INTERVIEW : Bill Gates, les vaccins et la lutte contre la COVID-19

Illustration de Luis Grañena.
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Publié le Mercredi 01 juillet 2020

INTERVIEW : Bill Gates, les vaccins et la lutte contre la COVID-19

  • Hassan Damluji, directeur adjoint de la Fondation Bill & Melinda Gates, dresse un tableau inquiétant sur la pandémie de COVID-19.
  • La Fondation Bill & Melinda Gates est l'organisation philanthropique de plusieurs milliards de dollars créée par le fondateur de Microsoft et son épouse.

Hassan Damluji, le directeur adjoint de la Fondation Bill & Melinda Gates, expose un point de vue franc et peut-être pessimiste sur la pandémie de coronavirus qui a bouleversé la vie de tous.

« Certaines personnes pensent que tout est fini et que la maladie est peut-être en train de reculer dans leur pays. Mais en réalité, au niveau mondial, le tableau est très inquiétant », confie-t-il à Arab News. « Nous sommes au milieu de la troisième vague. »

La Fondation Bill & Melinda Gates est l'organisation philanthropique de plusieurs milliards de dollars créée par le fondateur de Microsoft et son épouse. Cette fondation est aujourd'hui l'un des protagonistes les plus importants dans la lutte contre le virus.

« La première vague a frappé la Chine, d'autres pays étaient alors relativement peu touchés. La Chine a eu de gros problèmes alors que d'autres pays sous-estimaient le risque », explique Damluji. « La deuxième vague a vraiment touché les pays les plus riches du monde, en Europe, en Amérique du Nord, mais aussi en Asie de l'Est. Cette vague est en train de diminuer, bien que le nombre de cas en Amérique soit encore assez élevé. La troisième vague touche maintenant les pays à revenus moyens et faibles, en particulier l'Amérique latine qui est au centre de la pandémie, mais aussi le Pakistan qui se trouve dans ma région et que je suis donc de près, et également toute l'Afrique, où on a constaté une augmentation des cas. »

Damluji est directement responsable des activités du fonds au Moyen-Orient, et est donc bien placé pour évaluer la réponse régionale à la crise. Il a récemment participé à un cycle de collecte de fonds de cinq ans pour GAVI, l'alliance mondiale pour les vaccins.

Lors de l'événement, l'Arabie Saoudite a joué un rôle de premier plan et a contribué avec 150 millions de dollars à un fonds qui a finalement atteint 8,8 milliards de dollars, soit environ 1,2 milliard de dollars de plus que ce qui était demandé. Le Royaume s'était précédemment engagé à verser un total de 500 millions de dollars pour des activités de lutte contre les virus lors d'une réunion du G20 à Riyad. Des efforts appréciés par Damluji.

"C'était très généreux, et cela a constitué un lancement vraiment puissant pour la collecte de fonds, dit-il. Les Saoudiens sont arrivés tôt. Ce n'était pas seulement le fait qu'ils investissaient de l'argent qui était puissant, mais le fait qu'ils envoyaient un signal que d'autres avaient l'obligation de suivre. Il s’agit d’un excellent exemple de leadership, étant donné que l'Arabie Saoudite est le président du G20 ».

Et d’ajouter : « Cette décision a dépassé les attentes, et nous aurons besoin de davantage de soutien avec ce qui se passe avec le virus. L'Arabie saoudite a vraiment fait un pas en avant en ce qui concerne l'achat de vaccins contre le coronavirus lorsqu'ils seront disponibles ; c'est très important. L'argent collecté par GAVI — dont la Fondation Gates est l'un des principaux contributeurs — sera utilisé pour acheter des vaccins contre le coronavirus lorsqu'ils seront prêts, et les distribuer équitablement dans le monde. »

Par ailleurs, Damluji présente une évaluation des progrès actuels dans la recherche d'un vaccin, une évaluation qui donne à réfléchir.

