La Tunisie est encore malade de racisme mais se soigne

Après avoir placé un homme aveugle à la tête du ministère de la Culture, le nouveau gouvernement dirigé par l’ancien ministre de l’Intérieur Hichem Mechichi se distingue une nouvelle fois en nommant pour la première fois un homme  noir à un poste ministériel (Photo, AFP)
Après avoir placé un homme aveugle à la tête du ministère de la Culture, le nouveau gouvernement dirigé par l’ancien ministre de l’Intérieur Hichem Mechichi se distingue une nouvelle fois en nommant pour la première fois un homme noir à un poste ministériel (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 04 octobre 2020

La Tunisie est encore malade de racisme mais se soigne

  • La récente entrée d’un homme noir au gouvernement est le dernier acte en date qui dénote la volonté des autorités et de la société civile de combattre le fléau de la ségrégation raciste
  • Le 3 septembre 2020, une énième agression raciste vient rappeler que la nomination d’un ministre noir n’est en réalité que l’arbre qui cache la forêt

TUNIS: La récente entrée d’un homme noir au gouvernement est le dernier acte en date qui montre la volonté des autorités et de la société civile de combattre le fléau de la ségrégation raciste. Avant cela, le pays a vu arriver sur la scène médiatique le premier homme noir présentateur de télévision, s’est doté d’une loi contre le racisme et a enregistré une première condamnation pour propos racistes.

Après avoir placé un homme aveugle à la tête du ministère de la Culture, le nouveau gouvernement dirigé par l’ancien ministre de l’Intérieur Hichem Mechichi se distingue une nouvelle fois en nommant pour la première fois un homme  noir à un poste ministériel. Il s’agit de Kamel Deguiche, 50 ans, avocat et enseignant universitaire, spécialiste du droit du sport, ancien champion de saut en longueur et de saut en hauteur.

Hichem Mechichi n’est pas le premier chef de gouvernement à avoir pensé confier un portefeuille ministériel à un homme noir. Neuf mois plus tôt, en janvier 2020, Habib Jemli, choisi par le parti islamiste Ennahdha – arrivé premier aux élections législatives d’octobre 2019– pour former le nouveau gouvernement, a nommé à la tête du ministère de l’Emploi Hassine ben Saied Debbech. Ce dernier est contrôleur général des services publics, directeur général de l’Agence tunisienne de formation professionnelle et ex-président-directeur général de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS).

Malheureusement, cet essai n’a pas été transformé, car le gouvernement formé par M. Jemli n’a pas pu obtenir la confiance de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP).

Deux semaines après l’entrée en fonction du gouvernement Mechichi, le 3 septembre 2020, une énième agression raciste – le passage à tabac d’un Ivoirien par son employeur – vient rappeler que la nomination d’un ministre noir n’est en réalité que l’arbre qui cache la forêt ; que le pays qui a été à l’origine de ce qu’on appelle le «printemps arabe», le 14 janvier 2011, demeure miné par un racisme sournois.

Ce phénomène s’est-il aggravé au cours des dernières années? On ne dispose pas de statistiques permettant d’en connaître l’ampleur aujourd’hui. En revanche, on connaît un peu mieux le racisme visant les étudiants africains. Les actes racistes dirigés contre eux ont été multipliés par trois au moins après le 14 janvier 2011.

Enquête du Forum tunisien des droits économiques et sociaux 

Président de l’Association des étudiants et stagiaires africains en Tunisie (AESAT), Touré Blamassi affirmait en effet en mai 2013 (*) qu’«avant la révolution, on rapportait ce type d’événement à l’association une fois par trimestre. Aujourd’hui, on nous rapporte ce type d’agissements au moins une fois par mois».

La tendance est loin de s’être inversée depuis. C’est ce qu’on pourrait conclure d’une enquête du Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES), datant de décembre 2019, sur le racisme dont sont victimes les migrants subsahariens.

D’après cette ONG, plus de 51 % des 962 personnes interrogées affirment avoir subi des actes de racisme et de haine. Les plus nombreux d’entre eux sont les injures (89,60 %), suivies des agressions physiques (33,90 %), de l’escroquerie (29,60 %), des infractions (22,90 %), de l’extorsion (7,80 %), et de l’irrespect (4 %).

