Le Kosovo commémore un passé douloureux et rêve d'un meilleur avenir, le jour de l'indépendance

Une femme du Kosovo tient une photo de son fils disparu pendant la guerre du Kosovo, lors d'une cérémonie, le 5 avril 2017 marquant le 18e anniversaire du massacre dans le village de Rezalle. (Photo, AFP)
Une femme du Kosovo tient une photo de son fils disparu pendant la guerre du Kosovo, lors d'une cérémonie, le 5 avril 2017 marquant le 18e anniversaire du massacre dans le village de Rezalle. (Photo, AFP)
Des enfants albanais du Kosovo tiennent des photos de parents tués pendant la guerre du Kosovo, alors qu'ils marquent le 15e anniversaire du massacre du village d'Izbica le 28 mars 2014. (Photo, AFP)
Des enfants albanais du Kosovo tiennent des photos de parents tués pendant la guerre du Kosovo, alors qu'ils marquent le 15e anniversaire du massacre du village d'Izbica le 28 mars 2014. (Photo, AFP)
Des enfants albanais du Kosovo tiennent des photos de parents tués pendant la guerre du Kosovo, alors qu'ils marquent le 15e anniversaire du massacre du village d'Izbica le 28 mars 2014. (Photo, AFP)
Des enfants albanais du Kosovo tiennent des photos de parents tués pendant la guerre du Kosovo, alors qu'ils marquent le 15e anniversaire du massacre du village d'Izbica le 28 mars 2014. (Photo, AFP)
Des membres des Forces de sécurité du Kosovo participent au nettoyage des rues de Pristina, le 15 septembre 2018, lors de la Journée internationale de nettoyage. (Photo, AFP)
Des membres des Forces de sécurité du Kosovo participent au nettoyage des rues de Pristina, le 15 septembre 2018, lors de la Journée internationale de nettoyage. (Photo, AFP)
Un mur commémoratif des victimes de la guerre du Kosovo de 1998-1999 dans le village d'Izbica, le 28 mars 2017. (Photo, AFP)
Un mur commémoratif des victimes de la guerre du Kosovo de 1998-1999 dans le village d'Izbica, le 28 mars 2017. (Photo, AFP)
Des membres des forces de maintien de la paix dirigées par l'OTAN au Kosovo assistent à la cérémonie de changement de commandement, à Pristina, le 15 octobre 2021. (Photo, AFP)
Des membres des forces de maintien de la paix dirigées par l'OTAN au Kosovo assistent à la cérémonie de changement de commandement, à Pristina, le 15 octobre 2021. (Photo, AFP)
Les Albanais du Kosovo rendent hommage à leurs proches et aux victimes du massacre de Racak, le 15 janvier 2022, dans le village de Racak. (Photo, AFP)
Les Albanais du Kosovo rendent hommage à leurs proches et aux victimes du massacre de Racak, le 15 janvier 2022, dans le village de Racak. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 17 février 2022

Le Kosovo commémore un passé douloureux et rêve d'un meilleur avenir, le jour de l'indépendance

  • Alors que le Kosovo célèbre sa 14e fête de l’indépendance, le pays européen le plus récent, dont la population est la plus jeune du continent, a de quoi être fier
  • Plus de 100 pays ont reconnu le Kosovo depuis qu’il a déclaré son indépendance de la Serbie le 17 février 2008

ABU DHABI: Alors que le Kosovo célèbre sa 14e fête de l’indépendance, le pays européen le plus récent, dont la population est la plus jeune du continent, a de quoi être fier. Plus de 100 pays ont reconnu le Kosovo depuis qu’il a déclaré son indépendance de la Serbie le 17 février 2008.

En dépit d’un taux élevé de renouvellement de la classe politique, le Kosovo demeure une démocratie robuste, dotée d’un vaste réseau d’institutions non gouvernementales et de groupes de la société civile. Il dispose d’une économie résiliente, de dirigeants compétents et d’excellentes relations avec l’UE, les États-Unis et les pays du Golfe.

