Un apaisement en Ukraine? Biden attend de voir, mais veut donner sa chance à la diplomatie

Le président français Emmanuel Macron et le président américain Joe Biden se rencontrent à l'ambassade de France au Vatican à Rome, le 29 octobre 2021. (Photo, AFP)
Le président français Emmanuel Macron et le président américain Joe Biden se rencontrent à l'ambassade de France au Vatican à Rome, le 29 octobre 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 16 février 2022

Un apaisement en Ukraine? Biden attend de voir, mais veut donner sa chance à la diplomatie

Le président français Emmanuel Macron et le président américain Joe Biden se rencontrent à l'ambassade de France au Vatican à Rome, le 29 octobre 2021. (Photo, AFP)
  • Les deux chefs d'Etat ont également appelé à rester «parfaitement coordonnés» face au président russe Vladimir Poutine
  • Sur le plan diplomatique, Emmanuel Macron va continuer ses échanges avec les autres parties et parlera «très rapidement» avec le chancelier Olaf Scholz à son retour de Moscou

 

WASHINGTON: Joe Biden veut donner "toutes ses chances à la diplomatie" avec la Russie après des annonces apaisantes de Moscou, mais pas question pour le président américain de relâcher la pression face au risque d'attaque russe contre l'Ukraine, toujours "tout à fait possible".


Dans une allocution brève à la Maison Blanche, il a alterné signes d'ouvertures et messages de fermeté, sur fond d'activité diplomatique toujours frénétique autour de la Russie.


Moscou a annoncé un début de retrait des dizaines de milliers de soldats russes massés depuis plusieurs mois aux frontières ukrainiennes. Ce "serait positif", a jugé Joe Biden, "mais nous n'avons pas vérifié à ce stade" sa mise en oeuvre.


Au contraire, ces troupes, évaluées désormais à "plus de 150 000" alors que les Américains parlaient jusqu'ici de plus de 100.000, demeurent dans "une position menaçante" autour de l'Ukraine, côté russe ou au Bélarus voisin, a-t-il déploré.


Dès lors, "une invasion demeure tout à fait possible", a mis en garde le président américain.

Biden: une invasion reste «possible» mais il faut donner «toutes ses chances à la diplomatie»

Une attaque russe contre l'Ukraine reste "tout à fait possible", mais il faut "donner toutes ses chances à la diplomatie", a déclaré mardi le président américain Joe Biden.


Un début de retrait des soldats russes à la frontière ukrainienne évoqué mardi par Moscou "serait positif" mais "nous n'avons pas vérifié à ce stade" sa mise en oeuvre, a-t-il ajouté, affirmant au contraire que ces troupes, évaluées désormais à "plus de 150.000", demeuraient dans "une position menaçante".


Le président démocrate a alterné, dans une courte intervention, entre signes d'ouverture et messages de fermeté.


"Citoyens de Russie, vous n'êtes pas nos ennemis", a-t-il dit, assurant que ni les Etats-Unis ni l'Otan n'étaient une "menace" pour ce pays.


"Il existe de vrais moyens de répondre à nos préoccupations de sécurité respectives", a-t-il dit à l'adresse de la Russie.


Mais Joe Biden a aussi déclaré qu'en cas d'invasion de l'Ukraine, les sanctions étaient "prêtes", et pèseraient lourdement sur la finance et les entreprises russes.


Les États-Unis sont par ailleurs également "prêts à répondre" à des agressions qui pourraient les viser, ainsi que leurs alliés, par exemple sous forme de cyberattaques.


Il a aussi fait valoir que, si aucun soldat américain n'irait combattre en Ukraine, qui n'est pas membre de l'Otan, les Etats-Unis étaient prêts à utiliser "toute leur puissance" pour défendre si besoin "le moindre pouce de territoire" d'un Etat membre de l'alliance militaire.


En envahissant l'Ukraine, la Russie "se porterait préjudice à elle-même", a-t-il affirmé, assurant que les Occidentaux étaient "unis et déterminés comme jamais" à défendre leurs "valeurs" face à la menace que fait peser Moscou.

«Retrait partiel»
Le ministère russe de la Défense a diffusé des images de blindés chargés sur un train, censées illustrer le retour en garnison d'une partie des troupes massées aux frontières ukrainiennes.


