Interdits de destruction, les invendus du luxe se cherchent une nouvelle vie

Des mannequins présentent une création pour le défilé de la collection Dior Printemps-Été 2022 lors de la Fashion Week Haute Couture de Paris, à Paris, le 24 janvier 2022. Christophe ARCHAMBAULT/AFP
Des mannequins présentent une création pour le défilé de la collection Dior Printemps-Été 2022 lors de la Fashion Week Haute Couture de Paris, à Paris, le 24 janvier 2022. Christophe ARCHAMBAULT/AFP
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Publié le Mardi 01 février 2022

Interdits de destruction, les invendus du luxe se cherchent une nouvelle vie

  • Les soldes sont inenvisageables et la destruction est désormais interdite: entre gestion millimétrée des stocks, vente au personnel, dons et recyclage, les marques de luxe s'organisent pour écouler les éventuels produits invendus
  • Quand des invendus subsistent malgré tout, la vente à des prix avantageux au personnel est une solution

PARIS: Les soldes sont inenvisageables et la destruction est désormais interdite: entre gestion millimétrée des stocks, vente au personnel, dons et recyclage, les marques de luxe s'organisent pour écouler les éventuels produits invendus.
"Les grandes manœuvres sont engagées depuis deux ans", en prévision de la mise en place de la loi antigaspillage qui, depuis un mois, interdit la destruction des produits invendus, explique à l'AFP l'experte du luxe Julie El Ghouzzi, de l'agence de conseil Cultz.
"C'est un sujet qui est devenu important aujourd'hui", ajoute-t-elle, rappelant le scandale de Burberry en 2018. Dans son rapport annuel, la marque britannique avait révélé avoir détruit en 2017 pour plus de 28 millions de livres de biens pour protéger sa marque, l'équivalent de 20.000 de ses trenchs iconiques.
Après l'émoi que cette annonce avait provoqué, l'enseigne avait annoncé mettre fin à ces pratiques dès l'année suivante.
Les maisons de luxe font désormais "extrêmement attention", confirme à l'AFP Arnaud Cadart, gérant de portefeuille chez Flornoy, "les mentalités ont changé, on n'est plus dans une économie de primauté à la création débridée", ni dans l'idée du "peu importe les déchets, et si ça ne marche pas on détruit".
Car dans le luxe, on ne solde pas. Les soldes, peuvent poser "un problème de désirabilité", selon Julie El Ghouzzi. "Dans le luxe, si un bien est moins cher, on a moins envie de l'acheter."
Dans ce contexte, la première des mesures à prendre est une gestion stricte des stocks. Kering, propriétaire entre autres de Gucci, Saint Laurent, Balenciaga, indique investir à cette fin "dans des technologies d'intelligence artificielle".
Chez son concurrent LVMH (Vuitton, Dior, Celine...), Hélène Valade, directrice développement environnement, affirme que "le modèle du luxe est (déjà) très ajusté à la demande", avec peu de stocks. Elle concède toutefois que la loi antigaspillage oblige à connaître encore mieux les clients pour ajuster la demande.
Julie El Ghouzzi souligne de son côté que Louis Vuitton, marque phare de LVMH, est particulièrement performant en la matière: "Ils savent exactement ce qu'ils ont en stock et sont capables de gérer de façon millimétrique leur stock". Et "ce n'est pas le cas de beaucoup d'autres maisons", souligne-t-elle.
Quand des invendus subsistent malgré tout, la vente à des prix avantageux au personnel est une solution: 150.000 employés chez LVMH, 38.000 chez Kering, 16.600 chez Hermès; tout comme les dons aux associations: LVMH a un partenariat avec Cravate Solidaire, sa maison Kenzo avec Tissons la solidarité, Marc Jacobs à New York avec l'association Fabscrap...

