«L'Arabie Saoudite a toujours agi comme un État responsable» indique Olivier Cadic

Le sénateur Olivier Cadic, président du groupe d'amitié France-Pays du Golfe (©Saad al-Dossari))
Le sénateur Olivier Cadic, président du groupe d'amitié France-Pays du Golfe (©Saad al-Dossari))
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Publié le Mardi 01 mars 2022

«L'Arabie Saoudite a toujours agi comme un État responsable» indique Olivier Cadic

  • Dans une interview accordée à Arab News en français, le sénateur Olivier Cadic affirme: «Le Royaume d'Arabie Saoudite propose une vraie vision et candidate pour accueillir l'exposition universelle de 2030 et je forme le vœu qu’il l’obtienne»
  • Le vice-ministre des Affaires étrangères saoudien Walid ben Abdulkarim Al-Khuraiji a indiqué aux sénateurs français que l’Arabie saoudite prendrait ses responsabilités en cas de crise énergétique

RIYAD : Survenant dans le vif de la crise ukrainienne qui secoue l’Occident et rebat, entre autres, les cartes de l’approvisionnement énergétique, la visite officielle d’un groupe de sénateurs français en Arabie saoudite soulève des problématiques dont Arab News a pu s’entretenir avec le président du groupe d’amitié sénatorial France-Pays du Golfe, Olivier Cadic.

A la tête du groupe d’amitié France-Pays du Golfe qui comprend 46 membres, le sénateur Union Centriste Olivier Cadic est aussi le représentant des Français établis hors de France et le vice-président de la commission des Affaires étrangères, de la Défense et des forces armées. Par ailleurs membre des groupes d’études Francophonie, Monde combattant et mémoire, Numérique, Statut, rôle et place des Français établis hors de France, Olivier Cadic s’est notamment exprimé sur le rôle de l’Arabie saoudite dans la crise énergétique liée à la crise ukrainienne, ainsi que sur l’actualité et l’avenir du partenariat franco-saoudien.

L’Arabie saoudite, un État « responsable »

A la question de savoir quel pourrait être le rôle de l’Arabie saoudite et des pays du Golfe, en tant que partenaires majeurs, dans l’assouplissement du stress énergétique au cas où la guerre d’Ukraine s’installe dans la durée, M. Cadic évoque la rencontre de la délégation sénatoriale avec le vice-ministre des Affaires étrangères saoudien Walid ben Abdulkarim Al-Khuraiji qui a affirmé que « l’Arabie saoudite ne voudrait pas que s'ajoute une crise à la crise, après la crise du Covid». M. Al-Khuraiji, rapporte Cadic, a souligné auprès de la délégation de sénateurs français que l’Arabie saoudite «prendrait ses responsabilités ». «Je ne suis pas surpris par cette réponse car, depuis que j'ai 20 ans et que je suis l'actualité, chaque fois qu'il y a eu une crise au niveau de l'énergie dans le monde, l’Arabie Saoudite a toujours agi comme un État responsable et a toujours fait en sorte d'amortir les aléas du marché. Donc, je suis tout à fait confiant sur le fait que le Royaume d'Arabie Saoudite prendra les bonnes décisions s'il apparaît une crise dans ce domaine » commente Olivier Cadic.

« Une vision qui motive, et qui motive jusqu'à la France »

En réponse à une question sur l’impact, dans la région du Golfe et du Moyen-Orient, du resserrement des liens entre l’Arabie saoudite et la France dont le royaume est le partenaire politique et stratégique majeur, Olivier Cadic veut pour preuve du désir de la France de développer cette relation la visite officielle «historiquement élevée» en Arabie saoudite de cette délégation de 9 sénateurs. « J'ai envie de dire que ce n’est pas un pays qui voit les choses en grand, le royaume d'Arabie Saoudite. C'est un pays qui les voit de façon énorme » indique le sénateur qui insiste sur « les projets gigantesques qui sont destinés à donner un horizon, une vision, à tout un pays, à tout un peuple, le peuple Saoudien, mais aussi à sa jeunesse, à lui donner confiance dans l'avenir ».  Au sujet du partenariat franco-saoudien dans le projet AlUla, Olivier Cadic évoque en premier le plan Vision2030, « Une vision qui motive, et qui motive jusqu'à la France ». Il ajoute : « Ce que j'ai voulu montrer, c'est que nous créons une relation de proximité en profondeur parce que, pour accompagner ce développement de l'Arabie Saoudite, cela nécessite que nous aussi nous y mettions toute notre énergie ».