Pourtant, il reste beaucoup à faire. Le processus d’engagement et d’intégration du Kosovo dans la région et dans les institutions européennes et euro-atlantiques est en cours. Ses relations avec ses voisins, la Serbie et la Bosnie-Herzégovine, sont loin d’être normalisées. Quant à la Russie, à la Chine et aux cinq membres de l’UE qui ne reconnaissent pas le statut d’État du Kosovo, rien n’indique pour l’instant un quelconque changement d’attitude.

Heureusement pour le Kosovo, les personnes qui occupent actuellement les deux plus hautes fonctions du pays, Albin Kurti et Vjosa Osmani, ont fait leurs armes en politique en s’attaquant à la corruption. Depuis fin mars 2021, la politique au Kosovo est façonnée conjointement par les mouvements lancés respectivement par Kurti et Osmani, Guxo et Vetevendosje.

Kurti est le sixième Premier ministre du pays, tandis que Osmani est la cinquième présidente élue de la République. Tous deux sont considérés comme des politiciens intègres, sans bagage de guerre, ayant des visions claires pour le pays et n’ayant pas peur de se prononcer sur des questions impliquant les alliés et les adversaires du Kosovo.

Ils ne se font pas non plus d’illusions sur les tâches à accomplir. Tant sur le plan régional qu’interne, le Kosovo est confronté à des défis majeurs. Si ses problèmes internes ne sont pas traités en priorité, le rêve du pays de se relever et d’augmenter ses chances d’intégrer l'UE, ce que les Kosovars souhaitent vivement, ne se réalisera jamais.

Kosovo
Dans un rapport du Pnud datant de 2021, les Serbes du Kosovo ont cité le chômage, la sécurité personnelle et le développement urbain comme leurs trois principales préoccupations. (Photo Arab News).

En tête de liste figure la corruption endémique qui sévit aussi bien dans le gouvernement que dans le secteur privé. La simple perception d’une lutte contre la corruption stimulerait les investissements étrangers, car les investisseurs évitent les pays où la corruption est généralisée et où il faut graisser la patte à tous les niveaux.

Dans un rapport du Pnud datant de 2021, les Serbes du Kosovo ont cité le chômage, la sécurité personnelle et le développement urbain comme leurs trois principales préoccupations. Pour les autres groupes ethniques, la pauvreté et l’accès régulier à l’électricité étaient les principales priorités pour le futur proche.

Kosovo
La protection des droits de l’homme, indépendamment de l’appartenance ethnique, de la religion, des convictions et de l’orientation politiques des personnes, constitue un autre défi intérieur pour le gouvernement du Kosovo. (Photo Arab News).

En revanche, tous les groupes ethniques s’accordent à dire que les pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire du gouvernement sont devenus plus efficaces et moins corrompus.

Ils estiment par ailleurs qu’il est nécessaire d’accélérer le développement économique, compte tenu de la persistance des taux élevés de pauvreté et de chômage, de l’insuffisance des investissements nationaux et étrangers et des problèmes liés à l’environnement des entreprises.

La protection des droits de l’homme, indépendamment de l’appartenance ethnique, de la religion, des convictions et de l’orientation politiques des personnes, constitue un autre défi intérieur pour le gouvernement du Kosovo. Si tous les citoyens sont traités sur un pied d’égalité devant la loi, tant en théorie qu’en pratique, les chances d’intégration du Kosovo dans l’UE s’amélioreront sans aucun doute.

Le Premier ministre Albin Kurti examine la garde d'honneur du Kosovo à Pristina. (Photo, AFP)
Le Premier ministre Albin Kurti examine la garde d'honneur du Kosovo à Pristina. (Photo, AFP).

Les fondements démocratiques laïques du Kosovo ne peuvent être considérés comme acquis au vu des menaces que représentent les dirigeants autoritaires de pays de l’UE tels que la Pologne et la Hongrie. Il est tout aussi important de maintenir la religion en dehors des affaires civiles que de préserver des élections libres et équitables, la liberté de la presse et de réunion, et un système judiciaire libre de toute influence politique.

