Le Kosovo commémore un passé douloureux et rêve d'un meilleur avenir, le jour de l'indépendance

Une femme du Kosovo tient une photo de son fils disparu pendant la guerre du Kosovo, lors d'une cérémonie, le 5 avril 2017 marquant le 18e anniversaire du massacre dans le village de Rezalle. (Photo, AFP)
Une femme du Kosovo tient une photo de son fils disparu pendant la guerre du Kosovo, lors d'une cérémonie, le 5 avril 2017 marquant le 18e anniversaire du massacre dans le village de Rezalle. (Photo, AFP)
Des enfants albanais du Kosovo tiennent des photos de parents tués pendant la guerre du Kosovo, alors qu'ils marquent le 15e anniversaire du massacre du village d'Izbica le 28 mars 2014. (Photo, AFP)
Des enfants albanais du Kosovo tiennent des photos de parents tués pendant la guerre du Kosovo, alors qu'ils marquent le 15e anniversaire du massacre du village d'Izbica le 28 mars 2014. (Photo, AFP)
Des enfants albanais du Kosovo tiennent des photos de parents tués pendant la guerre du Kosovo, alors qu'ils marquent le 15e anniversaire du massacre du village d'Izbica le 28 mars 2014. (Photo, AFP)
Des enfants albanais du Kosovo tiennent des photos de parents tués pendant la guerre du Kosovo, alors qu'ils marquent le 15e anniversaire du massacre du village d'Izbica le 28 mars 2014. (Photo, AFP)
Des membres des Forces de sécurité du Kosovo participent au nettoyage des rues de Pristina, le 15 septembre 2018, lors de la Journée internationale de nettoyage. (Photo, AFP)
Des membres des Forces de sécurité du Kosovo participent au nettoyage des rues de Pristina, le 15 septembre 2018, lors de la Journée internationale de nettoyage. (Photo, AFP)
Un mur commémoratif des victimes de la guerre du Kosovo de 1998-1999 dans le village d'Izbica, le 28 mars 2017. (Photo, AFP)
Un mur commémoratif des victimes de la guerre du Kosovo de 1998-1999 dans le village d'Izbica, le 28 mars 2017. (Photo, AFP)
Des membres des forces de maintien de la paix dirigées par l'OTAN au Kosovo assistent à la cérémonie de changement de commandement, à Pristina, le 15 octobre 2021. (Photo, AFP)
Des membres des forces de maintien de la paix dirigées par l'OTAN au Kosovo assistent à la cérémonie de changement de commandement, à Pristina, le 15 octobre 2021. (Photo, AFP)
Les Albanais du Kosovo rendent hommage à leurs proches et aux victimes du massacre de Racak, le 15 janvier 2022, dans le village de Racak. (Photo, AFP)
Les Albanais du Kosovo rendent hommage à leurs proches et aux victimes du massacre de Racak, le 15 janvier 2022, dans le village de Racak. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 17 février 2022

Le Kosovo commémore un passé douloureux et rêve d'un meilleur avenir, le jour de l'indépendance

  • Alors que le Kosovo célèbre sa 14e fête de l’indépendance, le pays européen le plus récent, dont la population est la plus jeune du continent, a de quoi être fier
  • Plus de 100 pays ont reconnu le Kosovo depuis qu’il a déclaré son indépendance de la Serbie le 17 février 2008

ABU DHABI: Alors que le Kosovo célèbre sa 14e fête de l’indépendance, le pays européen le plus récent, dont la population est la plus jeune du continent, a de quoi être fier. Plus de 100 pays ont reconnu le Kosovo depuis qu’il a déclaré son indépendance de la Serbie le 17 février 2008.

En dépit d’un taux élevé de renouvellement de la classe politique, le Kosovo demeure une démocratie robuste, dotée d’un vaste réseau d’institutions non gouvernementales et de groupes de la société civile. Il dispose d’une économie résiliente, de dirigeants compétents et d’excellentes relations avec l’UE, les États-Unis et les pays du Golfe.

Pourtant, il reste beaucoup à faire. Le processus d’engagement et d’intégration du Kosovo dans la région et dans les institutions européennes et euro-atlantiques est en cours. Ses relations avec ses voisins, la Serbie et la Bosnie-Herzégovine, sont loin d’être normalisées. Quant à la Russie, à la Chine et aux cinq membres de l’UE qui ne reconnaissent pas le statut d’État du Kosovo, rien n’indique pour l’instant un quelconque changement d’attitude.

