A New York, le maire Eric Adams en première ligne contre la violence

Le maire de New York, Eric Adams, touche le cercueil contenant l'officier du NYPD tué, Wilbert Mora, après avoir prononcé l'éloge funèbre de Mora lors des funérailles de Mora à la cathédrale Saint-Patrick de New York, le 2 février 2022. (AFP)
Le maire de New York, Eric Adams, touche le cercueil contenant l'officier du NYPD tué, Wilbert Mora, après avoir prononcé l'éloge funèbre de Mora lors des funérailles de Mora à la cathédrale Saint-Patrick de New York, le 2 février 2022. (AFP)
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Publié le Jeudi 03 février 2022

A New York, le maire Eric Adams en première ligne contre la violence

  • L'ancien policier, devenu le second maire noir de la mégapole, accueille jeudi le président des Etats-Unis Joe Biden pour discuter de la lutte contre la prolifération des armes à feu
  • Les deux agents, Jason Rivera, 22 ans, et Wilbert Mora, 27 ans, ont été tués par balle dans un appartement où ils intervenaient à l'appel d'une mère confrontée à un fils violent

NEW YORK: L'émotion provoquée par la mort de deux policiers, tués par arme à feu à New York, met le nouveau maire de la ville, Eric Adams, en première ligne et lui permet pour l'instant d'engranger des appuis sur sa ligne ferme pour contrer la criminalité. 


Témoin de ce soutien, l'ancien policier, devenu le second maire noir de la mégapole, accueille jeudi le président des Etats-Unis Joe Biden pour discuter de la lutte contre la prolifération des armes à feu, qu'il a érigée en priorité au soir de l'attaque à Harlem, le 21 janvier.


Les deux agents, Jason Rivera, 22 ans, et Wilbert Mora, 27 ans, ont été tués par balle dans un appartement où ils intervenaient à l'appel d'une mère confrontée à un fils violent. Un drame de plus qui s'ajoutait à la mort une semaine plus tôt d'une Américano-asiatique de 40 ans, poussée sur les rails du métro à Times Square par un sans-abri atteint de troubles psychiatriques, et à celle d'une Portoricaine de 19 ans, tuée lors d'un braquage dans un Burger King où elle travaillait, toujours à Harlem.


Au pas de charge, Eric Adams a très vite annoncé un plan d'action, avant les funérailles des deux agents vendredi et ce mardi, qui ont vu des milliers de policiers défiler en uniforme au centre de Manhattan. 

Patrouilles en civil 
Au menu, le retour de patrouilles des forces de l'ordre en civil, des "unités de sécurité des quartiers" dont le maire a promis qu'elles seront différentes de celles redoutées pendant des années par les jeunes Noirs et Hispaniques pour leurs fouilles controversées, sous les mandats du démocrate Michael Bloomberg (2002-2013). Elles avaient été supprimées en 2020 après la mort de l'Afro-Américain George Floyd, tué par un policier à Minneapolis.


Eric Adams a aussi proposé de donner aux juges plus de latitude pour placer un suspect en détention provisoire ou d'abaisser l'âge de responsabilité pénale à 16 ou 17 ans, plutôt que 18, pour port d'arme, des mesures qui auront besoin d'être votées à l'échelle de l'Etat de New York. 


Le plan a été salué par le principal syndicat de policiers de la ville (PBA), qui haïssait l'ancien maire Bill de Blasio (2014-2021) jugé trop laxiste, ainsi qu'une coalition de plus de 200 patrons d'entreprises et dirigeants de la ville - comme les PDG de JPMorgan ou de Pfizer - pour qui "la criminalité et la qualité de vie ont empiré durant la pandémie" dans la mégapole de près de neuf millions d'habitants.


Mais les mesures de durcissement sur la détention provisoire ou l'inculpation des jeunes, "séduisantes politiquement dans l'immédiat", sont "peu susceptibles d'améliorer la sécurité publique", juge Jeffrey Butts, professeur au John Jay College of Criminal Justice de l'université de New York.


