La crise russo-ukrainienne complique la tâche de la Fed pour ralentir l'inflation

Le Marriner S. Eccles Federal Reserve Board Building situé à Washington, DC, États-Unis. (AFP).
Le Marriner S. Eccles Federal Reserve Board Building situé à Washington, DC, États-Unis. (AFP).
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Publié le Dimanche 27 février 2022

La crise russo-ukrainienne complique la tâche de la Fed pour ralentir l'inflation

  • La crise en Ukraine pourrait provoquer une poussée d'inflation supplémentaire aux Etats-Unis, et compliquer encore la tâche de la banque centrale américaine (Fed)
  • Les effets ont commencé à se faire sentir avec les prix de l'essence à la pompe, qui coûtait déjà 40% plus cher qu'un an plus tôt, selon l'indice d'inflation CPI

WASHINGTON: La crise en Ukraine pourrait provoquer une poussée d'inflation supplémentaire aux Etats-Unis, et ainsi compliquer encore la tâche de la banque centrale américaine (Fed), qui va devoir jouer particulièrement finement pour faire ralentir la hausse des prix sans plomber l'économie.

L'inflation est déjà au plus haut depuis 40 ans, et l'invasion de l'Ukraine par la Russie "affectera l'économie américaine principalement via la hausse des prix de l'énergie", souligne Kathy Bostjancic, cheffe économiste pour Oxford Economics.

Les effets ont commencé à se faire sentir avec les prix de l'essence à la pompe, d'autant plus que le plein coûtait déjà, en janvier, 40% plus cher qu'un an plus tôt, selon l'indice d'inflation CPI.

"L'inflation est beaucoup trop forte, il faut la faire baisser", a ainsi souligné jeudi Christopher Waller, l'un des gouverneurs de la Fed. 

La puissante institution monétaire va donc relever ses taux d'intérêt, a priori lors de sa prochaine réunion les 15 et 16 mars. Cela a pour effet de rendre le crédit plus onéreux, ce qui décourage une partie de la consommation, et ainsi allège la pression sur les prix.

Délicat numéro d'équilibriste

Mais avec une économie mondiale toujours en pleine convalescence après la crise du Covid-19, ce mouvement s'apparente à un délicat numéro d'équilibriste. Et une hausse des prix supplémentaire en raison de la guerre en Europe risque de rendre l'exercice encore plus périlleux.

Les taux directeurs se trouvent, depuis mars 2020, dans la fourchette basse de 0 à 0,25%. La Fed les relèvera-t-elle, en mars, à 0,25-0,50%? Ou directement à 0,50-0,75%, ce qui serait une hausse inhabituellement brutale ?

"Malgré la perspective d'une inflation plus élevée, l'invasion russe nous amène maintenant à penser que (la Fed) optera pour un relèvement plus habituel de 25 points de base en mars", anticipe ainsi Kathy Bostjancic.

"Les événements actuels réduisent la probabilité d'une hausse de 50 points de base en mars", a même souligné David Mericle, économiste pour Goldman Sachs Research, dans un récent podcast interne.

La dynamique de croissance des salaires "inquiétante" et des "tendances d'inflation fortes et plus importantes" avaient pourtant récemment conduit Goldman Sachs Research à revoir ses prévisions, tablant sur des hausses de taux plus importantes qu'auparavant.

Le président de la Fed, Jerome Powell, sera sans doute interrogé sur ces sujets cette semaine par les parlementaires américains. Il sera entendu au Congrès, d'abord devant la commission bancaire de la Chambre des représentants mardi, puis une commission du Sénat mercredi.

«Trop tôt»

La situation en Ukraine s'ajoute aux "risques et incertitudes" entourant l'économie américaine, avait alerté jeudi Loretta Mester, présidente de l'antenne régionale de Cleveland de la Fed, soulignant que l'évolution du conflit pourrait affecter le rythme auquel l'institution réduira son soutien à l'économie.

"Les implications de l'évolution de la situation en Ukraine sur les perspectives économiques à moyen terme aux États-Unis seront également prises en compte pour déterminer le rythme approprié auquel supprimer le soutien", a ajouté cette membre votante du comité monétaire de la puissante Réserve fédérale.

Un autre responsable de l'institution, le gouverneur Christopher Waller, a lui plaidé pour une forte hausse des taux dès le mois de mars, offrant un rare appui à un autre gouverneur, James Bullard, qui y est également favorable.

Selon lui, un tel relèvement musclé "aiderait à convaincre de la détermination du Comité monétaire à combattre la forte inflation".