« En ce qui concerne la mise au point d'outils pour le combattre, nous en sommes encore à la phase de recherche et de développement », explique-t-il. « Les gens veulent savoir à quelle date un vaccin sera disponible, mais la vérité est qu'en matière d'innovation, parfois les choses n'arrivent jamais, parfois elles arrivent beaucoup plus vite qu'on ne le pensait, et parfois elles prennent un chemin détourné. »

« Par exemple, personne ne pensait que le meilleur des mondes serait l'iPhone dans votre poche, pense-t-il. Il est donc très difficile de prévoir comment la R&D va se dérouler. Mais en ce qui concerne des efforts pour créer un vaccin, il est clair qu'il s'agit de l'effort le plus rapide, le plus concerté et le mieux financé. Il existe quelques candidats-vaccin qui ont montré tôt des résultats prometteurs, il y a donc des raisons d'être optimiste. Les premiers que nous voyons, que ce soit celui d'Oxford-AstraZeneca ou d'autres, appartiennent généralement à la même plate-forme technologique, et c'est grâce à cette similitude qu'ils ont pu avancer rapidement. Mais si l'un d'entre eux échoue, ils échoueront probablement tous, parce qu’il s’agit de la même approche de base sur le plan scientifique. »

Pour Damluji, il y a toutefois une lueur d'espoir pour un résultat rapide. « Si nous avons de la chance, plusieurs d'entre eux fonctionneront assez rapidement et, d'ici le milieu de l'année prochaine, nous aurons beaucoup de vaccins sur le marché. » « Mais ce succès n'est pas garanti », prévient-il. « Si nous n'avons pas de chance, aucun d'entre eux ne fonctionnera et nous aurons alors des centaines (de vaccins possibles) sur le marché, selon des calendriers différents. Nous finirons par obtenir un vaccin, mais il est trop optimiste de penser que le milieu de l'année prochaine sera une date définitive. »

Toutefois, il existe un risque que l'attention soit détournée par d'autres maladies infectieuses graves qui affligent le monde, en particulier dans les pays les plus pauvres, pendant que les meilleurs cerveaux scientifiques se concentrent sur la recherche d'un vaccin contre le coronavirus.

Par exemple, la Fondation Gates a investi beaucoup de temps et d'efforts dans une campagne d'éradication de la polio, qui a frappé particulièrement les pays du Moyen-Orient et d'Asie. Elle avait presque gagné la bataille contre cette maladie, quand elle est réapparue comme une menace au Pakistan.

« Il y a un grand risque, affirme Damluji. Les campagnes de vaccination contre la polio au Pakistan, qui compte le plus grand nombre de cas de polio "sauvage", ont cessé depuis plusieurs mois. Nous avions espéré les relancer ce mois-ci, mais le cours de la pandémie au Pakistan — elle n'a pas encore atteint son point culminant — a fait que nous n'avons pas encore relancé ces campagnes. Nous espérons à présent le faire en août ».

« Ainsi, les vaccinations contre la polio au Pakistan viennent de s'arrêter. On pourrait également espérer que certaines des mesures de distanciation sociale contre la COVID-19 réduiraient la transmission d'autres maladies. Mais en réalité, pour la polio en particulier, le programme a été fortement touché, » déplore M. Damluji, ajoutant que les pays en développement avaient du mal à combattre plus d'une maladie grave à la fois. « Dans les pays pauvres, quand on fait plus d'une chose, on en fait moins d'une autre », dit-il. « Lorsque la crise d'Ebola a frappé l'Afrique de l'Ouest, beaucoup plus de personnes sont mortes à cause du manque de disponibilité des services de santé de base, qu’à cause d'Ebola. Il est très probable que l'on observe le même phénomène avec le coronavirus. »

Sur un autre plan, la Fondation Gates et en particulier son fondateur, ont été la cible de certaines théories de conspiration extravagantes depuis que la pandémie a éclaté. Malgré l'engagement de Bill Gates à utiliser les milliards qu'il a obtenus de Microsoft à des fins philanthropiques, et notamment pour lutter contre le coronavirus, certains médias sociaux l'accusent de vouloir dominer le monde.

Damluji, lui, n'a pas de temps à perdre avec les conspirateurs.