"Le maire reconnaît lui-même la nécessité d'avoir une approche diversifiée: dissuasion, application de la loi mais aussi prévention", insiste-t-il auprès de l'AFP.

Soutien de l'Etat 
La mort des deux policiers est intervenue sur fond de dissensions entre une ligne ferme, incarnée par Eric Adams, et une ligne plus axée sur la prévention, incarnée par le nouveau procureur de Manhattan Alvin Bragg. 


"Pour l'instant, c'est (Eric) Adams qui prend le dessus, en raison de ces meurtres et de l'augmentation du taux d'homicides, même s'il reste faible en comparaison historique", relève auprès de l'AFP Robert Shapiro, professeur de science politique à l'université de Columbia.


A New York, les chiffres de la criminalité ont augmenté depuis le début de la pandémie (488 meurtres en 2021, contre 319 en 2019) mais le nombre de meurtres reste 75% plus bas qu'il y a 28 ans, selon les chiffres du NYPD.


Eric Adams avait été élu à la primaire démocrate de 2021 sur une ligne plus sécuritaire que ses concurrents et en s'opposant à toute idée de baisser les budgets de la police.


Une position plus en phase avec la société, selon Saladin Ambar, professeur de science politique à l'université Rutgers du New Jersey. Selon lui, Eric Adams cherche la bonne voie entre "un besoin réel de sécurité, venu souvent de la communauté noire, davantage victime des armes à feu et des crimes violents, tout en reconnaissant qu'une réforme de la police, plutôt que son démantèlement, est plus susceptible d'obtenir un succès politique".


Mais le maire, qui aura besoin de résultats, reconnaît lui-même que la ville ne peut agir seule contre la prolifération des armes à feu et aura besoin du soutien de l'Etat fédéral. "Il n'y a pas de fabricants d'armes à New York", a-t-il répété depuis qu'il a pris ses fonctions, le 1er janvier.


Réunion vendredi à Genève entre des ministres européens et leur homologue iranien

Les ministres des Affaires étrangères de l'Allemagne, de la France et du Royaume-Uni rencontreront vendredi à Genève leur homologue iranien, Abbas Araghchi, a-t-on appris jeudi de sources diplomatiques. (AFP)
Les ministres des Affaires étrangères de l'Allemagne, de la France et du Royaume-Uni rencontreront vendredi à Genève leur homologue iranien, Abbas Araghchi, a-t-on appris jeudi de sources diplomatiques. (AFP)
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  • La cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas doit également participer à cette réunion, confirmée par Téhéran et Berlin, au moment où les pays européens multiplient les appels à la désescalade
  • Mercredi, l'Elysée avait annoncé une initiative à venir avec les proches partenaires européens de la France visant à "proposer un règlement négocié exigeant, de nature à mettre fin au conflit"

BRUXELLES: Les ministres des Affaires étrangères de l'Allemagne, de la France et du Royaume-Uni rencontreront vendredi à Genève leur homologue iranien, Abbas Araghchi, a-t-on appris jeudi de sources diplomatiques.

La cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas doit également participer à cette réunion, confirmée par Téhéran et Berlin, au moment où les pays européens multiplient les appels à la désescalade après les bombardements israéliens visant à briser le programme nucléaire iranien.

Mercredi, l'Elysée avait annoncé une initiative à venir avec les proches partenaires européens de la France visant à "proposer un règlement négocié exigeant, de nature à mettre fin au conflit".

Israël a lancé le 13 juin une attaque inédite contre l'Iran, son ennemi juré, frappant des centaines de sites militaires et nucléaires et tuant les officiers de plus haut rang ainsi que des scientifiques du nucléaire.

Le président américain Donald Trump a dit ne pas exclure une intervention militaire américaine, suscitant de vives réactions, dont celle de Pékin qui s'est dit opposé à tout "usage de la force".

Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio doit rencontrer jeudi à Washington le chef de la diplomatie britannique, David Lammy.

Depuis Paris, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, a souligné que le France et ses partenaires étaient prêts à participer à des négociations visant à obtenir de la part de l'Iran "un retour en arrière durable de son programme nucléaire et de son programme balistique".

