Mode: deux collections maghrébines font le show à Milan

L’Oriental Fashion Show a, pour la seconde fois, réuni des créatrices de haute couture venues du Maghreb. Photo fournie.
L’Oriental Fashion Show a, pour la seconde fois, réuni des créatrices de haute couture venues du Maghreb. Photo fournie.
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Publié le Lundi 23 mai 2022

Mode: deux collections maghrébines font le show à Milan

  • L’Oriental Fashion Show, pour la seconde fois, a réuni des créatrices de haute couture venues du Maghreb
  • Les pièces sont fabriquées de façon artisanale dans les ateliers de couture Renata, situés à Casablanca

PARIS: En partenariat avec la Chambre monégasque de la mode et Monte-Carlo Fashion Week, plusieurs maisons de mode européenne et orientale ont défilé, le 22 février dernier, au Palazzo Francesco Turati, un lieu chargé d’histoire de la ville de Milan.

L’Oriental Fashion Show a, pour la seconde fois, réuni des créatrices de haute couture venues du Maghreb: l’Algérienne Rym Menaifi et la Marocaine Khadidja Chraïbi, respectivement fondatrices de la maison Menouba, avec la collection Juba et Séléné, et de la maison Rena, avec la collection Renaissance.

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L’Oriental Fashion Show a, pour la seconde fois, réuni des créatrices de haute couture venues du Maghreb. Photo fournie.

«Au fil des années, l’Oriental Fashion Show est devenu une véritable tribune qui donne une libre expression à ses créateurs. Ces derniers démontrent un talent incontestable, une créativité artistique inspirée d’un riche héritage traditionnel», explique Hind Joudar, fondatrice de l’Oriental Fashion Show, à Arab News en français.

En bref

La maison Menouba a participé à de nombreux défilés internationaux: Fashion Week de Paris en 2016, 2017 et 2018; Institut du monde arabe en 2012; Marrakech en 2010, 2017 et 2018; Washington et Dubaï en 2014; Belgique en 2010; et Milan en 2022.

Khadidja Chraïbi a grandi à Casablanca. À 18 ans, elle s’installe dans différentes capitales européennes, comme Paris et Londres, où elle travaille dans le secteur de la finance. Elle tente ensuite l’expérience de Milan et Madrid, où elle s’établit durablement.

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Khadidja Cheraibi, fondatrice de la maison RENA. Photo fournie.

«Après avoir exploré le monde, à la fois à titre professionnel et personnel, je reviens aujourd’hui à mes racines et à mon héritage avec Rena, qui est l’abréviation de la maison de couture de ma mère, Renata Couture, fondée il y a quarante ans, qui s’inspire de l’italien renacimiento (“renaissance”)», explique Khadidja Chraïbi à Arab News en français.

Un caftan polyvalent
«L’idée de ma première collection est une interprétation personnelle du caftan marocain. Je me suis demandé comment apporter ce riche et bel héritage traditionnel dans notre style de vie moderne. J’ai donc imaginé un caftan totalement polyvalent qui peut être porté de plusieurs manières pour différents types d’occasions, toujours de façon très personnelle, lors d’un dîner, d’une soirée ou d’un déjeuner», ajoute-t-elle.

La créatrice nous explique que les tissus proviennent principalement de France et d’Italie et que les pièces sont fabriquées de façon artisanale dans les ateliers de couture Renata, situés à Casablanca.

Marc-Antoine et Cléopâtre
De son côté, Rym Menaifi, fondatrice de la maison Menouba, a présenté la collection Juba et Séléné, inspirée de l’histoire des amants les plus célèbres de l’Antiquité: Marc-Antoine et Cléopâtre. Interrogée par Arab News en français sur cette collection, la styliste explique que l’idée lui est venue en contemplant le majestueux tombeau situé au sommet d’une colline verdoyante qui fait face au bleu azur de la Méditerranée. C’est là où repose Cléopâtre Séléné, la fille unique de Cléopâtre et de Marc-Antoine, qui porte le nom de la déesse de la lune de la mythologie grecque.

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Rym Menaifi, fondatrice de la maison Menouba. Photo fournie.

Élevée à Rome, mariée à Juba II, roi de Maurétanie et fils de Juba Ier, elle est l’une des figures de l’histoire romaine de l’Algérie. «Ce couple mythique a régné sur les Berbères en Afrique du Nord», nous raconte la fondatrice de la maison Menouba, qui précise que cette culture est toujours présente grâce aux vestiges que l’on peut admirer aujourd’hui autour de la ville de Cherchell, anciennement Césarée.

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Ces créations, qui présentent des feuilles de lauriers ou de papyrus, sont conçues avec des matières d’une grande noblesse. Photo fournie.

«L’Algérie détient un héritage archéologique romain qui compte parmi les plus riches du monde. Des villes entières existent encore. Huit siècles de présence au nord de l’Afrique ont laissé une empreinte indélébile sur les arts et les cultures. Dans les montagnes de l’Aurès, les femmes portent à ce jour le péplos, ce vêtement gréco-romain, composé de deux morceaux de tissu maintenus aux épaules par deux fibules, et serré à la taille par une ceinture. C’est fascinant qu’un vêtement aussi ancien existe toujours», observe-t-elle.