« J'ai envie de dire que ce n’est pas un pays qui voit les choses en grand, le Royaume d'Arabie Saoudite. C'est un pays qui les voit de façon énorme ».

Olivier Cadic

«La dynamique qui a été créée donne envie à la France de l'accompagner »

Sur la dynamique du partenariat culturel et économique entre la France et l’Arabie saoudite développée au cours des dernières années, et la question de savoir si l’on peut parler d’une nouvelle ère dans les relations entre les deux pays, Olivier Cadic indique que «l’expertise qui existe en France, la grande expérience aussi, sur de nombreuses technologies, font que la France a beaucoup à apporter au royaume pour aider à la concrétisation de la Vision2030 ». Il ajoute que « la dynamique qui a été créée donne envie à la France de l'accompagner ».

«Quand on est francophone, on est francophile»

En ce mois de mars dédié à la francophonie, une question qui se pose est celle de l’avenir de la francophonie en Arabie saoudite, à la lumière de l’apport culturel français au royaume. Ce à quoi Olivier Cadic répond que souvent « quand on est francophone, on est francophile, on aime la France, sa culture, sa cuisine et on devient en quelque sorte un ambassadeur de la façon française d’être et de vivre ».

«Riyad, une des plus grandes métropoles mondiales à la fin de ce siècle »

Avec d’énormes investissements dans le secteur du tourisme, l’Arabie saoudite représente pour la France un enjeu important. A cet égard, la délégation sénatoriale s’est rendue à Diriyah Gate, assistant par ailleurs à une grande présentation du projet de Qiddiya qui va drainer de nombreux touristes vers le royaume. Les sénateurs ont aussi visité le site d’AlUla qu’Olivier Cadic qualifie de « phare » et dont il indique qu’il est « le centre du monde archéologique aujourd'hui ». La tournée des sénateurs a également inclus le projet de rénovation de la vieille ville de Djeddah. « Sachez que nous finissons par le la visite de l'exposition universelle à Dubaï et que nous irons sur le pavillon Saoudien qui permet de découvrir la vision 2030 du Royaume d'Arabie Saoudite » confie Olivier Cadic qui ajoute : « Le royaume d'Arabie Saoudite propose une vraie vision et candidate pour accueillir l'exposition universelle de 2030 et je forme le vœu qu’il l’obtienne ». Les projets de la Vision 2030, lorsqu'ils seront accomplis, feront assurément de Riyad une des plus grandes métropoles mondiales à la fin du siècle », conclut Olivier Cadic.


Les dirigeants arabes et musulmans se réunissent en Arabie saoudite pour discuter des guerres de Gaza et du Liban

Les dirigeants arabes et musulmans se réunissent en Arabie saoudite pour discuter des guerres de Gaza et du Liban
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  • « L'escalade de la violence dans les territoires palestiniens et libanais, y compris l'agression israélienne brutale, a contraint les dirigeants arabes et islamiques à prendre des mesures urgentes », indique un communiqué de l'agence de presse saoudienne.
  • Le sommet s'inscrit dans le prolongement du sommet arabo-islamique qui s'est tenu à Riyad le 11 novembre 2023, afin d'aborder les développements dangereux et sans précédent à Gaza et dans le reste de la Palestine.

RIYADH : Les dirigeants arabes et musulmans se réuniront en Arabie saoudite pour un sommet prévu lundi, qui se concentrera sur les guerres d'Israël à Gaza et au Liban, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

« L'escalade de la violence dans les territoires palestiniens et libanais, y compris l'agression israélienne brutale, a contraint les dirigeants arabes et islamiques à prendre des mesures urgentes », indique un communiqué de l'agence de presse saoudienne.

Le sommet s'inscrit dans le prolongement du sommet arabo-islamique qui s'est tenu à Riyad le 11 novembre 2023, afin d'aborder les développements dangereux et sans précédent à Gaza et dans le reste de la Palestine.

« Cela nécessite une solidarité entre les nations arabes et islamiques pour faire face à ces défis et atténuer leurs conséquences », a ajouté la SPA.

Les ministres des affaires étrangères de l'Arabie saoudite, de la Jordanie, de l'Égypte, du Qatar, de la Turquie, de l'Indonésie, du Nigeria et de la Palestine, ainsi que les secrétaires généraux de la Ligue arabe et de l'Organisation de la coopération islamique, ont pour objectif d'engager une action internationale immédiate pour mettre fin à la guerre contre Gaza et parvenir à une paix durable et globale.