Il a insisté sur une "volonté de reprendre les discussions" côté iranien, "y compris avec les Etats-Unis, à condition qu'un cessez le feu puisse intervenir".

L'Iran a accéléré depuis plusieurs années sa production d'uranium hautement enrichi. Téhéran enrichit son uranium à un niveau bien supérieur à la limite fixée par un accord international de 2015 dit JCPOA (Joint Comprehensive Plan of Action).

La France, l'Allemagne, le Royaume-uni et l'UE étaient tous signataires de cet accord qui a été torpillé par Donald Trump lors de son premier mandat.


«Peut-être», «peut-être pas»: Trump entretient l'incertitude sur ses intentions en Iran

Donald Trump a déclaré mercredi depuis la Maison Blanche qu'il n'avait pas encore arrêté sa décision quant à la participation des Etats-Unis aux frappes sur l'Iran lancées par leur allié israélien. (AFP)
Donald Trump a déclaré mercredi depuis la Maison Blanche qu'il n'avait pas encore arrêté sa décision quant à la participation des Etats-Unis aux frappes sur l'Iran lancées par leur allié israélien. (AFP)
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  • Donald Trump a déclaré mercredi depuis la Maison Blanche qu'il n'avait pas encore arrêté sa décision quant à la participation des Etats-Unis aux frappes sur l'Iran lancées par leur allié israélien
  • "Je n'ai pas encore pris de (décision) définitive", a répondu le président américain aux journalistes dans le Bureau ovale. Interrogé sur la possibilité que le régime iranien tombe, il a répondu "ça pourrait arriver"

WASHINGTON: Donald Trump a assuré mercredi n'avoir pas encore pris de décision sur une éventuelle participation des Etats-Unis aux frappes d'Israël contre l'Iran, affirmant devant la presse: "Je vais peut-être le faire, peut-être pas".

"Personne ne sait ce que je vais faire", a ajouté le président américain, lancé dans un long échange avec les journalistes sur la pelouse de la Maison Blanche, où il était venu inspecter l'installation d'un monumental mât de drapeau.

Alors que les spéculations s'intensifient sur une éventuelle participation directe des Etats-Unis à la guerre entre Israël et Iran, après plusieurs jours d'échanges de tirs intenses entre les deux pays ennemis, Donald Trump a plus tard lancé: "Je n'ai pas pris (de décision) finale". Cette fois depuis le Bureau ovale où il recevait des footballeurs de la Juventus Turin.

"J'aime prendre une décision finale une seconde avant la limite", a-t-il ajouté, avant de participer pour la deuxième fois en deux jours à une réunion dans la "Situation Room", la salle de crise en sous-sol de la Maison Blanche où se prennent les décisions militaires les plus sensibles.

"Je ne cherche pas à me battre. Mais si le choix c'est de se battre ou qu'ils aient la bombe nucléaire, il faut faire ce qu'il y a à faire. Et peut-être que nous n'aurons pas à nous battre", a-t-il encore dit, toujours de manière énigmatique.

Le président américain, interrogé sur une possible chute du pouvoir actuel à Téhéran, a estimé que cela "pourrait se produire".

Selon le Wall Street Journal, Donald Trump a dit mardi à des conseillers qu'il avait approuvé des plans d'attaque contre l'Iran mais qu'il les retenait pour voir si Téhéran ne revenait pas sur son programme nucléaire.

"Toutes les options sont sur la table", a indiqué à l'AFP un responsable à la Maison Blanche interrogé à ce sujet.

"Grosse différence" 

Le dirigeant républicain a aussi assuré que l'Iran était entré en contact avec les Etats-Unis pour négocier.

"Oui", a-t-il répondu à la question de savoir si l'Iran avait contacté les Etats-Unis. "Je leur ai dit que c'était très tard pour discuter (...). Il y a une grosse différence entre maintenant et il y a une semaine, n'est-ce pas?".

"Je leur ai dit: +Pourquoi n'avez-vous pas négocié avec moi avant tous ces morts et ces destructions?", a-t-il assuré, estimant qu'il n'était "pas trop tard".