Tissus endormis

Et puis il y a le recyclage des produits en nouvelle matière première. "Auparavant, un designer qui avait une idée extraordinaire allait chercher les ressources pour mettre en place cette idée", explique ainsi Hélène Valade à l'AFP. "Aujourd'hui, le processus s'inverse parfois: il y a certains designers qui partent de matières qui existent -anciennes collections, tissus endormis dans des maisons, chutes de cuir... - et ont leur idée de génie", s'enthousiasme-t-elle, comme le faisait Virgil Abloh chez Vuitton.
LVMH a aussi signé un partenariat avec WeTurn, start-up spécialisée dans la récupération de fibres pour fabriquer de nouvelles bobines de fil.
Chez Kering, Balenciaga et Saint Laurent – pour les chaussures – ou encore Alexander McQueen ont développé des projets avec Revalorem, société qui recycle des articles invendus de l'industrie du luxe pour en faire des matières premières.
En 2020, Hermès de son côté a commercialisé 39.000 produits issus d'une démarche d'"upcycling".
"Les activités qui détruisent le plus, ce sont la mode, la maroquinerie et les cosmétiques", explique Arnaud Cadart. Mais aujourd'hui leur excellente santé aboutit davantage à des ruptures de stocks qu'à des surplus. "Depuis 2014, Hermès n'a rien à jeter pratiquement, tout part", selon Arnaud Cadart.
Chez LVMH, Hélène Valade confirme que "la maroquinerie est plutôt, en ce moment, dans des ruptures de stock", citant par exemple un sac de la marque Loewe, créé à partir de chutes de cuirs des ateliers.
Et ce, malgré un prix de vente de 1.700 euros.


Partenariat mondial entre Aramco et la Fifa

Aramco a signé, jeudi, un partenariat mondial de quatre ans avec la Fifa, l'instance dirigeante du football, devenant ainsi un partenaire mondial majeur dans le secteur de l’énergie. (Photo fournie)
Aramco a signé, jeudi, un partenariat mondial de quatre ans avec la Fifa, l'instance dirigeante du football, devenant ainsi un partenaire mondial majeur dans le secteur de l’énergie. (Photo fournie)
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  • L’accord s’appuie sur un engagement commun en faveur de l’innovation et du développement
  • Il combinera la portée mondiale du football avec l’Histoire d’Aramco en matière de défense de l’innovation et d’engagement communautaire

RIYAD: Aramco a signé, jeudi, un partenariat mondial de quatre ans avec la Fifa, l'instance dirigeante du football, devenant ainsi un partenaire mondial majeur dans le secteur de l’énergie.

Aramco, l’une des principales sociétés intégrées d’énergie et de produits chimiques au monde, recevra des droits de parrainage pour plusieurs événements, notamment la Coupe du monde de la Fifa 2026 et la Coupe du monde féminine de la Fifa 2027, selon l’accord, qui restera en vigueur jusqu’à fin 2027.

L’accord s’appuie également sur un engagement commun en faveur de l’innovation et du développement et il combinera la portée mondiale du football avec l’Histoire d’Aramco en matière de défense de l’innovation et d’engagement communautaire.

Le président de la Fifa, Gianni Infantino, a déclaré que l’entité était «ravie» d’accueillir Aramco dans sa famille de partenaires mondiaux.

«Ce partenariat aidera la Fifa à organiser ses tournois phares au cours des quatre prochaines années et, comme c’est le cas pour tous nos accords commerciaux, il nous permettra d’apporter un soutien accru à nos deux cent onze associations membres de la Fifa à travers le monde», poursuit-il.

Aramco a une longue expérience en matière de soutien à des événements d’envergure mondiale, mais également de développement d’initiatives sportives communautaires, selon M. Infantino, qui ajoute que la Fifa se réjouit de collaborer avec Aramco sur divers projets au cours des années à venir.

«Grâce à ce partenariat avec la Fifa, nous souhaitons contribuer au développement du football et exploiter le pouvoir du sport pour avoir un impact dans le monde entier», déclare Amin Nasser, PDG d’Aramco.

Ce partenariat reflète l’ambition d’Aramco de favoriser l'épanouissement de communautés dynamiques et il élargit le soutien de l’entreprise au sport en tant que plate-forme de croissance, poursuit-il.

Grâce à ce partenariat, Aramco et la Fifa exploiteront le pouvoir du football pour créer des initiatives sociales décisives à travers le monde.