« Je pense que cette attitude montre l'importance du journalisme de qualité, déclare-t-il. Dans le monde en ligne, rien ne vous empêche d'écrire ce que vous voulez. Si les gens trouvent quelque chose qu'ils considèrent comme intéressant, ils le diffuseront. Nous avons constaté que généralement, si les sources journalistiques de qualité publient ce type de théories de conspiration, elles les présentent comme quelque chose de très étrange plutôt que comme une réalité, et elles les réfutent. Cela est vraiment rassurant. »

Et de poursuivre : « Toute personne soucieuse de savoir si ces choses sont vraies devrait consulter des sources fiables, et elle ne trouvera que très peu de preuves pour le prouver. Dans « l'ouest sauvage » de WhatsApp, on dit toutes sortes de choses. »

La Fondation Gates se concentre sur les normes éthiques, mais adopte une approche pragmatique du processus de financement. « Notre approche de base est que nous travaillons avec les gouvernements du monde entier, afin de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour sauver des vies et atteindre les objectifs fixés. Beaucoup de gouvernements sont critiqués. Certaines critiquées sont méritées, d'autres non, et cela s'applique à tous les niveaux », confie Damluji.

Il est craint également que, compte tenu de la crise économique mondiale, les contributions aux organisations philanthropiques comme la Fondation Gates diminuent à mesure que les gouvernements et les individus perçoivent la nécessité d'une approche du type « la charité commence chez soi ».

« L'une des choses dont il faut se préoccuper est l'aide à long terme, avertit le directeur adjoint. Pas seulement la philanthropie, mais plus généralement l'aide gouvernementale pour des choses comme la GAVI ou d'autres programmes, qui sauvent des vies et améliorent les moyens de subsistance de la population. Si ceux-ci sont endommagés à long terme, alors il y a des raisons de s'inquiéter. »

« Si ces programmes sont affectés sur le long terme, c'est très préoccupant », poursuit Damluji. « Ce n'est pas à moi de dire si les gouvernements ont raison ou tort. Il y a des équilibres à trouver, et seule une société individuelle peut décider du difficile compromis entre la mort et les dommages économiques. »

Mais il est catégorique sur une chose : les gouvernements du monde entier doivent adopter des politiques pour prévenir une autre pandémie. « Si nous avions mis en place un système de préparation aux pandémies plus solide, nous ne serions pas dans la situation que nous traversons actuellement », affirme-t-il.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur ArabNews.com le 21 juin 2020.


Arabie saoudite : les transactions POS dépassent 3 Mds $, les hôtels en hausse

Les dépenses dans les hôtels affichent la plus forte augmentation, avec 19,8 %. (Shutterstock)
Les dépenses dans les hôtels affichent la plus forte augmentation, avec 19,8 %. (Shutterstock)
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  • Les transactions par terminaux de paiement en Arabie saoudite dépassent 12,5 milliards de riyals hebdomadaires
  • Les données de la SAMA montrent un repli dans la majorité des catégories et dans les grandes villes, mais confirment la croissance continue des paiements numériques, en ligne avec la Vision 2030

RIYAD : Le total des transactions par terminaux de paiement (POS) en Arabie saoudite est resté au-dessus du seuil des 3 milliards de dollars lors de la semaine se terminant le 22 novembre, atteignant 12,5 milliards de riyals (3,3 milliards de dollars).

Selon les dernières données de la Banque centrale saoudienne (SAMA), le montant global des paiements par POS représente une baisse hebdomadaire de 4,4 %, tandis que le nombre total de transactions a diminué de 5,4 %, passant à 220,15 millions contre 232,67 millions la semaine précédente.

Cinq catégories ont enregistré une légère hausse, les dépenses hôtelières affichant la plus forte progression, en hausse de 19,8 % à 381,98 millions de riyals, suivies de la location automobile et d’équipements, en hausse de 10,8 % à 578,2 millions de riyals.

Les dépenses en soins personnels ont progressé de 4,8 %, suivies d’une hausse de 4,5 % pour les livres et la papeterie. Les achats de bijoux ont augmenté de 3,2 %, atteignant 335,8 millions de riyals.

Les données montrent des baisses dans le reste des catégories, l’éducation enregistrant la plus forte diminution : –17,6 % à 104,48 millions de riyals. Les achats en pharmacies et fournitures médicales suivent avec une baisse de 11,2 % à 197,2 millions de riyals.

