Riyad et Abou Dhabi augmentent leurs dépenses de défense 

L'Arabie saoudite dépensera $46 milliards pour son armée en 2022, selon la déclaration budgétaire du Royaume. (Photo, AFP/Archives)
L'Arabie saoudite dépensera $46 milliards pour son armée en 2022, selon la déclaration budgétaire du Royaume. (Photo, AFP/Archives)
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Publié le Dimanche 06 mars 2022

Riyad et Abou Dhabi augmentent leurs dépenses de défense 

  • Les allocations budgétaires des deux pays visent à diversifier les importations de défense et à encourager la production locale d'armes
  • « En effet, les militaires du CCG ont investi dans la logistique et la modernisation de la chaîne d'approvisionnement au fil des ans », a ajouté Cheikh

RIYAD : Face aux tensions géopolitiques croissantes dans la région et aux menaces terroristes, les pays du Conseil de coopération du Golfe, notamment l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, ont augmenté leurs dépenses de défense.

Les allocations budgétaires allouées par ces deux pays visent à diversifier les importations du secteur de la défense et à encourager la production locale d'armes.

L'Arabie saoudite dépensera SR 171 milliards (46 milliards de dollars) pour son armée en 2022, selon la déclaration budgétaire du Royaume.

Le Royaume a déjà répondu à la plupart de ses besoins militaires et augmente actuellement sa capacité de production militaire locale.

Selon l'International Trade Administration, basée aux États-Unis, son voisin, les Émirats arabes unis, fait partie des 15 premiers pays dépensiers en matière de défense au monde et était le cinquième importateur d'armes au niveau mondial au cours de la période 2009-2018.

Les Émirats arabes unis ont dépensé $19,8 milliards pour la défense en 2020. Ce chiffre représente 5,6% du PIB et place le pays au deuxième rang après l'Arabie saoudite au niveau régional. Entre 2010 et 2019, les EAU ont consacré près de 15 à 16 % de leur budget annuel de la défense à des sous-traitants étrangers.

Le renforcement du budget militaire a été particulièrement évident en 2021 lorsque les forces armées des Émirats arabes unis ont signé 86 accords d'une valeur de $5,7 milliards lors de l'exposition internationale de la défense et de l'exposition de la défense navale.

« Les pays du CCG dépensent plus de $100 milliards pour le secteur de la défense , a déclaré Haroon Cheikh, partenaire de Strategy & Middle East, un groupe de réflexion de premier plan affilié au réseau PWC, dans une interview accordée à Arab News.

Auparavant, l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis dépendaient fortement des États-Unis, avec lesquels ils détenaient des accords de coopération en matière de défense. Environ 80% des achats de défense du Royaume sont alloués aux États-Unis. Washington a actuellement approximativement $126,6 milliards de ventes militaires avec l'Arabie saoudite.

Toutefois, cela semble changer. En août dernier, l'Arabie saoudite et la Russie ont signé un accord de coopération militaire à Moscou. L'objectif principal de l'accord était de développer une coopération militaire conjointe entre les deux pays. En février, les Émirats arabes unis ont annoncé leur intention d'acheter une douzaine d'avions chinois L-15.

« La diversification des importations de défense n'est pas le seul moyen utilisé par le CCG dans le but de renforcer son industrie militaire. Il y a également une montée croissante sur la localisation des dépenses militaires », a déclaré Cheikh tout en ajoutant que les dépenses militaires nationales sont de l'ordre de 5 à 15 % et sont en hausse.

Dans le cadre du processus de localisation, les pays du CCG mettent activement en place des réglementations, des incitations ainsi que des investissements afin de renforcer leurs capacités de défense nationales. Il existe aussi un élan croissant vers l'autonomisation des petites et moyennes entreprises, en faisant d'elles des partenaires de la croissance de l'industrie de la défense.

« Le processus de création de capacités de localisation commence généralement par la maintenance, la réparation et les opérations, suivies de modernisation et de modifications de l'équipement. De telles activités créent un écosystème de petites et moyennes entreprises et, à leur tour, renforcent les capacités de fabrication et de conception de la région », souligne Cheikh.

Dans le cadre du programme de diversification dans la Vision 2030, l'Arabie saoudite vise à réaliser 50 % de ses achats militaires locaux, auxquels elle a alloué environ $10 milliards de dollars. Les autorités qui contrôlent cette vaste transition sont l'Autorité générale des industries militaires, connue sous le nom de GAMI, et les industries militaires saoudiennes, SAMI. Ces deux acteurs agissent respectivement en tant que régulateurs de l'industrie militaire et contractants du pays avec des entreprises étrangères ou nationales.

Aux Émirats arabes unis, EDGE, qui comprend 25 entités militaires, dont Emirates Defence Industries Co. (compagnie des industries de la défense des Émirats), Emirates Advanced Investments Group (Groupe d'investissements avancés des Émirats, Tawazun Holding et d'autres. Ces entreprises sont responsables des achats et des efforts croissants de localisation de l'industrie militaire du pays.

