Théâtre: à Rennes, magistrale immersion dans la vie d'un travailleur humanitaire

Le réalisateur portugais Tiago Rodrigues est félicité par l'acteur Adama Diop après avoir été nommé prochain directeur du festival de théâtre d'Avignon le premier jour de l'édition de cette année du festival à Avignon, le 5 juillet 2021. (Photo, AFP)
Le réalisateur portugais Tiago Rodrigues est félicité par l'acteur Adama Diop après avoir été nommé prochain directeur du festival de théâtre d'Avignon le premier jour de l'édition de cette année du festival à Avignon, le 5 juillet 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 25 février 2022

Théâtre: à Rennes, magistrale immersion dans la vie d'un travailleur humanitaire

  • Le décor dépouillé, de larges tentures de tissu rappelant des montagnes, un hôpital, une tente, sont actionnées au cours du spectacle par les acteurs
  • Fils d'une mère médecin, Tiago Rodrigues s'est souvent demandé pourquoi il avait choisi de raconter le monde plutôt que de le sauver

RENNES: Fruit de centaines d'heures d'entretiens avec des travailleurs humanitaires, "Dans la mesure de l'impossible", de Tiago Rodrigues, nouveau directeur du Festival d'Avignon, explore dans une création au TNB à Rennes le va-et-vient entre expériences traumatiques et étrange normalité du "chez soi".

Présentée au Théâtre national de Bretagne, la dernière création du nouveau directeur du Festival d'Avignon place le spectateur dans le rôle d'intervieweur face à quatre travailleurs humanitaires de la Croix-Rouge et de Médecins sans Frontières.

Le décor dépouillé, de larges tentures de tissu rappelant des montagnes, un hôpital, une tente, sont actionnées au cours du spectacle par les acteurs. Au coeur de la scène, le percussionniste Gabriel Ferrandini, rythme la pièce de ses envolées sourdes et angoissantes.

D'emblée, le ton est donné: les humanitaires ne sont "pas des héros". Ils exercent un métier "ennuyeux" qui n'a "aucun sens la plupart du temps", comme "n'importe quel travail".

Pourtant, les récits qui s'enchaînent dans plusieurs langues dévoilent une tout autre réalité. "Quand je rentre de mission, les gens veulent savoir comment c'était. Ils veulent des histoires simples, mais le monde n'est pas simple et la complexité n'intéresse personne". Qui tient vraiment à entendre le récit de l'horreur lors d'un repas entre amis? "On est les seuls à savoir, les seuls à comprendre", résume un acteur.

Sans sombrer dans le pathos, le pamphlet ou la morale, la pièce raconte avec une grande force théâtrale ces histoires recueillies sur le terrain et la désillusion qui s'installe peu à peu face à "l'impossible", la guerre et la folie des hommes. "Aucun d'entre nous ne sauvera le monde. On est comme un parapluie face à un tsunami".

Fils d'une mère médecin, Tiago Rodrigues s'est souvent demandé pourquoi il avait choisi de raconter le monde plutôt que de le sauver. "J'étais très curieux de comprendre le travail des humanitaires et comment le contact très proche avec la catastrophe, la souffrance, le danger, change leur vision du monde et les transforme intimement", raconte le dramaturge portugais à l'AFP.

Des Don Quichotte

"La majorité d'entre eux fait le mieux possible, fait ce qui peut se faire dans la mesure du possible. Mais d'autres vont au-delà et consacrent leur vie à essayer de soigner parfois au-delà du possible", poursuit-il.

Aventuriers romantiques selon le cliché, les travailleurs humanitaires deviennent, sous la plume de Tiago Rodrigues, des individus avec leur part d'ombre, éprouvant une certaine excitation perverse pour les scènes de guerre, avec sexe et alcool comme uniques moyens pour se relaxer. La pédophilie entre aussi dans le paysage.

"Ce sont des gens qui ont des convictions très fortes avec une incroyable capacité à gérer les frustrations, l'impuissance, et pour qui la dignité humaine de l'autre est aussi importante que la nôtre. Ils ont vécu des histoires absolument incroyables qui racontent beaucoup de la condition humaine. Pour qui fait du théâtre, c'est un peu comme parler à des Don Quichotte ou des Hamlet", observe Tiago Rodrigues qui devait accompagner le CICR sur le terrain avant que la crise du covid ne l'en empêche.

Revendiquant un "théâtre documenté" assorti d'une part de fiction, plutôt qu'un théâtre "documentaire", le metteur en scène estime avoir réussi à restituer fidèlement les récits recueillis en présence des acteurs, parmi lesquels la codirectrice de la Comédie de Genève Natacha Koutchoumov.

"Si on veut parler de la forêt il faut parler avec force de quatre ou cinq arbres et laisser au public la possibilité de faire le lien entre ces histoires d'arbres et une idée de forêt impossible à encapsuler dans un spectacle", souligne Tiago Rodrigues.

La pièce sera jouée jusqu'au 5 mars à Rennes avant de tourner en France et en Italie.

