Les Houthis, «principal obstacle aux efforts de paix» au Yémen, affirme Lenderking

La milice houthie a été le «principal obstacle aux efforts de paix» au Yémen, a déclaré lundi l'envoyé spécial américain Timothy A. Lenderking. (Fichier/AFP)
La milice houthie a été le «principal obstacle aux efforts de paix» au Yémen, a déclaré lundi l'envoyé spécial américain Timothy A. Lenderking. (Fichier/AFP)
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Publié le Mardi 15 février 2022

Les Houthis, «principal obstacle aux efforts de paix» au Yémen, affirme Lenderking

  • Timothy A. Lenderking a fait cette déclaration lors d'une conférence à Washington, à laquelle a assisté Arab News
  • Pour le négociateur du gouvernement yéménite, l'Iran «tente de créer le chaos dans la région à travers différentes milices»

CHICAGO: La milice houthie a été le «principal obstacle aux efforts de paix» au Yémen, a déclaré lundi l'envoyé spécial américain Timothy A. Lenderking lors d'une conférence à Washington, à laquelle a assisté Arab News.

Mohammed al-Amrani, membre de l'équipe de négociation du gouvernement yéménite, s’est joint à Lenderking pour préciser que les Houthis étaient non seulement soutenus par l'Iran, mais qu’ils suivaient également sa stratégie consistant à utiliser les négociations comme un moyen de pousser aux concessions et de marquer des avantages.

Lenderking et Al-Amrani ont été les premiers orateurs de cette conférence organisée par le Center for Conflict and Humanitarian Studies et le Arab Center de Washington.

Les pertes récentes des Houthis «devraient leur montrer qu'il n'y a pas de solution militaire au conflit», a déclaré Lenderking. «Nous avons également vu les Houthis menacer de frapper des aéroports commerciaux internationaux et d'autres cibles à Abu Dhabi et Riyad. Cela préoccupe grandement les États-Unis et la communauté internationale», a-t-il ajouté.

«Les Houthis ont suivi un modèle dangereux d'actions de plus en plus obstructionnistes et belliqueuses contre les Yéménites, les pays voisins du Yémen, ainsi que l'ensemble de la communauté internationale, portant atteinte aux civils et aux infrastructures civiles», a-t-il également assuré.

Al-Amrani a affirmé que les Houthis, par leur «intransigeance», avaient «fait obstruction» à toute tentative de pourparlers de paix tenus au Koweït, à Genève et à Stockholm».

Les Houthis «créent une génération… qui croit que la mort est le message de la vie et que la violence est la seule solution à la crise yéménite», a-t-il poursuivi. «L'Iran essaie de créer le chaos dans la région à travers différentes milices. C'est un problème. L'affiliation des Houthis à l'Iran est problématique.»

Al-Amrani a indiqué que dans de nombreux cas, lorsqu'il a semblé que les Houthis pourraient établir un dialogue constructif, les Iraniens ont envoyé des instructions pour y mettre fin. Les Houthis ont «essayé d'éviter tout accord contraignant», a-t-il soutenu.

«Le processus de paix nécessite deux parties ayant la même détermination de mettre fin au conflit». Les Houthis «n'étaient pas partie prenante» dans les efforts de paix, a précisé Al-Amrani.

Lenderking a affirmé que les États-Unis s'engageaient à «aider à améliorer la vie des Yéménites, en créant le contexte qui leur permettrait de définir communément leur propre avenir, et de promouvoir un règlement durable qui mette fin au conflit».

«Nous ne parlons pas ici d'un cessez-le-feu. Nous parlons de mettre fin au conflit et de remettre le Yémen sur pied. Cela reste une priorité absolue de la politique étrangère américaine. En termes d'aide humanitaire, les États-Unis ont fourni au peuple yéménite plus de 4 milliards de dollars (environ 3,5 millions d’euros) depuis le début de la crise, il y a plus de sept ans», a-t-il détaillé.

Lenderking a expliqué que les États-Unis étaient «préoccupés par le déficit de financement de l’ONU en 2022, estimé à 3,9 milliards de dollars», et a exhorté les donateurs à «tenir leurs promesses à l’égard du peuple yéménite et à se mobiliser pour donner généreusement».