PWC estime que le GCC fait de grands progrès dans l'industrie de la défense.

Aujourd'hui, les militaires du CCG ont des chaînes d'approvisionnement plus numérisées  et automatisées qu'auparavant grâce à des mécanismes de passation de marchés améliorés qui offrent efficience et efficacité, a expliqué Cheikh.

« En effet, les militaires du CCG ont investi dans la logistique et la modernisation de la chaîne d'approvisionnement au fil des ans », a-t-il ajouté. 

« Les pays du CCG sont en train de construire des capacités de défense nationales. La région abrite actuellement la MRO, la fabrication de composants d'avions, l'assemblage de véhicules terrestres, la construction navale, l'électronique de pointe et les capacités de production de véhicules aériens sans pilote, de munitions et de missiles », a souligné Cheikh.

Les projets militaires ambitieux de la région s'inscrivent dans une course internationale aux armements, où les États-Unis restent l'acteur dominant. David Des Roches, professeur au Centre d'études stratégiques du Proche-Orient et de l'Asie du Sud, à l'Université de la Défense nationale à Washington, a déclaré à Arab News que les puissances de développement militaire habituelles comme les États-Unis, le Royaume-Uni, la Russie, l'Allemagne et Israël, sont des leaders grâce à leur savoir scientifique et à leur recherche avancée.

Cependant, Mounira Mostafa, membre non résidente du Newlines Institute for Strategy and Policy, à Washington, DC, a expliqué à Arab News que les valeurs aberrantes du marché gagnent du terrain. «Le système de camouflage Barracuda développé par Saab (Suède) est un exemple de l'application d'une nouvelle technologie à l'ancienne pour protéger les véhicules, l'équipement et le personnel. La société britannique 4GD est reconnue comme étant la principal représentante de la technologie d'entraînement immersif. Cela permet aux soldats de répéter la bataille rapprochée avec des sons et des cibles  réalistes, tout en étant surveillés par une salle des opérations et intégrés à des feux de soutien tels que des tireurs d'élite ».                                                         


L'armée israélienne dit avoir frappé des infrastructures du Hezbollah au Liban

Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
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  • L’armée israélienne affirme avoir frappé plusieurs infrastructures du Hezbollah dans le sud du Liban, dont un site de lancement, un complexe d’entraînement et des installations militaires, malgré le cessez-le-feu de novembre 2024
  • Le contexte reste tendu depuis l’assassinat de Hassan Nasrallah en 2024, tandis que Washington presse Beyrouth de désarmer le Hezbollah, une demande rejetée par le groupe et ses alliés

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé tôt mardi avoir frappé des infrastructures du mouvement islamiste Hezbollah pro-iranien dans le sud du Liban.

Les forces armées israéliennes ont indiqué "avoir frappé des infrastructures appartenant à l'organisation terroriste Hezbollah dans plusieurs zones du sud du Liban", dont un site de lancement utilisé pour des attaques contre Israël, dans un communiqué publié sur plusieurs réseaux sociaux.

Elles disent avoir ciblé également un complexe d'entraînement de la force al-Radwan, une unité d'élite, des champs de tir, des zones d'entraînement aux armes pour divers types d'armes et des structures militaires appartenant au Hezbollah.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le groupe chiite pro-iranien, Israël continue de mener des attaques régulières le visant dans ses bastions libanais, et d'occuper cinq points frontaliers dans le sud du Liban.

Israël avait menacé début novembre d'intensifier ses attaques au Liban, accusant le mouvement de se "réarmer".

Le Hezbollah a été fortement affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth.

Depuis, les États-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe, un plan auquel le Hezbollah et ses alliés s'opposent en invoquant notamment la poursuite d'une présence israélienne sur le territoire libanais.


Accord Arabie saoudite-Qatar pour une liaison ferroviaire à grande vitesse

Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
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  • L’Arabie saoudite et le Qatar lancent une ligne TGV de 785 km reliant Riyad à Doha, achevée d’ici six ans et destinée à transporter plus de 10 millions de passagers par an
  • Le projet, estimé à 115 milliards de SR, vise à renforcer l’intégration régionale, stimuler commerce et tourisme, et soutenir la transition vers des transports durables

RIYAD: L’Arabie saoudite et le Qatar ont signé lundi un accord pour construire une ligne ferroviaire à grande vitesse reliant les deux pays.

L’annonce est intervenue à l’issue d’une rencontre à Riyad entre le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et l’émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, tenue dans le cadre du Conseil de coordination saoudo-qatari.

La liaison ferroviaire, qui connectera l’aéroport international King Salman de Riyad à l’aéroport international Hamad de Doha, constituera une première pour les deux nations et réduira le temps de trajet entre les deux capitales à seulement deux heures.

Selon un communiqué conjoint, le projet devrait être achevé d’ici six ans et créer 30 000 emplois dans les deux pays. Une fois opérationnel, il transportera plus de 10 millions de passagers par an.

