Comment Latifa Ibn Ziaten s’attaque aux causes profondes de la radicalisation

A travers ses conférences sur la tolérance, le respect et la coexistence, Ibn Ziaten espère construire une culture d’unité en France (Photo, fournie).
A travers ses conférences sur la tolérance, le respect et la coexistence, Ibn Ziaten espère construire une culture d’unité en France (Photo, fournie).
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Publié le Samedi 12 mars 2022

Comment Latifa Ibn Ziaten s’attaque aux causes profondes de la radicalisation

  • Latifa Ibn Ziaten reçoit le prix Zayed pour la fraternité humaine en 2021 pour sa lutte contre la radicalisation des jeunes
  • Elle espère construire une culture de l’unité en France à travers ses conférences sur la tolérance, le respect et la coexistence

DUBAÏ: Depuis que son fils a été abattu par un terroriste islamiste il y a exactement dix ans, la militante franco-marocaine Latifa Ibn Ziaten consacre sa vie à la promotion de l’harmonie interconfessionnelle et à la lutte contre la radicalisation.


Elle a créé l’association Imad pour la jeunesse et la paix en l’honneur d’Imad, parachutiste de l’armée française âgé de 28 ans, qui a été la première personne à être tuée (le 11 mars) par Mohammed Merah lors de ses fusillades qui ont duré douze jours en mars 2012 à Toulouse et Montauban, dans le sud-ouest de la France.


Merah, un Franco-Algérien, a pris pour cible des soldats ainsi que des enfants et des enseignants d’une école juive, avant d’être lui aussi abattu par la police. Sept personnes, dont trois enfants, ont été tuées et cinq autres ont été blessées.

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Ibn Ziaten a lancé l'association IMAD après l'assassinat de son fils Imad en 2012 (Photo, fournie).


Pour son travail inlassable de lutte contre les causes profondes de la radicalisation, Latifa Ibn Ziaten est colauréate du prix Zayed pour la fraternité humaine en 2021 aux Émirats arabes unis. Ce prix a été lancé en 2019 à la suite de la visite du pape François à Abu Dhabi pour promouvoir le dialogue inter confessionnel.


Bien que dix ans se soient écoulés, les souvenirs douloureux de Mme Ibn Ziaten sont encore frais. «Après la mort d’Imad, je me sentais seule et impuissante. Mes amis m’ont suggéré de créer une association pour lui rendre hommage», confie-t-elle à Arab News.
«Mon fils m’était si cher que je me suis rendue à l’endroit où il a été assassiné pour tenter de trouver une quelconque trace qu’il aurait pu laisser, mais je n’ai trouvé que son sang et c’est le seul contact que j’ai pu avoir avec lui.»


Accablée par le chagrin, Mme Ibn Ziaten s’est rendue aux Izards, banlieue défavorisée de Toulouse où vivait Mohammed Merah – un foyer de radicalisme islamiste – à la recherche de l’assassin de son fils.

Là, elle demande à un groupe de jeunes hommes où elle peut le trouver.  «Ils m’ont dit qu’il était un martyr de l’islam car il a mis la France à genoux. Ils glorifiaient l’assassin», raconte-t-elle.
«Je les ai fixés pendant quelques minutes parce que j’étais tellement choquée qu’un assassin puisse être perçu comme un héros et un martyr de l’islam. Je leur ai répondu que j’étais la mère de la première victime de l’attentat terroriste, et ils étaient surpris.»
Ils ont montré du doigt les conditions de vie autour d’eux, expliquant que les immigrants indigents comme eux étaient considérés comme une source de problèmes pour la société française. Mme Ibn Ziaten se souvient de leurs expressions de douleur, d’impuissance et de solitude.


«C’est comme ça que je les ai trouvés», poursuit-elle. «Ils sont à l’origine de ma souffrance dans la vie, mais au lieu de riposter, j’ai décidé de leur tendre la main et d’ouvrir une nouvelle association pour travailler avec tous ceux qui souffrent et qui m’ont aidée à supporter la douleur et la souffrance immenses causées par la perte de mon fils.»

Latifa Ibn Ziaten a lutté sans relâche contre la radicalisation et pour la protection des droits humains (Photo, fournie)
Latifa Ibn Ziaten a lutté sans relâche contre la radicalisation et pour la protection des droits humains (Photo, fournie).


