Canada: statu quo dans les rues d'Ottawa malgré l'état d'urgence

Dans les rues de la capitale fédérale, la situation demeurait inchangée mardi matin: une longue file de camions bloquait toujours la rue Wellington, sur la colline parlementaire. (AFP)
Dans les rues de la capitale fédérale, la situation demeurait inchangée mardi matin: une longue file de camions bloquait toujours la rue Wellington, sur la colline parlementaire. (AFP)
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Publié le Mercredi 16 février 2022

Canada: statu quo dans les rues d'Ottawa malgré l'état d'urgence

  • Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a annoncé lundi le recours à la loi sur les mesures d'urgence pour mettre fin aux blocages «illégaux»
  • «Que Trudeau vienne nous rencontrer au lieu de se sauver», lâche un Québécois, présent depuis le premier jour

OTTAWA: Malgré des pouvoirs exceptionnels déclenchés lundi, la situation évoluait peu mardi dans les rues du centre-ville d'Ottawa, toujours bloquées par des manifestants anti-mesures sanitaires qui refusent de partir.


Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a annoncé lundi le recours à la loi sur les mesures d'urgence pour mettre fin aux blocages "illégaux".


C'est seulement la deuxième fois que cette disposition est activée en temps de paix, la dernière fois remontant à la crise de 1970 quand Pierre Elliott Trudeau, le père de l'actuel Premier ministre était au pouvoir.


Minimisé au départ par les autorités, le mouvement de contestation canadien qui a débuté fin janvier est parti de camionneurs protestant contre l'obligation d'être vacciné pour passer la frontière entre le Canada et les Etats-Unis. 


Mais les revendications se sont étendues à un refus de l'ensemble des mesures sanitaires et, pour de nombreux manifestants, à un rejet du gouvernement de Justin Trudeau.


Le déclenchement de cet état d'urgence national est "une lame à double tranchant pour Justin Trudeau" estime Félix Mathieu, professeur de sciences politiques à l'université de Winnipeg (centre). 


"S'il y a le moindre accrochage, il sera considéré comme le principal responsable. Tout le poids est maintenant sur ses épaules", ajoute-t-il.

«On ne va nulle part»
Dans les rues de la capitale fédérale, la situation demeurait inchangée mardi matin: une longue file de camions bloquait toujours la rue Wellington, sur la colline parlementaire.


Sous un ciel bleu et un grand soleil, des policiers se trouvaient également à proximité, assis à l'intérieur de leurs voitures, sans toutefois sembler plus nombreux, a constaté une journaliste de l'AFP.


Au 19e jour de l'occupation du centre-ville, le chef de la police d'Ottawa Peter Sloly a remis sa démission, a annoncé mardi un conseiller municipal.


Peter Sloly était très critiqué pour sa gestion de la contestation et notamment pour avoir laissé s'installer les camions en plein cœur de la ville, devant le Parlement et sous les fenêtres du bureau du Premier ministre Justin Trudeau.


Du côté des manifestants, Tyler, propriétaire d'un camion noir, n'a pas bougé depuis le début du mouvement. Casquette et capuche sur la tête, le jeune homme de 20 ans, vêtu d'un pull noir, estime que Justin Trudeau "a peur" et "a perdu le contrôle". 


Les nouvelles mesures n'auront "aucune conséquence" assure ce Canadien originaire de Hamilton, en Ontario. "Les camionneurs ne vont nulle part".


Installé à l'avant de son camion, David Fortin, 48 ans, écouteurs dans les oreilles demande la même chose: "que Trudeau vienne nous rencontrer au lieu de se sauver", lâche ce Québécois, présent depuis le premier jour. Pas effrayé, il partira une fois que les mesures sanitaires seront "toutes tombées".


Sur les points de blocage aux frontières, la situation avait en revanche évolué à Coutts, en Alberta, où la police avait procédé lundi à l'arrestation de 11 personnes et saisi des armes.