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Chaque pièce est sertie de broderies inspirées des mosaïques pour sublimer les déesses et les nymphes. Photo fournie.

«C’est lors de moments de méditation sur la grandeur de ces deux destins [Juba II et Cléopâtre Séléné] qu’est née l’idée de créer cette collection aux influences byzantines, gréco-romaines, carthaginoises et égyptiennes sur une toile de fond berbère», explique quant à elle Rym Menaifi à Arab News en français. «Chaque pièce est sertie de broderies inspirées des mosaïques pour sublimer les déesses et les nymphes, qui offrent des silhouettes rectilignes, avec leurs robes plutôt droites et longues dotées de fentes et de broderies qui relèvent du savoir-faire typique algérien.»

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Dans les montagnes de l’Aurès, les femmes portent à ce jour le péplos, ce vêtement gréco-romain, composé de deux morceaux de tissu maintenus aux épaules par deux fibules. Photo fournie.

«Ces créations, qui présentent des feuilles de lauriers ou de papyrus, sont conçues avec des matières d’une grande noblesse: du brocart, de la soie, du velours ou du tulle à sequins. J’aime la mode, car c’est un vecteur d’histoire. On peut la lire comme un livre, et, à mon tour, j’aime écrire mon présent sur mes créations. Elles seront, je l’espère, une référence pour les générations futures», conclut-elle.

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L’Algérie détient un héritage archéologique romain qui compte parmi les plus riches du monde. Photo fournie.

 


Rami Al-Ali intègre la haute couture à Paris

Travaillant avec une palette de neutres doux, de pastels glacés et de métallisés discrets, le designer a exploré les volumes, les textures et les structures avec une approche architecturale distincte. (Getty Images)
Travaillant avec une palette de neutres doux, de pastels glacés et de métallisés discrets, le designer a exploré les volumes, les textures et les structures avec une approche architecturale distincte. (Getty Images)
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  • Le designer syrien Rami Al-Ali est entré dans l’histoire cette semaine en devenant le premier couturier de son pays à figurer au calendrier officiel de la haute couture à Paris
  • Originaire de Damas, Rami Al-Ali a perfectionné son art à Dubaï et à Beyrouth, avant de fonder sa marque éponyme en 2001

DUBAÏ : Le designer syrien Rami Al-Ali est entré dans l’histoire cette semaine en devenant le premier couturier de son pays à figurer au calendrier officiel de la haute couture à Paris, étouffant ses larmes à la fin d’un défilé de pièces délicatement taillées.

Travaillant dans une palette de neutres doux, de pastels glacés et de métallisés discrets, le créateur a exploré le volume, la texture et la structure avec une approche architecturale affirmée.
Les silhouettes structurées, aux coupes asymétriques, étaient adoucies par des drapés élégants ou des ornements délicats.

Les robes longues en organza et mousseline de soie jouaient sur la fluidité, avec une transparence subtile leur conférant une qualité éthérée. Broderies à la main, tulle plissé et smocks complexes ont ajouté profondeur et intérêt visuel à l’ensemble.

Plusieurs modèles comportaient des détails tissés ou en treillis, que ce soit sur des panneaux entiers ou en touches décoratives, mettant en valeur la virtuosité artisanale. D'autres créations remarquables exploraient des volumes sculpturaux : une robe s’ouvrait en plis façon éventail, une autre adoptait des couches en cascade.

L’entrée d’Al-Ali dans le calendrier parisien marque une étape majeure, signifiant son accession au cercle le plus élitiste de la mode. Pour obtenir la désignation officielle de « haute couture », les maisons doivent satisfaire à des critères stricts, définis par la loi française.

« Une étape historique, célébrant le dévouement de toute une vie à l’artisanat, à la culture et à l’expression créative, enracinée dans l’héritage et portée par une vision », a posté la maison de couture sur Instagram à l’annonce de sa participation.

Originaire de Damas, Rami Al-Ali a perfectionné son art à Dubaï et à Beyrouth, avant de fonder sa marque éponyme en 2001.

Ses créations ont séduit de nombreuses célébrités, parmi lesquelles Amal Clooney, Eva Longoria, Jennifer Lopez ou encore Jessica Chastain.

Son travail est salué pour sa capacité à fusionner les influences moyen-orientales et occidentales : des silhouettes fluides enrichies de détails ludiques et raffinés, entre tradition et modernité.

Al-Ali rejoint ainsi un cercle restreint de créateurs arabes figurant au calendrier officiel, aux côtés de Georges Hobeika, Elie Saab, Zuhair Murad et Mohammed Ashi.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le premier sac Birkin d'Hermès vendu près de 8,6 millions d'euros à Paris

(AFP)
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  • Le premier sac Birkin d'Hermès, conçu spécialement pour Jane Birkin en 1984, a été vendu aux enchères, jeudi à Paris, pour 8,582 millions d'euros
  • Ce grand fourre-tout en cuir noir est le premier exemplaire de ce qui est devenu l'un des sacs les plus célèbres et les plus chers au monde

PARIS: Le premier sac Birkin d'Hermès, conçu spécialement pour Jane Birkin en 1984, a été vendu aux enchères, jeudi à Paris, pour 8,582 millions d'euros frais inclus, a indiqué la maison d'enchères Sotheby's.