Les dépenses en alimentation et boissons ont reculé de 8,6 % à 1,8 milliard de riyals, tout en restant la plus grande catégorie de dépenses. Les restaurants et cafés suivent malgré une baisse de 3,8 % à 1,6 milliard de riyals.

L’habillement a diminué de 4 % à 1,13 milliard de riyals, représentant la troisième plus grande part des dépenses POS de la semaine observée.

Les principales zones urbaines du Royaume reflètent la tendance nationale. Riyad, qui représente la part la plus importante des dépenses POS, a enregistré une baisse de 4,9 %, à 4,46 milliards de riyals, contre 4,68 milliards la semaine précédente. Le nombre de transactions dans la capitale a reculé à 72 millions, soit –6,3 % sur une semaine.

À Djeddah, la valeur des transactions a diminué de 1,8 % à 1,72 milliard de riyals, tandis que Dammam a enregistré une baisse de 4,1 % à 621,22 millions de riyals.

Les données POS, suivies chaque semaine par la SAMA, constituent un indicateur des tendances de consommation et de la progression continue des paiements numériques en Arabie saoudite.

Elles mettent également en lumière l’expansion de l’infrastructure POS, désormais déployée au-delà des grands centres commerciaux, jusque dans les plus petites villes et services, soutenant les efforts d’inclusion numérique.

Le développement des technologies de paiement numérique s’inscrit dans les objectifs de la Vision 2030, favorisant les transactions électroniques et contribuant à l’économie numérique du Royaume.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Femmes arabes en STEM: le programme L’Oréal-UNESCO Middle East célèbre 12 ans de recherche scientifique

Le programme L’Oréal-UNESCO For Women in Science met à l’honneur douze talents féminins arabes en STEM pour sa 12ᵉ édition. (Photo: fournie)
Le programme L’Oréal-UNESCO For Women in Science met à l’honneur douze talents féminins arabes en STEM pour sa 12ᵉ édition. (Photo: fournie)
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  • Le programme célèbre 12 ans de promotion des femmes scientifiques au Moyen-Orient, avec 63 chercheuses arabes déjà soutenues et 3,8 M AED attribués
  • Les lauréates 2025–2024 mènent des recherches en robotique, climat, sécurité alimentaire, médecine personnalisée et santé publique

DUBAI: Pour sa douzième édition, le programme régional L’Oréal-UNESCO For Women in Science Middle East Regional Young Talents, organisé en partenariat avec l’Université Khalifa des sciences et de la technologie, met à l’honneur douze chercheuses arabes dont les travaux novateurs façonnent l’avenir scientifique de la région.

Initiative phare au Moyen-Orient, ce programme distingue les contributions majeures de femmes scientifiques en STEM (science, technologie, ingénierie et mathématiques), dont les recherches apportent des réponses concrètes à des défis urgents et inspirent les générations futures. Depuis 1998, l’initiative mondiale L’Oréal-UNESCO a célébré plus de 4 700 chercheuses dans plus de 140 pays – dont 63 issues du CCG – attribuant au total 3,8 millions AED pour soutenir leurs projets.

Pourtant, les progrès restent inégaux : selon l’UNESCO, les femmes ne représentent encore qu’un tiers des chercheurs dans le monde.

En valorisant l’excellence scientifique et en renforçant le rôle des femmes dans la recherche, l’édition régionale contribue non seulement à réduire ces écarts, mais aussi à soutenir les stratégies nationales du CCG axées sur l’innovation, l’économie du savoir et le développement durable.

La ministre de l’Éducation des Émirats arabes unis, Sarah Al Amiri, a salué l’engagement constant du programme, rappelant son soutien depuis sept ans. « Ce programme ne se limite pas à reconnaître l’excellence scientifique ; il renforce la volonté de bâtir des sociétés innovantes et résilientes. Soutenir les femmes scientifiques, c’est libérer le plein potentiel de notre capital humain et garantir que la science demeure un moteur de progrès sociétal », a-t-elle déclaré.

