Les Houthis doivent tirer des leçons de leurs pertes, affirme l’envoyé special américain

Un combattant yéménite pro-gouvernemental tire sur les positions de la milice houthie soutenue par l'Iran alors qu'ils se rapprochent du dernier bastion nord des loyalistes, la ville stratégique de Marib. (Photo, AFPTV/AFP/Archives)
Un combattant yéménite pro-gouvernemental tire sur les positions de la milice houthie soutenue par l'Iran alors qu'ils se rapprochent du dernier bastion nord des loyalistes, la ville stratégique de Marib. (Photo, AFPTV/AFP/Archives)
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Publié le Mercredi 09 février 2022

Les Houthis doivent tirer des leçons de leurs pertes, affirme l’envoyé special américain

  • Tim Lenderking, envoyé spécial de Washington pour le Yémen, a déclaré que l'assaut de la milice contre Marib reste «le principal obstacle aux efforts de paix»
  • Khalida Bouzar, secrétaire générale adjointe de l'ONU, a signalé: «La paix seule ne suffit pas... elle doit s’accompagner d'une approche de redressement holistique et centrée sur les personnes»

LONDRES: Selon Tim Lenderking, l'envoyé spécial américain pour le Yémen, le pays est dans un «état d'escalade militaire» et la milice houthie doit comprendre que leurs pertes récentes indiquent «qu'il n'y a pas de solution militaire et que la seule voie à suivre est le dialogue». 

L'offensive Houthie contre la province yéménite de Marib, notamment les attaques répétées contre des zones civiles et contre des camps de personnes déplacées, «a été le principal obstacle aux efforts de paix», a-t-il avisé.

Lenderking s'exprimait lors d'une discussion virtuelle organisée par l'Institut américain pour la paix, en coopération avec le Programme des Nations unies pour le développement, dans le but d’étudier le récent rapport de ce dernier intitulé «Évaluer l'impact de la guerre au Yémen: les voies du rétablissement».

La guerre civile yéménite, qui a commencé en 2014, est considérée comme l'une des pires crises humanitaires et de développement au monde. Le rapport prévoit que, si le conflit se poursuit jusqu'en 2030, 1,3 million de personnes mourront.

L'offensive des Houthis à Marib, lancée en février dernier afin de tenter prendre le contrôle de l'un des derniers bastions du gouvernement soutenu par la communauté internationale, a suscité une condamnation internationale généralisée car la province riche en énergie est le plus grand refuge pour les personnes déplacées qui ont fui les combats depuis le début du conflit.

Lenderking a souligné que Washington est profondément préoccupé par le nombre croissant de victimes civiles au Yémen et a appelé toutes les parties à veiller à ce que les civils soient protégés conformément aux dispositions du droit international humanitaire.

«Soyons clairs, lorsque nous parlons de protection des civils dans la région, nous incluons également les dizaines de milliers de citoyens américains vivant dans le Golfe, dont la sécurité est la priorité absolue de la sécurité nationale américaine», a-t-il ajouté.

Il s'agit ici d'une référence aux attaques transfrontalières quasi quotidiennes menées par la milice houthie soutenue par l'Iran au Yémen contre des cibles en Arabie saoudite et, plus récemment, aux Émirats arabes unis.

Lenderking a signalé que cela inclut également le personnel yéménite local employé par les États-Unis à Sanaa détenus par les Houthis lorsqu'ils ont pris le contrôle de l'ancien complexe de l'ambassade américaine dans la capitale, «et dont nous restons déterminés à obtenir la libération en toute sécurité».

L'envoyé américain a affirmé que les efforts diplomatiques de son pays se sont traduits par deux éléments importants constitutifs de la paix au Yémen. Le premier est un «consensus international croissant sur la nécessité d'un cessez-le-feu et d'une solution politique» et le second est «une dynamique autour d'un processus de paix plus inclusif qui prend en compte les différents points de vue à travers le Yémen» pour mettre fin aux combats.