L’intégration du Kosovo à l’UE pourrait bien être le meilleur catalyseur pour transformer les conditions socio-politiques et économiques du pays. Mais jusqu’à présent, le chemin s’est avéré plus rocailleux que prévu.

L'ambassadeur kosovar Lulzim Mjeku présentant ses lettres de créance au roi Salmane lors d'une cérémonie à Riyad en janvier 2020. (Photo Twitter)
L'ambassadeur kosovar Lulzim Mjeku présentant ses lettres de créance au roi Salmane lors d'une cérémonie à Riyad en janvier 2020. (Photo Twitter)

En 2016, le Kosovo a conclu l’Accord de stabilisation et d’association avec l’UE, marquant ainsi l’étape la plus importante de son histoire vers l’intégration européenne. Deux ans plus tard, la Commission européenne a publié son plan d’élargissement de l’Union pour l’après-2025, incluant le Kosovo et cinq de ses voisins (le Monténégro, la Macédoine du Nord, l’Albanie, la Bosnie-Herzégovine et la Serbie).

En 2020, le Kosovo a levé ses droits de douanes de 100% sur les importations en provenance de Serbie et de Bosnie-Herzégovine, une mesure qui a permis de rétablir le commerce avec la Serbie et la Bosnie et de reprendre le dialogue Belgrade-Pristina facilité par l’UE. Toutefois, les efforts déployés par le Kosovo pour adhérer à l’UE ont échoué principalement en raison du refus de la Serbie de reconnaître son indépendance.

Des membres des forces de maintien de la paix dirigées par l'OTAN au Kosovo assistent à la cérémonie de changement de commandement, à Pristina, le 15 octobre 2021. (Photo, AFP)
Des membres des forces de maintien de la paix dirigées par l'OTAN au Kosovo assistent à la cérémonie de changement de commandement, à Pristina, le 15 octobre 2021. (Photo, AFP).

La Serbie, qui considère le Kosovo comme son propre territoire, continue de solliciter les pays pour qu’ils retirent leur reconnaissance de l’indépendance du Kosovo, bien que deux anciennes républiques yougoslaves aient défié cette pression: la Macédoine (aujourd’hui République de Macédoine du Nord), qui est devenue membre de l'Otan en 2020, et le Monténégro.

L’un des principaux obstacles à la normalisation des relations avec la Serbie est le statut des Serbes au Kosovo (les chrétiens orthodoxes orientaux représentent 84,5% de la population de la Serbie, tandis que 95,6% de la population du Kosovo est composée de musulmans, pour la plupart d’origine albanaise).

Depuis deux décennies, Mitrovica, dans le nord du Kosovo, est à cheval sur une ligne de fracture entre les Serbes du Nord et les Albanais de souche du Sud.

Les Serbes de Mitrovica et dans d’autres enclaves refusent obstinément de reconnaître l’indépendance du Kosovo. Avant 1999, les habitants de cette ville vivaient dans des quartiers mixtes, mais dans les années qui ont suivi la guerre, les divisions profondes entre Albanais et Serbes se sont renforcées, laissant peu de place au dialogue.

L’Otan garantit une paix fragile alors que la rivière Ibar sépare effectivement les deux communautés, mais les négociations intermittentes sous l’égide de l’UE n’ont guère progressé au fil des ans.

Le Premier ministre, Kurti, a suggéré une meilleure synchronisation entre Washington et Bruxelles dans les Balkans occidentaux, tandis que le Kosovo œuvre à la réalisation de trois objectifs: renforcer l’État de droit, assurer la sécurité par l’adhésion à l’Otan et forger une plus grande unité européenne par l’adhésion des Balkans occidentaux à l’UE.

De plus, le Kosovo a des partenaires de longue-date au Moyen-Orient qui sont attachés à son indépendance et à son bien-être, notamment l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis (EAU). Le Royaume a été l’un des premiers pays à reconnaître l’indépendance du Kosovo, l’un de ses principaux défenseurs à la Cour pénale internationale et l’un des acteurs clés qui ont poussé l’OCI à reconnaître sa souveraineté en 2009.

