Après vingt ans de déficit commercial, la France en quête de débouchés

Photo prise le 21 janvier 2021 du  porte-conteneurs "CMA CGM Jacques Saade alors qu'il débarque dans le port du Havre, dans le nord-ouest de la France. (AFP)
Photo prise le 21 janvier 2021 du porte-conteneurs "CMA CGM Jacques Saade alors qu'il débarque dans le port du Havre, dans le nord-ouest de la France. (AFP)
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Publié le Lundi 07 février 2022

Après vingt ans de déficit commercial, la France en quête de débouchés

  • Le solde commercial a été plombé en particulier en fin d'année par l'importation couteuse et massive des matières premières et de l'énergie
  • En pleine relance, la demande française reste forte, mais elle est essentiellement satifaite par des importations selon Selin Ozyurt, économiste France chez Euler Hermes

PARIS : Point noir dans la reprise économique post-Covid, le déficit commercial français n'en finit pas de se creuser depuis vingt ans. Au point d'inquiéter le gouvernement qui a fait de sa réduction un "objectif stratégique", reflet d'une désindustrialisation qui pénalise les exportations.

Le tournant à eu lieu au début des années 2000. En 2002, la France affichait encore un solde commercial positif dans ses échanges de biens (+3,5 milliards d'euros, selon les statistiques de l'Insee). En 2020, le déficit atteignait 64,7 milliards d'euros, 20 milliards de plus qu'en 2017.

Il s'est encore creusé en 2021, et les chiffres annuels attendus mardi pourraient faire tomber le record, 75 milliards d'euros, atteint dix ans plus tôt, en pleine crise financière.

Le solde commercial a été plombé en particulier en fin d'année par les matières premières et l'énergie. "Une augmentation des prix qui est bien plus dynamique que l'augmentation des prix de nos exportations", note Denis Ferrand, directeur général de l'institut Rexecode.

En pleine relance, la demande française reste forte, mais elle est satifaite par des importations, souligne de son côté Selin Ozyurt, économiste France chez Euler Hermes.

Les secteurs de la production automobile et de matériel de transport, traditionnellement exportateurs, sont affectés par ces hausses de prix des matières premières et les perturbations dans les chaînes d'approvisionnement. Tout comme l'aéronautique, qui souffre des restrictions sur les voyages.

La crise du Covid a eu un "effet catalyseur", souligne M. Ferrand, mais cet effet "dit bien que le chaînon manquant de l'activité en France reste quand même notre faiblesse à l'international". Le poids des exportations françaises a par exemple reculé de "30% en 20 ans" au sein de l'Union européenne.

Une amélioration immédiate n'est pas attendue dans les mois à venir.

Il faudra 10 ans pour retrouver un excédent commercial, a affirmé à plusieurs reprises le ministre de l'Economie Bruno Le Maire.

Au-delà de la conjoncture, la France traîne un problème de compétitivité, bien identifié.

"Pour la croissance, pour investir, pour consommer, nous avons besoin d'importer. Comme la reprise va se poursuivre en 2022, il y aura une forte demande pour les importations. Par ailleurs nos secteurs phare à l'export, l'automobile, l'aéronautique, ne vont repartir qu'en 2023", estime Selin Ozyurt.

Au cours des deux dernières décennies, "la France est le pays qui a perdu le plus de parts de marché, comparé à l'Italie et l'Allemagne, pas seulement vis-à-vis de la Chine mais aussi vis-à-vis des voisins européens, notamment dans le secteur pharmaceutique, un secteur clé pour nous", observe l'économiste.

Reconquête

Début décembre, le Haut commissariat au Plan a élaboré un projet pour la "reconquête de l'appareil productif". Il préconise de mettre l'accent sur plus de 900 postes ou produits, en déficit commercial de plus de 50 millions d'euros, représentent à eux seuls environ 80% des déficits commerciaux en 2019.

Du "Made in France" pour éviter d'importer des chips quand on est le leader mondial de la culture de pomme de terre, ou des meubles quand on produit du bois. Alimentaire, transports, objets de la maison, machines et outils, matériaux, textile, produits médicaux et pharmaceutiques, et hydrocarbures, sont les pistes privilégiées pour renforcer ou constituer des filières nationales.

La prise de conscience de ce problème a poussé depuis quelques années le gouvernement à prendre des mesures, comme la baisse des impôts de production.

Mais pour Selin Ozyurt, il en faudrait plus: parer à "l'inadéquation des compétences" et former des travailleurs techniques, entre les ingénieurs et les ouvriers, par exemple, ou encore stimuler la prise de risque.

"Dans les industries de demain, spatial, nucléaire, innovations dans la mobilité et la santé, ce sont des projets où il faut investir et prendre des risques, être prêt à perdre. (...) C'est ce qui se fait aux Etats-Unis: des crédits pour des technologies qui n'existent pas pour l'instant", avance Mme Ozyurt.