La chaîne d'information publique saoudienne Al-Ekhbariya a diffusé dimanche des images de l'atterrissage à Riyad du président nigérian Bola Tinubu et du premier ministre libanais Najib Mikati.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Le chef de l'armée saoudienne est attendu en Iran, un déplacement rare

Général Fayyad bin Hamed Al-Ruwaili
Général Fayyad bin Hamed Al-Ruwaili
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  • M. Ruwaili, « à la tête d'une délégation militaire de haut rang, rencontrera son homologue iranien, le général Mohammad Bagheri, pour discuter des relations bilatérales et de défense », a déclaré l'agence iranienne.
  • D'après Irna, le général Bagheri avait annoncé fin novembre 2023 que son pays était « prêt à renforcer les relations militaires » avec Ryad, lors d'un appel téléphonique avec le ministre saoudien de la Défense, Khaled ben Salmane.

TEHERAN : Le chef d'état-major de l'armée d'Arabie saoudite, Fayyad al-Ruwaili, est attendu dimanche à Téhéran, ce qui constitue une visite rare d'un haut responsable militaire saoudien en Iran, a annoncé l'agence Irna.

M. Ruwaili, « à la tête d'une délégation militaire de haut rang, rencontrera son homologue iranien, le général Mohammad Bagheri, pour discuter des relations bilatérales et de défense », a déclaré l'agence iranienne.

L'Iran, pays à majorité chiite, et l'Arabie saoudite, monarchie sunnite, ont repris leurs relations diplomatiques en mars 2023 après sept ans de rupture, dans le cadre d'un accord négocié par la Chine.

Cependant, les relations militaires sont restées rares, ces deux puissances du Moyen-Orient ayant longtemps soutenu des camps opposés dans la région, notamment en Syrie et au Yémen.

D'après Irna, le général Bagheri avait annoncé fin novembre 2023 que son pays était « prêt à renforcer les relations militaires » avec Ryad, lors d'un appel téléphonique avec le ministre saoudien de la Défense, Khaled ben Salmane.

En octobre, l'Arabie saoudite avait annoncé avoir mené des exercices militaires conjoints avec les forces navales iraniennes et d'autres pays en mer d'Oman.

Le conseiller irakien à la sécurité nationale, Qassem Al-Araji, est également attendu à Téhéran pour des réunions avec de hauts responsables iraniens, a indiqué l'agence de presse iranienne Tasnim.


Yémen : les États-Unis ont ciblé des installations houthies

Les États-Unis ont utilisé des avions de combat F/A-18 pour attaquer des cibles houthies au Yémen. (AFP)
Les États-Unis ont utilisé des avions de combat F/A-18 pour attaquer des cibles houthies au Yémen. (AFP)
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  • Les États-Unis ont mené plusieurs frappes aériennes dans la nuit de samedi à dimanche visant des installations de stockage d'armes des rebelles houthis au Yémen, a indiqué le Pentagone.
  • La chaîne des Houthis, Al-Massira, a fait état de trois frappes dans plusieurs quartiers de Sanaa, la capitale du Yémen.

WASHINGTON : Les États-Unis ont mené plusieurs frappes aériennes dans la nuit de samedi à dimanche visant des installations de stockage d'armes des rebelles houthis au Yémen, a indiqué le Pentagone.

Les armes sophistiquées en question étaient utilisées par ce groupe soutenu par l'Iran pour attaquer des navires civils et militaires en mer Rouge et dans le golfe d'Aden, a indiqué un haut responsable américain à l'AFP.

La chaîne des Houthis, Al-Massira, a fait état de trois frappes dans plusieurs quartiers de Sanaa, la capitale du Yémen.

Les Houthis, qui contrôlent de larges pans du Yémen, mènent depuis des mois des attaques contre Israël et les navires qui leur seraient liés, en affirmant agir en solidarité avec le mouvement islamiste palestinien Hamas, opposé à Israël dans la bande de Gaza depuis un an.

En réponse, les États-Unis et le Royaume-Uni procèdent régulièrement à des frappes contre des installations houthies, mais sans être parvenus à ce stade à anéantir la capacité opérationnelle du mouvement.

Mi-octobre, les États-Unis avaient indiqué avoir frappé pour la première fois les Houthis à l'aide de bombardiers stratégiques furtifs B-2.