Au Maroc, inquiétudes autour de la croissance à cause de la pandémie

L'économie marocaine ne devrait enregistrer qu’une croissance timide de 2,9% en  2022. (Photo, AFP)
L'économie marocaine ne devrait enregistrer qu’une croissance timide de 2,9% en  2022. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 08 février 2022

Au Maroc, inquiétudes autour de la croissance à cause de la pandémie

L'économie marocaine ne devrait enregistrer qu’une croissance timide de 2,9% en  2022. (Photo, AFP)
  • L'économie marocaine ne devrait enregistrer qu’une croissance de 2,9% en 2022 après un rebond estimé à 7,2% en 2021
  • Après une récolte exceptionnelle en  2021, la production agricole devrait se contracter légèrement cette année

CASABLANCA: Après un rebond en 2021, la croissance économique du Maroc semble marquer le pas en ce début d’année. Le retard des précipitations laisse augurer une récolte agricole modeste dans la mesure où l’économie marocaine dépend étroitement de ce secteur, alors que l’activité touristique est en panne à cause de la fermeture des frontières marocaines depuis le 29 novembre 2021. 

Les hommes d’affaires et les investisseurs n’ont pas de visibilité, et la consommation intérieure va ralentir cette année, après avoir été la locomotive de la croissance économique l’an passé. Selon le Haut-Commissariat au plan (HCP), l’organisme chargé de la publication des statistiques officielles au Maroc, la demande intérieure devrait progresser de 3,5% en 2022, contre 8% en 2021, limitant ainsi sa contribution à la croissance économique nationale à 3,8 points, contre 8,6 l’année dernière. 

Les effets du variant Omicron  

«Les avancées en matière de campagnes de vaccination, l’amélioration de la situation sanitaire et le retour graduel de l’optimisme qui en résulte auraient permis un rebond de la demande intérieure, qui se serait accrue de 8% en volume en 2021 au lieu d’une baisse de 6% en 2020, ce qui avait contribué à la croissance du produit intérieur brut (PIB) de 8,6 points», rappelle le HCP dans son budget économique prévisionnel pour 2022. Or, aujourd’hui, la situation sanitaire n’est pas aussi reluisante qu’en 2021 en raison de la forte propagation du variant Omicron dans le Royaume.  

En conséquence, l'économie marocaine ne devrait enregistrer qu’une croissance timide de 2,9% en 2022 après un rebond estimé à 7,2% en 2021. Le déficit budgétaire devrait se situer à 6,1% du PIB au titre de l'année 2022 et le déficit commercial atteindra 17,6% du PIB en 2022, soit une aggravation d'1% par rapport à l’année 2021. 

La Banque mondiale plus optimiste que le HCP  

Cette inquiétude est partagée par la Banque mondiale, selon son dernier rapport de suivi de la situation économique, intitulé «De la reprise à l’accélération». Selon l’institution de Bretton Woods, la croissance du PIB devrait ralentir à 3,2% en 2022, un taux plus optimiste que celui qui était prévu par le HCP. «Après une récolte exceptionnelle en 2021, la production agricole devrait se contracter légèrement en 2022, ce qui abaissera le taux de croissance global de l’économie marocaine», indique la Banque mondiale. 

«Ces perspectives sont cependant sujettes à une incertitude considérable étant donné que le choc de la Covid-19 a laissé des séquelles sur le secteur privé marocain et que les risques pour l’économie mondiale s’intensifient, notamment au regard de la circulation de nouveaux variants de la Covid-19», souligne-t-elle encore. 

Pour l’institution financière, la reprise devrait rester asymétrique: les restrictions mondiales liées à la pandémie, parmi lesquelles la suspension récente des liaisons maritimes et aériennes avec l’Europe, affectent le tourisme international et le secteur des services. Une accélération progressive de la croissance n’est attendue qu’après 2022, en rapport avec la mise en œuvre de l’important agenda de réformes du gouvernement. 

Un agenda de réformes doit être défini  

En effet, la Banque mondiale conditionne l’accélération de la croissance du Maroc en période postpandémique au fait que soit immédiatement défini un agenda de réformes qui devra être rapidement opérationnel. «Le Nouveau modèle de développement (NMD) récemment dévoilé par les autorités marocaines fixe d’ambitieux objectifs dont la concrétisation nécessitera une forte accélération de la croissance économique.» 

L’un des principaux objectifs à long terme du NMD vise le doublement du PIB par habitant entre 2019 et 2035. «Compte tenu de la récession de 2020 due à la pandémie de Covid-19 et aux épisodes de sécheresse, il est peu probable que le Maroc retrouve avant 2022 son niveau de PIB par habitant d’avant la pandémie», note la Banque mondiale.  

Cette dernière ajoute: «Cela impliquerait que l’objectif du NMD soit atteint sur une période de treize ans seulement (2022-2035). Si la croissance démographique continue de ralentir modérément, l’économie devra enregistrer un taux de croissance annuel moyen de 6,8% à partir de 2022 pour atteindre cet objectif, soit un taux nettement supérieur aux performances historiques du Maroc.» 