Un an après la guerre du Kosovo, l’Arabie saoudite a dépensé au moins 12 millions de riyals saoudiens (1 riyal saoudien = 0,23 euro) pour reconstruire des maisons, des écoles et des mosquées. En 2020, le Kosovo et l’Arabie saoudite ont commencé à mettre en œuvre conjointement un accord visant à éviter la double imposition.

Lors d’une cérémonie à Riyad en janvier 2020 où le diplomate de carrière kosovar Lulzim Mjeku faisait partie d’un groupe d’ambassadeurs qui ont présenté leurs lettres de créance, le roi Salmane d’Arabie saoudite a fait part de sa volonté de travailler avec chaque pays pour améliorer et développer les relations bilatérales.

Pendant la lutte du Kosovo contre la Covid-19, la Ligue islamique mondiale a envoyé une aide humanitaire précieuse. L’année dernière, Kurti a remercié les dirigeants du Royaume pour leur soutien au Kosovo dans toutes les instances internationales et pour l’aide apportée afin d’atténuer les souffrances humaines.

Plus récemment, les pourparlers entre les deux pays ont porté sur le renforcement de la coopération dans les domaines de l’économie, du commerce, du tourisme, de l’investissement, de l’éducation, de la santé et de l’infrastructure.

Quant aux EAU, ils ont rejoint la Force pour le Kosovo (Kfor) de l’Otan en 1999 et ont entrepris une mission d’aide consistant à nourrir des milliers de réfugiés en fuite à la frontière albanaise. En collaboration avec le Croissant-Rouge, les EAU ont construit un camp qui, à son apogée, accueillait jusqu’à 15 000 personnes par jour.

Quelque 1 500 soldats émiratis ont servi au Kosovo au cours de deux opérations: l’une avec la Kfor du printemps 1999 jusqu’à la fin 2001, et l’autre était la mission d’aide White Hands de l’autre côté de la frontière, en Albanie, entre mars et fin juin 1999.

Les relations étroites que les pays du Golfe entretiennent avec les pays des Balkans occidentaux laissent entrevoir la possibilité de faciliter la normalisation des relations entre le Kosovo et tous ses voisins, et de libérer tout le potentiel humain et économique de la région.

À mesure que les liens entre le Kosovo et les pays arabes évoluent, passant de l’humanitaire et de la reconstruction à la coopération politique, économique et sécuritaire, cette transformation pourrait bien avoir un effet salutaire sur ses relations avec la Serbie également.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La flottille pour Gaza quitte la Tunisie, direction le territoire palestinien

Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire. (AFP)
Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire. (AFP)
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  • Une vingtaine de bateaux venus de Barcelone (Espagne) ont quitté Bizerte, les derniers étant partis à l'aube lundi, selon un photographe de l'AFP sur place
  • Yasemin Acar, du comité de coordination de la partie maghrébine de la flottille, a posté sur Instagram des images de bateaux tunisiens prenant aussi la mer ces dernières heures, avec le message "le blocus de Gaza doit cesser"

BIZERTE: Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire.

"Nous essayons d'envoyer un message à la population de Gaza, (de lui dire) que le monde ne l'a pas oubliée", a dit à l'AFP la militante écologiste suédoise Greta Thunberg avant d'embarquer dans le port de Bizerte, dans le nord de la Tunisie.

"Lorsque nos gouvernements ne prennent pas leurs responsabilités, nous n'avons pas d'autre choix que de prendre les choses en main", a-t-elle ajouté.

Une vingtaine de bateaux venus de Barcelone (Espagne) ont quitté Bizerte, les derniers étant partis à l'aube lundi, selon un photographe de l'AFP sur place.

Yasemin Acar, du comité de coordination de la partie maghrébine de la flottille, a posté sur Instagram des images de bateaux tunisiens prenant aussi la mer ces dernières heures, avec le message "le blocus de Gaza doit cesser", "nous partons par solidarité, dignité et pour la justice".