Le président russe Vladimir Poutine a confirmé ce "retrait partiel". La Russie poursuit cependant notamment d'importantes manoeuvres au Bélarus, voisin prorusse de l'Ukraine, jusqu'au 20 février.


A l'instar de Joe Biden, les Occidentaux ont pris ces annonces avec prudence.


Le plus positif a été le chancelier allemand Olaf Scholz, reçu au Kremlin par Vladimir Poutine.


Il a salué "un bon signe", et estimé qu'il y avait "suffisamment de bases de discussion" avec la Russie "pour que les choses évoluent positivement".


Le président russe a pour sa part assuré que "bien sûr" il ne voulait pas d'une guerre, tout en martelant que l'expansion de l'Otan constituait une menace pour la Russie -- Moscou réclame la garantie que Kiev ne pourra jamais y adhérer.


"Il y a un fait: l'adhésion de l'Ukraine à l'Otan n'est pas à l'ordre du jour", a répondu Olaf Scholz. 


"Tout le monde doit prendre un peu de recul et se rendre compte que nous ne pouvons pas avoir un éventuel conflit militaire sur une question qui n'est pas à l'ordre du jour", a-t-il ajouté. 


Le chancelier allemand aborde là frontalement un sujet extrêmement sensible. 


Joe Biden, qui est le premier à tempérer les espoirs de Kiev de rejoindre l'alliance militaire, refuse néanmoins de mettre fin publiquement à la posture de la "porte ouverte" qui, au moins en théorie, permettrait à l'Otan d'accueillir de nouveaux membres.

Des sanctions «prêtes»
De manière générale, Washington maintient face à Moscou une posture de fermeté, encore rappelée par Joe Biden mardi.


Il a redit qu'une invasion russe de l'Ukraine pouvait intervenir "à tout moment", et prévenu que les sanctions pour y répondre étaient "prêtes".


Ces mesures "puissantes" mettront notamment "la pression sur leurs institutions financières les plus grandes et importantes et sur des industries-clés", a ajouté le président américain, réaffirmant aussi que le gazoduc controversé Nord Stream 2 entre la Russie et l'Allemagne n'entrerait jamais en activité en cas d'attaque russe.


Il s'est également dit "prêt à répondre" à toute "attaque asymétrique" contre les Etats-Unis ou leurs alliés de l'Otan, ce qui peut notamment inclure des cyberattaques.


Le démocrate de 79 ans a aussi, une nouvelle fois, vanté "l'unité" du camp occidental, qui selon lui a été renforcée par cette crise.


Les Américains n'ont d'ailleurs de cesse de consulter leurs alliés dans toutes les configurations possibles. 


Mardi, Joe Biden a par exemple fait le point avec son homologue français Emmanuel Macron, tandis que les chefs de la diplomatie américain, français, allemande et britannique s'entretenaient également de leur côté.


Le conseiller à la sécurité nationale américain Jake Sullivan a rencontré de son côté Jakub Kumoch, conseiller du président polonais, pour évoquer l'Ukraine et la "coordination transatlantique" sur la "défense et la dissuasion", selon la Maison Blanche.

«Dialogue pragmatique»
Joe Biden a continué de tendre la main à son homologue russe, assurant qu'il existait des moyens de répondre aux "préoccupations de sécurité" de chaque camp.


Moscou, qui dément toute volonté d'invasion de l'Ukraine, déplore le rejet par les Occidentaux de ses principales exigences, à savoir la fin de la politique d'élargissement de l'Alliance, l'engagement à ne pas déployer d'armes offensives à proximité du territoire russe et le retrait d'infrastructures de l'Otan d'Europe de l'Est.


Les Occidentaux ont proposé en échange des pourparlers sur des sujets comme le contrôle des armements.


L'Ukraine a annoncé mardi que des sites internet du ministère de la Défense et ceux de deux banques publiques avaient été visés par une cyberattaque, les autorités ukrainiennes pointant du doigt "l'agresseur", une expression généralement employée pour désigner la Russie.


Une attaque informatique d'ampleur est un des scénarios évoqués comme pouvant être le signe avant-coureur d'une offensive militaire classique.


Parallèlement, le Parlement russe a demandé au président Poutine de reconnaître l'indépendance des territoires sécessionnistes dans l'est de l'Ukraine, appel aussitôt condamné par l'Union européenne.


