Autour de Suez, une bataille de grands patrons

Cette photo montre le directeur général du groupe de gestion de l'eau et des déchets Suez, Bertrand Camus, et le directeur du groupe de gestion de l'eau et des services publics Veolia Environnement, Antoine Frerot. (Joël SAGET/AFP)
Cette photo montre le directeur général du groupe de gestion de l'eau et des déchets Suez, Bertrand Camus, et le directeur du groupe de gestion de l'eau et des services publics Veolia Environnement, Antoine Frerot. (Joël SAGET/AFP)
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Publié le Lundi 05 octobre 2020

Autour de Suez, une bataille de grands patrons

  • Le bras de fer pour le contrôle de Suez se joue entre quatre candidats
  • C'est «une lutte pour un marché des services à l'environnement en pleine croissance»

Le groupe d'eau et de gestion des déchets Suez a indiqué lundi «qu'il mettra en oeuvre tous les moyens à sa disposition pour éviter une prise de contrôle rampante ou un contrôle de fait» de son concurrent Veolia, qui convoite un bloc des ses actions détenus par le groupe Engie.

Dans un communiqué, Suez a confirmé tenir pour «hostile» la démarche de Veolia et se dit «en ligne» avec la décision du fonds Ardian, qui a renoncé à présenter une offre alternative à Engie.

Seulement quelques jours après s'être dit intéressé par une telle opération, le fonds français Ardian a renoncé déposer une offre auprès d'Engie pour lui racheter sa participation dans le géant des services à l'environnement Suez «pour laisser le temps aux discussions en cours»f. 

«Suite à l'expression de son intérêt, Ardian a travaillé sur une offre soutenue par les salariés de Suez et son conseil et nécessitant 6 semaines de due diligence. Cependant, Ardian, fidèle aux principes de négociations non hostiles, a décidé de ne pas déposer d’offre pour laisser le temps aux discussions en cours», a indiqué Ardian dans un communiqué.

La bataille pour le contrôle du groupe Suez est une lutte pour un marché des services à l'environnement en pleine croissance. C'est aussi un bras de fer entre quatre patrons à forte personnalité.

Jean-Pierre Clamadieu, président d'Engie

Une fois la directrice générale Isabelle Kocher débarquée, le président d'Engie a tranché le sort de la participation du groupe dans Suez: les 32% seront vendus, pour permettre au conglomérat de se recentrer sur ses métiers de l'énergie.

Ce patron de 62 ans, issu de l'école des Mines et venu de la chimie (où il a vécu l'OPA de Solvay sur Rhodia), assure avoir prévenu dès 2019 la direction de Suez d'une possible sortie de son actionnariat.

A «mon ami» Philippe Varin, président de Suez, «j'ai dit Philippe, il faut que tu te prépares à cela», a-t-il déclaré aux députés.

Philippe Varin lui reproche aujourd'hui son empressement. Mais sans contre-offre aussi avancée, celle de Veolia «a le mérite d'être simple»: ferme et immédiate, dit Jean-Pierre Clamadieu.

Antoine Frérot, PDG de Veolia

Juste un mois après l'annonce par Engie de son intention de vendre, le patron du numéro un mondial de l'eau et des déchets lance son raid sur Suez, dimanche 30 août.

Sous ses airs placides, Antoine Frérot ne peut laisser filer l'occasion: réaliser le vieux rêve d'une union entre frères ennemis pour créer «un champion mondial».

A 62 ans dont 30 chez Veolia (ex-Compagnie générale des eaux), ce polytechnicien, ingénieur des Ponts, eaux et forêts, en a gravi les échelons, résistant à un conflit larvé avec son prédécesseur Henri Proglio puis à une tentative de putsch. Dans les années 2010, il restructure le groupe.

Si Antoine Frérot menait à bien l'opération Suez, il réussirait un coup maintes fois tenté. Notamment en 2006 par Henri Proglio, alors allié à l'italien Enel.

Bertrand Camus, DG de Suez

Ce jeune dirigeant de 53 ans, ingénieur des Ponts et chaussées, est un pur produit de son groupe où il est entré en 1994. «Après 25 ans de carrière» à l'international et à la tête de la branche Eau France, «je connais intimement nos métiers, nos clients, nos équipes», dit-il.

En mai 2019, il a pris les rênes de Suez, tournant une page de plus de dix ans de gestion du duo Gérard Mestrallet/Jean-Louis Chaussade.

Fin 2019, il présentait son plan stratégique visant à renforcer le groupe à l'international et dans les solutions de pointe, «dans un monde en mutation technologique et où les ressources deviennent plus rares». Objectif: détrôner Veolia de sa place de numéro un.

Pour lui, la disparition de Suez n'est pas envisageable. Le projet de Veolia est «aberrant pour Suez et funeste pour la France», a-t-il déclaré au Figaro.