Les embarcations arrivées d'Espagne s'étaient transférées à Bizerte après un séjour mouvementé à Sidi Bou Saïd, près de Tunis.

La "Global Sumud Flotilla", accueillie par des rassemblements de soutien, a indiqué que deux de ses bateaux avaient été visés par des attaques de drones deux nuits de suite la semaine passée, publiant des vidéos à l'appui. Après la deuxième annonce, les autorités tunisiennes ont dénoncé "une agression préméditée" et dit mener une enquête.

L'eurodéputée franco-palestinienne Rima Hassan qui, comme Greta Thunberg, avait été détenue à bord du "Madleen" lors d'une précédente traversée vers Gaza, a dit à l'AFP redouter "bien entendu" de nouvelles attaques, ajoutant: "on se prépare aux différents scénarios".

Selon elle, les personnalités les plus en vue - dont l'actrice française Adèle Haenel - ont été réparties entre les deux plus gros bateaux de coordination "de manière à équilibrer et (ne) pas concentrer toutes les personnalités visibles dans un seul et même bateau".

Le départ de Tunisie a été repoussé à plusieurs reprises en raison de motifs de sécurité, de retard dans les préparatifs pour certains bateaux et de la météo.

La Global Sumud Flotilla ("sumud" signifie "résilience" en arabe), qui comprend aussi des embarcations parties ces derniers jours de Corse (France), Sicile (Italie) et Grèce, avait initialement prévu d'atteindre le territoire palestinien à la mi-septembre, après deux tentatives bloquées par Israël en juin et juillet.

 


Les ministres du Groupe E3 condamnent les frappes israéliennes à Doha

Cette photo satellite obtenue le 10 septembre auprès de Planet Labs PBC et datée du 24 janvier 2025 montre le complexe qui abritait les membres du bureau politique du groupe militant palestinien Hamas et qui a été pris pour cible par une frappe israélienne le 9 septembre, dans la capitale du Qatar, Doha. (AFP)
Cette photo satellite obtenue le 10 septembre auprès de Planet Labs PBC et datée du 24 janvier 2025 montre le complexe qui abritait les membres du bureau politique du groupe militant palestinien Hamas et qui a été pris pour cible par une frappe israélienne le 9 septembre, dans la capitale du Qatar, Doha. (AFP)
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  • Selon eux, cette action militaire compromet également les négociations en cours visant à la libération des otages encore détenus et à la conclusion d’un accord de cessez-le-feu à Gaza
  • Les trois pays européens ont exprimé leur solidarité avec le Qatar, soulignant son rôle clé dans la médiation menée avec l’Égypte et les États-Unis entre Israël et le Hamas

PARIS: Les ministres des Affaires étrangères de l’Allemagne, de la France et du Royaume-Uni ont condamné, dans une déclaration conjointe, les frappes israéliennes ayant visé Doha le 9 septembre. Ils estiment que ces attaques constituent une violation de la souveraineté du Qatar et représentent un risque d’escalade supplémentaire dans la région.

Selon eux, cette action militaire compromet également les négociations en cours visant à la libération des otages encore détenus et à la conclusion d’un accord de cessez-le-feu à Gaza. « Nous appelons toutes les parties à intensifier leurs efforts pour parvenir à un cessez-le-feu immédiat », ont-ils insisté.

Les trois pays européens ont exprimé leur solidarité avec le Qatar, soulignant son rôle clé dans la médiation menée avec l’Égypte et les États-Unis entre Israël et le Hamas. Ils appellent les parties à « faire preuve de retenue » et à saisir l’opportunité de rétablir la paix.

Les ministres ont réaffirmé que la priorité devait rester la mise en place d’un cessez-le-feu permanent, la libération des otages et l’acheminement massif d’aide humanitaire à Gaza pour enrayer la famine. Ils demandent l’arrêt immédiat des opérations militaires israéliennes dans la ville de Gaza, dénonçant les déplacements massifs de civils, les pertes humaines et la destruction d’infrastructures vitales.