 


« I like it hot ! » : J. Lo fait sensation à Abou Dhabi

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  • Jennifer Lopez, 56 ans, prouve qu’elle reste l’une des artistes les plus enflammées au monde

ABOU DHABI: De retour à Abou Dhabi après son spectacle magistral en février, Jennifer Lopez a dansé toute la soirée mardi à l’Etihad Arena sur l’île de Yas dans le cadre de sa tournée mondiale « Up All Night ».

En interprétant ses tubes cultes comme « On the Floor », « Ain’t Your Mama » et « Dance Again », Lopez a fait monter la température avec son énergie débordante et ses chorégraphies percutantes.

Même si j’ai regretté que « Jenny From the Block » n’ait pas bénéficié d’un moment à elle, Lopez l’a tout de même interprétée en medley avec « We Will Rock You » de Queen.

Pour célébrer ses 56 ans, elle a chanté « Birthday », le single sorti le 24 juillet, très applaudi par le public.

La superstar a remercié ses fans et les a encouragés à s’aimer les uns les autres et à suivre ce qu’ils aiment.

Elle a également plaisanté sur la chaleur intense des Émirats. « I like it hot ! », a-t-elle lancé en se ventilant.

Avec plusieurs changements de tenues et des plages musicales bien calibrées, le show a alterné entre titres dynamiques, ballades lentes et medleys.

Lopez a rendu hommage à sa culture latino en interprétant quelques-uns de ses succès en espagnol, notamment « Qué Hiciste » et « Si Una Vez ».

Elle a chanté en dansant le flamenco, vêtue d’une tenue inspirée du traje de flamenca, la robe traditionnelle des femmes aux festivals andalous.

L’artiste n’est pas étrangère au Golfe : elle avait déjà fait sensation en avril lors du Grand Prix d’Arabie saoudite de F1 à Djeddah, puis en novembre dernier à Riyad pour l’événement « 1001 Seasons of Elie Saab ».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’artiste saoudienne met en lumière le riche paysage culturel de l’Asir à travers ses œuvres

L'artiste Arafat Al-Asimi a déclaré qu'elle se sentait le plus à l'aise dans la nature et les dessins de paysages traditionnels. (Fourni)
L'artiste Arafat Al-Asimi a déclaré qu'elle se sentait le plus à l'aise dans la nature et les dessins de paysages traditionnels. (Fourni)
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  • Arafat Al-Asimi a surmonté de nombreux défis pour s’imposer comme artiste en tant que femme

MAKKAH : Les montagnes verdoyantes de la région d’Asir en Arabie saoudite ont nourri la vision artistique d’Arafat Al-Asimi.

En évoquant ses débuts, Al-Asimi confie qu’elle aime utiliser des couleurs pastel pour représenter des paysages naturels et patrimoniaux. Les montagnes, les vallées, les nuances des forêts et le climat unique de la région ont nourri son imagination artistique.

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L’artiste Arafat Al-Asimi affirme se sentir chez elle au cœur de la nature et des paysages traditionnels. (Fournie)

Elle explique se sentir profondément liée à la nature et aux dessins de paysages traditionnels, en particulier ceux inspirés de l’Asir, car ils traduisent son fort sentiment d’appartenance et lui procurent un équilibre et un confort psychologique.

Elle partage également sa passion pour l’intégration de la calligraphie arabe dans ses œuvres, soulignant combien cette pratique allie esthétique visuelle et identité culturelle.


Le programme Saudi Game Champions soutient les talents locaux pour une portée mondiale

Le programme a proposé plus de 180 heures d'ateliers spécialisés et plus de 1 500 heures de mentorat, auxquels ont participé 25 studios de jeux saoudiens. (Fourni)
Le programme a proposé plus de 180 heures d'ateliers spécialisés et plus de 1 500 heures de mentorat, auxquels ont participé 25 studios de jeux saoudiens. (Fourni)
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  • Le programme comprenait plusieurs étapes : un Game Jam, des phases d'incubation et d'accélération, et une cérémonie de clôture célébrant les réalisations et les talents locaux
  • L'initiative vise à aider les participants à entrer sur le marché avec des normes élevées de qualité et de professionnalisme

RIYAD : Le Centre de l'entrepreneuriat numérique du ministère des communications et des technologies de l'information a conclu le programme Saudi Game Champions, une initiative de neuf mois visant à soutenir la croissance des studios de développement du pays.

Le programme comprenait plusieurs étapes : un Game Jam, des phases d'incubation et d'accélération, et une cérémonie de clôture célébrant les réalisations et les talents locaux.

L'initiative vise à aider les participants à entrer sur le marché avec des normes élevées de qualité et de professionnalisme.

Elle a offert plus de 180 heures d'ateliers spécialisés et plus de 1 500 heures de mentorat, auxquels ont participé 25 studios de jeux d'Arabie saoudite.

Lors de la cérémonie de clôture, Hussain Al-Safwan de LIMELESS Studio a remporté le prix du changement audacieux, tandis que Fahad Al-Jumaan de Hero Galaxy Studio a reçu le prix de l'inspiration.

Mostafa Fares a reçu le prix de la créativité et son collègue Ali Aseeri le prix du choix du public, tous deux représentant SYMMETRIC STUDIO.

Cette initiative s'inscrit dans le cadre des efforts plus vastes déployés par le centre pour renforcer le rôle du Royaume dans l'industrie mondiale du jeu.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com