontant à l’Antiquité, le tressage de palmes répondait aux besoins domestiques du quotidien. Avec le temps, l’innovation a permis de diversifier les produits et les designs, affirmant cet artisanat comme un véritable pilier du patrimoine.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


De Cannes au Casino du Liban, le flûtiste Daniel Alhaiby revient au Liban

Ce spectacle fait suite à ses années d'expérience dans des lieux et événements prestigieux, notamment le Festival de Cannes, où il a partagé sa musique avec un public international. (Fichier/ Fourni)
Ce spectacle fait suite à ses années d'expérience dans des lieux et événements prestigieux, notamment le Festival de Cannes, où il a partagé sa musique avec un public international. (Fichier/ Fourni)
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  • "Se produire au Liban, c'est comme boucler la boucle pour moi. C'est là que tout a commencé, et c'est tellement important", a-t-il déclaré
  • "Partager ma musique dans mon pays d'origine est comme une célébration de mon voyage, de Paris à la scène mondiale et de retour à la maison

DUBAI : Flûte en main, Daniel Alhaiby, profondément attaché à l'Orient et à l'Occident, se prépare à donner son premier concert solo au Casino du Liban le 10 septembre.

Ce concert fait suite à ses années d'expérience dans des lieux et événements prestigieux, notamment le Festival de Cannes, où il a partagé sa musique avec un public international.
"Cannes, c'est de la magie à l'état pur. Chaque fois que je joue, j'ai l'impression de représenter non seulement moi-même, mais aussi toute une culture, toute une histoire", a déclaré M. Alhaiby à Arab News.

Le retour au Liban pour son concert solo est un moment profondément personnel pour Alhaiby.

"Se produire au Liban, c'est comme boucler la boucle pour moi. C'est là que tout a commencé, et c'est tellement important", a-t-il déclaré.


"Partager ma musique dans mon pays d'origine est comme une célébration de mon voyage, de Paris à la scène mondiale et de retour à la maison.

"Le Casino du Liban a toujours été un lieu de rêve pour moi... Le public peut s'attendre à une expérience vraiment spéciale. J'ai soigneusement élaboré la liste des morceaux pour les emmener dans un voyage musical qui mêle mes compositions originales à des classiques revisités."

Les influences musicales d'Alhaiby sont diverses, allant de Piazzolla et Rimsky-Korsakov à Fairuz, Hans Zimmer, Pink Floyd et Bach.

"Je suis plus influencé par l'émotion que par le genre. Tout ce qui me touche, qu'il s'agisse d'une partita de Bach ou d'une improvisation orientale, se retrouve dans ma musique", a-t-il déclaré.

Le musicien a expliqué qu'il avait été attiré par la flûte dès son "plus jeune âge" : "Sa sonorité a toujours été proche de mon âme, il y a quelque chose dans son souffle, dans sa tonalité expressive, qui se connecte profondément à mes émotions. Au fil du temps, elle est devenue plus qu'un simple instrument ; elle est devenue ma voix, ma façon d'exprimer tout ce que les mots ne peuvent pas exprimer".


Essence de grands parfums, le jasmin égyptien se fane sous le réchauffement

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  • Dans cette région fertile, le jasmin fait vivre des milliers de familles depuis des générations
  • De juin à octobre, elles se rendent dans les champs entre minuit et l'aube, quand les fleurs exhalent leur parfum le plus intense

CHOBRA BELOULA: Depuis des années, Wael al-Sayed sillonne les champs du delta du Nil pour récolter les fleurs de jasmin qui finiront dans les flacons des grandes maisons de parfum. Mais ces derniers étés, les pétales se raréfient et leur parfum s'évanouit.

"C'est la chaleur", soupire M. al-Sayed, 45 ans, qui cultive depuis près de dix ans le jasmin à Chobra Beloula, village du delta du Nil à une centaine de kilomètres au nord du Caire et haut lieu de cette production en Egypte.

A mesure que les températures grimpent, explique-t-il, les floraisons se raréfient. En deux ans, sa récolte quotidienne est passée de six kilos à seulement deux ou trois.

Dans cette région fertile, le jasmin fait vivre des milliers de familles depuis des générations. De juin à octobre, elles se rendent dans les champs entre minuit et l'aube, quand les fleurs exhalent leur parfum le plus intense.