L'Arabie saoudite est le plus grand donateur d'aide humanitaire au Yémen. Le Royaume a envoyé dans le pays plus de 18 milliards de dollars (environ 16 millions d’euros) ces six dernières années, selon le King Salman Humanitarian Aid and Relief Center.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Washington annonce avoir arrimé la jetée à Gaza, prête à recevoir de l'aide

Cette photo prise le 16 mai 2024 montre une vue du navire de l'armée américaine General Frank S. Besson Jr. Logistic Support Vessel (LSV-1) en Méditerranée, au large de la bande de Gaza. (AFP).
Cette photo prise le 16 mai 2024 montre une vue du navire de l'armée américaine General Frank S. Besson Jr. Logistic Support Vessel (LSV-1) en Méditerranée, au large de la bande de Gaza. (AFP).
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  • Ce projet de jetée d'un coût annoncé de 320 millions de dollars selon le Pentagone, avait été annoncé en mars par le président Joe Biden, pour pallier aux restrictions imposées par Israël
  • Londres a annoncé mercredi qu'un navire chargé d'aide avait quitté Chypre à destination de cette installation

JERUSALEM: Les Etats-Unis ont annoncé avoir achevé jeudi une jetée provisoire sur la côte de Gaza, devant permettre d'acheminer plus d'aide dans le territoire ravagé par sept mois de guerre et dont les principaux points d'entrée sont bloqués depuis plus d'une semaine.

Des militaires américains "soutenant la mission humanitaire de livraison d'aide supplémentaire aux civils palestiniens dans le besoin, ont arrimé la jetée temporaire à la plage de Gaza", indique sur X le commandement militaire des Etats-Unis pour le Moyen-Orient (Centcom).

"Il est prévu que des camions chargés d'aide humanitaire commencent à accoster dans les prochains jours", poursuit le Commandement, précisant que l'aide sera remise à l'ONU qui "coordonnera sa distribution dans Gaza".

Farhan Haq, porte-parole adjoint du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, a toutefois indiqué que les négociations se poursuivaient concernant la distribution de l'aide.

"Nous finalisons nos plans opérationnels pour assurer que nous sommes prêts à gérer (l'aide) quand la jetée flottante sera totalement opérationnelle, tout en assurant la sécurité de notre personnel", a-t-il déclaré.

Répétant la préférence de l'ONU pour la voie terrestre, il a estimé que l'aide humanitaire "ne peut pas et ne devrait pas dépendre d'une jetée flottante loin de là où les besoins sont les plus aigus".

Que l'aide arrive "par la mer ou par la route, sans carburant elle n'arrivera pas aux gens qui en ont besoin", a-t-il insisté.

Interrogé sur ces inquiétudes, un porte-parole du Département d'Etat américain, Vedant Patel, a indiqué que les Etats-Unis travaillaient avec l'ONU sur les modalités. Mais "de notre point de vue, nous pensons que c'est prêt à fonctionner et que l'aide va commencer à arriver dès que possible".

Le vice-amiral Brad Cooper du Centcom, a annoncé l'arrivée "d'environ 500 tonnes (d'aide) dans les prochains jours (...) réparties entre plusieurs bateaux".

"Des milliers de tonnes d'aide sont dans les tuyaux", a-t-il ajouté, précisant que l'aide sera contrôlée en amont à Chypre. "Il n'y aura pas de soldat américain au sol à Gaza."

A terme, Washington espère l'arrivée de l'équivalent de "150 camions par jour", a précisé une porte-parole du Pentagone.

Ce projet de jetée d'un coût annoncé de 320 millions de dollars selon le Pentagone, avait été annoncé en mars par le président Joe Biden, pour pallier aux restrictions imposées par Israël, allié historique des Etats-Unis, à l'acheminement terrestre de l'aide vers la bande de Gaza.

Londres a annoncé mercredi qu'un navire chargé d'aide avait quitté Chypre à destination de cette installation.

Il doit y débarquer environ 100 tonnes d'abris temporaires pour les habitants de Gaza, quelque 2,4 millions de personnes dont environ 70% ont été déplacées par la guerre, dans un territoire déjà surpeuplé et assiégé depuis sept mois.

La marine et des troupes d'infanterie encadrent cette "opération humanitaire", a indiqué un porte-parole de l'armée israélienne, Nadav Shoshani.

Mercredi, plus de 200 camions sont entrés à Gaza, via le passage d'Erez-Ouest et celui de Kerem Shalom, chargés notamment de farine et de carburant (76.000 litres) et "nous allons les transférer au Programme alimentaire mondial pour approvisionner les organisations et les boulangeries à travers Gaza", a-t-il déclaré.

Israël a lancé une offensive sur la bande de Gaza en riposte à une attaque sanglante sur son sol de commandos du Hamas et ses alliés, le 7 octobre.

L'aide internationale, strictement contrôlée par les autorités israéliennes, arrivait déjà au compte-gouttes, mais son entrée à Gaza est désormais largement entravée aux deux principaux points de passage -Kerem Shalom depuis Israël et Rafah depuis l'Egypte.