Philippe Varin, président de Suez

Ce polytechnicien de 68 ans a pris la présidence de Suez en mai 2020. Philippe Varin est un nouveau venu dans ce secteur, après avoir fait sa carrière chez Pechiney, PSA ou Areva. Il devait notamment porter la stratégie de conquête de clients industriels de Suez.

M. Varin a dénoncé un «ultimatum» de Veolia et défendu le recours à une fondation de droit néerlandais pour chapeauter l'activité eau de Suez et tenter de faire capoter le plan de Veolia.

«Cher Antoine, (...) je dois t'informer que l'opération (...) reste hostile», écrivait-il encore à Antoine Frérot dimanche.

Thierry Déau, président de Méridiam

Lui aussi ingénieur des Ponts et Chaussées, ce jeune quinquagénaire, qui a grandi à la Martinique, a créé Meridiam en 2005, fonds d'investissement spécialisé dans les infrastructures publiques.

Associé à Veolia pour reprendre l'Eau France de Suez, voire plus, il revendique un «engagement dans le bien public»: Meridiam est «un outil d'investissement de très long terme», «pas un fonds de spéculation en quête de rentabilité rapide».

La société a investi dans des dizaines de projets: lignes à grande vitesse en France, port de Calais, tunnel du port de Miami...


France: la confiance des ménages se replie légèrement en août

La confiance des ménages en France s'est légèrement repliée en août, après trois mois consécutifs de stabilité, a indiqué l'Insee mardi.  L'indicateur qui synthétise la confiance des ménages a diminué d'un point pour s'établir à 87, son plus bas niveau depuis octobre 2023, et la part des ménages qui jugent opportun d'épargner dans la période actuelle est en net repli. (AFP)
La confiance des ménages en France s'est légèrement repliée en août, après trois mois consécutifs de stabilité, a indiqué l'Insee mardi. L'indicateur qui synthétise la confiance des ménages a diminué d'un point pour s'établir à 87, son plus bas niveau depuis octobre 2023, et la part des ménages qui jugent opportun d'épargner dans la période actuelle est en net repli. (AFP)
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  • Le solde d'opinion correspondant perd sept points mais demeure au-dessus de sa moyenne de longue période. L'opinion des ménages concernant leur capacité à épargner reste quasi-stable en août
  • La perception du niveau de vie futur par les ménages est marquée par une nouvelle dégradation et les craintes relatives à l'évolution du chômage ont été en léger rebond en août

PARIS: La confiance des ménages en France s'est légèrement repliée en août, après trois mois consécutifs de stabilité, a indiqué l'Insee mardi.

L'indicateur qui synthétise la confiance des ménages a diminué d'un point pour s'établir à 87, son plus bas niveau depuis octobre 2023, et la part des ménages qui jugent opportun d'épargner dans la période actuelle est en net repli.

Le solde d'opinion correspondant perd sept points mais demeure au-dessus de sa moyenne de longue période. L'opinion des ménages concernant leur capacité à épargner reste quasi-stable en août.

En revanche, les craintes concernant la situation financière personnelle future des ménages se dégrade légèrement. Après trois mois de stabilité, le solde d'opinion associé perd deux points, atteignant son plus bas niveau depuis septembre 2023. La proportion de ménages qui estiment pertinent d'effectuer des achats importants demeure quant à elle quasi-stable.

La perception du niveau de vie futur par les ménages est marquée par une nouvelle dégradation et les craintes relatives à l'évolution du chômage ont été en léger rebond en août.

Le solde d'opinion relatif au niveau de vie futur perd deux points, atteignant son plus bas niveau depuis mars 2023, le solde correspondant aux craintes liées au chômage gagne de son côté deux points.

L'indicateur traduit également une crainte de l'inflation.

La part de ménages qui estiment que les prix vont augmenter dans les douze prochains mois augmente de nouveau et le solde d'opinion atteint son plus haut niveau depuis mars 2023, au-dessus de sa moyenne de longue période.

L'indice synthétique de confiance des ménages de juillet 2025 a été révisé par l'Institut national de la statistique à la baisse d'un point (après arrondi), à 88 au lieu de 89, finalement stable par rapport à juin.


Les entreprises familiales renforcent l’attrait du festival des dattes de Buraidah

Le pavillon des familles productives du carnaval annuel des dattes de Buraidah connaît une affluence remarquable alors que le festival se poursuit au centre culturel King Khalid jusqu'au 9 septembre. (SPA)
Le pavillon des familles productives du carnaval annuel des dattes de Buraidah connaît une affluence remarquable alors que le festival se poursuit au centre culturel King Khalid jusqu'au 9 septembre. (SPA)
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  • Une initiative qui s’inscrit dans les objectifs de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite : autonomisation des femmes et soutien aux PME

BOURAIDAH:  Le pavillon des familles productives du carnaval annuel des dattes de Buraidah connaît une affluence exceptionnelle alors que le festival se poursuit au Centre culturel King Khalid jusqu’au 9 septembre, rapporte l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Des entrepreneurs locaux y présentent une large gamme de produits dérivés des dattes : mélasse, pâtisseries maamoul, café aromatisé aux dattes, ainsi que des objets artisanaux et des textiles patrimoniaux.

