Jordanie: Le stock de blé est suffisant pour 15 mois, les autorités rassurantes

La Jordanie importe environ 95% du blé consommé. (Photo, Reuters)
La Jordanie importe environ 95% du blé consommé. (Photo, Reuters)
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Publié le Mercredi 02 mars 2022

Jordanie: Le stock de blé est suffisant pour 15 mois, les autorités rassurantes

  • Face à la guerre en Ukraine, des solutions sont en place en cas de perturbation de l'approvisionnement mondial
  • La Jordanie dispose d'un stock de blé de 1,388 million de tonnes

AMMAN: Le stock de blé de la Jordanie est suffisant pour quinze mois, selon des responsables, en réponse aux craintes de coupures d'approvisionnement et de hausses de prix liés au conflit entre les principaux exportateurs de blé, la Russie et l'Ukraine.
Anwar Ajarmeh, président de la Société générale de Jordanie pour les silos et l'approvisionnement, a déclaré que le stock de blé importé du royaume est «suffisant» et pourrait approvisionner le marché national pendant quinze mois.
Ajarmeh a également affirmé que le stock d'orge du pays pourrait lui aussi répondre aux besoins du marché local pendant onze mois.
Le pays dispose selon lui d'un stock de blé de 1,388 million de tonnes, 858 000 étant stockées dans les silos de l'entreprise et les fosses du ministère de l'Industrie, du Commerce et de l'Approvisionnement.
Il a indiqué que la Jordanie importe environ 95% du blé consommé, ajoutant que le royaume est «tenu de rechercher des alternatives pour se préparer à une guerre russo-ukrainienne prolongée et à une rupture des chaînes d'approvisionnement mondiales».
Soulignant que la guerre entre la Russie et l’Ukraine n'a aucun impact sur les importations immédiates de blé de Jordanie, le ministère de l'Industrie, du Commerce et de l'Approvisionnement a signalé que 90% des importations annuelles de blé de la Jordanie provenaient de Roumanie.
Yanal Barmawi, porte-parole du ministère, a de son côté affirmé qu'il n'y avait pas eu d'importations de blé durant 2021 ou 2022 en provenance de Russie en raison des taxes à l'exportation prélevées par les autorités russes sur le blé, l'orge et le maïs.
Il a ajouté que la Jordanie n’a pas importé de blé ou d’orge d'Ukraine au cours des deux premiers mois de 2022, précisant que les importations de blé d'Ukraine en 2021 n’ont pas dépassé 10%.
La Jordanie importe d'après lui de l'orge d'Australie, de France, d'Allemagne, de Roumanie et d'Argentine.
«Le stock de blé du royaume est suffisant pour une période de quinze mois», a-t-il réitéré.
La Russie et l'Ukraine représentent ensemble près d'un quart des exportations mondiales de blé.
Les deux pays en guerre sont également des fournisseurs importants d'orge, d'huile de tournesol et de maïs, entre autres produits.  L'Ukraine représente à elle seule près de la moitié des exportations d'huile de tournesol.
Nael Kabariti, président de la Chambre de commerce de Jordanie, a déclaré que le royaume n'a importé du blé d'Ukraine que deux fois au cours des deux dernières années et «seulement en petites quantités», ajoutant que l'approvisionnement en blé du pays provient de sources non ukrainiennes.
En ajoutant que la Jordanie importe de l'huile de tournesol et du maïs d'Ukraine, mais qu’elle peut recourir à d'autres producteurs en cas de perturbation, notamment la Malaisie et l'Indonésie.
Les commerçants jordaniens ont accumulé de l'expérience dans la gestion des perturbations des chaînes d'approvisionnement mondiales, en particulier à la suite de la pandémie de la Covid-19, a-t-il poursuivi.
«Nous avons tiré une bonne leçon de la pandémie. Partout dans le monde, il y a eu une pénurie d'approvisionnement, sauf en Jordanie.»
«Cela s'est déjà produit lors de la catastrophe de Tchernobyl en 1986, lorsque les opérateurs de marché jordaniens ont réussi à trouver d’autres fournisseurs alors que la Jordanie avait interdit les importations en provenance d'Ukraine», a-t-il ajouté.
À la question de savoir si la guerre en Ukraine aurait un impact sur les prix en Jordanie, Kabariti a répondu qu'«il n'y aura pas d'impact direct sur les prix des denrées alimentaires de base sur le marché national car nous traitons avec d'autres fournisseurs. Toutefois, il y aura, bien sûr, un impact indirect en cas d'augmentation des prix des transports maritimes internationaux.»
Kabariti a ajouté qu’il n’y a «pas lieu de paniquer et que des solutions sont en place en cas de perturbation des chaînes d'approvisionnement mondiales».


Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Négociations de paix au Soudan: le chef de l'armée prêt à «collaborer» avec Trump

Le chef de l'armée soudanaise et dirigeant de facto du pays, le général Abdel Fattah al-Burhane, s'est dit prêt à collaborer avec le président américain Donald Trump, au moment où les négociations pour un cessez-le-feu menées par les Etats-Unis sont à l'arrêt. (AFP)
Le chef de l'armée soudanaise et dirigeant de facto du pays, le général Abdel Fattah al-Burhane, s'est dit prêt à collaborer avec le président américain Donald Trump, au moment où les négociations pour un cessez-le-feu menées par les Etats-Unis sont à l'arrêt. (AFP)
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  • Le général al-Burhane "a affirmé la volonté du Soudan de travailler avec le président Trump, son secrétaire d'État (Marco Rubio) et son envoyé pour la paix au Soudan (Massad Boulos)"
  • Ce voyage était destiné à discuter de l'initiative présentée par le dirigeant saoudien au président américain lors d'une récente visite officielle à Washington, selon une source gouvernementale soudanaise

PORT-SOUDAN: Le chef de l'armée soudanaise et dirigeant de facto du pays, le général Abdel Fattah al-Burhane, s'est dit prêt à collaborer avec le président américain Donald Trump, au moment où les négociations pour un cessez-le-feu menées par les Etats-Unis sont à l'arrêt.

Le général al-Burhane "a affirmé la volonté du Soudan de travailler avec le président Trump, son secrétaire d'État (Marco Rubio) et son envoyé pour la paix au Soudan (Massad Boulos)", a déclaré le ministère des Affaires étrangères pro-armée dans un communiqué publié à l'issue d'un déplacement officiel à Ryad, à l'invitation du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane.

Ce voyage était destiné à discuter de l'initiative présentée par le dirigeant saoudien au président américain lors d'une récente visite officielle à Washington, selon une source gouvernementale soudanaise.

Les négociations de paix menées par les Etats-Unis avec le groupe de médiateurs du Quad (réunissant Egypte, Arabe Saoudite et Emirats) sont à l'arrêt depuis que le général al-Burhane a affirmé que la dernière proposition de trêve transmise par M. Boulos était "inacceptable", sans préciser pourquoi.

Le militaire avait alors fustigé une médiation "partiale" et reproché à l'émissaire américain de reprendre les éléments de langage des Emirats, accusés d'armer les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).

Abou Dhabi nie régulièrement fournir des armes, des hommes et du carburant aux FSR, malgré des preuves fournies par des rapports internationaux et enquêtes indépendantes.

De leur côté, les FSR ont annoncé qu'ils acceptaient la proposition de trêve mais les attaques sur le terrain n'ont pas pour autant cessé au Kordofan, région au coeur de combats intenses.

Pour l'instant, aucune nouvelle date de négociations n'a été fixée, que ce soit au niveau des médiateurs du Quad ou de l'ONU qui essaie parallèlement d'organiser des discussions entre les deux camps.

Le Soudan est déchiré depuis avril 2023 par une guerre opposant l'armée, qui contrôle le nord et l'est du pays - aux FSR, dominantes dans l'ouest et certaines zones du sud.

Depuis la prise du dernier bastion de l'armée dans la vaste région voisine du Darfour, les combats se sont intensifiés dans le sud du pays, au Kordofan, région fertile, riche en pétrole et en or, charnière pour le ravitaillement et les mouvements de troupes.

Le conflit, entré dans sa troisième année, a fait plusieurs dizaines de milliers de morts, déraciné des millions de personnes et provoqué ce que l'ONU qualifie de "pire crise humanitaire au monde".

 


Le prince héritier saoudien rencontre le chef du conseil de transition soudanais pour discuter de la sécurité et de la stabilité

Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman a rencontré lundi à Riyad Abdel Fattah Al-Burhan pour discuter des derniers développements au Soudan et des efforts visant à rétablir la sécurité et la stabilité dans le pays. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman a rencontré lundi à Riyad Abdel Fattah Al-Burhan pour discuter des derniers développements au Soudan et des efforts visant à rétablir la sécurité et la stabilité dans le pays. (SPA)
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  • La réunion a eu lieu au palais Al-Yamamah, où le prince héritier s'est entretenu avec le président du Conseil de souveraineté transitoire du Soudan et sa délégation
  • Au cours des entretiens, les deux parties ont passé en revue la situation au Soudan, ses implications régionales et les efforts visant à assurer la sécurité et la stabilité dans le contexte de la crise persistante que traverse le pays

RIYADH : Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane a rencontré Abdel Fattah Al-Burhan à Riyad lundi pour discuter des derniers développements au Soudan et des efforts visant à restaurer la sécurité et la stabilité dans le pays, a rapporté l'Agence de presse saoudienne.