Heureusement pour le Kosovo, les personnes qui occupent actuellement les deux plus hautes fonctions du pays, Albin Kurti et Vjosa Osmani, ont fait leurs armes en politique en s’attaquant à la corruption. Depuis fin mars 2021, la politique au Kosovo est façonnée conjointement par les mouvements lancés respectivement par Kurti et Osmani, Guxo et Vetevendosje.

Kurti est le sixième Premier ministre du pays, tandis que Osmani est la cinquième présidente élue de la République. Tous deux sont considérés comme des politiciens intègres, sans bagage de guerre, ayant des visions claires pour le pays et n’ayant pas peur de se prononcer sur des questions impliquant les alliés et les adversaires du Kosovo.

Ils ne se font pas non plus d’illusions sur les tâches à accomplir. Tant sur le plan régional qu’interne, le Kosovo est confronté à des défis majeurs. Si ses problèmes internes ne sont pas traités en priorité, le rêve du pays de se relever et d’augmenter ses chances d’intégrer l'UE, ce que les Kosovars souhaitent vivement, ne se réalisera jamais.

Kosovo
Dans un rapport du Pnud datant de 2021, les Serbes du Kosovo ont cité le chômage, la sécurité personnelle et le développement urbain comme leurs trois principales préoccupations. (Photo Arab News).

En tête de liste figure la corruption endémique qui sévit aussi bien dans le gouvernement que dans le secteur privé. La simple perception d’une lutte contre la corruption stimulerait les investissements étrangers, car les investisseurs évitent les pays où la corruption est généralisée et où il faut graisser la patte à tous les niveaux.

Dans un rapport du Pnud datant de 2021, les Serbes du Kosovo ont cité le chômage, la sécurité personnelle et le développement urbain comme leurs trois principales préoccupations. Pour les autres groupes ethniques, la pauvreté et l’accès régulier à l’électricité étaient les principales priorités pour le futur proche.

Kosovo
La protection des droits de l’homme, indépendamment de l’appartenance ethnique, de la religion, des convictions et de l’orientation politiques des personnes, constitue un autre défi intérieur pour le gouvernement du Kosovo. (Photo Arab News).

En revanche, tous les groupes ethniques s’accordent à dire que les pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire du gouvernement sont devenus plus efficaces et moins corrompus.

Ils estiment par ailleurs qu’il est nécessaire d’accélérer le développement économique, compte tenu de la persistance des taux élevés de pauvreté et de chômage, de l’insuffisance des investissements nationaux et étrangers et des problèmes liés à l’environnement des entreprises.

La protection des droits de l’homme, indépendamment de l’appartenance ethnique, de la religion, des convictions et de l’orientation politiques des personnes, constitue un autre défi intérieur pour le gouvernement du Kosovo. Si tous les citoyens sont traités sur un pied d’égalité devant la loi, tant en théorie qu’en pratique, les chances d’intégration du Kosovo dans l’UE s’amélioreront sans aucun doute.

Le Premier ministre Albin Kurti examine la garde d'honneur du Kosovo à Pristina. (Photo, AFP)
Le Premier ministre Albin Kurti examine la garde d'honneur du Kosovo à Pristina. (Photo, AFP).

Les fondements démocratiques laïques du Kosovo ne peuvent être considérés comme acquis au vu des menaces que représentent les dirigeants autoritaires de pays de l’UE tels que la Pologne et la Hongrie. Il est tout aussi important de maintenir la religion en dehors des affaires civiles que de préserver des élections libres et équitables, la liberté de la presse et de réunion, et un système judiciaire libre de toute influence politique.

L’intégration du Kosovo à l’UE pourrait bien être le meilleur catalyseur pour transformer les conditions socio-politiques et économiques du pays. Mais jusqu’à présent, le chemin s’est avéré plus rocailleux que prévu.

L'ambassadeur kosovar Lulzim Mjeku présentant ses lettres de créance au roi Salmane lors d'une cérémonie à Riyad en janvier 2020. (Photo Twitter)
L'ambassadeur kosovar Lulzim Mjeku présentant ses lettres de créance au roi Salmane lors d'une cérémonie à Riyad en janvier 2020. (Photo Twitter)

En 2016, le Kosovo a conclu l’Accord de stabilisation et d’association avec l’UE, marquant ainsi l’étape la plus importante de son histoire vers l’intégration européenne. Deux ans plus tard, la Commission européenne a publié son plan d’élargissement de l’Union pour l’après-2025, incluant le Kosovo et cinq de ses voisins (le Monténégro, la Macédoine du Nord, l’Albanie, la Bosnie-Herzégovine et la Serbie).

En 2020, le Kosovo a levé ses droits de douanes de 100% sur les importations en provenance de Serbie et de Bosnie-Herzégovine, une mesure qui a permis de rétablir le commerce avec la Serbie et la Bosnie et de reprendre le dialogue Belgrade-Pristina facilité par l’UE. Toutefois, les efforts déployés par le Kosovo pour adhérer à l’UE ont échoué principalement en raison du refus de la Serbie de reconnaître son indépendance.

Des membres des forces de maintien de la paix dirigées par l'OTAN au Kosovo assistent à la cérémonie de changement de commandement, à Pristina, le 15 octobre 2021. (Photo, AFP)
Des membres des forces de maintien de la paix dirigées par l'OTAN au Kosovo assistent à la cérémonie de changement de commandement, à Pristina, le 15 octobre 2021. (Photo, AFP).

La Serbie, qui considère le Kosovo comme son propre territoire, continue de solliciter les pays pour qu’ils retirent leur reconnaissance de l’indépendance du Kosovo, bien que deux anciennes républiques yougoslaves aient défié cette pression: la Macédoine (aujourd’hui République de Macédoine du Nord), qui est devenue membre de l'Otan en 2020, et le Monténégro.

L’un des principaux obstacles à la normalisation des relations avec la Serbie est le statut des Serbes au Kosovo (les chrétiens orthodoxes orientaux représentent 84,5% de la population de la Serbie, tandis que 95,6% de la population du Kosovo est composée de musulmans, pour la plupart d’origine albanaise).

Depuis deux décennies, Mitrovica, dans le nord du Kosovo, est à cheval sur une ligne de fracture entre les Serbes du Nord et les Albanais de souche du Sud.

Les Serbes de Mitrovica et dans d’autres enclaves refusent obstinément de reconnaître l’indépendance du Kosovo. Avant 1999, les habitants de cette ville vivaient dans des quartiers mixtes, mais dans les années qui ont suivi la guerre, les divisions profondes entre Albanais et Serbes se sont renforcées, laissant peu de place au dialogue.

L’Otan garantit une paix fragile alors que la rivière Ibar sépare effectivement les deux communautés, mais les négociations intermittentes sous l’égide de l’UE n’ont guère progressé au fil des ans.

Le Premier ministre, Kurti, a suggéré une meilleure synchronisation entre Washington et Bruxelles dans les Balkans occidentaux, tandis que le Kosovo œuvre à la réalisation de trois objectifs: renforcer l’État de droit, assurer la sécurité par l’adhésion à l’Otan et forger une plus grande unité européenne par l’adhésion des Balkans occidentaux à l’UE.

De plus, le Kosovo a des partenaires de longue-date au Moyen-Orient qui sont attachés à son indépendance et à son bien-être, notamment l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis (EAU). Le Royaume a été l’un des premiers pays à reconnaître l’indépendance du Kosovo, l’un de ses principaux défenseurs à la Cour pénale internationale et l’un des acteurs clés qui ont poussé l’OCI à reconnaître sa souveraineté en 2009.

Un an après la guerre du Kosovo, l’Arabie saoudite a dépensé au moins 12 millions de riyals saoudiens (1 riyal saoudien = 0,23 euro) pour reconstruire des maisons, des écoles et des mosquées. En 2020, le Kosovo et l’Arabie saoudite ont commencé à mettre en œuvre conjointement un accord visant à éviter la double imposition.

Lors d’une cérémonie à Riyad en janvier 2020 où le diplomate de carrière kosovar Lulzim Mjeku faisait partie d’un groupe d’ambassadeurs qui ont présenté leurs lettres de créance, le roi Salmane d’Arabie saoudite a fait part de sa volonté de travailler avec chaque pays pour améliorer et développer les relations bilatérales.

