Frankly Speaking : « Les menaces n'ont pas entamé l'enthousiasme des entreprises britanniques pour l'investissement » dans la région du CCG

Simon Penney, commissaire britannique au commerce pour le Moyen-Orient, lors de son entretien sur Frankly Speaking. (Capture d'écran)
Simon Penney, commissaire britannique au commerce pour le Moyen-Orient, lors de son entretien sur Frankly Speaking. (Capture d'écran)
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Publié le Lundi 07 février 2022

Frankly Speaking : « Les menaces n'ont pas entamé l'enthousiasme des entreprises britanniques pour l'investissement » dans la région du CCG

Simon Penney, commissaire britannique au commerce pour le Moyen-Orient, lors de son entretien sur Frankly Speaking. (Capture d'écran)
  • Simon Penney a parlé de l'intérêt «passionné» des entreprises britanniques pour de nombreux secteurs de la stratégie de transformation économique Vision 2030 de l'Arabie saoudite
  • Penney a souligné les attraits de l'Arabie saoudite en tant que partenaire commercial du Royaume-Uni, lors de son entretien sur Frankly Speaking, la série de conversations vidéo avec les principaux décideurs politiques et hommes d'affaires de la région

DUBAÏ: L'escalade des attaques terroristes par les Houthis soutenus par l'Iran ne dissuadera pas les entreprises britanniques d'accroître leurs investissements au Moyen-Orient, a déclaré à Arab News le responsable britannique du commerce de son pays avec la région. 

« Le CCG, et en son sein les Émirats arabes unis, ont été des destinations très populaires pour les exportateurs et les touristes britanniques pendant de nombreuses années, et nous ne voyons sûrement pas cet intérêt décroître », a déclaré Simon Penney, commissaire britannique au commerce pour le Moyen-Orient. 

« Le Golfe, plus largement, est en fait le troisième marché d'exportation du Royaume-Uni au niveau mondial, en dehors de l'Union européenne. Nous sommes très confiants et avons toutes les raisons de croire que notre position en tant que nation exportatrice vers le Golfe s'améliorera encore dans les années à venir. » 

Il s’exprimait après une série d'attaques aériennes contre les Émirats arabes unis revendiquées par des partisans de la milice houthie du Yémen, dans une escalade de la campagne de terreur qui a vu des drones et des missiles viser fréquemment des centres de population et des infrastructures civiles en Arabie saoudite. 

Les autorités britanniques ont averti les citoyens britanniques d'une menace accrue et les ont exhortés à être vigilants, avant une visite du prince William, duc de Cambridge, aux Émirats arabes unis cette semaine. Mais Penney insiste sur le fait que de telles menaces n'entameront pas l'enthousiasme des entreprises britanniques pour les investissements dans la région. 

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Simon Penney – qui était banquier au Moyen-Orient avant de prendre ses fonctions actuelles en 2018 – a souligné les attraits de l'Arabie saoudite en tant que partenaire commercial du Royaume-Uni. (Capture d'écran)

« Nous voyons encore un très solide et robuste canal d’entreprises qui font des affaires ici », a-t-il déclaré. 

« En fait, la semaine dernière seulement, nous avons eu (à Dubaï) l'Arab Health (salon commercial). Plus de 140 entreprises britanniques ont fait le voyage jusqu’ici, ce qui était fantastique à voir, non seulement à la lumière des événements que vous avez soulignés, mais aussi après deux années de Covid-19. »  

Dans un important entretien sur Frankly Speaking, la série de conversations vidéo avec les principaux décideurs politiques et hommes d'affaires de la région, Penney - qui est également le consul britannique à Dubaï - a parlé de l'intérêt « passionné » des entreprises britanniques pour de nombreux secteurs de la stratégie de transformation économique Vision 2030 de l'Arabie saoudite, des perspectives imminentes d'un accord de libre-échange entre le Royaume-Uni et le CCG, et des capacités du Moyen-Orient à aider à compenser une partie du commerce auquel le Royaume-Uni a renoncé dans le monde post-Brexit. 

Penney – qui était banquier au Moyen-Orient avant de prendre ses fonctions actuelles en 2018 – a souligné les attraits de l'Arabie saoudite en tant que partenaire commercial du Royaume-Uni.  