L’Ambassade du Maroc à Tokyo célèbre le 26e anniversaire de l’intronisation du Roi Mohammed VI

L’Ambassade du Maroc à Tokyo a célébré 26 ans de règne de Mohammed VI, mettant en avant les réformes, l’essor économique et l’ouverture du Royaume. (Photo: ANJ)
L’Ambassade du Maroc à Tokyo a célébré 26 ans de règne de Mohammed VI, mettant en avant les réformes, l’essor économique et l’ouverture du Royaume. (Photo: ANJ)
Lors de la célébration du 26e anniversaire de l’intronisation du Roi Mohammed VI à Tokyo, l’Ambassadeur Bouhlal a mis en avant les réformes du Royaume, son rôle croissant en tant que hub régional et ses avancées dans les secteurs de l’énergie, de l’industrie et du tourisme. (Photo: ANJ)
Lors de la célébration du 26e anniversaire de l’intronisation du Roi Mohammed VI à Tokyo, l’Ambassadeur Bouhlal a mis en avant les réformes du Royaume, son rôle croissant en tant que hub régional et ses avancées dans les secteurs de l’énergie, de l’industrie et du tourisme. (Photo: ANJ)
Le ministre japonais KIUCHI Minoru a salué la stabilité et l’ouverture du Maroc, soulignant l’intérêt croissant des investisseurs japonais pour un pays devenu un partenaire stratégique en Afrique. (Photo: ANJ)
Le ministre japonais KIUCHI Minoru a salué la stabilité et l’ouverture du Maroc, soulignant l’intérêt croissant des investisseurs japonais pour un pays devenu un partenaire stratégique en Afrique. (Photo: ANJ)
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  • L’Ambassade du Maroc à Tokyo a célébré 26 ans de règne de Mohammed VI, mettant en avant les réformes, l’essor économique et l’ouverture du Royaume
  • Le Japon a salué la stabilité du Maroc et le renforcement des liens économiques bilatéraux

TOKYO : L’Ambassade du Royaume du Maroc à Tokyo a célébré mercredi le 26e anniversaire de l’intronisation du Roi Mohammed VI.

L’événement a rassemblé des parlementaires éminents, des personnalités politiques japonaises, des diplomates, des chefs d’entreprise ainsi que des responsables gouvernementaux, conférant à la célébration une dimension solennelle et prestigieuse.

L’Ambassadeur Rachad Bouhlal a accueilli les invités en soulignant les réformes visionnaires et cohérentes menées par le Roi Mohammed VI tout au long de ses 25 années de règne. Ces réformes ont largement contribué à faire du Maroc « un pays moderne, ouvert et inclusif », tout en favorisant son développement économique et social, le positionnant comme un modèle pour d'autres nations.

L’Ambassadeur a également adressé ses salutations à l’Empereur et l’Impératrice du Japon, à la Famille impériale ainsi qu’au Gouvernement et au peuple japonais.

Il a mis en avant le rôle du Maroc en tant que hub régional d’investissement et d’innovation, notamment dans les secteurs industriel et des infrastructures. Il a notamment cité le port de Tanger-Med, aujourd’hui le plus grand port de la Méditerranée, ainsi que l’expansion de la ligne à grande vitesse Al Boraq, première du genre en Afrique.

L’Ambassadeur Bouhlal a souligné que le Maroc figure parmi les premiers pays africains à adopter les énergies renouvelables, ce qui lui permet d’attirer des industries à forte valeur ajoutée. Il a précisé que le Royaume est désormais le premier constructeur de voitures particulières en Afrique, avec un rôle déterminant joué par les entreprises japonaises reconnues pour leur expertise technologique, renforçant ainsi les liens économiques entre les deux pays.

Par ailleurs, le Maroc et le Japon ont signé un mémorandum d’entente pour la promotion de l’investissement et du commerce. Selon les données du tourisme international des Nations unies, le Maroc a accueilli 17,4 millions de touristes en 2024, soit une hausse de 20 % par rapport à 2023, ce qui en fait la première destination touristique du continent africain.