Ce grand fourre-tout en cuir noir est le premier exemplaire de ce qui est devenu l'un des sacs les plus célèbres et les plus chers au monde.

Jusqu'à présent, le sac le plus cher jamais vendu aux enchères était un Kelly Hermès en crocodile, serti de diamants et rehaussé d'or blanc, ajdugé à plus de 513.000 dollars (438.000 euros), selon Sotheby's.

Ce "prototype historique réalisé à la main", gravé des initiales J.B., se distingue par plusieurs particularités qui en font une pièce unique, notamment sa taille, ses anneaux métalliques fermés, sa bandoulière non-détachable ou encore la présence d'un coupe-ongles intégré. Des traces d'autocollants sont aussi visibles sur le cuir patiné.

Icône de mode au look effortless chic (presque sans effort, ndlr), Jane Birkin privilégiait le côté pratique des choses.

Lors d'un vol Paris-Londres, la chanteuse et actrice anglaise, décédée en 2023, se plaint à son voisin de ne pas trouver un sac adapté à ses besoins de jeune maman.

Ce dernier n'est autre que Jean-Louis Dumas, gérant d'Hermès de l'époque. Un fourre-tout avec un espace dédié aux biberons voit ainsi le jour en 1984 et porte le nom Birkin.

Quarante ans plus tard, ce sac à main en cuir est devenu le produit emblématique du sellier-maroquinier. Produit en très petite quantité, il cultive une image d'exclusivité, avec un prix pouvant varier grandement, de quelques milliers d'euros pour les modèles les plus simples, jusqu'à plusieurs centaines de milliers d'euros pour les plus luxueux.

Outre le sac Birkin, la vente "Fashion Icons" de Sotheby's proposait des pièces emblématiques issues de défilés de créateurs tels que Christian Dior, John Galliano, Thierry Mugler ou encore Alexander McQueen.


Le musée de Djeddah expose 1 000 objets rares retraçant l’histoire de l'islam

La Maison des Arts Islamiques présente une collection couvrant plusieurs époques de la civilisation islamique. (SPA)
La Maison des Arts Islamiques présente une collection couvrant plusieurs époques de la civilisation islamique. (SPA)
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La Maison des Arts Islamiques présente une collection couvrant plusieurs époques de la civilisation islamique. (SPA)
La Maison des Arts Islamiques présente une collection couvrant plusieurs époques de la civilisation islamique. (SPA)
La Maison des Arts Islamiques présente une collection couvrant plusieurs époques de la civilisation islamique. (SPA)
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  • La première galerie retrace l'évolution de la céramique et de la verrerie du Ier au Xe siècle de l'Hégire (du VIIe au XVIe siècle)
  • La deuxième galerie met en lumière le travail des métaux islamiques, avec des objets décorés de manière complexe et des récipients d'usage quotidien

DJEDDAH : La Maison des Arts Islamiques, le premier musée du Royaume entièrement dédié à l’art islamique, abrite une collection couvrant plusieurs époques de la civilisation islamique.

Situé dans le parc de Djeddah, le musée expose plus de 1 000 objets qui donnent un aperçu des valeurs islamiques et du patrimoine culturel et historique de la région, a rapporté l'Agence de presse saoudienne (SPA).

Le musée comprend six galeries, chacune explorant une facette distincte du patrimoine islamique.

La première galerie retrace l'évolution de la céramique et de la verrerie du Ier au Xe siècle de l'Hégire (du VIIe au XVIe siècle), mettant en valeur la poterie, un artisanat de l'Antiquité qui a connu un développement majeur sous l'impulsion des artisans musulmans.

La deuxième galerie met en lumière le travail du métal islamique, avec des objets décorés de manière complexe et des récipients d'usage quotidien.

La troisième galerie présente 500 pièces de monnaie de l'époque du prophète Mahomet à l'époque moderne, offrant un aperçu de l'histoire économique du monde musulman.

La quatrième galerie se concentre sur l'influence de l'art islamique sur les autres civilisations et sur la manière dont les cultures européennes se sont engagées dans les traditions artistiques islamiques.

La cinquième galerie présente des manuscrits coraniques rares, des pièces de calligraphie arabe et des tablettes de bois utilisées pour la mémorisation du Coran.

La dernière galerie présente des textiles islamiques, notamment des pièces provenant des revêtements intérieurs et extérieurs de la sainte Kaaba et un rare rideau de la porte Shammi de la mosquée du Prophète à Médine, fabriqué à l'époque ottomane au XIIIe siècle de l'ère chrétienne.

La visite du musée s'achève à la bibliothèque, qui propose une large sélection de livres en arabe et en anglais sur l'histoire, la culture et la littérature islamiques.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com