Assassinat d'un prêtre en France en 2016 : ouverture du procès à Paris

Les religieuses de la congrégation de Rouen de "l'Enfant Jésus de la Providence", se tiennent devant la tombe du Père Jacques Hamel (1930-2016), à l'occasion du cinquième anniversaire de sa mort au cimetière de la Basilique de Bonsecours à Rouen, dans l'ouest de la France, le 26 juillet 2021. JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP
Les religieuses de la congrégation de Rouen de "l'Enfant Jésus de la Providence", se tiennent devant la tombe du Père Jacques Hamel (1930-2016), à l'occasion du cinquième anniversaire de sa mort au cimetière de la Basilique de Bonsecours à Rouen, dans l'ouest de la France, le 26 juillet 2021. JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP
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Publié le Lundi 14 février 2022

Assassinat d'un prêtre en France en 2016 : ouverture du procès à Paris

  • Le procès de l'assassinat d'un prêtre lors d'une messe en France en 2016, un an et demi après le début d'une vague d'attentats djihadistes, s'est ouvert lundi à Paris pour juger trois proches des assaillants et l'instigateur présumé de l'attaque
  • Les deux meurtriers âgés de 19 ans, Adel Kermiche et Abdel-Malik Petitjean, qui se réclamaient de l'EI, ont, eux, été tués par la police à leur sortie de la petite église de la banlieue de Rouen, dans le nord-ouest de la France, le 26 juillet 2016

PARIS: Le procès de l'assassinat d'un prêtre lors d'une messe en France en 2016, un an et demi après le début d'une vague d'attentats djihadistes, s'est ouvert lundi à Paris pour juger trois proches des assaillants et l'instigateur présumé de l'attaque.
Cet instigateur présumé, Rachid Kassim, ne prendra pas place dans le box des accusés de la cour d'assises spéciale de Paris : ce propagandiste français du groupe État islamique (EI) est présumé mort dans un bombardement en Irak en février 2017.
Les deux meurtriers âgés de 19 ans, Adel Kermiche et Abdel-Malik Petitjean, qui se réclamaient de l'EI, ont, eux, été tués par la police à leur sortie de la petite église de la banlieue de Rouen, dans le nord-ouest de la France, le  26 juillet 2016.
Ils venaient d'y égorger le père Jacques Hamel, 85 ans, à la fin d'une messe devant trois religieuses et un couple, dont ils avaient aussi grièvement blessé le mari, octogénaire.
Seules comparaissent trois personnes de leur "entourage familial, amical ou téléphonique", selon l'accusation. Jean-Philippe Jean Louis, Farid Khelil et Yassine Sebaihia sont renvoyés pour "association de malfaiteurs terroriste".
Cet attentat visant pour la première fois en Europe un prêtre dans son église avait bouleversé bien au-delà des frontières françaises.
Il était survenu douze jours après un attentat qui avait fait 86 morts à Nice, sur la riviera française, et après une année 2015 sanglante, marquée par l'attaque djihadiste contre l'heddomadaire satirique Charlie Hebdo et une supérette kasher en janvier (17 morts) puis par les attentats à Paris et près de Paris en novembre (130 morts).
L'audience doit débuter par l'examen des personnalités de  Jean-Philippe Jean Louis, Farid Khelil et Yassine Sebaihia, soupçonnés d'avoir été au courant des projets des deux jeunes hommes, d'avoir partagé leur idéologie ou tenté de rejoindre les groupes terroristes en Syrie.
Rachid Kassim est le seul inculpé pour complicité de l'assassinat du prêtre et de la tentative d'assassinat sur le paroissien.

Comprendre les motivations

Guy Coponet, le paroissien blessé dans l'attaque, aujourd'hui âgé de 92 ans et veuf, doit être entendu jeudi. Présent lundi à l'ouverture du procès, il espère notamment que "ceux qui sont responsables (puissent) demander pardon à tous ceux à qui ils ont fait de la peine".
Les deux soeurs du père Hamel, Roseline et Chantal, veulent "comprendre qui étaient les auteurs de l'acte et (leurs) motivations" au cours de ce procès, prévu pour durer près de quatre semaines, selon leur avocat. Mais aussi savoir s'il y a eu "des insuffisances dans l'arsenal de prévention", alors que l'un des assassins était placé sous bracelet électronique après un départ avorté vers la Syrie.
L'archevêque de Rouen, Mgr Dominique Lebrun, qui a déposé en 2019 un dossier de béatification du père Hamel au Vatican, attend "que la justice soit rendue" pour les victimes ainsi que pour les trois accusés "détenus depuis cinq ans". "Sont-ils coupables ? De quoi ?", interroge-t-il.
Pour Béranger Tourné, avocat de Jean-Philippe Jean Louis, la réponse est claire: ils ne sont "que trois lampistes".
L'accusation décrit son client, âgé de 25 ans aujourd'hui, comme "très actif dans la djihadosphère", via l'administration d'une chaîne Telegram pro-EI et la création de cagnottes en ligne pour soutenir des personnes de "la mouvance islamiste radicale".
Quelques semaines avant l'attentat, il s'était rendu en Turquie en compagnie d'Abdel-Malik Petitjean, dans le but, selon l'accusation, de rejoindre la Syrie.
Farid Khelil, également en contact avec Rachid Kassim, aurait soutenu les velléités d'action violente d'Abdel-Malik Petitjean, son cousin.
Khelil, aujourd'hui âgé de 36 ans, "n'était pas du tout au courant du projet criminel de son cousin" et "conteste avoir partagé son idéologie", rétorque son avocat Simon Clemenceau.
Quant à Yassine Sabaihia, 27 ans, qui avait brièvement rejoint les deux terroristes à Saint-Etienne-du-Rouvray le 24 juillet, avant de repartir, "il ne savait pas ce qui était en train de se préparer", affirme son avocate Katy Mira.


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.