Ils exhortent par ailleurs à garantir aux Nations unies et aux ONG humanitaires un accès sûr et sans entrave à l’ensemble de la bande de Gaza, y compris dans le Nord.

Enfin, le Groupe E3 a rappelé sa condamnation « sans équivoque » des crimes commis par le Hamas, qualifié de mouvement terroriste, qui doit, selon eux, « libérer immédiatement et sans condition les otages, être désarmé et écarté définitivement de la gouvernance de la bande de Gaza ».


L’ONU adopte une résolution franco-saoudienne pour la paix israélo-palestinienne sans le Hamas

L'ancienne ministre allemande des Affaires étrangères et présidente de la 80e session de l'Assemblée générale des Nations Unies, Annalena Baerbock, s'exprime lors d'une réunion de l'Assemblée générale pour voter sur la solution de deux États à la question palestinienne au siège des Nations Unies (ONU), le 12 septembre 2025 à New York. (AFP)
L'ancienne ministre allemande des Affaires étrangères et présidente de la 80e session de l'Assemblée générale des Nations Unies, Annalena Baerbock, s'exprime lors d'une réunion de l'Assemblée générale pour voter sur la solution de deux États à la question palestinienne au siège des Nations Unies (ONU), le 12 septembre 2025 à New York. (AFP)
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  • Résolution adoptée par 142 voix pour, 10 contre — dont Israël et les États-Unis
  • Le vote précède un sommet de haut niveau co-présidé par Riyad et Paris le 22 septembre

​​​​​​NEW YORK : L’Assemblée générale des Nations unies a voté massivement vendredi en faveur de l’adoption de la « Déclaration de New York », une résolution visant à relancer la solution à deux États entre Israël et la Palestine, sans impliquer le Hamas.

Le texte a été approuvé par 142 pays, contre 10 votes négatifs — dont Israël et les États-Unis — et 12 abstentions. Il condamne fermement les attaques du Hamas du 7 octobre 2023, exige le désarmement du groupe, la libération de tous les otages, et appelle à une action internationale collective pour mettre fin à la guerre à Gaza.

Intitulée officiellement « Déclaration de New York sur le règlement pacifique de la question de Palestine et la mise en œuvre de la solution à deux États », la résolution a été présentée conjointement par l’Arabie saoudite et la France, avec le soutien préalable de la Ligue arabe et de 17 États membres de l’ONU.

Le texte souligne la nécessité de mettre fin à l’autorité du Hamas à Gaza, avec un transfert des armes à l’Autorité palestinienne, sous supervision internationale, dans le cadre d’une feuille de route vers une paix durable. Celle-ci inclut un cessez-le-feu, la création d’un État palestinien, le désarmement du Hamas, et une normalisation des relations entre Israël et les pays arabes.

L’ambassadeur de France, Jérôme Bonnafont, qui a présenté la résolution, l’a qualifiée de « feuille de route unique pour concrétiser la solution à deux États », soulignant l’engagement de l’Autorité palestinienne et des pays arabes en faveur de la paix et de la sécurité. Il a aussi insisté sur l’urgence d’un cessez-le-feu immédiat et de la libération des otages.

Ce vote intervient à quelques jours d’un sommet de haut niveau de l’ONU, co-présidé par Riyad et Paris le 22 septembre, où le président Emmanuel Macron s’est engagé à reconnaître officiellement un État palestinien.

La représentante américaine, Morgan Ortagus, s’est vivement opposée à la résolution, la qualifiant de « coup de communication malvenu et malavisé » qui récompenserait le Hamas et nuirait aux efforts diplomatiques authentiques.

Elle a dénoncé la mention du « droit au retour » dans le texte, estimant qu’il menace le caractère juif de l’État d’Israël.

« Cette résolution est un cadeau au Hamas,» a déclaré Mme Ortagus, ajoutant que le désarmement du Hamas et la libération des otages étaient la clé de la fin de la guerre. Elle a exhorté les autres nations à se joindre aux États-Unis pour s'opposer à la déclaration.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com