«Ils voulaient que j’aide la nouvelle génération, et je leur ai dit que s’ils peuvent trouver l’amour dans leur cœur, il n’est jamais trop tard, et que nous pouvons travailler ensemble pour faire bouger les choses.»
C’est ainsi que sa mission a commencé. Très vite, elle a commencé à visiter des écoles deux ou trois fois par semaine pour sensibiliser les jeunes à la véritable cause de leurs difficultés, tant au niveau local qu’international.


«J’ai essayé de mettre en place des programmes éducatifs pour les jeunes afin d’ouvrir leur esprit au monde», indique Mme Ibn Ziaten. «Aujourd'hui, en France, la situation est assez difficile, et il existe un grand malentendu sur la religion en général et l’islam en particulier. On observe une grande fracture et une grande haine dans la société. Il s’agit de la principale difficulté.»


Latifa ben Ziaten a également milité aux côtés des juifs français dans leur lutte contre l’antisémitisme, se rendant même en Israël pour aider à promouvoir le dialogue interconfessionnel. Elle a récemment parlé à l’Agence de presse des Émirats (WAM) de son travail avec le ministère français de l’Éducation et des conférences hebdomadaires qu’elle donne pour sensibiliser les jeunes vulnérables.
«Nous proposons des programmes de sensibilisation qui aident les jeunes à sortir de cette spirale, ce qui leur permet d’explorer d’autres cultures et de s’ouvrir au monde», explique-t-elle à WAM, ajoutant que, «bien que l’islam soit une religion de paix et de compassion, certaines personnes ne comprennent pas les principes de la foi».


Consciente des circonstances qui provoquent le racisme, la peur et la suspicion, Mme Ibn Ziaten a également fait campagne sur les questions de migration. Lors d’une récente visite dans la ville portuaire française de Calais, elle a rencontré un groupe de migrants soudanais vivant dans la rue et tentant de rejoindre le Royaume-Uni.

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Latifa Ibn Ziaten a consacré sa vie à la promotion de l'harmonie interconfessionnel  et à la lutte contre la radicalisation (Photo, fournie).


«Dans ce genre de situation, je me demande où sont les droits de l’homme et comment il est possible que des gens doivent fuir leur pays pour être traités avec respect», lance-t-elle. «Il y a d’autres types de souffrance dans le monde, ça existe, mais ce que j’ai vu ce jour-là était assez effrayant et choquant.»
À travers ses conférences sur la tolérance, le respect et la coexistence, Mme Ibn Ziaten espère construire une culture de l’unité en France. Bien qu’elle ait été témoin de grandes souffrances, elle pense que tout le monde peut s’identifier à son histoire. L’amour, estime-t-elle, peut surmonter la division.


«Cependant, beaucoup sont privés d’amour, de conseils et d’un cadre pour pouvoir s’épanouir dans cette société, affirme-t-elle. Ils sont donc sans défense et ne disposent pas d’une structure leur permettant de se développer.»
«J’essaie donc de leur apporter cela. De nombreuses personnes m’ont remerciée de leur avoir donné la possibilité de poursuivre leur parcours, et c’est ce qui compte le plus pour moi. J’ai fait une promesse à mon fils: tant que je serai en vie et en bonne santé, je me battrai pour ces personnes afin d’améliorer leur situation.»


Pour commémorer le 10e anniversaire de la mort de son fils, Mme Ibn Ziaten lancera vendredi en France la Maison Imad, un lieu d’accueil pour les jeunes ayant besoin de soins et d’un abri.

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Ibn Ziaten a reçu le prix Zayad pour la fraternité humaine en 2021 (Photo, Fournie).


Latifa Ibn Ziaten travaille également avec des jeunes dans les prisons françaises, dont beaucoup ont été emprisonnés à leur retour en France pour avoir combattu aux côtés de militants islamiques en Syrie. Après quelques séances avec elle, beaucoup admettent avoir subi un lavage de cerveau par la propagande de la «guerre sainte», mais ils ont encore besoin d’aide pour se défaire de leur idéologie radicale. Le conseil qu’elle leur donne: lire.


«La lecture est le seul moyen pour les gens de faire face à la réalité de ce monde», souligne-t-elle. «Quand ils subissent des échecs dans leur vie, ils ne doivent pas haïr les autres mais comprendre leur situation, qu’elle soit due à un manque de soutien ou à un manque d’amour de la part de leur famille. J’essaie de leur faire comprendre la différence entre le radicalisme et la religion.»


Ibn Ziaten affirme que son principal objectif aujourd’hui est d’établir un centre d’intégration en France pour réhabiliter les individus radicalisés. Elle espère créer un centre similaire au Maroc pour aider les jeunes migrants à recevoir une éducation et à trouver du travail dans leur pays d’origine.