Les dirigeants ont assisté à la signature de l’accord au palais Al-Yamamah à Riyad, où ils ont également coprésidé la huitième session du Conseil de coordination qataro-saoudien.

L’accord a été signé par le ministre saoudien des Transports et des Services logistiques, Saleh Al-Jasser, et par le ministre qatari des Transports, cheikh Mohammed ben Abdulla ben Mohammed Al-Thani. Il est considéré comme une étape stratégique visant à renforcer la coopération, l’intégration développementale et le développement durable, et à démontrer un engagement commun en faveur de la prospérité régionale.

La ligne à grande vitesse s’étendra sur 785 km et accueillera des trains capables de dépasser les 300 km/h. Plusieurs arrêts sont prévus entre les deux aéroports, notamment à Hofuf et Dammam.

Le service devrait considérablement améliorer les déplacements ferroviaires dans la région et stimuler le commerce ainsi que le tourisme. Le bénéfice économique pour les deux pays est estimé à 115 milliards de riyals saoudiens (30,6 milliards de dollars).

Conçue avec des technologies de pointe et une ingénierie intelligente, la ligne contribuera également à la durabilité environnementale en réduisant les émissions de carbone et en soutenant la transition vers des modes de transport plus efficaces et innovants. Elle constitue l’un des projets clés soutenant le développement régional et renforçant la connectivité ainsi que l’intégration au sein des pays du Conseil de coopération du Golfe.

Au cours de la réunion du conseil, les deux parties ont souligné la solidité de leurs liens économiques, avec un commerce bilatéral en 2024 en hausse de 634 % depuis 2021, à 930,3 millions de dollars (hors réexportations).

Le cheikh Tamim était accompagné lors des discussions par le Premier ministre, cheikh Mohammed ben Abdulrahman ben Jassim Al-Thani, ainsi que par d’autres hauts responsables.


Syrie: Chareh lance un appel à l'unité un an après la chute d'Assad

Le président syrien Ahmed al-Chareh a exhorté lundi, un an après la chute de Bachar al-Assad, son peuple à s'unir pour rebâtir un pays ravagé par des années de guerre civile. (AFP)
Le président syrien Ahmed al-Chareh a exhorté lundi, un an après la chute de Bachar al-Assad, son peuple à s'unir pour rebâtir un pays ravagé par des années de guerre civile. (AFP)
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  • Après les prières du matin à mosquée des Omeyyades, il a salué "les sacrifices et l'héroïsme des combattants" ayant renversé il y a un an l'ex-dictateur Assad, selon un communiqué de la présidence
  • Ahmed al-Chareh, ancien jihadiste de 43 ans, était devenu dans la foulée chef d'Etat par intérim après 14 ans de guerre civile et plus de cinq décennies d'un régime familial à la main de fer

DAMAS: Le président syrien Ahmed al-Chareh a exhorté lundi, un an après la chute de Bachar al-Assad, son peuple à s'unir pour rebâtir un pays ravagé par des années de guerre civile.

"La phase actuelle exige que tous les citoyens unissent leurs efforts pour bâtir une Syrie forte, consolider sa stabilité, préserver sa souveraineté", a déclaré le dirigeant, endossant pour l'occasion l'uniforme militaire comme le 8 décembre 2024, quand il était entré dans Damas à la tête de forces rebelles.

Après les prières du matin à mosquée des Omeyyades, il a salué "les sacrifices et l'héroïsme des combattants" ayant renversé il y a un an l'ex-dictateur Assad, selon un communiqué de la présidence.

Ahmed al-Chareh, ancien jihadiste de 43 ans, était devenu dans la foulée chef d'Etat par intérim après 14 ans de guerre civile et plus de cinq décennies d'un régime familial à la main de fer.

Il a rompu avec son passé jihadiste et réhabilité la Syrie sur la scène internationale, obtenant la levée des sanctions internationales, mais reste confronté à d'importantes défis sécuritaires.

De sanglantes violences intercommunautaires dans les régions des minorités druze et alaouite, et de nombreuses opérations militaires du voisin israélien ont secoué la fragile transition.

"C'est l'occasion de reconstruire des communautés brisées et de panser des divisions profondes", a souligné dans un communiqué le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres.

"L'occasion de forger une nation où chaque Syrien, indépendamment de son appartenance ethnique, de sa religion, de son sexe ou de son affiliation politique, peut vivre en sécurité, dans l'égalité et dans la dignité".

Les célébrations de l'offensive éclair, qui ont débuté fin novembre, doivent culminer lundi avec une parade militaire et un discours du président syrien.

Elles sont toutefois marquées par le boycott lancé samedi par un chef spirituel alaouite, Ghazal Ghazal. Depuis la destitution d'Assad, lui-même alaouite, cette minorité est la cible d'attaques.

L'administration kurde, qui contrôle une grande partie du nord et du nord-est de la Syrie, a également annoncé l'interdiction de rassemblements et événements publics dimanche et lundi "en raison de la situation sécuritaire actuelle et de l'activité accrue des cellules terroristes".