Il s'est montré en revanche plus réservé sur la situation Outre-Atlantique: "bien sûr il est possible que l'état du monde soit différent à la suite de l'attaque de l'Ukraine et réclame alors un plus modeste resserrement monétaire, mais cela reste à voir".

Il juge qu'il "est bien trop tôt pour juger de l'impact du conflit (en Ukraine) sur le monde, l'économie mondiale et l'économie américaine".


Saudi Eksab et le Guyana s’allient pour développer des investissements dans des secteurs clés

Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
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  • Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un MoU pour développer des investissements conjoints dans des secteurs stratégiques clés
  • L’accord, conclu en marge de la Future Investment Initiative à Riyad, vise à renforcer la coopération économique et la diversification durable

RIYAD : Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un protocole d’accord (MoU) visant à explorer une collaboration en matière d’investissements dans des secteurs stratégiques clés, en marge de la Future Investment Initiative (FII) à Riyad.

Le protocole a été signé par Yazeed Alyahya, PDG de Saudi Eksab, et Zulfikar Ally, ministre guyanais du Service public, de l’Efficacité gouvernementale et de la Mise en œuvre, en présence du président du Guyana, Mohamed Irfaan Ali.

Selon un communiqué, cet accord ouvre la voie à un renforcement de la coopération pour promouvoir des opportunités d’investissement stratégiques et identifier de nouveaux domaines d’intérêt commun. Il consolide également le rôle de Saudi Eksab en tant que partenaire de confiance soutenant la croissance durable et la diversification économique.

« Le Guyana entre dans une phase de développement transformateur. À travers cette collaboration avec Saudi Eksab, nous souhaitons explorer des partenariats capables d’accélérer le développement des infrastructures et la diversification économique tout en favorisant la coopération mondiale », a déclaré Ally dans le communiqué.

De son côté, AlYahya a ajouté : « Ce partenariat marque une étape prometteuse dans notre mission visant à identifier des initiatives d’investissement à fort impact, génératrices d’une croissance économique partagée. Nous sommes impatients de concrétiser des opportunités significatives. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le PIF en passe d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de l’année, selon Al-Rumayyan

M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
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  • Les actifs du PIF ont triplé depuis 2015 et devraient atteindre 1 000 milliards de dollars d’ici la fin de l’année, avec plus de 100 entreprises créées pour diversifier l’économie
  • Une nouvelle stratégie du fonds, centrée sur six secteurs clés dont le tourisme, la logistique et l’énergie renouvelable, vise à renforcer la transformation économique du Royaume

RIYAD : Yasir Al-Rumayyan, gouverneur du Fonds public d’investissement (PIF), a déclaré que les actifs du fonds ont triplé depuis 2015, ajoutant que l’objectif d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de cette année est presque atteint.

Le PIF constitue la pierre angulaire de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite. Son effectif est passé d’environ 40 employés en 2015 à quelque 4 000 aujourd’hui, et le fonds dispose désormais de bureaux dans plusieurs grandes capitales mondiales.

Al-Rumayyan a indiqué que le PIF a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de stimuler la diversification économique.

Il a révélé qu’une nouvelle stratégie du PIF sera annoncée prochainement, celle-ci étant actuellement dans les dernières étapes d’approbation. Cette stratégie se concentrera sur six secteurs clés : le tourisme, les voyages et le divertissement, le développement urbain, la fabrication avancée et l’innovation, la logistique, l’énergie renouvelable et NEOM.

Cet axe stratégique, a-t-il souligné, permettra au fonds de hiérarchiser ses investissements selon des calendriers précis : « Nous ne voulons pas aborder tous les investissements avec le même niveau de priorité, » a-t-il ajouté.

Al-Rumayyan a également mis en avant le succès du PIF dans la relance de la King Abdullah Economic City, qui fait partie de son portefeuille. Il a expliqué que le PIF a augmenté sa participation de minoritaire à majoritaire, transformant une entreprise restée largement inactive pendant près de deux décennies en un pôle dynamique attirant ports, entreprises et industries automobiles, entre autres.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Beautyworld Middle East : le savoir-faire français entre innovation, luxe et clean beauty

Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. (Photo: ANFR)
Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. (Photo: ANFR)
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  • Le pavillon français à Beautyworld Middle East 2025 a mis en avant 86 marques, illustrant l’excellence et l’innovation françaises dans le secteur de la beauté et des cosmétiques
  • Face à un marché du Golfe en forte croissance, les entreprises françaises — entre tradition, technologie et durabilité — confirment leur capacité à répondre aux nouvelles attentes d’un secteur en expansion

DUBAÏ : Du 27 au 29 octobre, Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. Organisé par Business France, le pavillon met en lumière le savoir-faire français dans les domaines de la beauté, des cosmétiques et du bien-être, allant des soins de la peau et de la parfumerie aux produits en marque blanche et innovations technologiques.