La Petite Maison s’implante à Bahreïn en partenariat avec Infracorp

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  • « Nous sommes véritablement ravis de venir à Bahreïn », déclare Nicolas Budzynski, PDG de La Petite Maison.
  • Depuis son ouverture à Dubaï en 2010, La Petite Maison s’est imposée comme une référence gastronomique régionale et internationale

MANAMA: En marge du Gateway Gulf Forum 2025, le groupe Infracorp a annoncé l’arrivée à Bahreïn du restaurant franco-méditerranéen de renommée mondiale La Petite Maison (LPM). L’ouverture de ce nouvel établissement est prévue pour la fin de l’année 2026, au cœur du développement prestigieux Bahrain Harbour.

Réputée pour ses saveurs inspirées de la Riviera française et son atmosphère élégante, LPM apportera à Bahreïn son art de vivre typiquement niçois. Le restaurant, d’une capacité de 135 couverts, prendra place dans la tour Harbour Heights et proposera une terrasse en bord de mer offrant une vue panoramique sur la skyline de Manama.

Cette implantation marque une étape importante dans la stratégie d’expansion régionale de LPM, déjà présente à Dubaï, Abou Dhabi, Doha et Riyad, avec une ouverture à Koweït prévue pour novembre 2025. La marque, classée parmi MENA’s 50 Best Restaurants et citée dans The World’s 50 Best Bars Extended List, poursuit également son développement international avec de nouvelles adresses annoncées à Marbella, Boston et aux Maldives.

« Nous sommes véritablement ravis de venir à Bahreïn », déclare Nicolas Budzynski, PDG de La Petite Maison.
« Nous avons longtemps étudié les opportunités dans le royaume et pensons que le moment est venu d’y établir notre présence. Nous avons toujours reçu un accueil chaleureux de la clientèle bahreïnie dans nos autres établissements, et nous avons pleinement confiance dans le succès de ce projet. Avec Infracorp comme partenaire et un emplacement exceptionnel offrant des couchers de soleil spectaculaires sur la baie de Manama, nous voyons une occasion unique de créer quelque chose d’exceptionnel. »

De son côté, Majed Alkhan, PDG d’Infracorp, souligne :

« L’arrivée de LPM renforce notre vision de faire de Bahrain Harbour une destination internationale majeure. Ce partenariat illustre notre volonté d’enrichir l’offre gastronomique et culturelle du royaume, en proposant une expérience reconnue à l’échelle mondiale. »

Depuis son ouverture à Dubaï en 2010, La Petite Maison s’est imposée comme une référence gastronomique régionale et internationale. Le restaurant a été salué par la critique, figurant à plusieurs reprises dans les World’s 50 Best Restaurants, et a été élu Restaurant de la Décennie par Time Out Dubai.

Présente dans les plus grandes villes du monde — Londres, Dubaï, Abou Dhabi, Miami, Riyad, Doha et Hong Kong — LPM concentre aujourd’hui son développement sur les destinations côtières d’exception, synonymes de luxe et d’art de vivre.

L’ouverture de La Petite Maison Bahreïn est prévue pour le début de l’année 2027.


Bouygues Telecom: ventes en hausse, portées par La Poste Telecom

Sur le dernier trimestre, l'entreprise a gagné 125.000 nouveaux abonnés à un forfait mobile, et compte désormais 18,5 millions d'abonnés. Le nombre total de clients mobile accuse quant à lui une légère baisse, à 27 millions. (AFP)
Sur le dernier trimestre, l'entreprise a gagné 125.000 nouveaux abonnés à un forfait mobile, et compte désormais 18,5 millions d'abonnés. Le nombre total de clients mobile accuse quant à lui une légère baisse, à 27 millions. (AFP)
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  • Sur la période, ses ventes atteignent 5,9 milliards d'euros, soit une hausse de 4% par rapport à la même période l'année précédente. A périmètre et change constants, elles accusent un léger recul de 1%
  • Le chiffre d'affaires facturé aux clients, autre indicateur de l'activité de l'entreprise, ressort quant à lui en hausse de 5% sur un an, à 4,9 milliards d’euros, grâce à l'intégration de La Poste Telecom

PARIS: Le groupe de télécommunications Bouygues Telecom a vu son chiffre d'affaires augmenter sur les neuf premiers mois de l'année, toujours porté par l'intégration de La Poste Telecom après son rachat l'année dernière, d'après des résultats financiers publiés mercredi.

Sur la période, ses ventes atteignent 5,9 milliards d'euros, soit une hausse de 4% par rapport à la même période l'année précédente. A périmètre et change constants, elles accusent un léger recul de 1%.

Le chiffre d'affaires facturé aux clients, autre indicateur de l'activité de l'entreprise, ressort quant à lui en hausse de 5% sur un an, à 4,9 milliards d’euros, grâce à l'intégration de La Poste Telecom.

En parallèle, la contribution de l'activité au résultat net du groupe Bouygues accuse une baisse substantielle de 126 millions d'euros et s'établit à 137 millions d'euros.

Sur les neuf premiers mois de l'année, l'excédent brut d'exploitation après loyer (Ebitdal), indicateur de rentabilité de référence dans le secteur, est stable et atteint 1,5 milliard d'euros, avec "une contribution limitée de La Poste Telecom", précise l'entreprise dans son communiqué.