« Je dois dire que je suis tout à fait passionné par le Royaume. J'y ai exercé dans le cadre de mes différentes fonctions depuis plus d'une décennie maintenant et je dois dire que je suis aussi enthousiaste, sinon plus, aujourd’hui plus que jamais, pour ce qui est des opportunités qui existent dans le Royaume.   

Il ne s'agit pas seulement de l'Arabie saoudite. Nous voyons évidemment beaucoup d’opportunités au Qatar, avec la Coupe du Monde de la FIFA prévue un peu plus tard cette année, mais aussi au-delà, à Oman, à Bahreïn et au Koweït. Il y a réellement un grand intérêt pour cette région, et cela fonctionne dans les deux sens. 

« En fait, ce n'est que l’avant-dernière semaine que j'ai eu l'occasion de visiter NEOM et je dois dire que j'ai été absolument époustouflé par l'ampleur du projet et son ambition, par ce qui ne peut être réellement décrit aujourd’hui que comme une feuille de papier vierge », a-t-il déclaré. 

L'intérêt du Royaume-Uni pour le Royaume était fort, et ce dans tous les secteurs qui ont été dynamisés par la stratégie Vision 2030, a-t-il déclaré, notamment les secteurs de la santé, de l'éducation, de l'alimentation et des boissons, ainsi que celui des loisirs et des divertissements. 

« Et de l'énergie bien sûr. De même que le Royaume et le monde se lancent dans ce périple de transformation de l’énergie vers une « croissance propre », nous voyons un intérêt croissant à cela ainsi qu’à la manière dont nous pouvons travailler avec le Royaume pour développer les technologies du futur », a déclaré Penney, faisant référence à l'objectif d'augmenter le revenu national et de réduire les émissions de gaz à effet de serre simultanément.   

Les entreprises britanniques de la région se tournaient de plus en plus vers l'Arabie saoudite plutôt que vers les autres pays du CCG. « Rien qu'aux Émirats arabes unis, nous avons 5 000 entreprises britanniques qui s’y sont établies, mais il est intéressant de constater qu’au moment où ces entreprises se tournent de plus en plus vers la région pour de futures opportunités commerciales, il devient clair que l'Arabie saoudite, en particulier, constituera une source majeure d’opportunités pour ces entreprises », a-t-il déclaré. 

Penney a évoqué la réaction du Royaume-Uni aux récentes propositions du gouvernement saoudien qui obligeront les entreprises multinationales à avoir leur siège à Riyad si elles veulent mener des affaires officielles dans le Royaume. 

« Je pense qu’elle est multiple. Je connais beaucoup de grandes entreprises britanniques qui travaillent dans le Royaume depuis un certain temps et qui souscrivent à ces propositions parce qu’elles ont du sens, sur un plan commercial - c'est là que se trouvent la majorité des affaires que les entreprises commencent à entreprendre, et c’est donc logique qu’elles soient localisées dans le Royaume.  

« Je sais que d'autres entreprises ont, à ce propos, un mandat de surveillance d’une durée un peu plus longue. Mais je pense que les entreprises prendront les décisions qui font sens sur le plan commercial. 

« Pour les nombreuses entreprises auxquelles je me suis adressé, sur la base de ce que j'ai dit concernant l'ampleur des opportunités que présente l'Arabie saoudite, cela serait certainement une bonne décision commerciale. »   

Selon Penney, « il ne s'agit pas seulement de l'Arabie saoudite. Nous voyons évidemment beaucoup d’opportunités au Qatar, avec la Coupe du Monde de la FIFA prévue un peu plus tard cette année, mais aussi au-delà, à Oman, à Bahreïn et au Koweït. Il y a réellement un grand intérêt pour cette région, et cela fonctionne dans les deux sens. » 

En tant que personne qui a été étroitement impliquée dans les préparatifs d'un accord de libre-échange entre le Royaume-Uni et le CCG, Penney a décrit les prochaines étapes de ce processus de négociation. 

« Nous lancerons des négociations pour un accord de libre-échange avec le CCG au printemps de cette année », a-t-il déclaré. 

« Nous venons de conclure un processus parlementaire, qui est un processus particulier au Royaume-Uni, que nous devons suivre avant de pouvoir lancer des négociations sur un ALE. Cette consultation de 14 semaines s'est terminée à la mi-janvier. 