Lenderking a déclaré qu'il avait bon espoir que la paix dans le pays reste possible, mais qu'une solution durable dirigée par les Yéménites était nécessaire afin de mettre fin au conflit et résoudre la crise humanitaire. Cette année apportera sans doute de nouvelles occasions, a-t-il ajouté.

Khalida Bouzar, secrétaire générale adjointe de l'ONU, administratrice adjointe du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) et directrice régionale du Bureau du Pnud pour les États arabes, a averti que le rapport confirme que si la guerre au Yémen se poursuit jusqu'en 2030, l'effet sur la vie des personnes sera encore plus désastreux et les coûts de redressement plus énormes.

«Le gain économique de la paix est énorme», a-t-elle déclaré. «Cependant, la paix seule ne suffit pas, elle doit donc s'accompagner d'une approche de redressement holistique et centrée sur les personnes, couvrant tout le spectre du développement humanitaire et garantissant également l'appropriation nationale, le leadership du peuple yéménite et l'engagement de la communauté internationale.»

Le rapport prévoit que les décès dus à des causes indirectes, telles que le manque d'accès à la nourriture, à l'eau, aux installations sanitaires, aux soins de santé et à d'autres services de base, représentaient 60% des décès annuels au Yémen en 2021, et ce chiffre atteindra 75% en 2030. Le rapport indique qu'un enfant de moins de cinq ans est mort toutes les neuf minutes l'année dernière, et que ce taux passera à toutes les cinq minutes, avec des effets supplémentaires sur le produit intérieur brut, la pauvreté et la malnutrition à l'avenir.

Auke Lootsma, le représentant résident du Pnud au Yémen, a déclaré que malgré le fait que des milliards de dollars aient été dépensés pour l'aide alimentaire au pays, cela n'a pas été en mesure de faire une brèche dans la situation de la sécurité alimentaire au cours des cinq dernières années.

«Du point de vue de l'ONU, nous avons réalisé que si nous voulons faire une différence au Yémen à l’heure actuelle, nous devons changer de tactique et d’approche et faire vraiment plus», a-t-il éclairci.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Le prince héritier saoudien rencontre le chef du conseil de transition soudanais pour discuter de la sécurité et de la stabilité

Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman a rencontré lundi à Riyad Abdel Fattah Al-Burhan pour discuter des derniers développements au Soudan et des efforts visant à rétablir la sécurité et la stabilité dans le pays. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman a rencontré lundi à Riyad Abdel Fattah Al-Burhan pour discuter des derniers développements au Soudan et des efforts visant à rétablir la sécurité et la stabilité dans le pays. (SPA)
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  • La réunion a eu lieu au palais Al-Yamamah, où le prince héritier s'est entretenu avec le président du Conseil de souveraineté transitoire du Soudan et sa délégation
  • Au cours des entretiens, les deux parties ont passé en revue la situation au Soudan, ses implications régionales et les efforts visant à assurer la sécurité et la stabilité dans le contexte de la crise persistante que traverse le pays

RIYADH : Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane a rencontré Abdel Fattah Al-Burhan à Riyad lundi pour discuter des derniers développements au Soudan et des efforts visant à restaurer la sécurité et la stabilité dans le pays, a rapporté l'Agence de presse saoudienne.

La réunion a eu lieu au palais Al-Yamamah, où le prince héritier s'est entretenu avec le président du Conseil de souveraineté transitoire du Soudan et sa délégation.

Au cours des entretiens, les deux parties ont passé en revue la situation au Soudan, ses implications régionales et les efforts visant à assurer la sécurité et la stabilité dans le contexte de la crise persistante que traverse le pays, a ajouté SPA.

Le ministre saoudien de la défense, le prince Khalid ben Salmane, le ministre des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, le ministre d'État et conseiller à la sécurité nationale, Musaed bin Mohammed Al-Aiban, le ministre des finances, Mohammed Al-Jadaan, et l'ambassadeur saoudien au Soudan, Ali Hassan Jaafar, ont également assisté à la réunion.