L'armée israélienne s'est emparée le 7 mai du côté palestinien du passage de Rafah, par lequel transitait la totalité du carburant indispensable au fonctionnement des infrastructures et hôpitaux de Gaza et à la logistique humanitaire.

Depuis, l'Egypte refuse de coordonner l'acheminement de l'aide avec Israël par Rafah, les deux pays se renvoyant la responsabilité du blocage.

Fermé plusieurs jours début mai après avoir essuyé des tirs de roquettes du Hamas, Kerem Shalom est officiellement ouvert, mais des organisations humanitaires affirment ne pas pouvoir y collecter l'aide acheminée, faute de carburant et en raison de combats alentour.


Un pèlerin français traverse treize pays pour accomplir l’Omra

Dans une interview accordée à SPA peu après son arrivée à Médine mercredi, M. Boulabiar affirme qu’il s’est entraîné pendant deux ans pour effectuer cette marche de 8 000 kilomètres. (SPA)
Dans une interview accordée à SPA peu après son arrivée à Médine mercredi, M. Boulabiar affirme qu’il s’est entraîné pendant deux ans pour effectuer cette marche de 8 000 kilomètres. (SPA)
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  • M. Boulabiar explique qu’il s’est entraîné pendant deux ans pour effectuer cette marche de 8 000 kilomètres
  • «C’est un rêve d’enfant. Je rêvais de me rendre à La Mecque à pied, comme le Prophète», confie M. Boulabiar

MÉDINE: Le pèlerin français Mohammed Boulabiar a passé huit mois à parcourir treize pays pour accomplir l’Omra, a rapporté mercredi l’agence de presse saoudienne (SPA).

Dans une interview accordée à SPA peu après son arrivée à Médine mercredi, M. Boulabiar explique qu’il s’est entraîné pendant deux ans pour effectuer cette marche de 8 000 kilomètres.

Il est parti de Paris le 27 août 2023 et a traversé la Suisse, l’Italie, la Slovénie, la Croatie, la Bosnie, le Monténégro, l’Albanie, la Macédoine, la Grèce, la Turquie et la Jordanie avant d’arriver en Arabie saoudite.

Muni uniquement d’une carte et d’un sac contenant des provisions de première nécessité et une tente ne pesant que 25 kilos, M. Boulabiar raconte avoir passé la plupart de ses nuits dans des mosquées situées le long de la route ou chez des étrangers généreux qui l’ont accueilli dans leur maison.

Pour M. Boulabiar, l’aspect le plus difficile du voyage était la météo.

«Je suis parti en été et je suis arrivé au printemps, traversant l’automne et l’hiver, affrontant les tempêtes et le tonnerre. À un moment donné, une tempête de neige à la frontière grecque a retardé mon voyage d’une semaine», se souvient-il.

«C’est un rêve d’enfant. Je rêvais de me rendre à La Mecque à pied, comme le Prophète», confie M. Boulabiar.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le prince héritier saoudien s’entretient avec des dirigeants arabes en marge du sommet de Manama

Le prince héritier d’Arabie saoudite s’entretient avec le Premier ministre koweïtien, cheikh Ahmed Abdallah al-Ahmed al-Sabah, à Manama, Bahreïn. (SPA)
Le prince héritier d’Arabie saoudite s’entretient avec le Premier ministre koweïtien, cheikh Ahmed Abdallah al-Ahmed al-Sabah, à Manama, Bahreïn. (SPA)
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  • Le prince héritier a exhorté la communauté internationale à assumer ses responsabilités en exigeant la cessation immédiate de l’agression israélienne
  • Il a souligné «l’importance de trouver une solution juste et globale à la question palestinienne»

RIYAD: Le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, a rencontré plusieurs dirigeants arabes en marge du Sommet de la Ligue arabe, qui se tient aujourd’hui à Manama.

Le prince héritier s’est entretenu avec le Premier ministre koweïtien, cheikh Ahmed Abdallah al-Ahmed al-Sabah, le roi Abdallah de Jordanie, le président syrien, Bachar al-Assad, et le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres.

Le sommet portait essentiellement sur la guerre entre Israël et le Hamas. Le prince héritier a déclaré dans son discours que le Royaume «insistait sur la nécessité d’une collaboration continue pour faire face à l’agression brutale contre la Palestine».

Il a exhorté la communauté internationale à assumer ses responsabilités en exigeant la cessation immédiate de l’agression israélienne et en garantissant l’acheminement de l’aide humanitaire à Gaza.

Le prince héritier a également souligné «l’importance de trouver une solution juste et globale à la question palestinienne sur la base des résolutions légitimes de l’ONU et de l’Initiative de paix arabe, garantissant ainsi le droit du peuple palestinien à établir un État indépendant selon les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com