Dans ce cadre, cinq marques françaises se distinguent par leur approche innovante et leur capacité à séduire le marché du Golfe, en pleine expansion.

Atelier du Savon : l’excellence des ingrédients naturels

Frédéric Brunel-Acquaviva, PDG de l’Atelier du Savon, dirige une manufacture spécialisée dans les savons et cosmétiques naturels, située dans le sud de la France. L’entreprise commercialise ses propres marques, mais réalise également des productions en marque blanche pour des hôtels et distributeurs au Moyen-Orient.

« La cosmétique française est reconnue pour sa qualité ; nos partenaires souhaitent intégrer des ingrédients locaux comme la luffa, l’huile de figue de barbarie ou l’huile de date », précise-t-il.

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L’Atelier du Savon (Photo: ANFR)

Trois ans après sa première participation à Dubaï, l’entreprise continue d’innover grâce à un laboratoire de R&D interne.

Le Laboratoire des Granions : le collagène au cœur de l’innovation

Créé en 1948, le Laboratoire des Granions est un acteur majeur des compléments alimentaires en France. Ilias Kadi, responsable export, met en avant le succès du Collagène Eternity, un collagène à bas poids moléculaire pour une meilleure assimilation.

Présent dans plus de 16 000 pharmacies en France et exporté dans 50 pays, le laboratoire combine expertise pharmaceutique et innovation afin de répondre aux besoins d’un marché international exigeant.

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Le Laboratoire des Granions (Photo: ANFR)

Onérique : le skincare émotionnel

Fondée par Glorimar Primera-Riedweg, Onérique se distingue par une approche sensorielle et émotionnelle du soin. « Chaque produit doit éveiller des sensations positives dès le premier contact », explique la fondatrice. La marque présente trois produits phares au salon : des perles de soin à base d’algues marines, un exfoliant et une crème mousse hydratante.

Présente à Beautyworld Middle East, Onérique cherche à développer des partenariats aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite.

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Onérique ​​​​​​(Photo: ANFR)

L’Officine du Monde : la nigelle au service du bien-être

La marque française, fondée par Olivier Decazes et par la Dr Rita Massoud, pharmacienne franco-égyptienne, exploite les vertus millénaires de la nigelle pour concevoir des compléments alimentaires et cosmétiques. Grâce à la thymoquinone, principe actif anti-inflammatoire de la plante, l’entreprise propose des solutions pour la peau, le confort articulaire ou la régulation de la glycémie entre autres.

« Tout est formulé par un pharmacien, avec des ingrédients importés d’Inde, d’Égypte, d’Éthiopie et de Tunisie. Et Tous les produits sont fabriqués en France », souligne Mr. Decazes.

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L’Officine du Monde (Photo: ANFR)

Creation Parfums Paris 26 : la passion du parfum sur mesure

Virginie Smadja, fondatrice de Creation Parfums Paris 26, conçoit des parfums en private label pour des clients dans le monde entier, notamment dans les pays du Golfe.

« Chaque client peut avoir des demandes différentes, ce qui rend le métier fascinant », explique-t-elle.

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"Just Together" (Photo: Instagram)

Dernièrement, elle a lancé son propre parfum, Just Together, alliant la tradition de l’Oud à des fragrances plus fraîches et sucrées, inspirées de la French touch. Pour Virginie, « ce n’est plus un métier, mais une véritable passion.»

Un marché régional en pleine expansion

Le salon met en évidence le rôle stratégique du Moyen-Orient, et plus particulièrement des Émirats arabes unis, dans l’univers de la beauté et du luxe. Évalué à 8,5 milliards USD en 2024, le marché des cosmétiques dans la région affiche une croissance soutenue de près de 6 % par an, portée par une demande accrue en innovation, qualité et durabilité.

Véritable plateforme de rayonnement pour l’ensemble du Golfe, les Émirats s’imposent comme un carrefour incontournable pour les marques internationales.

La présence française à Beautyworld Middle East illustre parfaitement cette dynamique : entre parfumerie, soins high-tech et cosmétiques écoresponsables, les entreprises tricolores confirment leur savoir-faire unique et leur capacité à allier héritage, excellence et innovation au service des nouvelles attentes du marché.