A fin septembre, le nombre de clients fixe progresse par rapport aux derniers chiffres de fin juin, à 5,3 millions de clients.

Sur le dernier trimestre, l'entreprise a gagné 125.000 nouveaux abonnés à un forfait mobile, et compte désormais 18,5 millions d'abonnés. Le nombre total de clients mobile accuse quant à lui une légère baisse, à 27 millions.

La filiale a indiqué maintenir ses prévisions sur l'année, avec un chiffre d'affaires facturé aux clients "soit légèrement supérieur soit légèrement inférieur, son évolution dépendant de la durée et de l’intensité de la pression concurrentielle observée actuellement".

Bouygues Telecom a également indiqué que la vente de sa société Infracos, détenue en commun avec SFR, devrait s'achever d'ici la fin de l'année.

L'opérateur a réaffirmé maintenir l'offre de rachat commune de SFR, déposée mi-octobre avec Free et Orange.

"Nous considérons que l'offre est attractive", a affirmé Pascal Grangé, directeur général délégué du groupe Bouygues, au cours d'une conférence téléphonique.

"Il n'y avait pas de dialogue particulier avant, il n'y a pas de dialogue particulier après" avec Patrick Drahi, actionnaire majoritaire du groupe Altice France, maison mère de SFR, a-t-il ajouté.

La proposition de rachat, à hauteur de 17 milliards d'euros, avait été refusée dès le lendemain de son annonce par la direction d'Altice France, et remise aussitôt sur la table par les trois opérateurs concurrents.

 


Le décret sur la programmation énergétique de la France, priorité du Premier ministre, assure Lescure

Le ministre de l’Économie et de l’Énergie, Roland Lescure, s'exprime lors d'une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, chambre basse du Parlement français, à Paris, le 4 novembre 2025. (AFP)
Le ministre de l’Économie et de l’Énergie, Roland Lescure, s'exprime lors d'une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, chambre basse du Parlement français, à Paris, le 4 novembre 2025. (AFP)
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  • Le ministre de l’Économie et de l’Énergie, Roland Lescure, a affirmé que la nouvelle programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE3) est la priorité du gouvernement et qu’elle sera présentée « très bientôt » après plus de deux ans de retard
  • Ce texte stratégique doit définir la trajectoire énergétique de la France pour les dix prochaines années, combinant relance du nucléaire et développement des énergies renouvelables afin d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050

PARIS: Le décret traçant la stratégie énergétique de la France est en tête des priorités du ministre de l'Energie et de celles du Premier ministre, a affirmé mardi le ministre de l'Economie Roland Lescure, au sujet de ce texte sensible qui déchire la classe politique.

"La programmation pluriannuelle de l'énergie, elle est au sommet de la pile du ministre de l'Energie, elle est aussi au sommet de la pile du Premier ministre" Sébastien Lecornu, a assuré à la presse le ministre de l'Economie et des Finances, également chargé de l'énergie, lors d'un déplacement au salon du nucléaire civil près de Paris.

La programmation énergétique de la France, dite PPE3, qui a déjà plus de deux ans de retard, n'en finit pas de se faire attendre. Mais le ministre tient à rassurer: "on est en train de travailler, j'ai repris le crayon il y a maintenant trois semaines pour faire atterrir tout ça".

"On va rencontrer les parlementaires qui ont beaucoup travaillé là-dessus et on va vous revenir très vite avec une programmation pluriannuelle de l'énergie qui (...) va permettre de lancer les grands projets dont on a tant besoin", a-t-il dit.

Le gouvernement précédent avait promis de publier le décret de la PPE3 d'"ici à la fin de l'été", avant finalement de renoncer.

Le Premier ministre de l'époque François Bayrou, alors sous menace d'une censure du Rassemblement national, avait expliqué début août avoir retardé la publication "pour que soient conduites la concertation et les consultations nécessaires" avec les partis et les groupes parlementaires.

Le texte a donné lieu à des débats enflammés dans la classe politique au printemps entre pronucléaires et partisans des renouvelables, lors de l'examen d'une proposition de loi elle aussi consacrée à la programmation énergétique.

La PPE3 fixe la feuille de route énergétique de la France sur 10 ans pour sortir des énergies fossiles et atteindre la neutralité carbone en 2050 grâce à une relance massive du nucléaire combinée au développement des renouvelables.

Initialement, le gouvernement avait prévu de présenter sa stratégie énergétique dans un projet de loi pour début 2024, avant finalement d'opter pour la voie réglementaire devant la "guerre de religion" qui oppose pro-renouvelables et pro-nucléaire, comme l'avait admis à l'époque le ministère de l'Energie alors dirigé par Roland Lescure lors de son précédent passage à Bercy.

Mais aujourd'hui, "la guerre des religions est terminée", a martelé mardi le ministre. "On a besoin d'engager des grands projets dans le nucléaire, dans l'éolien offshore" et "de continuer sur la dynamique des énergies renouvelables".