Le ministre japonais de la Sécurité économique, KIUCHI Minoru, a salué les avancées du Maroc sous le leadership du Roi Mohammed VI. Il a exprimé l’admiration du Japon pour les réformes marocaines en faveur de la modernisation et de la justice sociale. Le ministre a souligné que la stabilité politique et l’ouverture du Royaume en font un partenaire de confiance, attirant un nombre croissant d’investissements japonais.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.jp


L'écrivain israélien David Grossman qualifie de "génocide" la situation à Gaza

Des Palestiniens reçoivent de la soupe de lentilles dans un point de distribution de nourriture dans la ville de Gaza, le 1er août 2025. (AFP)
Des Palestiniens reçoivent de la soupe de lentilles dans un point de distribution de nourriture dans la ville de Gaza, le 1er août 2025. (AFP)
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  • Le célèbre écrivain israélien David Grossman a qualifié de "génocide" la manière dont son pays mène la guerre dans la bande de Gaza
  • Allant à contre-courant du gouvernement israélien, M. Grossman affirme rester "désespérément fidèle" à l'idée de deux Etats, la Palestine et Israël

ROME: Le célèbre écrivain israélien David Grossman a qualifié de "génocide" la manière dont son pays mène la guerre dans la bande de Gaza, affirmant en avoir "le cœur brisé", dans une interview publiée vendredi dans le quotidien italien La Repubblica.

"J'ai refusé pendant des années d'utiliser ce terme: "génocide". Mais maintenant je ne peux pas m'empêcher de l'utiliser, après ce que j'ai lu dans les journaux, après les images que j'ai vu et après avoir parlé avec des personnes qui y ont été", dit-il.

"Je veux parler comme une personne qui a fait tout ce qu'elle pouvait pour ne pas en arriver à qualifier Israël d'Etat génocidaire", assure-t-il.

"Et maintenant, avec une douleur immense et le cœur brisé, je dois constater ce c'est ce qui se passe devant mes yeux. "Génocide". C'est un mot avalanche: une fois que tu l'as prononcé, il ne fait que grossir, comme une avalanche. Et il apporte encore plus de destruction et de souffrance", ajoute M. Grossman dont les œuvres ont été traduites en de nombreuses langues, dont le français, l'anglais ou l'italien.

Interrogé sur ce qu'il pensait en lisant les chiffres sur les morts à Gaza, il a répondu: "je me sens mal".

"Mettre ensemble les mots +Israël+ et +famine+, le faire en partant de notre histoire, de notre supposée sensibilité aux souffrances de l'humanité, de la responsabilité morale que nous avons toujours dit avoir envers chaque être humain et non seulement envers les juifs... tout ça c'est dévastateur", poursuit M. Grossman.

Allant à contre-courant du gouvernement israélien, M. Grossman affirme rester "désespérément fidèle" à l'idée de deux Etats, la Palestine et Israël, "principalement parce que je ne vois pas d'alternative", saluant dans ce contexte la volonté du président français Emmanuel Macron de reconnaître en septembre l'Etat palestinien.

"Je pense que c'est une bonne idée et je ne comprends pas l'hystérie avec laquelle elle a été accueillie en Israël", dit-il.

"Il est clair qu'il faudra avoir des conditions précises: pas d'armes. Et la garantie d'élections transparentes dont sera exclu quiconque pense à utiliser la violence contre Israël", a conclu l'écrivain.


L'émissaire de Trump promet davantage d'aides humanitaires après une visite à Gaza

Des Palestiniens de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, se précipitent vers un avion effectuant un largage d'aide au-dessus du territoire palestinien assiégé par Israël, le 1er août 2025. (AFP)
Des Palestiniens de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, se précipitent vers un avion effectuant un largage d'aide au-dessus du territoire palestinien assiégé par Israël, le 1er août 2025. (AFP)
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  • L'émissaire américain Steve Witkoff a effectué vendredi une visite dans la bande de Gaza dévastée par la guerre, promettant d'y augmenter l'aide humanitaire
  • L'ONG Human Rights Watch (HRW) a fustigé le système de distribution d'aide mis en place par Israël et les Etats-Unis via la Fondation humanitaire à Gaza (GHF), devenu selon elle un "piège mortel" pour les Gazaouis

Gaza, Territoires palestiniens: L'émissaire américain Steve Witkoff a effectué vendredi une visite dans la bande de Gaza dévastée par la guerre, promettant d'y augmenter l'aide humanitaire, au moment où la pression s'accentue sur Israël face aux pertes humaines dans le territoire palestinien affamé.