Laurent Duffier, Directeur général de L’Oréal Moyen-Orient, a souligné l’impact du programme sur l’innovation régionale comme mondiale. « En amplifiant les voix des chercheuses arabes depuis plus de 12 ans, nous avons accéléré le progrès scientifique et inspiré la prochaine génération d’innovatrices. »

De son côté, Salah Khaled, Directeur du bureau de l’UNESCO à Doha, a rappelé que l’autonomisation des femmes en science est un pilier du développement durable : « Soutenir ces chercheuses d’exception contribue autant aux priorités nationales d’innovation qu’à l’avancée de la science mondiale. »

Le Président de l’Université Khalifa, Pr. Ebrahim Al Hajri, a mis en avant l’importance de cette collaboration, affirmant que les femmes scientifiques de l’université façonnent déjà l’avenir de l’énergie propre, de la santé, de la durabilité, de l’espace et de l’IA.

Les douze lauréates de 2025 et 2024 illustrent la diversité et la profondeur de la recherche dans le monde arabe : robotique aérospatiale, résilience climatique, sécurité alimentaire, médecine personnalisée, thérapies épigénétiques, maladies métaboliques, autisme, infections respiratoires ou encore innovations en nanotechnologie.


Le Forum d’affaires franco-saoudien lance la quatrième cohorte « Booster Grow Global » à Riyad

Nicolas Forissier, ministre délégué au Commerce extérieur et à l’Attractivité économique. (Photo: Arab News en français)
Nicolas Forissier, ministre délégué au Commerce extérieur et à l’Attractivité économique. (Photo: Arab News en français)
Le Dr Majid Al-Qasabi, ministre saoudien du Commerce, souligne la transformation économique du Royaume et l’importance du partenariat stratégique avec la France. (Photo: Arab News en français)
Le Dr Majid Al-Qasabi, ministre saoudien du Commerce, souligne la transformation économique du Royaume et l’importance du partenariat stratégique avec la France. (Photo: Arab News en français)
Participants réunis dans la salle du forum pour suivre les interventions et échanges. (Photo: Arab News en français)
Participants réunis dans la salle du forum pour suivre les interventions et échanges. (Photo: Arab News en français)
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  • Le forum a réuni responsables, diplomates et entreprises pour lancer une cohorte de 22 entreprises françaises
  • La France et l’Arabie saoudite ont réaffirmé leur partenariat stratégique et une coopération renforcée

RIYAD : Le Forum d’affaires franco-saoudien s’est tenu du 23 au 25 novembre, marquant le lancement de la quatrième cohorte du programme Booster Grow Global, un parcours d’accélération de neuf mois conçu pour aider les entreprises françaises en phase de croissance à localiser leurs solutions et à bâtir des partenariats durables dans l’ensemble du Royaume.

Organisé par Business France en collaboration avec l’Ambassade de France à Riyad, les Conseillers du commerce extérieur de la France (CCEF), le Conseil d’affaires saoudo-français et Bpifrance, le forum a réuni des responsables gouvernementaux de haut niveau, des diplomates et plus de 100 représentants d’entreprises françaises et saoudiennes.

Patrick Maisonnave, ambassadeur de France au Royaume, et le Dr Majid ben Abdallah Al-Qasabi, ministre saoudien du Commerce, ont présidé la cérémonie d’ouverture, soulignant la solidité et la profondeur stratégique de la relation bilatérale.

Dans son allocution, Al-Qasabi a mis en avant le « mélange unique » d’atouts qui, selon lui, fait de la France l’un des partenaires les plus précieux de l’Arabie saoudite.

« La France possède une recette magnétique : une base industrielle diversifiée, une culture riche, un patrimoine emblématique, une excellence touristique mondiale et une gastronomie reconnue », a-t-il déclaré. « En même temps, l’Arabie saoudite ne connaît pas un simple changement, mais une transformation totale, menée par la vision et l’action de Son Altesse Royale le Prince Héritier. »

Al-Qasabi a souligné la force démographique du Royaume, notant que 84 % de la population a moins de 45 ans, créant un bassin de talents dynamique et technophile prêt à porter la prochaine phase de croissance économique.

Il a également mis en avant les ressources naturelles du Royaume, sa position géographique stratégique et son agenda de développement rapide dans des secteurs tels que la logistique, l'exploitation minière, la cybersécurité, la santé et l’éducation.