Cisjordanie: 25 immeubles d'habitation menacés de destruction dans un camp de réfugiés

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  • "Nous avons été informés par la coordination militaire et civile que l'occupation (Israël, NDLR) procédera à la démolition de 25 bâtiments le jeudi 18 décembre"
  • "Il n'y a aucune nécessité militaire à mener ces démolitions", a affirmé à l'AFP Roland Friedrich, responsable de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) en Cisjordanie

TULKAREM: L'armée israélienne va démolir 25 immeubles d'habitation du camp de réfugiés de Nour Chams, dans le nord de la Cisjordanie, ont indiqué lundi à l'AFP des responsables locaux.

Abdallah Kamil, le gouverneur de Tulkarem où se situe le camp, a déclaré à l'AFP avoir été informé par le Cogat --l'organisme du ministère de la Défense israélien supervisant les activités civiles dans les Territoires palestiniens-- que les démolitions interviendraient d'ici la fin de la semaine.

"Nous avons été informés par la coordination militaire et civile que l'occupation (Israël, NDLR) procédera à la démolition de 25 bâtiments le jeudi 18 décembre", a indiqué à l'AFP Faisal Salama, responsable du comité populaire du camp de Tulkarem, proche de celui de Nour Chams, précisant qu'une centaine de familles seraient affectées.

Le Cogat n'a pas répondu dans l'immédiat aux sollicitations de l'AFP, l'armée israélienne indiquant se renseigner.

"Il n'y a aucune nécessité militaire à mener ces démolitions", a affirmé à l'AFP Roland Friedrich, responsable de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) en Cisjordanie.

Il estime qu'elles s'inscrivent "dans une stratégie plus large visant à modifier la géographie sur le terrain", qualifiant la situation de "tout simplement inacceptable".

"Crise" 

La Cisjordanie est occupée par Israël depuis 1967.

Début 2025, l'armée israélienne y a lancé une vaste opération militaire visant selon elle à éradiquer des groupes armés palestiniens, en particulier dans les camps de réfugiés du nord, comme ceux de Jénine, Tulkarem et Nour Chams.

Au cours de cette opération, l'armée a détruit des centaines de maisons dans les camps, officiellement pour faciliter le passage des troupes.

Selon M. Friedrich, environ 1.600 habitations ont été totalement ou partiellement détruites dans les camps de la région de Tulkarem, entraînant "la crise de déplacement la plus grave que la Cisjordanie ait connue depuis 1967".

Lundi, une vingtaine de résidents de Nour Chams, tous déplacés, ont manifesté devant des véhicules militaires blindés bloquant l'accès au camp, dénonçant les ordres de démolition et réclamant le droit de rentrer chez eux.

"Toutes les maisons de mes frères doivent être détruites, toutes! Et mes frères sont déjà à la rue", a témoigné Siham Hamayed, une habitante.

"Personne n'est venu nous voir ni ne s'est inquiété de notre sort", a déclaré à l'AFP Aïcha Dama, une autre résidente dont la maison familiale de quatre étages, abritant environ 30 personnes, figure parmi les bâtiments menacés.

Disparaître 

Fin novembre, l'ONG Human Rights Watch a indiqué qu'au moins 32.000 personnes étaient toujours déplacées de chez elles dans le cadre de cette opération.

Comme des dizaines d'autres, le camp de Nour Chams a été établi au début des années 1950, peu après la création d'Israël en 1948, lorsque des centaines de milliers de Palestiniens ont fui ou été expulsés de leurs foyers.

Avec le temps, ces camps se sont transformés en quartiers densément peuplés, où le statut de réfugié se transmet de génération en génération.

