Critiqué, Abbas appelle à des «réformes» à l'ouverture d'une rare réunion de l'OLP

Dans cette photo d'archive prise le 25 mai 2021, le président palestinien Mahmud Abbas fait une déclaration conjointe avec le secrétaire d'État américain, au siège de l'Autorité palestinienne (AP) dans la ville cisjordanienne de Ramallah. (Photo, AFP)
Dans cette photo d'archive prise le 25 mai 2021, le président palestinien Mahmud Abbas fait une déclaration conjointe avec le secrétaire d'État américain, au siège de l'Autorité palestinienne (AP) dans la ville cisjordanienne de Ramallah. (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 07 février 2022

Critiqué, Abbas appelle à des «réformes» à l'ouverture d'une rare réunion de l'OLP

  • Le président octogénaire a prononcé en soirée un discours devant les 124 membres du conseil central qui doit approuver les remplacements de l'ancien secrétaire général Saëb Erakat, décédé en 2020 après avoir contracté le coronavirus
  • Le président Abbas, élu en 2005 et dont le mandat devait s'achever en 2009, est au plus bas dans les sondages et des manifestations se sont multipliées en Cisjordanie l'an passé pour appeler à sa démission

RAMALLAH : Le président palestinien Mahmoud Abbas, dont l'autorité est contestée, a appelé dimanche soir à des "réformes" et à la "fin des divisions internes" à l'ouverture d'une rare réunion de l'organisation de libération de la Palestine (OLP) visant à combler des postes clés.

Le président octogénaire a prononcé en soirée un discours devant les 124 membres du conseil central qui doit approuver les remplacements de l'ancien secrétaire général Saëb Erakat, décédé en 2020 après avoir contracté le coronavirus, et de l'ancienne membre du comité exécutif Hanane Achraoui, qui a démissionné.

"Nous portons une grande attention au processus de réforme (...) et nous sommes prêts à prendre les mesures nécessaires pour y parvenir", a déclaré le président Abbas en appelant à la "fin immédiate des querelles internes" au sein du leadership palestinien, selon les extraits diffusés par la télévision palestinienne. 

"Nos contacts avec les Israéliens ne sont pas un substitut à une solution politique fondée sur le droit international", a ajouté M. Abbas qui s'est rendu en Israël fin décembre, avec des proches conseillers comme Hussein al-Cheikh et Majed Faraj, pour discuter avec le ministre israélien de la Défense, Benny Gantz. 

Actuellement ministre des Affaires civiles et ténor du Fatah, parti de Mahmoud Abbas, Hussein al-Cheikh est pressenti pour le poste de négociateur en chef de l'OLP et est considéré comme un successeur potentiel au président palestinien, même s'il ne jouit pas d'une forte popularité.

De façon générale, les institutions palestiniennes sont de plus en plus décriées. Le président Abbas, élu en 2005 et dont le mandat devait s'achever en 2009, est au plus bas dans les sondages et des manifestations se sont multipliées en Cisjordanie l'an passé pour appeler à sa démission.

Il avait annulé en avril la présidentielle et les législatives prévues en mai, les premières en 15 ans, arguant que le scrutin n'était pas garanti à Jérusalem-Est, secteur palestinien de la ville sainte occupé et annexé par Israël qui y refuse la tenue de ces élections.

"Notre but est de tenir la présidentielle et les législatives dès que nous pourrons tenir ces scrutins à Jérusalem", a déclaré dimanche soir M. Abbas, sans fournir d'échéances ni dire comment il allait s'y prendre pour organiser ces scrutins à Jérusalem-Est, où vivent plus de 300.000 Palestiniens. 

«Légitimité» en question

Avant même qu'elle ne débute, la réunion du Conseil central de l'OLP faisait l'objet d'un boycott de la part de nombre de factions de gauche et d'appels à des manifestations en Cisjordanie et à Gaza réclamant la démission de M. Abbas, 86 ans.

Cette première réunion en quatre ans du Conseil central de l'OLP, regroupement de factions palestiniennes né en 1964, intervient à l'heure où la légitimité même de l'organisation est remise en cause. 

"Il y a des questions très importantes sur la légitimité, tout simplement parce qu'il n'y a pas eu d'élections depuis un certain temps", a déclaré à l'AFP Ghassan al-Khatib, politologue à l'université de Birzeit. 

"La question de la légitimité ne peut être abordée que par le biais d'élections, et le fait que cette réunion ne prévoit pas de vote pour le comité exécutif élargira davantage le débat et la question de la légitimité", a-t-il affirmé.

Des centaines de personnes s'étaient rassemblées dimanche dans le centre de Gaza à l'initiative du mouvement islamiste Hamas au pouvoir localement. Le Hamas ne fait pas partie de l'OLP mais souhaiterait intégrer cette organisation reconnue internationalement comme représentant du peuple palestinien. 

Mais la tenue de la rencontre met à mal la réconciliation des factions palestiniennes, et ne sert qu'à promouvoir le cercle restreint du président Abbas et à approuver des nominations de gens triés sur le volet, a déploré le Hamas.

"Le Hamas, des factions palestiniennes et les masses expriment leur rejet de cette rencontre du Conseil central qui ne fait que diviser, et n'exprime pas la volonté du peuple", a déclaré à Gaza Mouchir Al-Masri, un cadre du Hamas.


