Les Yéménites font pression pour que les USA classent à nouveau les Houthis comme organisation terroriste

Le Premier ministre yéménite Maeen Abdel Malik Saeed a salué les délibérations en cours au sein de l'administration du président américain Joe Biden pour classer à nouveau les Houthis en organisation terroriste. (Photo, AFP)
Le Premier ministre yéménite Maeen Abdel Malik Saeed a salué les délibérations en cours au sein de l'administration du président américain Joe Biden pour classer à nouveau les Houthis en organisation terroriste. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Dimanche 13 février 2022

Les Yéménites font pression pour que les USA classent à nouveau les Houthis comme organisation terroriste

  • Pour le Premier ministre Saeed, les Américains se sont aperçus «tardivement» que la décision du retrait des houthis de la liste s'avérait contre-productive
  • «Pour nous, il est clair que les Houthis sont une organisation terroriste à cause de leurs crimes commis contre les Yéménites», a déclaré Saeed

AL-MUKALLÂ: Le Premier ministre yéménite Maeen Abdel Malik Saeed a salué les délibérations en cours au sein de l'administration du président américain Joe Biden pour classer à nouveau les Houthis en tant qu'organisation terroriste, alors que des dizaines de groupes de défense des droits locaux et internationaux ont renouvelé leurs demandes de punir la milice pour ses crimes.
S'adressant à la chaîne Al-Sharq basée à Riyad, Saeed a déclaré que les nouvelles discussions montraient que les Américains avaient réalisé «tardivement» que la décision du retrait des Houthis de la liste des organisations terroristes s'avérait contre-productive.
«Sa position est maintenant excellente et claire», a-t-il assuré, ajoutant que, depuis l'annulation de la désignation, les Houthis avaient multiplié leurs frappes meurtrières à l'intérieur et à l'extérieur du pays, qui a coûté la vie à de nombreux civils.
Les Houthis ont sapé la sécurité maritime internationale à travers la mer Rouge en plaçant des engins explosifs maritimes et en lançant des attaques contre des navires, a-t-il expliqué.
«Pour nous, il est clair que les Houthis sont une organisation terroriste à cause de leurs crimes commis contre les Yéménites», a indiqué Saeed.
Le Washington Post a rapporté que l'escalade des attaques de missiles par les Houthis, principalement les dernières frappes contre les Émirats arabes unis, avait incité certains responsables américains et du Moyen-Orient à demander à l'administration Biden de designer les Houthis une organisation terroriste après avoir inversé la désignation il y a un an.

En Bref

Le Washington Post a rapporté que l'escalade des attaques des Houthis avait incité certains responsables américains et du Moyen-Orient à demander à l'administration Biden de designer les Houthis comme organisation terroriste.

 

Les nouvelles demandes sont intervenues quelques jours après que les Émirats arabes unis ont fait pression pour désigner les Houthis comme une organisation terroriste après que des drones équipés d'explosifs et des missiles balistiques ont frappé des cibles civiles aux Émirats arabes unis.
Ces demandes étaient fondés sur l'argument selon lequel la désignation épuiserait les sources financières des Houthis et les routes de contrebande d'armes.
«Cette désignation contribuera à perturber les réseaux illicites de finances et d'armes qui alimentent la machine terroriste Houthi. Cela ajoutera à la pression croissante sur les Houthis pour qu'ils s'engagent dans des efforts de paix dirigés par l'ONU. Cela pourra mettre fin aux hostilités d’une guerre qui dure depuis bien trop longtemps», a déclaré l'ambassade des Émirats arabes unis au Yémen.
Le Premier ministre du Yémen a signalé qu'il avait averti les États-Unis que le retrait des houthis de la liste des organisations terroristes ne conduira pas à la paix au Yémen et que les Houthis interpréteront mal les bons gestes de la communauté internationale.
«Malheureusement, il y a eu de la clémence avec les Houthis. Nous avons prévenu que ces choses mèneront à plus d'escalade, pas de calme. Faire pression sur les Houthis est le seul moyen de parvenir à une solution au Yémen».
Saeed a assuré les organisations d'aide locales et internationales que son gouvernement s'efforcera d'atténuer les éventuelles répercussions de la décision sur le flux et la distribution de l'aide humanitaire au Yémen. «Nous tenons à ce que la désignation des houthis comme organisation terroriste n'affecte pas le flux d'aide», a-t-il ajouté.
Les militants yéménites des droits de l'homme, principalement ceux qui ont été forcés de fuir le pays à cause de la répression des Houthis, ont également exigé des sanctions sévères contre la milice pour la dissuader d'abuser des Yéménites et de mener des frappes contre des civils.
Baraa Shiban, un militant yéménite des droits de l'homme, a averti que le maintien des Houthis au pouvoir conduira à une expansion de la violence dans le pays, citant les attaques de la milice contre des sites civils au Yémen et en Arabie saoudite, notamment l'aéroport d'Abha.
«Avec les Houthis au pouvoir, le conflit au #Yémen va se répandre, c'est ce que de nombreux Yéménites disent depuis le premier jour», a posté  Shiban sur Twitter.
Zafaran Zaid, une militante yéménite des droits de l'homme et avocate qui a été condamnée à mort par contumace par un tribunal dirigé par les Houthis l'année dernière, a déclaré samedi à Arab News que les Houthis devraient être mis sur liste noire pour avoir tué des milliers de Yéménites, pillé des biens privés et publics, placé des centaines de milliers de mines terrestres, de poursuivre des journalistes et de piller des villages avec des armes lourdes.
«Les Américains devraient répondre à une question simple : comment avez-vous trouvé les Houthis après avoir annulé la désignation ? Les Houthis sont devenus plus brutaux et ont bombardé les villes et les tentes des déplacés», a-t-elle soutenu.


Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La diplomatie française estime qu'Israël doit faire preuve de « la plus grande retenue » au Liban

Le drapeau français flotte sur le lac d'Enghien, à Enghien-les-Bains, dans la banlieue nord de Paris, le 25 avril 2025. (Photo Thibaud MORITZ / AFP)
Le drapeau français flotte sur le lac d'Enghien, à Enghien-les-Bains, dans la banlieue nord de Paris, le 25 avril 2025. (Photo Thibaud MORITZ / AFP)
Short Url
  • l'armée israélienne continue de mener des frappes au Liban, affirmant viser des combattants et des infrastructures du mouvement libanais, Hezbollah.
  • Le Liban avait alors demandé à Washington et Paris, garants de l'accord de cessez-le-feu, de « contraindre Israël à cesser immédiatement ses attaques ».

PARIS : La France a exhorté mercredi Israël « à faire preuve de la plus grande retenue » au Liban après la frappe israélienne qui a touché Beyrouth dimanche dernier, et a souligné que le démantèlement des sites militaires du Hezbollah revenait « exclusivement aux forces armées libanaises ».

Malgré un cessez-le-feu entré en vigueur le 27 novembre après plus d'un an de guerre entre Israël et le Hezbollah, l'armée israélienne continue de mener des frappes au Liban, affirmant viser des combattants et des infrastructures du mouvement libanais, très affaibli, qui affirme de son côté respecter l'accord.

Le week-end dernier, Israël a assuré avoir visé un entrepôt de missiles.

Le Liban avait alors demandé à Washington et Paris, garants de l'accord de cessez-le-feu, de « contraindre Israël à cesser immédiatement ses attaques ».

« La France rappelle que le respect du cessez-le-feu s'impose à toutes les parties sans exception afin de garantir la sécurité des populations civiles des deux côtés de la Ligne bleue », la frontière de facto délimitée par les Nations unies, a souligné mercredi Christophe Lemoine, porte-parole du ministère français des Affaires étrangères.

« La France appelle donc Israël à faire preuve de la plus grande retenue et à se retirer au plus vite des cinq points toujours occupés sur le territoire libanais », a-t-il ajouté lors d'un point presse.

Une commission regroupant le Liban, Israël, les États-Unis, la France et l'ONU est chargée de superviser l'application du cessez-le-feu.

Beyrouth presse la communauté internationale de faire pression sur Israël pour qu'il mette fin à ses attaques et se retire des cinq positions frontalières où il s'est maintenu dans le sud du pays, malgré l'accord.


Les services de sécurité des Émirats déjouent un transfert illégal d'armes vers le Soudan

Les autorités ont saisi environ cinq millions de munitions de type Goryunov (7,62 x 54 mm) retrouvées dans l'avion. (AFP)
Les autorités ont saisi environ cinq millions de munitions de type Goryunov (7,62 x 54 mm) retrouvées dans l'avion. (AFP)
Short Url
  • Les services de sécurité ont réussi à empêcher le transfert d'une quantité d'équipements militaires aux forces armées soudanaises 
  • Les prévenus ont été arrêtés lors d'une inspection de munitions dans un avion privé dans l'un des aéroports du pays

ABU DHABI: Les services de sécurité des Émirats arabes unis ont déjoué une tentative de transfert illégal d'armes et d'équipements militaires aux forces armées soudanaises, a déclaré mercredi le procureur général des Émirats arabes unis, Hamad Saif al-Chamsi.