"Le blocus est terminé", a déclaré à l'AFP Roberta McKale, porte-parole de la police albertaine. "Tout le monde part volontairement."


Mais à Emerson, au Manitoba, les manifestants refusaient de quitter les lieux et la frontière restait fermée.


Dimanche soir, la police avait réussi à évacuer les manifestants du pont Ambassador qui relie Windsor, en Ontario, et la ville américaine de Detroit. Au total, 46 personnes ont été interpellées et 37 véhicules, a indiqué mardi la police de la ville.

Allègements 
En quelques jours, la contestation a tout de même fait bouger les lignes: plusieurs provinces ont levé leurs restrictions. Mardi, c'était au tour du Québec d'annoncer l'abandon du passeport vaccinal, après avoir pourtant mis en place des restrictions très strictes pour les non-vaccinés.


Lundi, le Premier ministre de l'Ontario a annoncé la même chose, suivant l'exemple de la Saskatchewan et de l'Alberta.


Et mardi, le gouvernement fédéral a assoupli les restrictions sanitaires aux frontières canadiennes, mettant notamment fin à l'exigence d'un test PCR pour entrer dans le pays.


"Il est temps d'ajuster notre approche. Nous assouplissons aujourd'hui nos mesures aux frontières", a déclaré Jean-Yves Duclos, le ministre de la Santé. 


À compter du 28 février, les voyageurs vaccinés n'auront plus l'obligation de présenter un test PCR négatif à leur entrée au Canada et ceux qui seront choisis à l'arrivée pour un test "aléatoire" n'auront plus à être en quarantaine en attendant les résultats.


Si quelque 90% des Canadiens sont vaccinés, la contestation des camionneurs a reçu un soutien populaire plus large qu'anticipé par les autorités, symbole d'après les experts d'un ras-le-bol très fort de la population, soumise à des restrictions parmi les plus dures au monde depuis deux ans.


De fortes explosions à Tel-Aviv et Jérusalem après des tirs de missiles iraniens

Des membres des forces de sécurité israéliennes inspectent un cratère à l'endroit où un missile iranien a frappé un dépôt de bus à Herzliya, près de Tel-Aviv, le 17 juin 2025. (Photo de Jack GUEZ / AFP)
Des membres des forces de sécurité israéliennes inspectent un cratère à l'endroit où un missile iranien a frappé un dépôt de bus à Herzliya, près de Tel-Aviv, le 17 juin 2025. (Photo de Jack GUEZ / AFP)
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  • « Des sirènes ont retenti dans plusieurs régions d'Israël après l'identification de missiles lancés depuis l'Iran en direction de l'État d'Israël », a déclaré l'armée dans un communiqué.
  • Dans un message sur Telegram, la police israélienne a rapporté que des missiles et des éclats d'obus étaient tombés dans la région de Tel-Aviv, causant des dégâts matériels mais sans faire de blessés.

JERUSALEM : De fortes explosions ont été entendues au-dessus de Tel-Aviv et Jérusalem mardi matin par des journaliste de l'AFP après le retentissement des sirènes d'alerte dans certaines régions d'Israël à la suite de tirs de missiles depuis l'Iran, selon l'armée.

« Des sirènes ont retenti dans plusieurs régions d'Israël après l'identification de missiles lancés depuis l'Iran en direction de l'État d'Israël », a déclaré l'armée dans un communiqué.

Elle a ajouté que l'armée de l'air « opérait pour intercepter et frapper là où c'était nécessaire pour éliminer la menace ».

Une vingtaine de minutes plus tard, l'armée a publié un communiqué indiquant que la population était autorisée à quitter les abris dans plusieurs régions du pays, ajoutant que des équipes de secours étaient à l'œuvre dans plusieurs endroits où des informations sur la chute de projectiles avaient été reçues.

Dans un message sur Telegram, la police israélienne a rapporté que des missiles et des éclats d'obus étaient tombés dans la région de Tel-Aviv, causant des dégâts matériels mais sans faire de blessés.