Israël a rendu à Gaza 30 corps de Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages 

Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
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  • "Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès
  • Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre

GAZA: Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza.

"Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès.

Les otages avaient été enlevés lors de l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, qui avait déclenché la guerre dans la bande Gaza.

Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre.

Depuis cette date, le Hamas a également rendu deux dépouilles d'otages non-israéliens, un Thaïlandais et un Népalais.

Le mouvement islamiste a jusqu'à présent restitué les restes de 17 des 28 corps qui se trouvaient encore à Gaza et auraient dû être rendus au début de la trêve, assurant que localiser les autres dépouilles est "complexe" dans le territoire dévasté par deux ans de guerre.

Des équipes égyptiennes autorisées à entrer dans le territoire palestinien par Israël participent aux recherches avec des engins de chantiers.

Lundi soir, le Hamas avait rendu à Israël les restes d'un otage, identifié comme étant ceux d'Ofir Tzarfati, dont une partie de la dépouille avait déjà été récupérée en deux fois.

Les retards successifs dans la remise des corps des otages ont provoqué la colère du gouvernement israélien, qui a accusé le Hamas de violer l'accord de trêve. Et les familles des otages ont exigé des mesures plus sévères pour contraindre le groupe palestinien à se conformer à l'accord.

Dix corps d'otages du 7-Octobre seraient encore à Gaza, ainsi que celui d'un soldat mort durant une guerre en 2014. Tous sont israéliens sauf un Tanzanien et un Thaïlandais.

Par ailleurs, à deux reprises depuis le 10 octobre, Israël a mené des bombardements massifs sur Gaza en représailles à des tirs qui ont tué trois de ses soldats. Le 19 octobre, les bombardements israéliens avaient fait au moins 45 morts et mardi 104.

Le Hamas, qui dément avoir tiré sur les soldats israéliens, a accusé Israël de violer le cessez-le-feu.


Frappe israélienne sur le sud du Liban: un mort 

Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre. (AFP)
Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre. (AFP)
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  • Vendredi, un drone a visé un homme à moto dans le village de Kounine, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Le ministère de la Santé a fait état d'un mort et d'un blessé
  • Cette frappe intervient au lendemain de l'incursion d'une unité israélienne dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal

BEYROUTH: Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre.

Malgré le cessez-le-feu ayant mis fin en novembre 2024 à la guerre entre le Hezbollah et Israël, ce dernier continue de mener des frappes régulières au Liban, affirmer viser la formation pro-iranienne.

Vendredi, un drone a visé un homme à moto dans le village de Kounine, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Le ministère de la Santé a fait état d'un mort et d'un blessé.

Israël n'a pas réagi dans l'immédiat.

Cette frappe intervient au lendemain de l'incursion d'une unité israélienne dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal.

Le président Joseph Aoun a demandé à l'armée de "faire face" à toute nouvelle incursion israélienne en territoire libanais.

Ces derniers jours, l'aviation israélienne a intensifié ses frappes au Liban, affirmant viser des membres ou des infrastructures du Hezbollah.

Selon un bilan compilé par l'AFP à partir des données du ministère de la Santé, au moins 25 personnes, dont un Syrien, ont été tuées depuis le début du mois.

L'ONU avait indiqué mardi que 111 civils avaient été tués au Liban par les forces israéliennes depuis la fin de la guerre.

Lors d'un entretien vendredi avec son homologue allemand Johann Wadephul, en visite à Beyrouth, le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Rajji lui a demandé "d'aider à faire pression sur Israël pour qu'il cesse ses agressions".

"Seule une solution diplomatique, et non militaire, peut assurer la stabilité et garantir le calme dans le sud", a assuré le ministre libanais, selon ses propos rapportés par l'Ani.

Il a assuré que "le gouvernement libanais poursuit la mise en œuvre progressive de sa décision de placer toutes les armes sous son contrôle".

Le Hezbollah est sorti très affaibli du conflit et les Etats-Unis exercent une intense pression sur le gouvernement libanais pour que le mouvement chiite livre ses armes à l'armée nationale, ce qu'il refuse jusqu'à présent.

 


Liban: le chef de l'Etat demande à l'armée de «s'opposer à toute incursion israélienne»

Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit. (AFP)
Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit. (AFP)
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  • Dans un communiqué, le chef de l'Etat a condamné cette opération et "demandé à l'armée de faire face à toute incursion israélienne (...) pour défendre le territoire libanais et la sécurité des citoyens"
  • Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière"

BERYROUTH: Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit.

Dans un communiqué, le chef de l'Etat a condamné cette opération et "demandé à l'armée de faire face à toute incursion israélienne (...) pour défendre le territoire libanais et la sécurité des citoyens".

Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière".

Cette unité "a investi le bâtiment de la municipalité du village, où dormait Ibrahim Salamé, un employé municipal, qui a été tué par les soldats de l'ennemi", a ajouté l'Ani.

Le ministère de la Santé a confirmé la mort de l'employé municipal.

Des villageois cités par l'Ani ont indiqué que l'incursion avait duré plusieurs heures et que les forces israéliennes s'étaient retirées à l'aube.

Sur X, le Premier ministre libanais Nawaf Salam a dénoncé "une agression flagrante contre les institutions de l'Etat libanais et sa souveraineté".