Il a ajouté : « Nous passons maintenant par un processus d'assimilation et de saisie de tous les commentaires que nous avons reçus de la part des entreprises et des parties prenantes au cours de cette période de consultation. Nous en tenons compte dans la stratégie de négociation et l'approche que le Royaume-Uni adoptera alors que nous entamons ces négociations d'ALE avec le CCG. » 

Depuis la décision de quitter l'Union européenne, le Royaume-Uni cherche à mettre en place des alliances commerciales avec d'autres grands blocs économiques dans le cadre de la stratégie « Global Britain ». Penney a cependant insisté sur le fait qu'un accord Royaume-Uni-CCG n'était pas seulement un moyen de compenser les affaires perdues avec l'Europe à la suite du Brexit. 

« Au contraire, je pense que cela va stimuler davantage les affaires. Le CCG est déjà le troisième marché d'exportation du Royaume-Uni, en dehors de l'Union européenne, le troisième derrière les États-Unis et la Chine », a-t-il déclaré. 

« Ainsi, aujourd’hui déjà, le Golfe occupe une place très importante dans l'esprit des exportateurs britanniques. Nous sommes convaincus qu'en mettant en place un accord de libre-échange nous serons en mesure de réduire encore plus certains des obstacles et des empêchements auxquels les entreprises sont confrontées quand elles veulent faire des affaires ici, et qui ne sont pas propres au Golfe. 

Penney a insisté sur le fait que l'incertitude politique au Royaume-Uni – où le Premier ministre Boris Johnson est de plus en plus assiégé après une série de scandales – ne dissuaderait pas les investisseurs du Moyen-Orient de faire des affaires avec le Royaume-Uni. 

« Nous ne voyons aucun relâchement de l'intérêt des investisseurs pour le Royaume-Uni », a-t-il déclaré. 

« En fait, depuis que nous avons quitté l'Union européenne et le référendum de 2016 en particulier, nous avons vu l'intérêt des investisseurs augmenter de façon exponentielle. Je dirais que la confiance dans le Royaume-Uni est probablement la plus élevée que nous ayons vue depuis très longtemps. » 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Automobile: les équipementiers français pressent Bruxelles d'imposer un contenu local

 Trois des plus gros équipementiers automobiles français ont demandé à Bruxelles d'imposer l'obligation d'un contenu local dans les véhicules, lors des annonces attendues mardi sur la révision de l'interdiction de vendre des voitures neuves autres que tout électriques, selon une lettre consultée lundi. (AFP)
Trois des plus gros équipementiers automobiles français ont demandé à Bruxelles d'imposer l'obligation d'un contenu local dans les véhicules, lors des annonces attendues mardi sur la révision de l'interdiction de vendre des voitures neuves autres que tout électriques, selon une lettre consultée lundi. (AFP)
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  • Les équipementiers européens "contribuent pour 75% à la valeur d'un véhicule et représentent 1,7 million d'emplois" en Europe
  • Mais "les surcapacités mondiales, les importations subventionnées (par le pays exportateur, NDLR) et un déséquilibre commercial accru érodent les fondations de notre industrie"

PARIS: Trois des plus gros équipementiers automobiles français ont demandé à Bruxelles d'imposer l'obligation d'un contenu local dans les véhicules, lors des annonces attendues mardi sur la révision de l'interdiction de vendre des voitures neuves autres que tout électriques, selon une lettre consultée lundi.

Dans cette missive adressée à la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et datée du 12 décembre, les dirigeants des équipementiers Valeo, Forvia et OPmobility demandent à la Commission "des mesures claires sur le contenu local lors des annonces du 16 décembre".

Les équipementiers européens "contribuent pour 75% à la valeur d'un véhicule et représentent 1,7 million d'emplois" en Europe, mais "les surcapacités mondiales, les importations subventionnées (par le pays exportateur, NDLR) et un déséquilibre commercial accru érodent les fondations de notre industrie", écrivent Christophe Périllat (Valeo), Martin Fisher (Forvia) et Félicie Burelle (OPmobility).

"Les perspectives actuelles indiquent que 350.000 emplois et 23% de la valeur ajoutée des automobiles dans l'UE sont en danger d'ici 2030 si des mesures fortes ne sont pas prises de manière urgente", ajoutent-ils.

Ces équipementiers soutiennent "la position des ministres français en faveur de +flexibilités ciblées+ dans la réglementation sur (les émissions de) CO2 si elle est assortie de conditions de critères de contenu local, dans l'intérêt des emplois, du savoir-faire dans l'automobile" et de "l'empreinte carbone" en Europe.