Aramco travaillera également avec la Fifa pour stimuler l’innovation, en identifiant les possibilités de déployer son expertise et ses technologies dans l’organisation de tournois de football à l’échelle mondiale.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Microsoft fait mieux que prévu au premier trimestre, y compris sur le cloud

Le groupe informatique américain Microsoft a signé sur les trois premiers mois de l'année des résultats supérieurs aux prévisions du marché. (AFP)
Le groupe informatique américain Microsoft a signé sur les trois premiers mois de l'année des résultats supérieurs aux prévisions du marché. (AFP)
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  • La division Intelligent Cloud, qui réunit les activités de centres de données, serveurs et logiciels utilisables à distance, a vu son chiffre d'affaires bondir de 26%
  • «La voie vers la monétisation de l'IA est la plus claire pour Microsoft», en comparaison avec ses grands rivaux Alphabet, Meta ou Amazon, a réagi Sophie Lund-Yates

NEW YORK: Le groupe informatique américain Microsoft a signé sur les trois premiers mois de l'année des résultats supérieurs aux prévisions du marché, y compris sur l'activité clef de l'informatique à distance (cloud), dont l'importance a été renforcée par l'émergence de l'intelligence artificielle.

Le bénéfice net ressort en hausse de 20%, à 21,9 milliards de dollars, et à 2,94 dollars rapporté par action, indicateur de référence à Wall Street, soit au-dessus des 2,82 dollars qu'attendaient en moyenne les analystes.

La société de Redmond (Etat du Washington) a profité du dynamisme du cloud, scruté par les investisseurs qui s'inquiètent d'un possible ralentissement, alors que Meta a publié, mercredi, une prévision jugée décevante pour le trimestre en cours.

La division Intelligent Cloud, qui réunit les activités de centres de données, serveurs et logiciels utilisables à distance, a vu son chiffre d'affaires bondir de 26%, le rythme le plus rapide depuis deux ans.

Cette branche pèse désormais quelque 43% des revenus de Microsoft, qui s'éloigne chaque jour un peu plus de son modèle historique, qui reposait uniquement sur le système d'exploitation Windows et sa suite logicielle.

"La voie vers la monétisation de l'IA est la plus claire pour Microsoft", en comparaison avec ses grands rivaux Alphabet, Meta ou Amazon, a réagi Sophie Lund-Yates, d'Hargreaves Lansdown, dans une note,

"Le groupe retire déjà les dividendes de ses milliards d'investissement dans des technologies telles que ChatGPT et Dall-E qui offrent une capacité de création et une utilisation hyper-personnalisée" aux usagers des produits Microsoft, a ajouté Jeremy Goldman, du cabinet eMarketer.

Ce dernier a ainsi capitalisé sur son investissement dans OpenAI, dont l'interface d'IA générative ChatGPT a bousculé le monde de l'informatique, fin 2022, et qu'il a intégré dans beaucoup de ses produits et services.

Microsoft a aussi généré de la croissance dans ses deux autres divisions majeures, les services aux professionnels (+12%) et l'informatique personnelle (+17%), qui comprend Windows, les appareils et la console XBox.

Les ventes de contenus et services liés à cette dernière se sont envolés (+62%), grâce à l'intégration de l'éditeur de jeux vidéos Activision Blizzard.

Au total, le chiffre d'affaires se monte à 61,9 milliards de dollars, en progression de 17% sur un an.

Dans les échanges électroniques postérieurs à la clôture de la Bourse, l'action Microsoft gagnait près de 5%.


Le fabuleux destin de Kabosu, chienne star d'internet et emblème du dogecoin

Un seul dogecoin ne vaut actuellement que 15 cents (14 centimes d'euro), mais comme cette cryptomonnaie est très abondante, sa capitalisation totale pèse plus de 23 milliards de dollars. (AFP).
Un seul dogecoin ne vaut actuellement que 15 cents (14 centimes d'euro), mais comme cette cryptomonnaie est très abondante, sa capitalisation totale pèse plus de 23 milliards de dollars. (AFP).
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  • La chienne d'Atsuko Sato est devenue mondialement célèbre avec une photo qui a inspiré une vague de blagues décalées en ligne et l'emblème du dogecoin
  • Mais pour Mme Sato, 62 ans, Kabosu est toujours le même fidèle compagnon qui l'accompagne chaque jour à son travail dans un jardin d'enfant

SAKURA: La chienne d'Atsuko Sato est devenue mondialement célèbre avec une photo qui a inspiré une vague de blagues décalées en ligne et l'emblème du dogecoin, une cryptomonnaie créée à l'origine pour plaisanter mais dont Elon Musk s'est entichée.

