NATIONS UNIES: L'ONU a « besoin de couloirs sûrs pour fournir de l'aide humanitaire dans les zones d'hostilités » en Ukraine, a déclaré lundi au Conseil de sécurité le secrétaire général adjoint des Nations unies pour les Affaires humanitaires, Martin Griffiths.
« Les civils dans des endroits comme Marioupol, Kharkiv, Melitopol et ailleurs ont désespérément besoin d'aide, en particulier de fournitures médicales vitales », a-t-il ajouté, lors d'une réunion d'urgence du Conseil consacré à la crise humanitaire provoquée par l'invasion russe de l'Ukraine.
« De nombreuses modalités sont possibles, mais cela doit se faire dans le respect des obligations des parties en vertu des lois de la guerre », a précisé le responsable.
« Les parties doivent veiller en permanence à épargner les civils et les habitations et infrastructures civiles dans leurs opérations militaires », a-t-il aussi déclaré. « Cela comprend l'autorisation d'un passage sûr pour les civils quittant les zones d'hostilités actives sur une base volontaire, dans la direction de leur choix », a insisté le responsable, alors que des couloirs humanitaires prévus par Moscou conduisent à la Russie ou au Bélarus.
« Tous les civils, qu'ils restent ou partent, doivent être respectés et protégés », a lancé Martin Griffiths, en déplorant un « conflit inutile ».
L'ONU a aussi « un besoin urgent d'un système de communication constante avec les parties au conflit et d'assurances pour permettre l'acheminement de l'aide humanitaire », a relevé le responsable. « Un système de notification humanitaire permettra une livraison de l'aide à l'échelle nécessaire », a-t-il dit.
L'ONU a déployé dans ce cadre une petite mission à Moscou qui a eu un « premier entretien technique » au ministère russe de la Défense. L'objectif est de « travailler sur une meilleure coordination civilo-militaire humanitaire qui peut nous permettre d'intensifier » les opérations de l'ONU, a indiqué Martin Griffiths.
Selon un haut responsable des Nations unies, s'exprimant sous couvert d'anonymat, il s'agit aussi d'éviter toute « bavure » et que des convois humanitaires ne soient pas pris pour cible par les attaques russes.
A ce jour, l'ONU n'a aucune implication dans la mise en place de « couloirs humanitaires », objet de négociations entre la Russie et l'Ukraine, pour permettre aux civils de fuir en sécurité les combats, a indiqué lundi par ailleurs son porte-parole, Stéphane Dujarric.