Par ailleurs, la Banque mondiale se pose les questions suivantes: ces objectifs sont-ils réalisables et quelles politiques publiques apporteraient les plus grands dividendes de croissance? 


France : le gouvernement échappe à la sanction de Fitch et Moody's

Un gros plan montre un site web de média avec la note triple "A" ( AAA ) suivie d’un point d’interrogation. (Photo Thomas Coex AFP)
Un gros plan montre un site web de média avec la note triple "A" ( AAA ) suivie d’un point d’interrogation. (Photo Thomas Coex AFP)
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  • Fitch, qui avait dégradé la note française l'an dernier, à «AA-» avec perspective stable, a réaffirmé cette note, qui signifie que le risque de défaut reste très faible
  • Le déficit public de la France a lourdement dérapé à 5,5% du PIB en 2023 au lieu de 4,9% espérés, en raison surtout de moindres recettes que prévu, et les 110,6% de PIB de dette représentent le troisième plus fort ratio de dette de l'UE

PARIS : Leur avis sur la solidité de la dette française était particulièrement guetté vendredi après une série de mauvaises nouvelles concernant les finances publiques depuis février. Mais Fitch et Moody's, deux des plus grandes agences de notation, ont laissé leurs notes inchangées.

Fitch, qui avait dégradé la note française l'an dernier, à «AA-» avec perspective stable, a réaffirmé cette note, qui signifie que le risque de défaut reste très faible. Elle avait prévenu dès le début du mois qu'elle ne comptait pas la changer.

Moody's pour sa part n'a pas à proprement parler «réaffirmé» sa note de Aa2, avec perspective stable, un cran au-dessus de celle de Fitch, mais ne l'a pas modifiée non plus.

Le déficit public de la France a lourdement dérapé à 5,5% du PIB en 2023 au lieu de 4,9% espérés, en raison surtout de moindres recettes que prévu, et les 110,6% de PIB de dette représentent le troisième plus fort ratio de dette de l'UE après la Grèce et l'Italie. Le gouvernement a dû annoncer en urgence depuis février deux trains d'efforts budgétaires de 10 milliards d'euros chacun.

Le ministre des Finances Bruno Le Maire a aussitôt «pris note» de ces nouvelles dans un bref communiqué, ajoutant que «cette décision doit nous inviter à redoubler de détermination pour rétablir nos finances publiques et tenir l’objectif fixé par le président de la République: être sous les 3% (de PIB, NDLR) de déficit en 2027».

«Nous tiendrons notre stratégie fondée sur la croissance et le plein emploi, les réformes de structure et la réduction des dépenses publiques», assure le ministre.

Dans leurs communiqués respectifs, il est clair que ni Fitch ni Moody's ne croient au retour du déficit sous les 3% en 2027, qui est une exigence de Bruxelles.

Pour Moody's cependant, la perspective pourrait s'améliorer si le gouvernement «réussit à faire adopter et à appliquer des mesures» permettant de réduire significativement la dette. Mais la perspective et la note elle-même pourraient à l'inverse se dégrader à l'avenir si la situation de la dette se détériorait en France davantage que chez ses «pairs».

Fitch observe que la note de la France se justifie à la fois par une économie «vaste et diversifiée», des institutions «fortes et efficaces» et «une stabilité reconnue». Mais qu'en revanche, cette notation est affaiblie par les finances publiques et en particulier le niveau élevé de dette.

- «Signal positif» -

Les notes attribuées par les deux agences classent encore la dette française parmi celles de «haute qualité». La France a perdu en 2012 son triple A, marquant les dettes souveraines les plus sûres, comme celle de l'Allemagne actuellement.

«La France est dans une situation plutôt solide, les marchés lui prêtent à un taux qui n’a pas bougé malgré les mauvaises nouvelles économiques», remarquait vendredi après-midi sur franceinfo Xavier Timbeau, directeur de l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE).

Pour lui, une dégradation aurait eu plutôt un «impact assez fort dans le débat politique» avant les élections européennes du 9 juin: ce qu'il prédisait comme un argument pour que ces agences n'abaissent pas la note de la France, afin «de ne pas jouer avec le feu dans une période électorale».

Le gouvernement aura encore à affronter le 31 mai la notation de la plus regardée des agences, S&P, qui place la France sur la même ligne que Moody's, à AA, mais avec une perspective négative, signifiant que la note pourrait baisser à moyen terme.

M. Le Maire va devoir aller défendre le Programme de Stabilité («PSTAB») et les prévisions de retour du déficit public sous 3% en 2027 qu'il contient, devant les députés lundi, puis devant les sénateurs mardi.

Le président (LFI) de la Commission des Finances de l'Assemblée Eric Coquerel a considéré sur X que la décision des agences n'avait «aucune importance», mais «n'empêchait pas la politique budgétaire et économique du gouvernement de nous emmener dans le mur».

Le rapporteur général du budget à l'Assemblée nationale, Jean-René Cazeneuve (Renaissance), a estimé au contraire que le maintien des notes était «un signal positif qui valide notre politique de réduction du déficit et les décisions prises en début d'année dès que le ralentissement de la croissance s'est confirmé».