Mais pour Mme Sato, 62 ans, Kabosu est toujours le même fidèle compagnon qui l'accompagne chaque jour à son travail dans un jardin d'enfant.

"C'était si bizarre" de découvrir que Kabosu était une star sur internet, raconte sa propriétaire à l'AFP chez elle à Sakura, dans le département de Chiba (est de Tokyo).

Tout a commencé en 2010 quand elle a posté sur son blog une photo de sa chienne, de la race japonaise shiba inu, assise sur un sofa, l'air espiègle et les pattes avant croisées.

Ce cliché innocent a engendré un phénomène internet massif: le "mème" du "Doge", où d'innombrables internautes utilisaient son image ou celles d'autres shiba inu pour des blagues décalées sur des forums en ligne comme Reddit.

Ses fans les plus passionnés ont même fait de la photo d'origine un "NFT", une oeuvre d'art numérique protégée, qu'ils ont ensuite acheté pour 4,2 millions de dollars en 2021 en formant une communauté en ligne, "Own the Doge".

« La Mona Lisa de l'internet »

"Le Doge est le chien le plus populaire de l'ère moderne", c'est "la Mona Lisa de l'internet", estime un membre de cette communauté d'ultras rencontré par l'AFP à Los Angeles et qui se fait appeler "Tridog".

Le collectif a aussi mené une campagne de financement participatif pour une statue en plein air de Kabosu, inaugurée fin 2023 à Sakura, et prépare un documentaire sur le phénomène du Doge.

En pleine "Dogemania" en 2013, une cryptomonnaie est née dans le même esprit potache: le dogecoin, qui a brutalement pris de la valeur à partir de 2021 après que le fantasque et richissime multi-entrepreneur Elon Musk a médiatisé sa passion pour elle.

Elon Musk a annoncé un projet spatial censé être entièrement financé en dogecoin: DOGE-1, un petit satellite que doit lancer sa firme SpaceX. Puis il a déclaré que cette cryptomonnaie pourrait servir à acheter certains produits Tesla, et en 2023 il a brièvement utilisé une icône du Doge comme logo de Twitter, le réseau social qu'il a racheté (et finalement rebaptisé X).

Billy Markus, l'un des deux co-fondateurs du dogecoin, avoue à l'AFP avoir été lui-même surpris par l'engouement pour cette cryptomonnaie, dont le concept a été ensuite imité par une ribambelle de "meme coins", avec d'autres mascottes pour emblèmes.

Ce sont des investissements ultra-spéculatifs car extrêmement volatils, leur valeur dépendant de tendances éphémères, de rumeurs et de coups de pub de personnalités.

Un seul dogecoin ne vaut actuellement que 15 cents (14 centimes d'euro), mais comme cette cryptomonnaie est très abondante, sa capitalisation totale pèse plus de 23 milliards de dollars.

Une icône fatiguée 

Atsuko Sato, elle, est loin de tout ça. Si elle a gagné beaucoup d'argent grâce au NFT du Doge, elle en a reversé une grande partie à des organisations caritatives et a payé aussi avec des traitements médicaux pour sa chienne, tombée gravement malade fin 2022.

Kabosu passe désormais la plupart de son temps à se reposer sur un grand coussin à la maison, où des portraits d'elle et des messages d'admirateurs envoyés par des fans du monde entier ornent les murs.

Et quand Mme Sato travaille au jardin d'enfants, Kabosu est à ses côtés dans une poussette pour chien, où elle se laisse docilement caresser par les bambins.

Comme Kabosu a été adoptée dans un refuge, son âge précis est un mystère, mais sa maîtresse pense qu'elle a environ 18 ans, soit au-delà de l'espérance de vie moyenne des shiba inu.

Quand Kabosu mourra, "le monde sera en deuil" mais "une légende perdure toujours", affirme Tridog.

Il espère que les gens se souviendront des "valeurs plus profondes" du mème du Doge, qui sont selon lui "la bonté, l'absurde et le fait de ne pas se prendre trop au sérieux".