La cherté de la vie hante les Marocains

Une Marocaine brandit une pancarte alors qu'elle participe à une manifestation contre la hausse des prix, devant le parlement de la capitale Rabat, le 20 février 2022. (Photo, AFP)
Une Marocaine brandit une pancarte alors qu'elle participe à une manifestation contre la hausse des prix, devant le parlement de la capitale Rabat, le 20 février 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 04 mars 2022

La cherté de la vie hante les Marocains

Une Marocaine brandit une pancarte alors qu'elle participe à une manifestation contre la hausse des prix, devant le parlement de la capitale Rabat, le 20 février 2022. (Photo, AFP)
  • «Le gouvernement se doit d’activer les leviers dont il dispose pour atténuer l’impact de la hausse des prix de produits de première nécessité», estime Ouadie Madih, président de la Fédération nationale des associations du consommateur (Fnac)
  • Des manifestations, certes sporadiques et peu nombreuses, ont été organisées le 20 février dans plusieurs villes du Maroc, pour protester contre la cherté de la vie

CASABLANCA: Sécheresse, crise du Covid-19, renchérissement des cours à l’international, crise russo-ukrainienne… Le Maroc subit ces derniers mois une conjoncture difficile due en grande partie à des facteurs exogènes. Résultat: une cherté de la vie et une inflation qui a atteint des pics inquiétants, notamment en ce qui concerne les produits alimentaires, le transport et les matériaux de construction. Dans sa dernière publication sur l’Indice des prix à la consommation (IPC), le Haut-Commissariat au Plan marocain relève une hausse des prix de près de 6% dans le transport. Une hausse des prix à la pompe qui a impacté quasiment tous les secteurs du pays.  

Les Marocains, en particulier les plus vulnérables, sont sortis le 20 février dans la rue pour manifester leur colère contre la cherté de la vie. Des manifestations certes sporadiques et qui n’ont pas mobilisé des foules, mais qui interpellent le gouvernement sur la nécessité de prendre les choses en main, «surtout lorsque l’on sait que ces manifestations peuvent être manipulées à n’importe quel moment par des mouvements ou des personnes animés par des raisons politiciennes et populistes et qui scandent des messages haineux et de division», avertit Ouadie Madih, militant des droits des consommateurs.  

Un panier de la ménagère de plus en plus cher  

Contacté par Arab News en français, le président de la Fédération nationale des associations du consommateur (Fnac), dresse un tableau plutôt noir de la période actuelle. «La situation est catastrophique, non seulement pour le Maroc, mais partout dans le monde. La reprise progressive de l’économie a induit une inflation qui s’est répercutée sur les prix des produits de grande consommation comme l’huile de table, qui a connu des augmentations record. Le coût du fret international a explosé et les cours des matières premières sont montés en flèche. Face à des revenus en baisse à cause des répercussions de la crise du Covid-19, le panier de la ménagère devient de plus en plus cher»,  assure-t-il.  

La sécheresse amplifie la crise sociale   

Et pour ne pas arranger les choses, le Maroc connaît actuellement l’une de ses pires années de sécheresse, la plus grave depuis plus de quarante ans. Les prix des céréales ont atteint des records et les agriculteurs ont commencé à brader leurs produits et leur bétail. Pour atténuer cet impact de la rareté des pluies, le roi du Maroc, Mohammed VI, a lancé le 16 février un programme exceptionnel, qui prévoit d’attribuer plusieurs subventions et de distribuer des quantités importantes de blé et d’eau pour les besoins d’irrigation, sans parler des efforts en termes de financement et d’assurance agricole. Le programme, doté d’un budget important de 10 milliards de dirhams (un dirham = 0,09 euros), est déjà en train d’être mis en œuvre et a été salué par les agriculteurs. Une véritable bouffée d’oxygène pour cette population qui dépend fortement du secteur agricole et des pluies.  

Par ailleurs, l’inflation, même si elle est actuellement maitrisée au Maroc, poursuivra sa tendance haussière les prochaines semaines. La crise russo-ukrainienne ne fera qu’empirer la situation, notamment sur le volet énergétique et en termes d’approvisionnement en blé, l’Ukraine étant l’un des principaux fournisseurs du pays en la matière. 

Le gouvernement appelé à agir d’urgence  

«Le gouvernement se doit d’activer plusieurs leviers dont il dispose pour atténuer l’impact de la hausse des prix de certains produits de première nécessité. La loi 104-12 relative à la liberté des prix et de la concurrence, dans son article 4, prévoit de plafonner les prix de certains produits pour une période de six mois renouvelable. Cela a été fait en période de Covid-19 pour les masques et les gels hydroalcooliques. Pourquoi le gouvernement tarde-t-il à activer ce mécanisme?», s’interroge Ouadie Madih.  

Plusieurs voix se sont élevées pour demander au gouvernement d’intervenir directement dans la fixation des prix de certains prix de grande consommation qui connaissent des augmentations substantielles. Le gouvernement a également été appelé à contrôler de la manière la plus sévère les marchés de gros du Royaume où la spéculation bat son plein.  

L’exécutif tente d’apaiser les tensions  

Le mardi 23 février, la majorité gouvernementale a tenu une réunion dédiée à cette problématique. Lors de la conférence de presse organisée à l’issue de cette réunion, Aziz Akhannouch, chef du gouvernement, a déclaré que le gouvernement «est conscient des attentes des citoyens et œuvre pour y répondre et honorer ses engagements et ses obligations à leur égard, notamment en matière de préservation du pouvoir d'achat». 