Selon la SPA, cet espace dédié joue un rôle de passerelle commerciale essentielle pour les entreprises familiales, en renforçant leurs sources de revenus et en favorisant leur autonomie économique. Les visiteurs y trouvent des produits de grande qualité à des prix accessibles, dans un cadre valorisant le savoir-faire artisanal local.

Le pavillon met en lumière un héritage de compétences transmis de génération en génération, tout en créant des opportunités concrètes pour que les femmes participent activement à l’économie régionale. Cette démarche s’inscrit pleinement dans les objectifs de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite visant à autonomiser les femmes et soutenir le développement des petites et moyennes entreprises (PME).

De plus en plus de familles et de touristes en quête de produits authentiques se dirigent vers ce pavillon, devenu un véritable pôle communautaire où se mêlent commerce, culture et divertissement, selon la SPA.

L’initiative reflète l’approche globale du carnaval : diversifier la programmation pour toucher tous les publics et faire de la région une destination touristique et économique incontournable pendant la haute saison des dattes.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Bercy veut qu'EDF "rouvre" le dossier de la vente d'une pépite technologique à un Américain

Cette photo aérienne montre la centrale à charbon d'EDF à Cordemais, dans l'ouest de la France, le 3 juin 2025. (AFP)
Cette photo aérienne montre la centrale à charbon d'EDF à Cordemais, dans l'ouest de la France, le 3 juin 2025. (AFP)
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  • Le ministère français de l'Economie a demandé à EDF de "rouvrir" le dossier de la vente de sa pépite technologique Exaion, spécialisée dans les supercalculateurs, au groupe américain Mara

PARIS: Le ministère français de l'Economie a demandé à EDF de "rouvrir" le dossier de la vente de sa pépite technologique Exaion, spécialisée dans les supercalculateurs, au groupe américain Mara, a-t-il indiqué vendredi à l'AFP.

"On demande à EDF de rouvrir le sujet et de le réévaluer", affirme Bercy, soulignant que "le dossier n'est pas clos", confirmant une information des Echos.

"C'est comme si on suspendait la procédure avec Mara (une entreprise américaine spécialisée dans les technologies liées aux actifs numériques) le temps de se réinterroger", a précisé le ministère de l'Economie, ajoutant que le dossier est entre les mains d'EDF, détenu par l'Etat à 100%, et de l'Agence des participations de l'Etat (APE).

EDF a officialisé le 11 août la signature d'un accord prévoyant l'acquisition par Mara de 64% dans Exaion pour 168 millions d'euros,  soulevant des critiques sur la vente d'actifs stratégiques français à des pays étrangers.

La société, filiale de l'énergéticien français, développe des centres de données de calcul de haute performance.

"Allons-nous brader les pépites tech souveraines qui grandissent en France?", a notamment apostrophé dimanche sur le réseau X l'ancien ministre de l'Economie, Antoine Armand.

Il y a en tout état de cause "un certain nombre d'autorisations préalables avant d'aboutir à la cession effective", affirme Bercy selon qui il y a désormais trois scénarios: soit EDF décide de ne pas céder Exaion, soit il cherche un autre investisseur notamment européen, soit la vente à Mara se poursuit. Dans ce cas, une procédure de contrôle des investissements étrangers (IEF) serait déclenchée par le Trésor dont un potentiel blocage devrait être motivé.

"Quand on dit que la direction du Trésor est sur le dossier, derrière c'est l'Etat", a souligné auprès de l'AFP une source proche du dossier selon qui "rien n'est définitif" à ce stade.

"Exaion opère des activités qui ne sont pas stratégiques ou souveraines comme EDF ou une entreprise de la défense, mais porte des technologies qui peuvent être extrêmement importantes à l'avenir et pour lesquelles on pourrait avoir un intérêt à garder une part de souveraineté ou une souveraineté complète", précise le ministère.

"Du point de vue d'EDF, c'est une bonne nouvelle qu'ils se mettent d'accord avec Mara", a aussi reconnu Bercy, à l'heure où la France veut se montrer attractive pour les investisseurs étrangers.

"L'accord d'investissement dans la filiale Exaion entre Mara et EDF Pulse Ventures est soumis à plusieurs conditions suspensives, dont le contrôle des investissements étrangers en France", a sobrement réagi vendredi EDF dans un communiqué.