Le racisme sévit aussi dans le monde politique. Il est le fait à la fois de l’État et des acteurs politiques, notamment des partis. Cela n’étonne guère Mohamed Jouili: «L’histoire des noirs en Tunisie est celle de l’exploitation économique et sociale [doublée] d’une infériorisation symbolique. Pour les Tunisiens, les noirs sont liés à des métiers bien particuliers comme la musique, l’art en général, le sport, et même “inférieurs” et pénibles, à l’instar du travail agricole dans les oasis. Mais la politique ne figure pas parmi leurs centres d’intérêts», constate le sociologue.

La politique, ils en sont en effet pratiquement quasiment exclus jusqu’à présent. En plus de soixante-cinq ans d’indépendance, seules deux personnalités noires ont pu accéder à ce monde interdit: MM. Béchir Gueblaoui et Taieb Sahbani.

À l’origine fonctionnaire du ministère de l’Intérieur, M. Béchir Gueblaoui est devenu le «Monsieur Afrique» de la Tunisie, après une première affectation sous cette casquette auprès de la mission des Nations unies pour le maintien de la paix au Congo. Il a ensuite représenté cet État durant sa carrière d’ambassadeur dans plusieurs pays subsahariens.

Un plafond de verre

Plongé dans la diplomatie dès le début de sa carrière, Taieb Sahbani a lui aussi été ambassadeur, principalement dans des pays d’Afrique du Nord et d’Europe.

Les deux hommes ont en commun d’avoir été confrontés à un plafond de verre qu’ils n’ont jamais pu percer. Le président Habib Bourguiba aurait refusé, d’après un ancien conseiller de son successeur Zine el Abidine Ben Ali, de faire de M. Gueblaoui le représentant de la Tunisie à Washington, comme le lui aurait suggéré son entourage. Il n’a jamais offert non plus cette opportunité à M. Sahbani, dont il a fait son directeur de cabinet au milieu des années 1960 et qu’il a nommé secrétaire d’État aux affaires étrangères vers la fin de sa carrière, en 1986, sans lui permettre d’accéder au rang de ministre.

Aujourd’hui encore, les personnalités noires, qui représentent entre 10 et 15 % d’une population tunisienne de 11,9 millions d’habitants, sont très peu présentes dans la politique. On n’en trouve quasiment pas dans les états-majors des partis, y compris dans le plus important d’entre eux, le parti islamiste Ennahdha (un seul député, deux membres sur les cent cinquante que compte le Majlis Choura, aucun dans le bureau exécutif ni dans le bureau politique), dont le sud de la Tunisie – là où vit l’écrasante majorité des personnes noires – constitue le fief.

Mais les choses sont en train de changer. À la faveur du bouleversement politique provoqué par la révolution du 14 janvier 2011, les noirs ont repris, avec le soutien de la société civile, leur combat contre le racisme étouffé dans l’œuf par les autorités au début des années 1960.

Cette mobilisation a fini par porter ses fruits; trois faits en attestent. En effet, la Tunisie a depuis le 17 mai 2018 un présentateur météo noir, Mohamed Amine Ibara, sur la chaîne de télévision nationale Wataniya I. Cinq mois plus tard, le pays a voté une loi contre le racisme et a enregistré, en mars 2019, la première condamnation pour propos racistes. Cette semaine, l’agresseur de l’immigré ivoirien a été traduit en justice.

(*) https://nawaat.org/2013/05/07/tunisie-agression-detudiants-subsahariens-lattaque-de-limmeuble-a-lafayette-nest-pas-une-premiere/

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le carnaval des dattes dynamise l’économie à Buraidah

Le carnaval des dattes de Buraidah a été lancé vendredi au cœur de la ville des dattes, Buraidah. (SPA)
Le carnaval des dattes de Buraidah a été lancé vendredi au cœur de la ville des dattes, Buraidah. (SPA)
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  • Le festival se tiendra jusqu’au 9 octobre
  • Les agriculteurs et commerçants présentent plus de 100 variétés de dattes de Qassim

BURAIDAH: Le carnaval des dattes de Buraidah a été lancé vendredi au cœur de la ville des dattes.

Organisé par le Centre national des palmiers et des dattes, en collaboration avec le ministère saoudien de l’Environnement, de l’Eau et de l’Agriculture, et sous la supervision du gouvernorat de Qassim, le festival se poursuivra jusqu’au 9 octobre.

Les agriculteurs et commerçants y présentent plus de 100 variétés de dattes de la région de Qassim, dont les célèbres Sukkari, Barhi et Saqi.

Le carnaval propose une programmation riche en activités et événements : expositions sur les industries de transformation, participation des familles productrices, artisanat autour du palmier, soirées culturelles mêlant poésie et patrimoine, ainsi que des représentations de groupes folkloriques traditionnels.