"Ils ont même suggéré de venir à la Maison Blanche", a ajouté Donald Trump.

L'Iran a rapidement démenti. "Aucun responsable iranien n'a jamais demandé à ramper aux portes de la Maison Blanche", a écrit sur X la mission iranienne à l'ONU.

"L'Iran ne négocie PAS sous la contrainte" et "n'acceptera PAS la paix sous la contrainte", a-t-elle encore répondu à l'"ultime ultimatum" décrit par Donald Trump un peu plus tôt.

Le guide suprême iranien Ali Khamenei a proclamé mercredi que son pays "ne se rendra jamais" et mis en garde les Etats-Unis, alliés d'Israël, contre des "dommages irréparables" en cas d'intervention américaine.

Au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avec lequel il s'entretient "tous les jours", Donald Trump a dit mardi de "continuer".

Le président américain a en revanche repoussé l'offre de médiation du président russe Vladimir Poutine, à laquelle il s'était pourtant dit "ouvert" au cours du week-end.

"Il a proposé de faire le médiateur, j'ai dit +Fais-moi une faveur, fais le médiateur pour toi-même. Occupons-nous de la médiation pour la Russie d'abord, ok? Tu peux t'occuper de ça (le conflit au Moyen-Orient) plus tard+", a dit Donald Trump.


Washington annonce fermer son ambassade à Jérusalem jusqu'à vendredi

Les Etats-Unis ont annoncé mardi fermer leur ambassade à Jérusalem pour des raisons de sécurité, au cinquième jour de la confrontation militaire entre Israël et l'Iran, alors que les spéculations autour d'une possible intervention américaine s'intensifient. (AFP)
Les Etats-Unis ont annoncé mardi fermer leur ambassade à Jérusalem pour des raisons de sécurité, au cinquième jour de la confrontation militaire entre Israël et l'Iran, alors que les spéculations autour d'une possible intervention américaine s'intensifient. (AFP)
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  • Le département d'Etat a annoncé mardi la mise en place d'une "task force" pour aider les ressortissants américains au Moyen-Orient à se tenir informés de l'évolution du conflit
  • Les Etats-Unis déconseillent aux Américains de se rendre notamment en Israël et en Irak et de ne surtout pas voyager en Iran, "quelles que soient les circonstances"

WASHINGTON: Les Etats-Unis ont annoncé mardi fermer leur ambassade à Jérusalem pour des raisons de sécurité, au cinquième jour de la confrontation militaire entre Israël et l'Iran, alors que les spéculations autour d'une possible intervention américaine s'intensifient.

"En raison de la situation sécuritaire et conformément aux directives du commandement du front intérieur israélien, l'ambassade des Etats-Unis à Jérusalem sera fermée de demain (mercredi 18 juin) à vendredi (20 juin)", peut-on lire sur un avis publié sur le site de l'ambassade américaine.

"En raison de la situation sécuritaire actuelle et du conflit en cours entre Israël et l'Iran, l'ambassade des Etats-Unis a demandé à tous les employés du gouvernement américain et aux membres de leur famille de continuer à s'abriter sur place à l'intérieur et à proximité de leur résidence jusqu'à nouvel ordre", ajoute l'avis.

Le département d'Etat a annoncé mardi la mise en place d'une "task force" pour aider les ressortissants américains au Moyen-Orient à se tenir informés de l'évolution du conflit.

Les Etats-Unis déconseillent aux Américains de se rendre notamment en Israël et en Irak et de ne surtout pas voyager en Iran, "quelles que soient les circonstances".

Les Etats-Unis ont déjà réduit les effectifs de leur ambassade en Irak pour des raisons de sécurité et autorisé du personnel non essentiel, ainsi que leurs proches, à quitter ce pays et Israël.

Le président américain Donald Trump a réuni mardi à la Maison Blanche son conseil de sécurité nationale, après avoir appelé à la reddition de l'Iran après l'offensive israélienne visant à détruire le programme nucléaire iranien.