Le chef de l’exécutif a précisé que le gouvernement allouait des subventions importantes pour réduire l’impact du renchérissement des cours des produits pétroliers et des matières premières à l’international. Ces subventions représentent 17 milliards de dirhams pour le gaz butane, 14 milliards de dirhams pour l'électricité, 600 millions de dirhams par mois pour subventionner la farine de blé et 3 milliards de dirhams par an pour le sucre. Concernant la hausse des prix du carburant, Aziz Akhannouch a promis de trouver une solution sous peu. «Un dialogue sera engagé avec les représentants des professionnels du transport afin de trouver des solutions pour alléger l’impact des prix élevés du carburant sur les citoyens», a-t-il annoncé.  


Israël a rendu à Gaza 30 corps de Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages 

Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
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  • "Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès
  • Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre

GAZA: Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza.

"Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès.

Les otages avaient été enlevés lors de l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, qui avait déclenché la guerre dans la bande Gaza.

Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre.

Depuis cette date, le Hamas a également rendu deux dépouilles d'otages non-israéliens, un Thaïlandais et un Népalais.

Le mouvement islamiste a jusqu'à présent restitué les restes de 17 des 28 corps qui se trouvaient encore à Gaza et auraient dû être rendus au début de la trêve, assurant que localiser les autres dépouilles est "complexe" dans le territoire dévasté par deux ans de guerre.

Des équipes égyptiennes autorisées à entrer dans le territoire palestinien par Israël participent aux recherches avec des engins de chantiers.

Lundi soir, le Hamas avait rendu à Israël les restes d'un otage, identifié comme étant ceux d'Ofir Tzarfati, dont une partie de la dépouille avait déjà été récupérée en deux fois.

Les retards successifs dans la remise des corps des otages ont provoqué la colère du gouvernement israélien, qui a accusé le Hamas de violer l'accord de trêve. Et les familles des otages ont exigé des mesures plus sévères pour contraindre le groupe palestinien à se conformer à l'accord.

Dix corps d'otages du 7-Octobre seraient encore à Gaza, ainsi que celui d'un soldat mort durant une guerre en 2014. Tous sont israéliens sauf un Tanzanien et un Thaïlandais.

Par ailleurs, à deux reprises depuis le 10 octobre, Israël a mené des bombardements massifs sur Gaza en représailles à des tirs qui ont tué trois de ses soldats. Le 19 octobre, les bombardements israéliens avaient fait au moins 45 morts et mardi 104.

Le Hamas, qui dément avoir tiré sur les soldats israéliens, a accusé Israël de violer le cessez-le-feu.


Frappe israélienne sur le sud du Liban: un mort 

Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre. (AFP)
Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre. (AFP)
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  • Vendredi, un drone a visé un homme à moto dans le village de Kounine, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Le ministère de la Santé a fait état d'un mort et d'un blessé
  • Cette frappe intervient au lendemain de l'incursion d'une unité israélienne dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal

BEYROUTH: Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre.

Malgré le cessez-le-feu ayant mis fin en novembre 2024 à la guerre entre le Hezbollah et Israël, ce dernier continue de mener des frappes régulières au Liban, affirmer viser la formation pro-iranienne.

Vendredi, un drone a visé un homme à moto dans le village de Kounine, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Le ministère de la Santé a fait état d'un mort et d'un blessé.

Israël n'a pas réagi dans l'immédiat.

Cette frappe intervient au lendemain de l'incursion d'une unité israélienne dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal.

Le président Joseph Aoun a demandé à l'armée de "faire face" à toute nouvelle incursion israélienne en territoire libanais.

Ces derniers jours, l'aviation israélienne a intensifié ses frappes au Liban, affirmant viser des membres ou des infrastructures du Hezbollah.

Selon un bilan compilé par l'AFP à partir des données du ministère de la Santé, au moins 25 personnes, dont un Syrien, ont été tuées depuis le début du mois.

L'ONU avait indiqué mardi que 111 civils avaient été tués au Liban par les forces israéliennes depuis la fin de la guerre.

Lors d'un entretien vendredi avec son homologue allemand Johann Wadephul, en visite à Beyrouth, le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Rajji lui a demandé "d'aider à faire pression sur Israël pour qu'il cesse ses agressions".

"Seule une solution diplomatique, et non militaire, peut assurer la stabilité et garantir le calme dans le sud", a assuré le ministre libanais, selon ses propos rapportés par l'Ani.

Il a assuré que "le gouvernement libanais poursuit la mise en œuvre progressive de sa décision de placer toutes les armes sous son contrôle".

Le Hezbollah est sorti très affaibli du conflit et les Etats-Unis exercent une intense pression sur le gouvernement libanais pour que le mouvement chiite livre ses armes à l'armée nationale, ce qu'il refuse jusqu'à présent.

 


Liban: le chef de l'Etat demande à l'armée de «s'opposer à toute incursion israélienne»

Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit. (AFP)
Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit. (AFP)
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  • Dans un communiqué, le chef de l'Etat a condamné cette opération et "demandé à l'armée de faire face à toute incursion israélienne (...) pour défendre le territoire libanais et la sécurité des citoyens"
  • Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière"

BERYROUTH: Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit.

Dans un communiqué, le chef de l'Etat a condamné cette opération et "demandé à l'armée de faire face à toute incursion israélienne (...) pour défendre le territoire libanais et la sécurité des citoyens".

Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière".

Cette unité "a investi le bâtiment de la municipalité du village, où dormait Ibrahim Salamé, un employé municipal, qui a été tué par les soldats de l'ennemi", a ajouté l'Ani.

Le ministère de la Santé a confirmé la mort de l'employé municipal.

Des villageois cités par l'Ani ont indiqué que l'incursion avait duré plusieurs heures et que les forces israéliennes s'étaient retirées à l'aube.

Sur X, le Premier ministre libanais Nawaf Salam a dénoncé "une agression flagrante contre les institutions de l'Etat libanais et sa souveraineté".