Un espace dédié aux enfants avec des activités de dessin est également prévu, en plus d’un large éventail de programmes conçus pour divertir et rassembler tous les publics.

À noter : la précédente édition du carnaval avait généré près de 3,2 milliards de riyals saoudiens (environ 85 millions de dollars) de ventes, avec une moyenne de 2 000 véhicules transportant des dattes chaque jour.

L’événement avait également attiré plus de 800 000 visiteurs, témoignant de son succès croissant et de son impact économique significatif.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Liban déterminé à retirer les armes du Hezbollah, assure le président Joseph Aoun

Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
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  • Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun
  • Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat

BEYROUTH: Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun, au lendemain d'un discours du chef de la formation soutenue par l'Iran, affirmant que demander son désarmement rendait service à Israël.

Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat dans un discours devant les militaires, à l'occasion de la Fête de l'Armée.

Le Liban est soumis à une intense pression, notamment des Etats-Unis, pour désarmer le Hezbollah, sorti affaibli d'une guerre avec Israël qui a pris fin en novembre 2024, mais qui conserve une partie de son arsenal.

Le président Aoun a appelé "toutes les parties politiques" à "saisir une occasion historique" pour que l'armée et les forces de sécurité aient "le monopole des armes (...) sur l'ensemble du territoire libanaise, afin de regagner la confiance de la communauté internationale".

Le chef du Hezbollah Naïm Qassem avait estimé mercredi que toute demande de désarmer son mouvement revenait à "servir le projet israélien", accusant l'émissaire américain Tom Barrack de recourir à la "menace et l'intimidation" dans le but "d'aider Israël".

Le chef de l'Etat a affirmé que le Liban traversait une "phase cruciale qui ne tolère aucune provocation de quelque côté que ce soit, ni aucune surenchère nuisible et inutile".

"Pour la millième fois, j'assure que mon souci de garder le monopole des armes découle de mon souci de défendre la souveraineté du Liban et ses frontières, de libérer les terres libanaises occupées et d'édifier un Etat qui accueille tous ses citoyens (..) dont vous en êtes un pilier essentiel", a-t-il ajouté, s'adressant au public du Hezbollah.

Joseph Aoun, élu en janvier, s'est engagé avec son gouvernement à ce que l'Etat recouvre sa souveraineté sur l'ensemble du territoire libanais.

Le Hezbollah est la seule formation armée libanaise à avoir conservé ses armes après la fin de la guerre civile en 1990, au nom de la "résistance" contre Israël.


Le ministre saoudien des Médias et la PDG du SRMG discutent de l’avenir de la couverture sportive nationale

Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
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  • La filiale du SRMG, Thmanyah, a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026
  • Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a déclaré que le ministère est pleinement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives nationales

LONDRES : Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a rencontré dimanche Joumana Rashed Al-Rashed, directrice générale du Saudi Research and Media Group (SRMG), afin de discuter des développements à venir dans la couverture médiatique du sport en Arabie saoudite, a rapporté l’agence de presse saoudienne (SPA).

Cette rencontre intervient après que la filiale du SRMG, Thmanyah Company for Publishing and Distribution, a obtenu les droits de diffusion des compétitions sportives nationales. Arab News fait également partie du groupe SRMG.

Le PDG de Thmanyah, Abdulrahman Abumalih, était également présent à la réunion, au cours de laquelle les responsables ont examiné l’état de préparation des plateformes numériques et télévisuelles pour la diffusion des événements sportifs saoudiens. Les discussions ont porté sur l'avancement des infrastructures de studios, l’adoption de technologies innovantes, la stratégie éditoriale, les plateformes de diffusion et le calendrier de lancement des chaînes.

Thmanyah, acquise par le SRMG en 2021, est passée de la production de podcasts internes, comme Fnjan, à l’un des acteurs les plus influents de la région, avec des contenus variés en podcasts, radio et formats éditoriaux.

Dans un développement majeur survenu le mois dernier, Thmanyah a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026. L’accord inclut également la King Cup, la Saudi Super Cup, ainsi que la First Division League, et ce, jusqu’à la saison 2030–2031.

Salman Al-Dossary a affirmé que le ministère des Médias est entièrement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives saoudiennes, dans le but de renforcer la présence du Royaume sur la scène sportive mondiale et de répondre aux attentes des fans.

Cette réunion s’inscrit dans une série plus large de concertations entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. Ces échanges visent à aligner les efforts du secteur, améliorer la qualité des contenus, et soutenir les objectifs de Vision 2030, notamment en développant un secteur médiatique national fort et influent.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com