Les constructeurs automobiles européens et l'Allemagne notamment réclament depuis des semaines de nets assouplissements dans l'interdiction de vendre des voitures neuves thermiques ou hybrides prévue à partir de 2035.

Les annonces de la Commission sont attendues mardi après-midi.

La semaine dernière, plusieurs ministres français avaient envoyé une lettre aux commissaires européens pour dire qu'ils acceptaient des "flexibilités ciblées", à condition qu'elles s'accompagnent d'une règlementation incitative à la production en Europe.

"On est prêt à faire preuve de flexibilité", avait ensuite expliqué Roland Lescure, ministre français de l'Economie. "Si vous voulez vendre encore un peu de moteurs thermiques en 2035 très bien, mais il faut qu’ils soient faits en Europe", avec "au moins 75% de la valeur ajoutée faite en Europe", avait-il ajouté.


Espagne: amende de 64 millions d'euros contre Airbnb pour avoir publié des annonces de logements interdits

Le gouvernement espagnol a annoncé lundi avoir infligé une amende de 64 millions d'euros à la plateforme Airbnb pour avoir notamment publié des annonces de logements interdits, une infraction qualifiée de "grave", en pleine crise du logement dans le pays. (AFP)
Le gouvernement espagnol a annoncé lundi avoir infligé une amende de 64 millions d'euros à la plateforme Airbnb pour avoir notamment publié des annonces de logements interdits, une infraction qualifiée de "grave", en pleine crise du logement dans le pays. (AFP)
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  • L'amende qui vise Airbnb et atteint précisément 64.055.311 euros est "définitive", a précisé dans un communiqué le ministère de la Consommation
  • "Des milliers de familles vivent dans la précarité à cause de la crise du logement, tandis que quelques-uns s'enrichissent grâce à des modèles économiques qui expulsent les gens de chez eux"

MADRID: Le gouvernement espagnol a annoncé lundi avoir infligé une amende de 64 millions d'euros à la plateforme Airbnb pour avoir notamment publié des annonces de logements interdits, une infraction qualifiée de "grave", en pleine crise du logement dans le pays.

En Espagne, les plateformes de location de courte durée suscitent un vif débat, surtout dans les grandes villes touristiques, où de nombreux habitants leur reprochent de contribuer à la flambée des loyers.

L'amende qui vise Airbnb et atteint précisément 64.055.311 euros est "définitive", a précisé dans un communiqué le ministère de la Consommation, ajoutant que la plateforme basée aux Etats-Unis devait désormais "corriger les manquements constatés en supprimant les contenus illégaux".

"Des milliers de familles vivent dans la précarité à cause de la crise du logement, tandis que quelques-uns s'enrichissent grâce à des modèles économiques qui expulsent les gens de chez eux", a critiqué le ministre de la Consommation, Pablo Bustinduy, cité dans le communiqué.

"Aucune entreprise en Espagne, aussi grande ou puissante soit-elle, n'est au-dessus des lois", a-t-il poursuivi.

L'Espagne a accueilli en 2024 un nombre record de 94 millions de visiteurs, ce qui en fait la deuxième destination touristique dans le monde derrière la France. Ce chiffre pourrait être battu cette année.

Mais si le tourisme est un moteur de l'économie, de nombreux Espagnols dénoncent la congestion des infrastructures, la disparition des commerces traditionnels, remplacés par des boutiques touristiques, et surtout la flambée des loyers, les propriétaires de logements se tournant vers la location touristique, y compris sur Airbnb, nettement plus rentable.

Face à cette poussée de colère, plusieurs régions et municipalités ont annoncé des mesures ces derniers mois, à l'image de la mairie de Barcelone (nord-est), qui a promis de ne pas renouveler les licences de quelque 10.000 appartements touristiques, qui expireront en novembre 2028.

 


La RATP se cherche un ou une présidente

Cette photographie montre le logo de la société française de transports publics RATP, sur un bâtiment à Paris, le 3 mars 2025. (AFP)
Cette photographie montre le logo de la société française de transports publics RATP, sur un bâtiment à Paris, le 3 mars 2025. (AFP)
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  • Après le départ de Jean Castex à la SNCF, l’Élysée s’apprête à nommer rapidement le nouveau président ou la nouvelle présidente de la RATP
  • Plusieurs profils circulent, tandis que la régie fait face à d’importants défis

PARIS: Après le départ de Jean Castex à la SNCF, la RATP se cherche un ou une présidente, dont la nomination pourrait intervenir "rapidement", selon des sources concordantes.