De nombreux habitants ont affirmé à l'AFP ces derniers mois qu'Israël cherchait à faire disparaître les camps, en les transformant en quartiers des villes qu'ils jouxtent, afin d'éliminer la question des réfugiés.

Nour Chams a longtemps été un lieu relativement paisible où vivaient dans des maisons parfois coquettes des familles soudées entre elles.

Mais depuis quelques années, des mouvements armés s'y sont implantés sur fond de flambées de violence entre Palestiniens et Israéliens et de précarité économique.

 


L'armée israélienne dit avoir tué trois membres du Hezbollah dans le sud du Liban

Samedi, l'armée israélienne avait indiqué avoir suspendu "temporairement" une frappe prévue sur un bâtiment de la région méridionale de Yanouh, qu'elle avait décrit comme une infrastructure du Hezbollah. (AFP)
Samedi, l'armée israélienne avait indiqué avoir suspendu "temporairement" une frappe prévue sur un bâtiment de la région méridionale de Yanouh, qu'elle avait décrit comme une infrastructure du Hezbollah. (AFP)
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  • "Les terroristes ont participé à des tentatives visant à rétablir les infrastructures" du mouvement libanais, en violation de l'accord de cessez-le-feu de novembre 2024
  • Puis dans un autre communiqué, l'armée a précisé avoir tué "un terroriste" dans la région de Jwaya, qui avait "activé des agents (du Hezbollah) au sein des services de sécurité libanais".

JERUSALEM: L'armée israélienne a déclaré avoir tué dimanche trois membres du Hezbollah dans le sud du Liban, Beyrouth faisant état également de trois morts dans des frappes israéliennes dans la région.

"Depuis ce matin (dimanche), l'armée a frappé trois terroristes du Hezbollah dans plusieurs zones du sud du Liban", a précisé l'armée israélienne dans un communiqué.

"Les terroristes ont participé à des tentatives visant à rétablir les infrastructures" du mouvement libanais, en violation de l'accord de cessez-le-feu de novembre 2024, a-t-elle ajouté.

L'armée a ensuite affirmé avoir "éliminé" deux d'entre eux "en moins d'une heure", dans les régions de Yater et Bint Jbeil (sud du Liban).

Puis dans un autre communiqué, l'armée a précisé avoir tué "un terroriste" dans la région de Jwaya, qui avait "activé des agents (du Hezbollah) au sein des services de sécurité libanais".

Le ministère libanais de la Santé avait auparavant fait état de trois morts dans des frappes israéliennes à Yater, Safad Al-Battikh et Jwaya.

Un cessez-le-feu est en vigueur depuis novembre 2024 après plus d'un an d'hostilités entre Israël et le mouvement islamiste libanais, en marge de la guerre à Gaza.

Malgré cette trêve, Israël mène régulièrement des frappes au Liban, notamment dans le sud, bastion du Hezbollah, affirmant viser des membres et des infrastructures du mouvement libanais pour l'empêcher de se réarmer.

Samedi, l'armée israélienne avait indiqué avoir suspendu "temporairement" une frappe prévue sur un bâtiment de la région méridionale de Yanouh, qu'elle avait décrit comme une infrastructure du Hezbollah.

L'armée libanaise est censée achever d'ici la fin de l'année le démantèlement, prévu par l'accord de cessez-le-feu, des infrastructures militaires du Hezbollah entre la frontière israélienne et le fleuve Litani, situé à une trentaine de km plus au nord.

Depuis, les Etats-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe pro-iranien, et tarir les sources de financement de la formation islamiste.

Israël maintient cinq positions dans la zone, malgré son retrait du territoire libanais prévu par l'accord de cessez-le-feu.

Dans un discours samedi, le chef du Hezbollah, Naim Qassem, qui a rejeté à plusieurs reprises la perspective d'un désarmement du mouvement, a déclaré que celui-ci "ne permettra pas à Israël d'atteindre son objectif" de mettre fin à la résistance, "même si le monde entier s'unit contre le Liban".