« Aucun pays au monde ne dispose d’une combinaison d’opportunités aussi unique qui se produisent en même temps », a-t-il affirmé. « Nous avons besoin de votre expertise. Nous pouvons doubler notre commerce bilatéral, qui a augmenté de 77 %, passant de 6,2 à 11 milliards de dollars. »

Le forum, événement phare du partenariat économique croissant entre les deux pays, a présenté les 22 PME et scale-ups françaises sélectionnées pour la cohorte 2025 de Booster Grow Global. Ces entreprises, choisies lors de VivaTech 2025 à Paris après avoir présenté leur projet à un jury saoudien composé de grandes institutions et d’acteurs industriels, représentent des secteurs alignés sur les priorités nationales de France 2030 et de la Vision 2030 saoudienne.

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Vue de la salle du Forum d’affaires franco-saoudien lors des sessions plénières. (Photo: Arab News en français)

Durant deux jours, la cohorte a participé à plus de 300 rencontres B2B et réunions d’investisseurs spécialement organisées, aboutissant à plus de 10 protocoles d’accord et posant les bases de processus de qualification de fournisseurs, d’initiatives de localisation et de projets de mise en œuvre à grande échelle dans le Royaume.

Les responsables français ont réaffirmé l’engagement de leur pays à renforcer ses liens avec l’Arabie saoudite alors que le Royaume accélère les préparatifs pour l’Expo 2030 à Riyad et la Coupe du monde de la FIFA 2034.

Nicolas Forissier, ministre délégué français chargé du Commerce extérieur et de l’Attractivité économique, a souligné la constance du soutien de la France. « Nous avons été parmi les tout premiers à soutenir la candidature de Riyad pour l’Expo 2030 », a-t-il rappelé. « La France a célébré votre succès. Aujourd’hui, notre engagement est concret. Nous travaillons activement avec le Royaume à la préparation de l’Expo 2030, et notre pavillon reflétera la créativité et la profondeur stratégique de notre partenariat. »

Forissier a annoncé un dispositif financier de 3 milliards de dollars dédié aux grands projets du Royaume.

« Ce mécanisme a été conçu spécifiquement pour répondre à l’ambition de la Vision 2030. C’est une première », a-t-il précisé. « La France et l’Arabie saoudite ont toutes les raisons de se tenir côte à côte, d’innover ensemble et de construire la prospérité de demain. »

Plus tôt dans la cérémonie, Didier Boulogne, directeur général délégué de Business France, a accueilli les participants et remercié les partenaires saoudiens et français pour leur collaboration.

« De l’Expo 2030 à la Coupe du monde 2034, nous sommes aujourd’hui unis par une énergie extraordinaire », a-t-il déclaré.

Mohamed Ben Laden, président du Conseil d’affaires Franco-Saoudien, a ajouté que les expériences communes de la France et de l’Arabie saoudite dans la réalisation de méga-projets — des Jeux olympiques de Paris à l’Expo 2025 d’Osaka — constituent une base solide pour une coopération à forte valeur ajoutée.

« Ce forum crée une plateforme où les ambitions saoudiennes rencontrent l’ingénierie, la créativité et l’excellence technologique françaises », a-t-il souligné.

Le programme Booster Grow Global se poursuivra avec une immersion de deux semaines sur le terrain à Riyad, Djeddah, Dammam et Khobar, où les entreprises françaises participeront à des rendez-vous ciblés avec acheteurs, sessions de mise en relation avec investisseurs, visites de sites industriels et ateliers spécialisés.

La délégation continuera également ses échanges avec les principales entités sur les processus de qualification fournisseurs et les calendriers potentiels de mise en œuvre.

Rachid Boulaouine, directeur de Business France en Arabie saoudite, a indiqué que le programme est conçu pour aider les entreprises françaises à forte croissance à se déployer rapidement et efficacement sur le marché saoudien.

« En alignant talents, technologie et partenariats locaux, ces entreprises sont positionnées pour contribuer de manière significative aux priorités de la Vision 2030 du Royaume », a-t-il expliqué. « Notre rôle est de réduire le temps de mise sur le marché et de créer l’accès de haut niveau nécessaire pour passer de l’intention à l’exécution. »

À mesure que la cohorte avance dans son immersion saoudienne, les deux gouvernements ont clairement exprimé leur intention d’approfondir leur coopération économique.