Pendant la lutte du Kosovo contre la Covid-19, la Ligue islamique mondiale a envoyé une aide humanitaire précieuse. L’année dernière, Kurti a remercié les dirigeants du Royaume pour leur soutien au Kosovo dans toutes les instances internationales et pour l’aide apportée afin d’atténuer les souffrances humaines.

Plus récemment, les pourparlers entre les deux pays ont porté sur le renforcement de la coopération dans les domaines de l’économie, du commerce, du tourisme, de l’investissement, de l’éducation, de la santé et de l’infrastructure.

Quant aux EAU, ils ont rejoint la Force pour le Kosovo (Kfor) de l’Otan en 1999 et ont entrepris une mission d’aide consistant à nourrir des milliers de réfugiés en fuite à la frontière albanaise. En collaboration avec le Croissant-Rouge, les EAU ont construit un camp qui, à son apogée, accueillait jusqu’à 15 000 personnes par jour.

Quelque 1 500 soldats émiratis ont servi au Kosovo au cours de deux opérations: l’une avec la Kfor du printemps 1999 jusqu’à la fin 2001, et l’autre était la mission d’aide White Hands de l’autre côté de la frontière, en Albanie, entre mars et fin juin 1999.

Les relations étroites que les pays du Golfe entretiennent avec les pays des Balkans occidentaux laissent entrevoir la possibilité de faciliter la normalisation des relations entre le Kosovo et tous ses voisins, et de libérer tout le potentiel humain et économique de la région.

À mesure que les liens entre le Kosovo et les pays arabes évoluent, passant de l’humanitaire et de la reconstruction à la coopération politique, économique et sécuritaire, cette transformation pourrait bien avoir un effet salutaire sur ses relations avec la Serbie également.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'Inde cherche à porter la voix du « Sud global » entre le G7 et le Brics

Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
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  • L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.
  • « Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

PARIS : Invitée du G7 qui débute dimanche, mais aussi membre fondateur des Brics, l'Inde souhaite porter la voix du « Sud global », se posant en « passerelle » entre les différents acteurs de la scène internationale, affirme son ministre des Affaires étrangères dans un entretien à l'AFP.

L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.

« Nous avons été un pays invité depuis plusieurs années et je pense que ça a été bénéfique pour le G7 », déclare à l'AFP Subrahmanyam Jaishankar depuis Paris, où il a clos samedi une visite en France, se félicitant d'avoir « la capacité de travailler avec différents pays sans qu'aucune relation ne soit exclusive ». 

Avec une population en passe de devenir la quatrième économie mondiale, l'Inde est l'un des pays les plus peuplés du globe. Elle siège à la table de nombreuses organisations, avec les Occidentaux au G7 ou au sein du « Quad » (Dialogue quadrilatéral pour la sécurité, avec les États-Unis, le Japon, l'Australie), mais aussi avec la Chine, la Russie et l'Iran au sein des Brics et du Groupe de Coopération de Shangaï.

« Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

Ancienne colonie britannique, indépendante depuis 1947, l'Inde se pose, avec le Brésil, en héraut du « Sud global », qui réunit « des pays qui ont été victimes de l'ordre mondial ces dernières années, ces derniers siècles ». 

« Dans les pays du Sud, il existe un fort ressentiment face aux inégalités de l'ordre international, une volonté de le changer, et nous en faisons pleinement partie », explique le ministre en poste depuis 2019.

« Aujourd'hui, pour des pays comme les nôtres, il est important de nous exprimer, de mener, de faire sentir notre présence. »

Cette voix passe aussi par les BRICS, devenue « l'une des principales plateformes de rassemblement pour les pays non occidentaux », dont les chefs d'État se réuniront en juillet.

Partisan de « négociations directes » pour résoudre la guerre entre l'Ukraine et la Russie, qui a frappé durement les pays du Sud, M. Jaishankar affiche son scepticisme face aux politiques de sanctions occidentales : « Ça n'a pas vraiment marché jusqu'à présent, non ? » 

Partenaire commercial et allié politique de la Russie, l'Inde pourrait se retrouver exposée en cas de sanctions contre Moscou.

« L'économie mondiale est sous tension. Plus on ajoute des facteurs de tensions, plus les difficultés seront grandes. »

Dans l'ordre mondial actuel, l'Inde doit composer avec la « discontinuité » posée par Donald Trump.

Des négociations en cours sur le sujet ont « bien avancé ».L'Inde doit également chercher « un équilibre » avec la Chine. 

Pékin soutient Islamabad, que New Delhi accuse de soutenir les activités de « terroristes » islamistes sur son sol.

Le 22 avril, une attaque au Cachemire indien a déclenché une confrontation militaire de quatre jours entre les deux pays, la plus grave depuis 1999. Narendra Modi a promis une « riposte ferme » à toute nouvelle attaque « terroriste », renforçant le spectre d'une escalade entre les deux puissances nucléaires.

« En 2008, la ville de Mumbai a été attaquée (plusieurs attentats jihadistes ont fait 166 morts) et nous avons commis l'erreur de ne pas réagir avec fermeté. Nous sommes déterminés à ne pas répéter ces erreurs. Si des terroristes pénètrent en Inde depuis et grâce au soutien d'un pays voisin, nous les poursuivrons et nous les châtierons ».

Mais l'Inde n'a jamais envisagé de recourir à l'arme nucléaire, assure-t-il : « Ces inquiétudes émanaient de personnes mal informées ».

 


Israël appelle les Iraniens à évacuer les zones proches de sites militaires

Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
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  • L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».
  • Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones.

JERUSALEM : Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré dimanche dans un communiqué de son bureau avoir ordonné à l'armée israélienne d'émettre des avis d'évacuation à l'intention des habitants de Téhéran vivant à proximité de sites militaires.

Après cet ordre, l'armée israélienne a appelé les Iraniens à évacuer les zones « à proximité d'installations militaires » dans un communiqué publié sur le réseau social X en persan et en arabe.

L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».

Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones, contrairement aux communiqués de l'armée israélienne adressés aux Palestiniens de la bande de Gaza, où elle est en guerre contre le mouvement islamiste Hamas.

Cette décision fait partie d'un plan « visant à faire pression sur le régime » en créant des déplacements de population, a déclaré à l'AFP une source sécuritaire israélienne.


La Russie s'apprête à construire la première centrale nucléaire du Kazakhstan

Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
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  • « Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.
  • Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne.

ALMATY, KAZAKHSTAN : Le géant russe du nucléaire Rosatom sera le principal constructeur de la première centrale nucléaire du Kazakhstan, ont annoncé samedi les autorités de ce pays d'Asie centrale, premier producteur mondial d'uranium, un chantier que convoitaient la France, la Chine et la Corée du Sud.

« Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.

Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne, mais souffre d'un manque cruel d'électricité pour sa consommation intérieure.

L'agence kazakhe dit désormais « étudier la question de l'obtention de financements publics à l'exportation aux dépens de la Fédération de Russie, conformément aux propositions de Rosatom ». 

Rosatom a salué la décision kazakhe dans un communiqué et promis « la construction d'une centrale nucléaire selon le projet le plus avancé et le plus efficace au monde, basé sur des technologies russes ».

« Les réacteurs VVER-1200 de troisième génération combinent des solutions techniques éprouvées avec les systèmes de protection active et passive les plus récents. Ces derniers ont été développés en stricte conformité avec les normes internationales de sécurité », a ajouté la société.

Rosatom (Russie), China National Nuclear Corporation (Chine), EDF (France) et Korea Hydro & Nuclear Power (Corée du Sud) faisaient partie des quatre entreprises pressenties.

L'agence ajoute qu'elle « continuera à travailler avec des partenaires étrangers pour former un consortium international efficace », sans donner plus de précisions. 

Ce projet de consortium international, qui n'a jamais été spécifié, s'inscrit dans la volonté du dirigeant kazakh Kassym-Jomart Tokaïev de maintenir de bonnes relations avec les grandes puissances.

Moscou, puissance historique en Asie centrale, a ainsi remporté cet appel d'offres aux dépens de la Chine, désormais incontournable dans la région. Cette annonce intervient quelques jours avant la venue du président chinois Xi Jinping au Kazakhstan pour un sommet « Asie centrale-Chine ».

La centrale, dont la construction a été validée lors d'un référendum sans surprise à l'automne, doit être bâtie près du village abandonné d'Ulken, dans le sud du pays, sur les bords du lac Balkhach, le deuxième plus grand d'Asie centrale.

En Ouzbékistan voisin, le géant russe Rosatom va construire une petite centrale nucléaire et a proposé au Kirghizistan un projet similaire.