A vos marques, prêts, poussez : Une initiative saoudienne de plantation d'arbres en quête d'un avenir plus vert pour tous

A travers cette campagne, Mohammed Al-Khaled encourage les gens à planter des arbres. (Photo fournie)
A travers cette campagne, Mohammed Al-Khaled encourage les gens à planter des arbres. (Photo fournie)
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Publié le Mercredi 07 octobre 2020

A vos marques, prêts, poussez : Une initiative saoudienne de plantation d'arbres en quête d'un avenir plus vert pour tous

  • Initiative de l'ingénieur Mohammed Al-Khaled, Nabatik est à la disposition des acheteurs et des entreprises du Royaume
  • Les arbres peuvent aider à compenser l'empreinte carbone, à réduire les températures, à améliorer l'efficacité énergétique dans les foyers, à purifier l'air et à atténuer la poussière

DJEDDAH: Devant le paysage désertique de l’Arabie saoudite, les entrepreneurs optent pour la responsabilité sociale des entreprises et participent à la protection de l'environnement.

Nabatik, une initiative lancée par l'ingénieur Mohammed Al-Khaled, veut offrir aux gens la possibilité de planter des arbres en seulement quelques clics et, en même temps, soutenir les pépinières du Royaume.

La déforestation a certes augmenté les émissions de CO2 dans l'atmosphère. La hausse des températures montre à quel point les conséquences de ces émissions peuvent être néfastes pour les écosystèmes : hausse de la température de l'eau, chaleur estivale sans précédent, tempêtes violentes et dévastatrices. Mais il existe un moyen de réduire certains de ces dégâts.

« Il suffit d'un simple acte — planter des arbres », explique Al-Khaled à Arab News.

Les arbres peuvent contribuer à atténuer les conséquences du changement climatique puisqu’ils représentent un grand potentiel de séquestration du carbone et sont souvent considérés comme l'approche la plus facile et la plus abordable pour contrer le réchauffement climatique.

Chaque jour, des milliers d'hectares de forêt sont abattus et des études montrent quelles seront les conséquences si l'on supprime encore plus d'arbres. Ces scénarios effrayants ont incité les ONG, les agences gouvernementales et les entreprises à examiner les possibilités de protéger l'environnement.

Selon Al-Khaled, les arbres peuvent aider à compenser l'empreinte carbone, à réduire les températures, à améliorer l'efficacité énergétique dans les foyers, à purifier l'air et à atténuer la poussière. « Un quartier plein d'arbres est un quartier sain où les habitants jouissent d'une bonne santé. Il ombrage les promeneurs et leur apporte la sérénité ».

Il y a 20 ans, Al-Khaled, originaire de l’est du Royaume, a planté son premier arbre lors d'un voyage avec son père. « Quand j'étais enfant, je m'intéressais beaucoup aux arbres et aux plantes. De retour dans  la région où j'ai planté mon premier arbre, j'ai trouvé un arbre tentaculaire qui m'a protégé du soleil brûlant. J'ai gardé ce souvenir et il m'a donné l'idée de créer une entreprise ».

« Nous, les jeunes, sommes les gardiens de l'avenir. Il nous incombe de veiller à ce que nous vivions sur cette Terre de manière durable afin que les générations futures puissent s'épanouir et prospérer. Les arbres et les forêts du Royaume ne doivent plus être perçus comme un besoin secondaire. Ils sont devenus une nécessité, surtout à notre époque où le changement climatique risque de devenir une réalité irréversible ».

Selon lui, en plantant des arbres dans les quartiers urbains et dans les parcs, on pourrait améliorer la qualité de vie et la durabilité des communautés.

La plateforme Nabatik répond aux besoins de l'acheteur.

Les clients peuvent choisir de planter différents types d'arbres : margousiers, ficus religiosa, bougainvilliers, bonsiana, citronniers géants, etc. Les arbres leur seront livrés et seront plantés. Bientôt, les clients pourront choisir de faire entretenir les arbres afin d'en assurer une plus grande longévité.

Les arbres présentés sur le site web ont été choisis en fonction de leur viabilité à la fois écologique et économique. Ils peuvent résister à des conditions difficiles, consomment peu d'eau et ne présentent aucun danger pour les infrastructures. Ils absorbent une grande quantité de carbone tout en embellissant les zones urbaines et les habitations.

« La durabilité est un sujet de préoccupation majeur sur de nombreux forums et fait l'objet de discussions quotidiennes dans le monde entier. De nombreux Saoudiens ont envisagé d'inclure la durabilité dans leurs plans d'entreprise ».

L'objectif de planter un million d'arbres d'ici 2030 aidera le plan de réforme de l’Arabie saoudite Vision 2030, pour un Royaume plus vert.

Depuis le lancement de la stratégie du prince héritier Mohammed ben Salmane, plusieurs campagnes de reboisement ont été lancées. Nabatik œuvre pour jouer un rôle dans le cadre de cette vision et contribuer à la biodiversité du Royaume.

Par ailleurs, la plateforme compte travailler avec les municipalités de la province de l'Est avant de s'étendre à d'autres municipalités du Royaume ; ainsi, elle fera équipe avec les pépinières pour développer leurs capacités tout en encourageant les entrepreneurs à investir dans les pépinières en tant que projets croissants et rentables.

« Plus les affaires prospèrent, plus l'offre et la demande seront élevées », affirme Al-Khaled.


Centre de coordination militaro-civile pour Gaza: beaucoup de discussions, peu de résultats

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  • "Il y a des moments où on se dit qu'on a touché le fond mais qu'on creuse encore" ironise un humanitaire qui s'y est rendu plusieurs fois pour parler des abris fournis aux centaines de milliers de Palestiniens de Gaza déplacés
  • "Au départ, personne ne savait ce que c'était, mais tout le monde voulait en être", raconte un diplomate européen à l'AFP, "maintenant les gens déchantent un peu, ils trouvent que rien n'avance, mais on n'a pas le choix"

JERUSALEM: Lancé par les Etats-Unis dans le sillage du cessez-le-feu entre Israël et le Hamas pour surveiller la trêve et favoriser l'afflux d'aide humanitaire, le Centre de coordination militaro-civile (CMCC) pour Gaza peine à tenir ses promesses.

"Au départ, personne ne savait ce que c'était, mais tout le monde voulait en être", raconte un diplomate européen à l'AFP, "maintenant les gens déchantent un peu, ils trouvent que rien n'avance, mais on n'a pas le choix, il n'y a aucune autre initiative, c'est ça ou continuer à discuter dans le vent avec des Israéliens".

"Il y a des moments où on se dit qu'on a touché le fond mais qu'on creuse encore", ironise un humanitaire qui s'y est rendu plusieurs fois pour parler des abris fournis aux centaines de milliers de Palestiniens de Gaza déplacés par la campagne militaire israélienne.

Le CMCC doit permettre d'amorcer la suite des étapes du plan de paix pour Gaza après plus de deux ans d'une guerre dévastatrice déclenchée le 7 octobre 2023 par l'attaque sans précédent du mouvement palestinien Hamas sur Israël.

"Lorsque nous l'avons ouvert, nous avons clairement indiqué qu'il se concentrait sur deux choses: faciliter l'acheminement de l'aide humanitaire, logistique et sécuritaire vers Gaza et aider à surveiller en temps réel la mise en oeuvre de l'accord", insiste le capitaine Tim Hawkins, porte-parole du Commandement militaire central américain (Centcom), couvrant notamment le Moyen-Orient.

L'initiative a été présentée aux acteurs (ONG, agences des Nations unies, diplomates...) comme un générateur d'idées totalement inédites.

Frustrés par leurs difficultés avec les autorités israéliennes, de nombreux pays et acteurs humanitaires disent s'être jetés dans le projet, impatients d'avoir un nouvel interlocuteur se disant enclin à trouver des solutions: les Etats-Unis.

"Rien n'a changé" 

"Au début, les Américains nous ont dit qu'ils découvraient qu'Israël interdisaient l'entrée de tout un tas de choses dans Gaza, la fameuse liste des biens à double usage, ils avaient l'air choqués et on se disait qu'enfin on allait franchir cet obstacle", raconte un ingénieur humanitaire, "mais force est de constater que strictement rien n'a changé".

Deux mois après l'ouverture, nombre d'humanitaires et diplomates contactés par l'AFP jugent, sous couvert de l'anonymat, que la capacité ou la volonté américaines à contraindre Israël est limitée.

Les visiteurs réguliers ou occasionnels des lieux ont décrit à l'AFP le grand hangar occupé par le CMCC à Kiryat Gat (sud d'Israël), comme un entrepôt où de nombreux militaires, israéliens et américains principalement, rencontrent des humanitaires, diplomates, et consultants.

Le premier des trois étages du bâtiment est réservé aux Israéliens, et le dernier aux troupes américaines. Tous deux sont interdits d'accès aux visiteurs.

Le deuxième, recouvert de gazon artificiel, sert d'espace de rencontres avec le monde extérieur.

"On dirait un espace de coworking, mais avec des gens en uniforme", s'amuse une diplomate qui raconte y croiser des "GIs qui boivent de la bière" au milieu d'une sorte d'open-space, avec des panneaux récapitulant les principaux points du plan Trump.

Plusieurs personnes ont dit à l'AFP avoir vu un tableau blanc barré de l'inscription "What is Hamas?" ("Qu'est-ce que le Hamas?") en lettres capitales, sans éléments de réponse.

"Il y a des tables rondes sur des sujets qui vont de la distribution d'eau ou de nourriture à la sécurité", raconte un humanitaire, "en gros on nous écoute décrire ce qu'on veut faire, et quels problèmes on a rencontrés depuis deux ans".

"Boussole du droit" 

Mais "ce n'est pas là que les décisions sont prises", tranche un diplomate qui cite des canaux de discussions parallèles, notamment une équipe supervisée par Arieh Lighstone, un collaborateur de l'émissaire américain Steve Witkoff, à Tel-Aviv.

Plusieurs diplomates regrettent l'absence d'officiels palestiniens dans les murs.

Un autre problème réside dans l'émergence de concepts largement rejetés par la communauté internationale, notamment celui des "Alternative Safe Communities" (ASC), visant à regrouper des civils "vérifiés", non affiliés au Hamas, dans des communautés créées ex nihilo dans une zone de la bande de Gaza sous contrôle militaire israélien, et où les services de base seraient dispensés.

"On a perdu la boussole du droit", commente une diplomate.

Mais le reproche qui revient le plus souvent est le fait que les questions politiques (gouvernance, maintien de l'ordre...) sont évacuées au profit de questions techniques.

"Ils discutent d'où mettre les stations d'épuration, pas de qui les exploitera ni de qui paiera les employés", résume un autre.

Concédant "certaines frictions", sans plus de détail, le capitaine Hawkins, du Centcom, met en avant certaines avancées comme l'ouverture de nouveaux points de passage pour l'aide à destination de Gaza. "Nous progressons, assure-t-il, tout en reconnaissant pleinement qu'il reste encore beaucoup à faire."


Le Congrès américain approuve la levée définitive des sanctions contre la Syrie

La loi Caesar adoptée en 2019 imposait des sanctions américaines drastiques contre le gouvernement de Bachar al-Assad, bannissant le pays du système bancaire international et des transactions financières en dollars. (AFP)
La loi Caesar adoptée en 2019 imposait des sanctions américaines drastiques contre le gouvernement de Bachar al-Assad, bannissant le pays du système bancaire international et des transactions financières en dollars. (AFP)
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  • Le gouvernement américain a indiqué être favorable à l'abrogation de cette loi Caesar
  • Son application avait déjà été suspendue par deux fois pour six mois après l'annonce du président Trump en mai levant les sanctions contre la Syrie dans le cadre de la normalisation des relations entre ce pays et les Etats-Unis

WASIHNGTON: Le Congrès américain a approuvé mercredi la levée définitive des sanctions imposées par les Etats-Unis contre la Syrie du temps de Bachar al-Assad, devant permettre le retour d'investissements dans ce pays ravagé par des années de guerre civile.

L'abrogation d'une loi dite "Caesar", adoptée en 2019 lors du premier mandat de Donald Trump et qui imposait ces sanctions, figure en effet dans le texte sur la stratégie de défense (NDAA), que le Sénat américain a approuvé mercredi par 77 voix pour et 20 contre.

La Chambre des représentants s'était déjà prononcée la semaine dernière et le texte attend désormais d'être promulgué par le président américain.

Le gouvernement américain a indiqué être favorable à l'abrogation de cette loi Caesar. Son application avait déjà été suspendue par deux fois pour six mois après l'annonce du président Trump en mai levant les sanctions contre la Syrie dans le cadre de la normalisation des relations entre ce pays et les Etats-Unis.

Le chef de la diplomatie syrienne, Assaad al-Chaibani, a salué sur Telegram le vote du Sénat comme "ouvrant de nouveaux horizons pour la coopération et le partenariat entre notre pays et le reste du monde".

La loi Caesar adoptée en 2019 imposait des sanctions américaines drastiques contre le gouvernement de Bachar al-Assad, bannissant le pays du système bancaire international et des transactions financières en dollars.

Bien que son application soit suspendue, de nombreux responsables américains jugeaient qu'elle pouvait nuire à la confiance des investisseurs tant qu'elle n'était pas abrogée.

Le dirigeant syrien Ahmad al-Chareh a été reçu le 10 novembre à la Maison Blanche par le président Trump, une première pour un chef d'Etat syrien depuis l'indépendance du pays en 1946 et une consécration pour l'ancien jihadiste qui, en moins d'un an au pouvoir, a sorti son pays de l'isolement.

Donald Trump l'avait déjà rencontré lors d'un voyage dans le Golfe en mai, annonçant alors la levée des sanctions américaines.

Après 13 ans de guerre civile, la Syrie cherche à garantir des fonds pour sa reconstruction, dont le coût pourrait dépasser 216 milliards de dollars, selon la Banque mondiale.

"L'abrogation aujourd'hui de la loi Caesar est une étape décisive pour donner au peuple syrien une véritable chance de se reconstruire après des décennies de souffrances inimaginables", s'est félicité la sénatrice démocrate Jeanne Shaheen.


Les principales villes du Soudan privées de courant après des frappes de drones sur une centrale

Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts. (AFP)
Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts. (AFP)
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  • Les frappes ont ciblé les transformateurs de la station électrique d’Al-Muqrin à Atbara, dans l'Etat du Nil, dans l'est du pays, a précisé la compagnie d'électricité nationale
  • Deux secouristes ont été tués par une deuxième frappe de drone survenue alors qu'ils tentaient d'éteindre l'incendie provoqué par la première, a déclaré un responsable de la centrale en attribuant cette frappe aux paramilitaires des FSR

PORT-SOUDAN: Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts, ont indiqué plusieurs témoins à l'AFP.

Les frappes ont ciblé les transformateurs de la station électrique d’Al-Muqrin à Atbara, dans l'Etat du Nil, dans l'est du pays, a précisé la compagnie d'électricité nationale.

Deux secouristes ont été tués par une deuxième frappe de drone survenue alors qu'ils tentaient d'éteindre l'incendie provoqué par la première, a déclaré un responsable de la centrale en attribuant cette frappe aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).

Le gouvernement de l’État du Nil a confirmé la mort des deux secouristes dans un communiqué officiel.

Cette station est un nœud stratégique du réseau électrique soudanais, recevant l’électricité produite par le barrage de Merowe — la plus grande source d'énergie hydroélectrique du pays — avant sa redistribution vers plusieurs régions.

Des témoins ont également indiqué qu’aux alentours de 02H00 (minuit GMT), les forces de l’armée régulière avaient activé leurs systèmes de défense antiaérienne, rapportant avoir vu des flammes et de la fumée s'élever au-dessus de la ville contrôlée par l'armée en guerre depuis avril 2023 contre les FSR.

Les coupures d’électricité se sont étendues à plusieurs États, notamment ceux du Nil, de la mer Rouge — où se trouve Port-Soudan, siège provisoire du gouvernement pro-armée — ainsi qu’à la capitale Khartoum, selon des témoins, l'incendie n'étant toujours pas maitrisé.

Les FSR n’ont jusqu'à présent pas commenté l'attaque.

Ces derniers mois, les FSR ont été accusées de lancer des attaques de drones sur de vastes zones contrôlées par l’armée, visant des infrastructures civiles et provoquant des coupures de courant affectant des millions de personnes.

La guerre, qui a éclaté en avril 2023, a fait plusieurs dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué "la pire crise humanitaire au monde", selon l'ONU.