En Irak, l'haltérophilie comme héritage pour des soeurs kurdes

Une femme kurde irakienne s'entraîne à l'haltérophilie dans un centre de la capitale régionale kurde d'Irak, Arbil, le 2 février 2022. (AFP)
Une femme kurde irakienne s'entraîne à l'haltérophilie dans un centre de la capitale régionale kurde d'Irak, Arbil, le 2 février 2022. (AFP)
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Publié le Mardi 08 mars 2022

En Irak, l'haltérophilie comme héritage pour des soeurs kurdes

  • Depuis une décennie, Inès et ses deux soeurs pratiquent assidument l'haltérophilie, entrainées par leur père jusqu'à son décès l'an passé des complications du coronavirus
  • «On pense déjà aux compétitions internationales et à notre qualification pour les Jeux olympiques de Paris en 2024», poursuit Inès, même si la route jusqu'aux JO sera «compliquée»

ERBIL: En Irak, c'est au Kurdistan qu'il faut aller chercher les grandes gagnantes du championnat arabe d'haltérophilie: Inès, Israa et Oshin, trois soeurs d'une vingtaine d'années et multimédaillées dans ce sport dont leur défunt père leur a transmis la passion.


"Nous voulons écrire l'histoire du sport féminin et préserver celle de notre père", confie à l'AFP Inès Muhsin, 20 ans à peine et six médailles d'or autour du cou.


En décembre, Erbil, capitale du Kurdistan autonome dans le nord de l'Irak, a accueilli le championnat rassemblant 14 pays arabes. Face à des poids lourds comme l'Egypte ou l'Arabie saoudite, l'équipe nationale irakienne --15 athlètes, dont huit kurdes-- a raflé la première place, remportant neuf médailles d'or, une d'argent et une de bronze.


Depuis une décennie, Inès et ses deux soeurs pratiquent assidument l'haltérophilie, entrainées par leur père jusqu'à son décès l'an passé des complications du coronavirus.


Sous la lumière blafarde d'une modeste salle d'entraînement de son club d'Erbil, la jeune femme se lance en soulevant 30 kg.


Les bras tendus pour tenir la barre au dessus de son chignon, elle s'accroupit puis se redresse, lâchant d'un coup l'haltère qui retombe dans un grand fracas sur le tapis en caoutchouc au sol.


"On pense déjà aux compétitions internationales et à notre qualification pour les Jeux olympiques de Paris en 2024", poursuit Inès, même si la route jusqu'aux JO sera "compliquée".

«Remporter des médailles»
Sa grande soeur Israa, avec trois médailles d'or gagnées au championnat, dédie ses performances à son père.


"Quand il était jeune il était athlète, puis il est devenu entraîneur. C'est grâce à lui que je suis arrivée à ce niveau", ajoute la jeune femme de 22 ans.


"Avant son décès, il m'avait dit: +si je ne suis plus là, je veux que tu continues et que tu participes à des compétitions, pour être célèbre et remporter des médailles+".


Pour les athlètes kurdes, la communication avec le reste de l'équipe nationale et son entraîneur n'est pas toujours évidente: elles ne parlent pas arabe.


Lors des compétitions à Erbil, c'est la maman d'Inès qui joue les traductrices, les aînés du Kurdistan étant bilingues, contrairement aux jeunes générations nées dans cette région autonome depuis 1991.


Pour les rencontres ailleurs dans le pays ou à l'étranger, c'est un membre de l'encadrement du club kurde d'Erbil qui tient ce rôle.


Mais les athlètes du Kurdistan sont un atout pour l'Irak.


Car si aujourd'hui les disciplines féminines se développent doucement à travers le pays largement conservateur, elles souffrent d'un retard conséquent après des décennies marquées par des conflits.


Pendant ce temps, au Kurdistan largement épargné, le sport féminin connaissait un boom. Infrastructures, encadrements, subventions: la région a misé très tôt sur le sport et en récolte les fruits, assurent, unanimes, sportifs, entraîneurs et administratifs irakiens.

«Développement du sport féminin»
Après le championnat arabe, le président du Kurdistan Nechirvan Barzani a reçu les haltérophiles du club d'Erbil pour leur offrir une prime en récompense.


Chaque mois, le club verse 150 dollars à ses athlètes et prend en charge tous les frais liés aux équipements et à la participation aux compétitions.


"On a le soutien du club et du gouvernement" régional, confirme l'un des entraîneurs, Wajed Wadi.


"Avec le soutien et l'environnement adéquats, une athlète prometteuse, ambitieuse, peut réaliser quelque chose de notable. C'est ce qui s'est passé au championnat arabe: nos athlètes ont attiré tous les regards", ajoute-t-il.


Ailleurs dans le pays, les équipes doivent mettre la main à la proche, malgré les allocations du ministère de la Jeunesse et des Sports, plus symboliques qu'autre chose, assurent les acteurs du sport irakien.


Jazaïr al-Sahlani, conseiller du Comité olympique irakien, met en avant un certain "climat de liberté" dont bénéficient les jeunes athlètes au Kurdistan, ainsi que "le développement des infrastructures sportives ayant contribué à celui du sport féminin".


Parmi les athlètes du club d'Erbil, les soeurs Imane et Daria Mohamed, six médailles d'argent et quatre de bronze remportées au championnat arabe, ont aussi hérité de la passion de leur père.


Ce dernier vient assister aux entraînements pour les encourager. Le regard attentif, il commente un mouvement, aide à augmenter la charge des haltères. Parfois, par précaution, il se tient derrière ses filles, les doigts effleurant la barre, prêt à les aider.


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.