Les services d'incendie et de secours ont indiqué de leur côté avoir reçu les premières indications concernant un « tir de missile et un incendie » dans une ville du district de Dan, une zone entourant Tel-Aviv.

« Vers 8 h 45 (5 h 45 GMT), de nombreux appels ont été reçus concernant un tir de missile et un incendie dans la région de Gush Dan. Les équipes de lutte contre les incendies se rendent sur les lieux », ont-ils indiqué dans un communiqué.


Les forces américaines restent «dans une posture défensive» au Moyen-Orient annonce la Maison Blanche

Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
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  • "Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera"
  • "Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera"

WASHINGTON: Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X.

"Nous défendrons les intérêts américains" dans la région, a-t-il ajouté, alors que le conflit entre Israël et l'Iran se poursuit pour la cinquième nuit consécutive.

"Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera", a déclaré de son côté le ministre de la Défense, Pete Hegseth, interrogé sur la chaîne Fox News.

"Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera", a-t-il ajouté.

Le président américain va écourter sa participation au sommet du G7 au Canada pour rentrer à Washington dans la soirée en raison de la situation au Moyen-Orient, a indiqué la Maison Blanche.

Ces déclarations sur la posture "défensive" des forces américaines surviennent alors que des informations diffusées par des médias israéliens ont fait état d'une supposée participation directe des Américains aux frappes contre l'Iran.

Entretemps, le porte-avions américain Nimitz, qui croisait en mer de Chine méridionale, a mis le cap à l'ouest et prend la direction du Moyen-Orient, a confirmé un responsable du Pentagone.

Il remonte actuellement le détroit de Malacca, entre l'île indonésienne de Sumatra et la Malaisie.

Des sites qui géolocalisent en temps réel les positions des avions dans le monde entier ont identifié pour leur part dans la nuit de dimanche à lundi le mouvement d'une trentaine d'avions ravitailleurs américains, qui ont décollé des Etats-Unis et se sont dirigés vers différentes bases militaires en Europe.

Israël, allié des Etats-Unis, a lancé vendredi une campagne aérienne massive d'une ampleur sans précédent contre l'Iran, en ciblant des centaines de sites militaires et nucléaires, avec l'objectif affiché de l'empêcher de se doter de l'arme nucléaire. L'Iran tire depuis des salves de missiles en riposte.

Le président américain a appelé sur son réseau Truth Social "tout le monde à évacuer Téhéran immédiatement".

"L'Iran aurait dû signer l'+accord+ quand je leur ai dit de signer. Quel dommage et quel gâchis de vies humaines. Pour le dire simplement, L'IRAN NE PEUT PAS AVOIR D'ARME NUCLEAIRE", a-t-il aussi écrit.

Les Etats-Unis aident déjà Israël à intercepter les missiles iraniens visant son territoire.

 

 


Conflit Israël-Iran: Trump quitte prématurément le G7

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  • Le président américain, dont le séjour dans les Rocheuses canadiennes devait se prolonger jusqu'à mardi en fin de journée et se conclure par une conférence de presse, "rentre à Washington pour s'occuper de nombreux sujets importants"
  • Cette annonce vient peu après que Donald Trump a écrit sur son réseau Truth Social: "Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement."

KANANASKIS: "A cause de ce qui se passe au Moyen-Orient, le président Trump va partir ce soir après le dîner" avec les autres dirigeants du sommet du G7 au Canada, un jour plus tôt que prévu, a annoncé lundi sa porte-parole Karoline Leavitt sur X.

Le président américain, dont le séjour dans les Rocheuses canadiennes devait se prolonger jusqu'à mardi en fin de journée et se conclure par une conférence de presse, "rentre à Washington pour s'occuper de nombreux sujets importants", a-t-elle déclaré par ailleurs dans un court communiqué.

Cette annonce vient peu après que Donald Trump a écrit sur son réseau Truth Social: "Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement."