La Vie d’après d’Anis Djaad remporte le prix Bouamari-Vautier de la meilleure fiction

Affiche du prix Bouamari-Vautier
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La vie d'après
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Publié le Jeudi 24 février 2022

La Vie d’après d’Anis Djaad remporte le prix Bouamari-Vautier de la meilleure fiction

  • L'Association France-Algérie œuvre à renforcer la connaissance réciproque des sociétés civiles française et algérienne à travers de nombreux projets dans différents domaines
  • Le Jour d’après est le premier long métrage d’Anis Djaad, journaliste, scénariste, réalisateur et romancier

PARIS: Organisé par l'Association France-Algérie (AFA), le prix Bouamari-Vautier, qui porte le nom de deux pères fondateurs du cinéma algérien, a pour vocation de mettre en lumière les nouveaux talents de la scène cinématographique et de rapprocher les deux peuples.

À l’occasion de sa 5e édition, une dizaine de films algériens étaient en lice. Une récompense vient couronner une première fiction ou un premier documentaire réalisé par de jeunes cinéastes algériens et franco-algériens.

Fondée en 1963 à l'initiative de l'ethnologue Germaine Tillion et de nombreuses personnalités – journalistes et hommes de lettres –, l'Association France-Algérie œuvre à renforcer la connaissance réciproque des sociétés civiles française et algérienne à travers de nombreux projets dans différents domaines. Pour Arnaud Montebourg, son président, elle vise à maintenir les liens d’amitié et de fraternité entre la France et l’Algérie. «AFA assure la promotion de divers projets, qu’ils soient sociétaux, culturels, économiques ou humains, dans une démarche citoyenne », souligne-t-il lors de la cérémonie de remise des prix.

Récemment récompensé par le prix spécial du jury lors du 41e Festival international du film d’Amiens (Fifam), La Vie d’après, réalisé par Anis Djaad, a remporté le prix Bouamari-Vautier de la meilleure fiction.  

La vie d'après
Capture d'écran du film. (Photo fournie).

 

Ce long métrage qui rencontre, depuis sa sortie, un succès retentissant est coproduit par le Centre national algérien de développement du cinéma (CADC), le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC, France), l’Institut français et la région Île-de-France. La Vie d’après raconte l’histoire de Hadjer, une veuve, interprétée par Lydia Larini, et de son fils de 16 ans, Djamil, incarné par Ahmed Belmoumane.

Les autres films de la sélection

Dans la catégorie « Fiction »: Cigare au miel de Karim Aïnouz, Ibrahim de Samir Guesmi, Voyage en Kabylie, coréalisé par Hace Mess et Mathieu Tuffreau, et Argu d’Omar Belkacemi.

Dans la catégorie « Documentaire »: Leur Algérie de Lina Soualem et Les Visages de la victoire de Lyèce Boukhitine.

Hadjer est une mère de famille qui fait face à l’adversité, aux préjugés et aux violences faites aux femmes dans l’Algérie profonde. Dans un village de l’Ouest algérien, elle vit avec son fils dans des conditions modestes – un logis avec des murs décrépis et des meubles rudimentaires. Ces deux personnages travaillent pour subvenir à leurs besoins, Djamil dans les champs et Hadjer comme femme de ménage à la mairie du village. Ils mènent une vie tranquille. Mais une rumeur sur les mœurs supposées légères de Hadjer va provoquer une déferlante de haine et un enchaînement d’agressions qui poussent les deux protagonistes à quitter leur village. Leur « vie d’après » va donc commencer. Sera-t-elle meilleure?

Interrogé par Arab News en français sur la trame du film, Anis Djaad explique: «C’est une forme cinématographique assez novatrice, car, en Algérie, on a pour habitude de réaliser des fictions ou des documentaires sur des sujets bien précis. Mon film est un mélange de fiction et de documentaire et présente une démarche néoréaliste assez nouvelle dans le pays. La Vie d’après évoque des sujets sociétaux, des tabous, des désillusions, des espoirs. Cette forme néoréaliste apporte un aspect nouveau au cinéma algérien», ajoute-t-il.

Anis Djaad
Anis Djaad. (Photo fournie).

Après la réalisation de trois courts métrages – Hublot (2012), Le Passage à niveau (2014) et Le Voyage de Keltoum (2016) –, Le Jour d’après est le premier long métrage d’Anis Djaad, journaliste, scénariste, réalisateur et romancier. «Ma démarche consistait à filmer des scènes de façon néoréaliste. Ce qui comptait pour moi, dans la réalisation de mes films, est de puiser dans la réalité sociale et dans l’actualité algérienne d’aujourd’hui», nous explique-t-il. Rappelons qu’Anis Djaad a obtenu le prix du meilleur scénario du court métrage lors des Journées cinématographiques d’Alger en 2011 et le prix du jury au festival Vues d’Afrique à Montréal pour Hublot.

Projeté en avant-première le 9 décembre 2021 dans la salle Ibn-Zeydoun d’Alger, ce film a été bien accueilli par le public algérien, aussi bien à Alger qu’à Mostaganem, l’une des villes où s’est déroulé le tournage. «L’avant-première à Alger a fait salle comble, malgré quelques appréhensions, car le film contient des moments forts et soulève des sujets tabous. Son aspect dramatique a provoqué des émotions, des larmes et les applaudissements du public», nous confie Anis Djaad. «À Mostaganem, nous avons organisé un long et passionnant débat avec le public. Je suis content de tout ce que suscite le film depuis sa sortie et sa projection à l’international», ajoute-t-il.

Anis Djaad travaille aujourd’hui sur Terre de vengeance, un scénario développé lors de sa participation à l’atelier Meditalents, cet événement qui réunit des auteurs des pays méditerranéens dans le cadre du festival Cinemed 2021, à Montpellier.

Ne nous racontez plus d’histoires à Carole Filiu et Ferhat Mouhali a été élu meilleur film documentaire. Quant au prix spécial du jury, il a été décerné à Soula, de Salah Issaad.

«Avec la sélection de ces films, nous avons voulu donner un thème à cette 5e édition: la femme et son importance dans la société algérienne. Les message transmis par les deux films – La Vie d’après et Soula – sont très forts», nous confie Flora Boumia, coordinatrice du prix Bouamari-Vautier au sein de l’AFA. Elle ajoute: «Ces deux films nous obligent à regarder en face nos comportements envers la femme, qui est la base de la société humaine. Je souhaite que ces films portent un message à la société algérienne, dont je fais partie. Un message qui dit: “Soyons égaux”», conclut-elle.


La restitution des biens coloniaux est de nouveau à l'ordre du jour en France

Un assistant de galerie prend une photo d'une statue lors d'une avant-première presse avant l'ouverture de l'exposition ReThinking Collections à l'AfricaMuseum de Tervuren, au nord-ouest de Bruxelles, le 17 janvier 2024. (Photo par JOHN THYS / AFP)
Un assistant de galerie prend une photo d'une statue lors d'une avant-première presse avant l'ouverture de l'exposition ReThinking Collections à l'AfricaMuseum de Tervuren, au nord-ouest de Bruxelles, le 17 janvier 2024. (Photo par JOHN THYS / AFP)
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  • Malgré les promesses du président Emmanuel Macron en 2017, les restitutions se font au compte-gouttes en France, chacune d'entre elles nécessitant le vote d'une loi spécifique pour sortir un bien des collections publiques.
  • Actuellement, seuls 27 objets ont été restitués, dont 26 au Bénin en 2021, alors que des demandes portant sur plusieurs milliers d'objets ont été déposées par dix États, principalement africains (Algérie, Madagascar, Côte d'Ivoire, etc.).

PARIS : Nouvelle fenêtre de tir pour accélérer les restitutions : après plusieurs rendez-vous manqués, le gouvernement français doit remettre à l'agenda, fin juillet, un projet de loi très attendu facilitant le retour dans leur pays d'origine des biens culturels pillés pendant la colonisation.

Malgré les promesses du président Emmanuel Macron en 2017, les restitutions se font au compte-gouttes en France, chacune d'entre elles nécessitant le vote d'une loi spécifique pour sortir un bien des collections publiques.

Actuellement, seuls 27 objets ont été restitués, dont 26 au Bénin en 2021, alors que des demandes portant sur plusieurs milliers d'objets ont été déposées par dix États, principalement africains (Algérie, Madagascar, Côte d'Ivoire, etc.), selon un décompte de 2023.

« Des milliers d'objets ont été restitués à l'Afrique dans le monde entier, et la France est vraiment à la traîne », estime la chercheuse Saskia Cousin, interrogée par l'AFP.

En 2022, l'Allemagne et le Nigeria se sont ainsi entendus sur la restitution d'environ 1 100 œuvres. 

Pour enclencher la vitesse supérieure, le gouvernement français prévoit de présenter, le 30 juillet, un texte en Conseil des ministres qui permettra de déclasser un bien par décret en Conseil d'État afin de le restituer sans passer par la voie législative, ont récemment indiqué à l'AFP les services du Premier ministre.

Ce projet de loi-cadre concentre « l'essentiel des attentes », a récemment convenu la ministre de la Culture, Rachida Dati, qui a essuyé des revers sur le sujet.

Au printemps 2024, elle avait été contrainte de retirer de l'ordre du jour parlementaire un premier texte jugé insuffisamment motivé par le Conseil d'État et critiqué par des sénateurs de tous bords, qui dénonçaient un « examen à marche forcée ».

« C'est un sujet délicat et attendu, il faut donc produire une bonne législation », explique à l'AFP la sénatrice centriste Catherine Morin-Desailly, spécialiste de la question et désignée rapporteure du futur texte lors de son examen au Sénat à la rentrée. 

- Crânes et ossements - 

Quels seront les critères de restitution retenus ? Et quel motif impérieux sera avancé pour justifier l'entorse à l'inaliénabilité des collections publiques ? Dans son avis de 2024, le Conseil d'État avait estimé que la « conduite des relations internationales » n'était pas, à elle seule, suffisante.

Du côté du Sénat, on attend également que le futur texte fixe une méthode d'examen des demandes de restitution rigoureuse afin d'éviter tout impair.

Un précédent reste en mémoire de plusieurs sénateurs.

En 2020, la France avait restitué 24 crânes à Alger en affirmant qu'il s'agissait de crânes de combattants anticolonialistes algériens. Or, deux ans plus tard, une enquête du New York Times a établi que seuls six de ces crânes appartenaient sans doute possible à des combattants, et que l'origine des autres ossements était très incertaine.

Des doutes entourent également le sabre remis fin 2019 par la France au Sénégal. Au moment de sa restitution, l'historien africaniste Francis Simonis avait assuré que cette arme n'avait « jamais appartenu » au chef de guerre El Hadj Oumar Tall, comme l'indiquaient les autorités françaises. 

« Avant que le Parlement ne se dessaisisse de son pouvoir, nous voulons nous assurer qu'un travail méthodique et scientifique soit mené pour garantir l'authenticité de la démarche », affirme Catherine Morin-Desailly.

Son collègue communiste Pierre Ouzoulias, également très au fait du dossier, croit qu'un « consensus politique » s'est forgé à la faveur de la restitution du tambour parleur à la Côte d'Ivoire, votée en juillet par le Parlement, malgré les désaccords sur la période coloniale.

« Ce n'est pas au Parlement d'écrire l'histoire », soutient le sénateur à l'AFP. « En revanche, c'est notre rôle de réparer les torts et d'apporter la justice, comme cela a été fait pour les spoliations antisémites ou les restes humains, qui ont tous deux fait l'objet de lois-cadres en 2023. »

Selon lui, la montée en puissance des restitutions ouvrirait de nouveaux horizons diplomatiques. « Il faut les concevoir comme des formes de coopération entre des États qui travaillent à la reconstitution d'un patrimoine national auquel les populations sont profondément attachées. »


Élections législatives partielles : Attal regrette que LR présente Barnier « sans se coordonner » avec Renaissance

Gabriel Attal, secrétaire général de Renaissance (Photo AFP)
Gabriel Attal, secrétaire général de Renaissance (Photo AFP)
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  • Gabriel Attal, a regretté lundi que Les Républicains ne se soient pas coordonnés avec son parti pour la législative partielle prévue à Paris à la rentrée.
  • « Je regrette que certaines formations politiques fassent le choix d'annoncer une candidature sans même se coordonner avec les autres », a déclaré l'ancien Premier ministre.

PARIS : Le secrétaire général de Renaissance, Gabriel Attal, a regretté lundi que Les Républicains ne se soient pas coordonnés avec son parti pour la législative partielle prévue à Paris à la rentrée, alors que le député sortant siégeait dans les rangs du parti présidentiel.

« Je regrette que certaines formations politiques fassent le choix d'annoncer une candidature sans même se coordonner avec les autres », a déclaré l'ancien Premier ministre en marge d'une conférence de presse sur les propositions de Renaissance en matière d'écologie et d'économie.

« Vous avez bien compris que je parle ici des LR », a ajouté Gabriel Attal, en allusion à la candidature annoncée il y a une semaine par Michel Barnier, immédiatement adoubée par le président des LR, Bruno Retailleau, et même par le parti, qui l'a présenté dans la foulée sur les réseaux sociaux comme « notre nouveau député ».

« On cherchera toujours à tendre la main, à essayer de rassembler pour ces échéances qui se présentent à nous », a ajouté le président du groupe Renaissance à l'Assemblée nationale, auquel appartenait le sortant Jean Laussucq, déclaré inéligible par le Conseil constitutionnel.

La candidature de Michel Barnier a déclenché une guerre ouverte avec la ministre de la Culture, Rachida Dati, également membre de LR, qui a elle aussi fait savoir qu'elle envisageait de se présenter dans la deuxième circonscription de Paris, qui s'étend le long de la Seine, du VII^e arrondissement, dont elle est maire, jusqu'au Ve.


Le ministre français des Affaires étrangères en visite à Kiev

Le ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, attend l'arrivée du ministre allemand des Affaires étrangères avant une réunion au Quai d'Orsay, le ministère français des Affaires étrangères, à Paris, le 18 juillet 2025. (Photo par Abdul Saboor / POOL / AFP)
Le ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, attend l'arrivée du ministre allemand des Affaires étrangères avant une réunion au Quai d'Orsay, le ministère français des Affaires étrangères, à Paris, le 18 juillet 2025. (Photo par Abdul Saboor / POOL / AFP)
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  • Il doit notamment rencontrer son homologue Andriï Sybiga, le président ukrainien Volodymyr Zelensky, ainsi que la nouvelle Première ministre Ioulia Svyrydenko.
  • « Au lendemain des sanctions d’ampleur inédite adoptées par la France et l’Union européenne contre le régime russe, le ministre fera le point sur le soutien apporté par la France à l’Ukraine », a indiqué le ministère français des Affaires étrangères.

KIEV, UKRAINE : Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, est arrivé lundi à Kiev pour une visite de deux jours destinée à soutenir l’Ukraine dans sa lutte contre l’invasion russe, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Il doit notamment rencontrer son homologue Andriï Sybiga, le président ukrainien Volodymyr Zelensky, ainsi que la nouvelle Première ministre Ioulia Svyrydenko.

« Au lendemain des sanctions d’ampleur inédite adoptées par la France et l’Union européenne contre le régime russe, le ministre fera le point sur le soutien apporté par la France à l’Ukraine », a indiqué le ministère français des Affaires étrangères dans un communiqué.

Vendredi, l’Union européenne a adopté un nouveau train de sanctions d’ampleur contre la Russie en raison de la guerre en Ukraine, abaissant notamment le plafond du prix du pétrole russe exporté vers des pays tiers à un niveau inférieur de 15 % à la valeur du marché.

Jean-Noël Barrot est arrivé peu après la levée des alertes aériennes à Kiev, où une nouvelle nuit d’attaques russes a fait au moins un mort dans la capitale.

Alors que les forces armées russes mènent régulièrement des frappes contre les infrastructures énergétiques de l’Ukraine, menaçant ainsi la sécurité de ce pays et de l’Europe, le ministre se rendra à la centrale nucléaire de Tchernobyl.

La France a contribué à la réparation d’une structure de confinement radiologique de la centrale, endommagée par un drone russe en février ; une attaque qui n’a pas entraîné de rejet de radioactivité.