Monnaie numérique, IA et santé mentale au programme de l’Open Forum Riyadh

Des représentants gouvernementaux, des artistes, des leaders de la société civile, des entrepreneurs et des PDG de multinationales interviendront au cours des différentes tables rondes. (Photo, AFP)
Des représentants gouvernementaux, des artistes, des leaders de la société civile, des entrepreneurs et des PDG de multinationales interviendront au cours des différentes tables rondes. (Photo, AFP)
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  • Cet événement se déroulera parallèlement à la réunion spéciale du WEF sur la collaboration mondiale
  • «Dans le cadre de Vision 2030 de l’Arabie saoudite, Riyad est devenue une capitale mondiale pour le leadership éclairé, l’action et les solutions»

LONDRES: L'Open Forum Riyadh, une série de tables rondes publiques qui se tiendront dans la capitale saoudienne dimanche et lundi, «mettra l’accent sur les défis et les opportunités au niveau mondial», selon les organisateurs.

Cet événement, fruit d’une collaboration entre le Forum économique mondial (WEF) et le ministère saoudien de l’Économie et de la Planification, se déroulera parallèlement à la réunion spéciale du WEF sur la collaboration mondiale, la croissance et l’énergie pour le développement, qui aura lieu à Riyad les 28 et 29 avril.

«Dans le cadre de Vision 2030 de l’Arabie saoudite, Riyad est devenue une capitale mondiale pour le leadership éclairé, l’action et les solutions, favorisant l’échange de connaissances et d’idées innovantes», affirme dans un communiqué de presse Faisal F. Alibrahim, ministre saoudien de l’Économie et de la Planification. Ce dernier précise que l’organisation de l’Open Forum de cette année à Riyad «témoigne de l’influence et du rôle croissants de la ville sur la scène internationale».

Le forum est ouvert au public et «vise à faciliter le dialogue entre les leaders éclairés et le grand public sur une série de sujets, notamment les défis environnementaux, la santé mentale, les monnaies numériques, l’intelligence artificielle [IA], le rôle des arts dans la société, l’entrepreneuriat moderne et les villes intelligentes», indique un communiqué.

Au programme, des tables rondes qui portent sur l’impact des monnaies numériques au Moyen-Orient, sur le rôle de la culture dans la diplomatie publique, sur le développement urbain pour les villes intelligentes ainsi que sur les actions qui ont pour objectif d’améliorer le bien-être mental dans le monde.

L’Open Forum, qui a lieu chaque année, a été créé en 2003 dans le but de permettre à un public plus large de participer aux activités du WEF. Il a été organisé dans plusieurs pays, dont le Cambodge, l’Inde, la Jordanie et le Vietnam.

Des représentants gouvernementaux, des artistes, des leaders de la société civile, des entrepreneurs et des PDG de multinationales interviendront au cours des différentes tables rondes.

Parmi les intervenants de cette année figurent Yazid A. al-Humied, gouverneur adjoint et responsable des investissements dans la région Mena au Fonds public d’investissement saoudien (PIF), la princesse Rima bent Bandar al-Saoud, ambassadrice d’Arabie saoudite aux États-Unis, et la princesse Beatrice, fondatrice du Big Change Charitable Trust et membre de la famille royale britannique.

Michèle Mischler, responsable des affaires publiques suisses et de la durabilité au WEF, a fait savoir dans un communiqué de presse que la participation du public aux tables rondes de l’Open Forum «favorise la diversité des points de vue, enrichit le dialogue mondial et renforce les solutions collectives pour un avenir plus inclusif et durable».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le FMI ouvre son premier bureau dans la région Mena à Riyad

Le bureau permettra une collaboration plus étroite entre le FMI et les institutions régionales. (Shutterstock)
Le bureau permettra une collaboration plus étroite entre le FMI et les institutions régionales. (Shutterstock)
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  • Ce nouveau bureau a pour but de renforcer le développement des capacités, la surveillance régionale et la communication
  • Il permettra une collaboration plus étroite entre le FMI et les institutions régionales, les gouvernements et les autres parties prenantes

RIYAD: Le Fonds monétaire international (FMI) a ouvert son premier bureau dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (Mena) à Riyad.

Le bureau a été inauguré lors de la Conférence régionale conjointe sur les politiques industrielles de diversification, organisée conjointement par le FMI et le ministère des Finances le 24 avril.

Selon l’agence de presse saoudienne (SPA), ce nouveau bureau a pour but de renforcer le développement des capacités, la surveillance régionale et la communication afin de favoriser la stabilité, la croissance et l’intégration régionale, promouvant ainsi les partenariats au Moyen-Orient et au-delà.

En outre, le bureau permettra une collaboration plus étroite entre le FMI et les institutions régionales, les gouvernements et les autres parties prenantes, indique la SPA. Cette dernière indique que le FMI a remercié l’Arabie saoudite de sa contribution financière visant à renforcer le développement des capacités dans ses États membres, y compris les pays fragiles.

Abdoul Aziz Wane, chef de mission chevronné du FMI qui a une connaissance approfondie de l’institution et dispose d’un vaste réseau de décideurs et d’universitaires dans le monde entier, sera le premier directeur du bureau de Riyad.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com