Mais les vagues de chaleur, les sécheresses prolongées et la prolifération de parasites liés au dérèglement climatique menacent cet héritage. Confrontés à des récoltes de plus en plus maigres, certains finissent par renoncer.

D'autres, comme M. al-Sayed, s'accrochent. Cette année, il a dû faire appel à sa femme et deux de ses enfants – âgés de neuf et dix ans – pour l'aider sur leur parcelle de 350 m². "On n’a pas le choix", explique-t-il, résigné.

Trop chaud pour fleurir 

Selon A. Fakhry & Co, principal transformateur du pays, l'Egypte fournit près de la moitié de la concrète de jasmin produite dans le monde, cette pâte cireuse qui entre dans la composition des plus grands parfums de luxe.

Dans les années 1970, le pays en produisait 11 tonnes par an, selon la Fédération Internationale des Huiles Essentielles. Aujourd’hui, la production plafonne à 6,5 tonnes, affirme A. Fakhry & Co.

Ali Emara, 78 ans, cueille le jasmin depuis l’âge de 12 ans. "Les étés étaient chauds, mais pas comme maintenant", dit-il.

Mohamed Bassiouny, 56 ans, et ses quatre fils ont vu leur récolte fondre de 15 à 7 kilos, malgré des journées de plus de huit heures.

Le jasmin de la région est particulièrement sensible à la chaleur et à l’humidité, explique Karim Elgendy, du Carboun Institute, un think tank néerlandais spécialisé dans le climat et l’énergie. "Les températures élevées peuvent perturber la floraison, altérer la concentration en huile essentielle  (...) et diminuer le rendement", explique-t-il.

Un rapport de l’Agence Internationale de l’Énergie, publié en 2023, révèle que la température moyenne en Égypte a augmenté de 0,38°C par décennie entre 2000 et 2020 – soit plus vite que la moyenne mondiale.

La chaleur émousse la puissance olfactive du jasmin, dépréciant l'huile précieuse qui en est extraite, explique Badr Atef, directeur chez A. Fakhry & Co. Dans le même temps, les nuisibles – acariens et vers des feuilles – prolifèrent sous ces températures extrêmes, aggravant encore la situation.

A Grasse (France), capitale mondiale du parfum, Alexandre Levet, PDG de la French Fragrance House, constate lui aussi l'ampleur des dégâts: "Des dizaines d'ingrédients naturels souffrent déjà du dérèglement climatique", explique-t-il à l'AFP, ajoutant que de nouveaux terroirs émergent à mesure que les anciens deviennent incertains.

Revenus dérisoires 

Le delta du Nil se révèle particulièrement exposé: la montée de la Méditerranée modifie la salinité des sols, plaçant les cultivateurs de jasmin en première ligne.

Ces derniers sont "complètement livrés à eux-mêmes", dénonce le sociologue Saker El Nour. Ils n’ont "aucun pouvoir" dans une industrie qui dépend pourtant entièrement de leur travail.

Alors que les grandes maisons de parfum écoulent le kilo d’absolue de jasmin – une huile essentielle pure – à plus de 5.000 euros, les cueilleurs égyptiens, eux, ne reçoivent que 105 livres égyptiennes, soit à peine deux euros, pour chaque kilo de fleurs récoltées. Or il faut près d’une tonne de pétales pour extraire seulement 2 à 3 kilos de concrète, et une quantité plus infime encore d’huile essentielle.

"Que valent 100 livres aujourd’hui ? Rien", tranche M. al-Sayed.

Depuis 2022, la livre égyptienne a perdu plus des deux tiers de sa valeur, entraînant une flambée des prix et plongeant plusieurs familles dans une précarité extrême.

En juin, les cueilleurs ont mené une grève inédite pour exiger que leur rémunération soit portée à 150 livres égyptiennes par kilo. Mais face à des prix verrouillés par une poignée de transformateurs privés, ils n’ont arraché qu'une maigre augmentation de 10 livres.

D'année en année, les revenus s'érodent, tandis que le réchauffement climatique menace l'existence même de cette communauté. "Des villages entiers pourraient devenir invivables", prévient M. Elgendy.