En amont de cette visite de l'émissaire du président Donald Trump, l'ONG Human Rights Watch (HRW) a fustigé le système de distribution d'aide mis en place par Israël et les Etats-Unis via la Fondation humanitaire à Gaza (GHF), devenu selon elle un "piège mortel" pour les Gazaouis.

Après près de 22 mois d'une guerre dévastatrice déclenchée par une attaque sanglante du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, la bande de Gaza assiégée par Israël est menacée d'une "famine généralisée" selon l'ONU et est totalement dépendante de l'aide humanitaire.

Entretemps, les bombardements et tirs israéliens ont continué dans le territoire palestinien, où la Défense civile a fait état de 22 Palestiniens tués, dont huit qui attendaient de l'aide.

"Qu'ont fait nos fils et nos filles? Qu'ont fait les enfants pour mériter cette famine? Ayez pitié de nous!", se lamente la sexagénaire Yasmine al-Farra à l'hôpital Nasser de Khan Younès (sud), où elle pleure son fils tué.

Steve Witkoff et l'ambassadeur américain en Israël, Mike Huckabee, ont visité dans la matinée un centre de la GHF "afin de connaître la vérité sur les sites d'aide", a indiqué M. Huckabee.

- "Nourrir les gens" -

M. Witkoff a ensuite précisé sur X que leur visite, de "plus de cinq heures", avait pour but "de fournir à @POTUS (le président Trump) une compréhension claire de la situation humanitaire et d'élaborer un plan visant à livrer de la nourriture et une aide médicale aux habitants de Gaza".

Selon le site américain Axios, M. Trump a déclaré travailler sur un plan à Gaza "pour nourrir les gens".

La GHF a lancé ses opérations fin mai, après près de trois mois de total blocus humanitaire imposé par Israël, écartant le système d'aide mis en place par l'ONU.

Depuis, 1.373 Palestiniens qui attendaient de l'aide ont été tués à Gaza, dont 859 près des sites de la GHF, une organisation au financement opaque, "la plupart" par l'armée israélienne, a affirmé l'ONU.

Dans un rapport, HRW a dénoncé un système humanitaire "militarisé" qui a provoqué selon l'ONG des "bains de sang". Elle a qualifié de "crimes de guerre" les "meurtres de Palestiniens en quête de nourriture, par les forces israéliennes".

L'armée israélienne, sollicitée par l'AFP, a dit examiner les rapports faisant état de victimes civiles près des zones de distribution d'aides.

Depuis une semaine, des avions de plusieurs pays ont largué des vivres à Gaza. Les autorités israéliennes ont annoncé que plus de 200 camions d'aide avaient été distribués jeudi par les organisations internationales.

Les agences internationales jugent ces aides insuffisantes et selon l'ONU 6.000 camions attendent le feu vert israélien pour entrer à Gaza.

- Vidéo d'un otage -

M. Witkoff, qui s'était rendu à Gaza en janvier, a rencontré jeudi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, sous pression à la fois en Israël pour tenir ses engagements à détruire le Hamas et libérer les Israéliens kidnappés le 7-Octobre, et à l'étranger pour faire taire les armes à Gaza.

L'attaque du 7-Octobre a entraîné côté israélien la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 49 sont toujours otages à Gaza, dont 27 ont été déclarées mortes par l'armée.

L'offensive de représailles lancée par Israël à Gaza, a fait au moins 60.249 morts, en majorité des civils, d'après les données du ministère de la Santé à Gaza, jugées fiables par l'ONU.

Vendredi, le Hamas a diffusé une vidéo d'un otage israélien, identifié par les médias israéliens comme Evyatar David, 24 ans. L'otage y apparaît amaigri et visiblement affaibli, détenu dans un tunnel.

L'AFP n'a pas pu déterminer l'authenticité de la vidéo, ni la date de son enregistrement.

Dans un rapport d'enquête publié vendredi, la chaîne publique britannique BBC a affirmé avoir recueilli des témoignages de membres du personnel médical, de groupes de défense des droits humains et de témoins sur plus de 160 enfants touchés par balle pendant la guerre à Gaza. Elle a ajouté que 95 avaient été touchés à la tête ou à la poitrine et que, selon des témoins, 57 d'entre eux auraient été visés par l'armée israélienne.

Interrogée à ce sujet, l'armée israélienne a déclaré que "toute atteinte intentionnelle aux civils, et en particulier aux enfants, est strictement interdite" par l'armée israélienne et le droit international.