M. Al-Chamsi a déclaré que les services de sécurité avaient réussi à empêcher le transfert d'une quantité d'équipements militaires aux forces armées soudanaises après l'arrestation de membres d'une cellule impliquée dans la médiation non autorisée, le courtage et le trafic illicite d'équipements militaires, sans avoir obtenu les licences nécessaires auprès des autorités compétentes.

Les prévenus ont été arrêtés lors d'une inspection de munitions dans un avion privé dans l'un des aéroports du pays.

L'avion transportait environ cinq millions de munitions de type Goryunov (54,7 x 62 mm).

Les autorités ont également saisi une partie du produit financier de la transaction en possession de deux suspects dans leurs chambres d'hôtel.

M. Al-Chamsi a déclaré que l'enquête avait révélé l'implication de membres de la cellule des chefs militaires soudanais, notamment l'ancien chef des services de renseignement Salah Gosh, un ancien officier de l'agence de renseignement, un ancien conseiller du ministre des Finances et une personnalité politique proche du général Abdel Fattah al-Burhan et de son adjoint Yasser al-Atta. Plusieurs hommes d'affaires soudanais ont également été impliqués.

Selon les enquêteurs, les membres de la cellule ont conclu un marché d'équipement militaire portant sur des fusils Kalachnikov, des munitions, des mitrailleuses et des grenades d'une valeur de plusieurs millions de dollars.

Les armes ont été transférées de l'armée soudanaise à une société d'importation des Émirats arabes unis en utilisant la méthode de transfert des HAWALADARS.

La transaction a été facilitée par l'intermédiaire d'une société appartenant à un membre fugitif de la cellule travaillant pour les forces armées soudanaises, en coordination avec le colonel Othman al-Zubair, responsable des opérations financières au sein de l'armée soudanaise.

De faux contrats et de fausses factures commerciales ont été utilisés pour prétendre que les paiements concernaient un contrat d'importation de sucre.

L'enquête a conclu que ces transactions avaient été effectuées à la demande du comité d'armement des forces armées soudanaises, présidé par Al-Burhan et son adjoint Al-Atta, en toute connaissance de cause et avec leur approbation. Les membres de la cellule ont été directement chargés de négocier et de finaliser les transactions par Ahmed Rabie Ahmed al-Sayed, une personnalité politique proche du commandant en chef soudanais et responsable de la délivrance des certificats et des approbations des utilisateurs finaux.

Les enquêteurs ont confirmé que Salah Gosh jouait un rôle central dans la gestion du trafic illégal d'équipements militaires aux Émirats arabes unis, en coordination avec d'autres membres de la cellule.

Le groupe a réalisé une marge bénéficiaire de 2,6 millions de dollars (1 dollar = 0,88 euro) par rapport à la valeur réelle des deux transactions, qu'il s'est répartie entre lui et plusieurs complices. La part de Gosh a été retrouvée en possession du suspect Khalid Youssef Mukhtar Youssef, ancien officier de renseignement et ex-chef de cabinet de Gosh.

La cargaison saisie était arrivée à l'aéroport des Émirats arabes unis à bord d'un avion privé en provenance d'un pays étranger.

L'avion s'était posé pour faire le plein et avait officiellement déclaré qu'il transportait un lot de fournitures médicales.

Cependant, la cargaison militaire a été découverte sous la supervision du ministère public, sur la base de mandats judiciaires émis par le procureur général.

Les autorités ont également saisi des copies des contrats relatifs aux deux transactions, de faux documents d'expédition, ainsi que des enregistrements audio et des messages échangés entre les membres de la cellule.

L'enquête a permis de découvrir plusieurs sociétés appartenant à un homme d'affaires soudano-ukrainien, dont une opérant aux Émirats arabes unis.

Ces sociétés ont fourni à l'armée soudanaise des armes, des munitions, des grenades et des drones, en collaboration avec les membres de la cellule et le responsable financier de l'armée.

L'une des sociétés figure sur la liste des sanctions américaines.