L'annonce se fera par communiqué de l'Elysée en vertu de l'article 13 de la Constitution qui prévoit que le président de la République nomme aux emplois civils et militaires de l'Etat.

Suivront, deux semaines plus tard, deux auditions de l'impétrant devant les sénateurs, puis devant les députés. Les parlementaires ont la possibilité de s'opposer au candidat d'Emmanuel Macron s'ils réunissent trois cinquième de leurs votes cumulés contre le nom choisi par l'Elysée.

En revanche, si le candidat est adoubé par le Parlement, son nom est proposé en conseil d'administration comme nouvel administrateur, puis confirmé dans la foulée par un décret suivant le conseil des ministres.

Depuis l'arrivée de l'ancien Premier ministre Jean Castex à la tête de la SNCF début novembre, les rumeurs se multiplient sur le nom de celui ou celle qui sera chargé de lui succéder aux commandes de la Régie autonome des transports parisiens, vieille dame créée le 21 mars 1948 et désormais plongée dans le grand bain de l'ouverture à la concurrence.

Les articles de presse pèsent les différents "profils" pressentis, politiques ou techniques qui pourraient "faire le job".

Les noms qui reviennent le plus souvent sont ceux de Xavier Piechaczyk, président du directoire du distributeur d'électricité RTE et ex-conseiller énergie-transport de Jean-Marc Ayrault et François Hollande, Alain Krakovitch, actuel directeur des TGV et Intercités à SNCF Voyageurs, Jean-François Monteils, président du directoire de la Société des grands projets (SGP) et selon la Tribune, Valérie Vesque-Jeancard, présidente de Vinci Airways et directrice déléguée de Vinci Airports.

"Si le nom sort de l'Elysée avant la fin de l'année, cela permettrait au PDG de prendre ses fonctions fin janvier-début février" souligne un fin connaisseur des milieux ferroviaires qui requiert l'anonymat.

- "Aller vite" -

"Une entreprise industrielle comme la RATP ne peut pas rester sans pilote très longtemps" souligne une autre source, proche du dossier, qui requiert aussi l'anonymat, avant d'ajouter "il faut aller vite, car c'est aussi une boite politique, la RATP".

Une entreprise aux enjeux d'autant plus complexes, que malgré son ancrage initial parisien, la RATP dépend du financement de la région Ile-de-France pour ses matériels, s'étend de plus en plus loin dans la banlieue, voire en métropole, et gère des réseaux de transports dans 16 pays sur les cinq continents.

En France, elle est notamment pressentie pour gérer les transports ferroviaires régionaux autour de Caen en Normandie à partir de 2027 après avoir répondu - via sa filiale RATP Dev - à des appels d'offre d'ouverture à la concurrence.

A Paris, la RATP est en train d'introduire progressivement de nouveaux matériels sur son réseau. Le nouveau métro MF19 construit par Alstom, ira d'abord sur la ligne 10 puis sept autres lignes (7 bis, 3 bis, 13 d'ici 2027, puis 12, 8, 3 et 7 d'ici 2034).

L'ensemble du processus prendra une dizaine d'années environ de travaux de modernisation sur les lignes concernées: beaucoup d'ingénierie fine à organiser pour réaliser les travaux pendant la nuit sans interrompre le trafic diurne et de désagréments pour les voyageurs.

A échéance plus lointaine, le ou la future patronne devra déterminer la stratégie du groupe dans les nouvelles ouvertures à la concurrence qui se dessinent: les tramway en 2030 puis le métro en 2040.

Sur le réseau de bus francilien, où la RATP a d'ores et déjà perdu son monopole, elle est parvenue à conserver l'exploitation de 70% des lignes d'autobus qu'elle gérait à l'issue des dernières vagues d'appels d'offre de mise en concurrence qui se sont achevées cet automne.

En particulier, elle continue d'exploiter via RATP Dev tous les bus de Paris intra-muros et a engagé un processus de verdissement de sa flotte de bus, financé par Ile-de-France Mobilités (IDFM), l'autorité organisatrice des transports.

Ses concurrents Keolis (filiale de la SNCF), Transdev et l'italien ATM ont pris les rênes le 1er novembre des lignes remportées.