La réunion a eu lieu au palais Al-Yamamah, où le prince héritier s'est entretenu avec le président du Conseil de souveraineté transitoire du Soudan et sa délégation.

Au cours des entretiens, les deux parties ont passé en revue la situation au Soudan, ses implications régionales et les efforts visant à assurer la sécurité et la stabilité dans le contexte de la crise persistante que traverse le pays, a ajouté SPA.

Le ministre saoudien de la défense, le prince Khalid ben Salmane, le ministre des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, le ministre d'État et conseiller à la sécurité nationale, Musaed bin Mohammed Al-Aiban, le ministre des finances, Mohammed Al-Jadaan, et l'ambassadeur saoudien au Soudan, Ali Hassan Jaafar, ont également assisté à la réunion.


Cisjordanie: 25 immeubles d'habitation menacés de destruction dans un camp de réfugiés

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  • "Nous avons été informés par la coordination militaire et civile que l'occupation (Israël, NDLR) procédera à la démolition de 25 bâtiments le jeudi 18 décembre"
  • "Il n'y a aucune nécessité militaire à mener ces démolitions", a affirmé à l'AFP Roland Friedrich, responsable de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) en Cisjordanie

TULKAREM: L'armée israélienne va démolir 25 immeubles d'habitation du camp de réfugiés de Nour Chams, dans le nord de la Cisjordanie, ont indiqué lundi à l'AFP des responsables locaux.

Abdallah Kamil, le gouverneur de Tulkarem où se situe le camp, a déclaré à l'AFP avoir été informé par le Cogat --l'organisme du ministère de la Défense israélien supervisant les activités civiles dans les Territoires palestiniens-- que les démolitions interviendraient d'ici la fin de la semaine.

"Nous avons été informés par la coordination militaire et civile que l'occupation (Israël, NDLR) procédera à la démolition de 25 bâtiments le jeudi 18 décembre", a indiqué à l'AFP Faisal Salama, responsable du comité populaire du camp de Tulkarem, proche de celui de Nour Chams, précisant qu'une centaine de familles seraient affectées.

Le Cogat n'a pas répondu dans l'immédiat aux sollicitations de l'AFP, l'armée israélienne indiquant se renseigner.

"Il n'y a aucune nécessité militaire à mener ces démolitions", a affirmé à l'AFP Roland Friedrich, responsable de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) en Cisjordanie.

Il estime qu'elles s'inscrivent "dans une stratégie plus large visant à modifier la géographie sur le terrain", qualifiant la situation de "tout simplement inacceptable".

"Crise" 

La Cisjordanie est occupée par Israël depuis 1967.

Début 2025, l'armée israélienne y a lancé une vaste opération militaire visant selon elle à éradiquer des groupes armés palestiniens, en particulier dans les camps de réfugiés du nord, comme ceux de Jénine, Tulkarem et Nour Chams.

Au cours de cette opération, l'armée a détruit des centaines de maisons dans les camps, officiellement pour faciliter le passage des troupes.

Selon M. Friedrich, environ 1.600 habitations ont été totalement ou partiellement détruites dans les camps de la région de Tulkarem, entraînant "la crise de déplacement la plus grave que la Cisjordanie ait connue depuis 1967".

Lundi, une vingtaine de résidents de Nour Chams, tous déplacés, ont manifesté devant des véhicules militaires blindés bloquant l'accès au camp, dénonçant les ordres de démolition et réclamant le droit de rentrer chez eux.

"Toutes les maisons de mes frères doivent être détruites, toutes! Et mes frères sont déjà à la rue", a témoigné Siham Hamayed, une habitante.

"Personne n'est venu nous voir ni ne s'est inquiété de notre sort", a déclaré à l'AFP Aïcha Dama, une autre résidente dont la maison familiale de quatre étages, abritant environ 30 personnes, figure parmi les bâtiments menacés.

Disparaître 

Fin novembre, l'ONG Human Rights Watch a indiqué qu'au moins 32.000 personnes étaient toujours déplacées de chez elles dans le cadre de cette opération.

Comme des dizaines d'autres, le camp de Nour Chams a été établi au début des années 1950, peu après la création d'Israël en 1948, lorsque des centaines de milliers de Palestiniens ont fui ou été expulsés de leurs foyers.

Avec le temps, ces camps se sont transformés en quartiers densément peuplés, où le statut de réfugié se transmet de génération en génération.

De nombreux habitants ont affirmé à l'AFP ces derniers mois qu'Israël cherchait à faire disparaître les camps, en les transformant en quartiers des villes qu'ils jouxtent, afin d'éliminer la question des réfugiés.

Nour Chams a longtemps été un lieu relativement paisible où vivaient dans des maisons parfois coquettes des familles soudées entre elles.

Mais depuis quelques années, des mouvements armés s'y sont implantés sur fond de flambées de violence entre Palestiniens et Israéliens et de précarité économique.