Les enquêtes en cours ont révélé que les intérêts financiers et les profits du groupe sont étroitement liés à la poursuite du conflit interne au Soudan.

Le procureur général a souligné que cet incident représentait une grave atteinte à la sécurité nationale des Émirats arabes unis, en faisant de leur territoire une plateforme pour le trafic illégal d'armes à destination d'un pays en proie à des troubles civils, en plus de constituer des infractions pénales punissables par la loi.

Il a conclu en déclarant que le ministère public poursuivait ses procédures d'enquête en vue de déférer les suspects à une procédure judiciaire d'urgence.

Les résultats définitifs seront annoncés à la fin de l'enquête.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Retailleau engage la procédure de dissolution d'Urgence Palestine

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau intervient lors d'un débat sur le narcotrafic à l'Assemblée nationale française à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau intervient lors d'un débat sur le narcotrafic à l'Assemblée nationale française à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Short Url
  • A la veille du 1er mai, Bruno Retailleau a annoncé  mecredi l'engagement de la procédure de dissolution du groupe Urgence Palestine.
  • Le groupe organise régulièrement des manifestations, qui ont parfois été interdites par les autorités.

PARIS : A la veille du 1er mai, Bruno Retailleau a annoncé  mecredi l'engagement de la procédure de dissolution du groupe Urgence Palestine, ainsi que de Lyon Populaire, qui appartient à l'ultra droite, après avoir lancé mardi celle du groupe antifasciste La Jeune Garde.

Invité de CNews/Europe 1, le ministre de l'Intérieur a justifié la dissolution d'Urgence Palestine en affirmant qu'il fallait « taper sur les islamistes ». « L'islamisme est une idéologie qui essaie d'instrumentaliser une religion. Il y a une défiguration de la foi », a-t-il dit.

« Il ne faut pas défigurer la juste cause des Palestiniens », a poursuivi M. Retailleau, qui a insisté sur le fait que « beaucoup de nos compatriotes musulmans professent une foi parfaitement compatible avec les valeurs de la République ».

Créé au lendemain de l'attaque sans précédent du Hamas dans le sud d'Israël le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre à Gaza, le collectif Urgence Palestine dit rassembler « des citoyens, des organisations et mouvements associatifs, syndicaux et politiques mobilisés pour l'auto-détermination du peuple palestinien ». 

Le groupe organise régulièrement des manifestations, qui ont parfois été interdites par les autorités.

« À l'heure où le peuple palestinien est confronté au génocide, à la famine, où les Israéliens cherchent à détruire et à anéantir le peuple palestinien, que fait le gouvernement français ? Il veut dissoudre notre collectif, c'est insupportable », a réagi Omar Al Soumi, l'un des militants d'Urgence Palestine.

« C'est la réalité d'une France complice du génocide », a-t-il accusé dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux.

Urgence Palestine a reçu de nombreux messages de soutien de la part d'organisations de l'extrême gauche et de la gauche radicale. 

« Non à la dissolution d'Urgence Palestine », a écrit sur Instagram le Nouveau Parti Anticapitaliste, dénonçant « des prétextes pour faire taire les voix solidaires avec la Palestine ! ».

L'eurodéputée insoumise Rima Hassan a également critiqué les dissolutions engagées contre la Jeune Garde et Urgence Palestine.

« La dérive autoritaire et fasciste de Macron est aussi réelle, tangible et concrète », a-t-elle réagi sur X.

Tsedek!, qui se présente comme un « collectif juif décolonial », a aussi apporté son soutien à ces deux organisations.

« Le gouvernement qui appelle à la dissolution d’Urgence Palestine, c’est la République qui reprend ses droits et réaffirme que l’antisémitisme ne passera pas en France », s'est au contraire félicitée Sarah Aizenman, présidente du collectif « Nous vivrons », auprès de l'AFP. 

« Cette organisation ne défend pas les droits des Palestiniens, elle soutient une organisation terroriste », a accusé Mme Aizenman.

Les annonces de procédures de dissolution contre La Jeune Garde et Urgence Palestine interviennent à la veille des rassemblements du 1er-Mai et pourraient tendre le climat des manifestations, notamment à Paris, selon un haut responsable de la police.

Le ministre de l'Intérieur et le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, ont par avance prévenu qu'aucun débordement ne serait toléré.

Environ 15 000 personnes sont attendues jeudi pour la manifestation parisienne.