Elle a l’intention de financer ce projet avec l’argent du prix Zayed pour la fraternité humaine.
«Le prix va contribuer à financer toutes mes actions, lance-t-elle. Il m’aidera car je ne reçois aucune aide du gouvernement. Il s’agit donc d’un nouveau moyen de reconnaissance et d’une façon de m’encourager à poursuivre mon combat. Je suis prête à aider les jeunes, quel qu’en soit le prix. Même si je n’ai pas toutes les ressources possibles, je dois continuer pour mon fils. C’est la bonne chose à faire.»


En dehors de la France, Mme Ibn Ziaten a donné plusieurs conférences à Abu Dhabi sur le terrorisme et a participé à des séminaires sur la manière de sauver les jeunes du terrorisme, outre les conférences qu’elle a données au Maroc, aux États-Unis, en Inde et au Mali. Selon elle, il est primordial que les efforts du pape François et du grand imam cheikh Ahmed al-Tayyeb, qui a créé le prix Zayed pour la fraternité humaine, soient couronnés de succès pour que le monde puisse surmonter la violence, la terreur et la suspicion.


Le 4 février 2019, les deux chefs religieux se sont rencontrés à Abu Dhabi pour signer le Document sur la fraternité humaine, une déclaration commune qui appelle à la paix entre tous les peuples et établit un plan directeur pour une culture de dialogue et de collaboration entre les religions. Toutefois, Mme Ibn Ziaten estime que chacun a un rôle à jouer.
«J’ai créé un mouvement mondial dans les prisons, ce qui est étonnant car c’est généralement un lieu de haine où les gens ont beaucoup de problèmes et de difficultés», indique-t-elle.


«J’essaie de partager le bonheur et l’amour avec tout le monde et de travailler avec chacun d’entre eux pour que, lorsqu’ils sortent de prison, ils laissent tous ces problèmes et cette haine derrière eux et apportent de l’espoir et de l’amour à leur entourage.»
«La jeunesse du monde doit incarner l’amour et la paix. Ils ont besoin de modèles et nous sommes ces modèles. Il y a un travail énorme à faire avec eux aujourd’hui.»


Twitter: @CalineMalek

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Un juge international, Nawaf Salam, pourrait devenir Premier ministre du Liban

Un juge international, Nawaf Salam, pourrait devenir le prochain Premier ministre du Liban, chargé de relever des défis majeurs dans un pays en crise, au terme des consultations parlementaires menées lundi par le nouveau président Joseph Aoun. (AFP)
Un juge international, Nawaf Salam, pourrait devenir le prochain Premier ministre du Liban, chargé de relever des défis majeurs dans un pays en crise, au terme des consultations parlementaires menées lundi par le nouveau président Joseph Aoun. (AFP)
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  • M. Mikati figurait avec Nawaf Salam, diplomate, juge et président de la Cour internationale de justice (CIJ), parmi les noms évoqués pour diriger le prochain gouvernement
  • En vertu du partage du pouvoir entre les communautés religieuses au Liban, le président de la République est chrétien maronite, le Premier ministre musulman sunnite et le président du Parlement musulman chiite

BEYROUTH: Un juge international, Nawaf Salam, pourrait devenir le prochain Premier ministre du Liban, chargé de relever des défis majeurs dans un pays en crise, au terme des consultations parlementaires menées lundi par le nouveau président Joseph Aoun.

L'élection le 9 janvier de M. Aoun a mis fin à une vacance de plus de deux ans au sommet de l'Etat, dans un contexte marqué par l'affaiblissement du puissant mouvement chiite pro-iranien Hezbollah.

Sa candidature a été appuyée par les Etats-Unis et l'Arabie saoudite, poids lourd régional, selon des responsables politiques libanais.

Dirigé par un gouvernement intérimaire mené par le Premier ministre sortant, Najib Mikati, le petit pays méditerranéen n'avait plus de président depuis octobre 2022 du fait des dissensions politiques, malgré une grave crise économique et le conflit qui a opposé pendant plus d'un an le Hezbollah à Israël, avant un cessez-le-feu fin novembre.

M. Mikati figurait avec Nawaf Salam, diplomate, juge et président de la Cour internationale de justice (CIJ), parmi les noms évoqués pour diriger le prochain gouvernement.

En vertu du partage du pouvoir entre les communautés religieuses au Liban, le président de la République est chrétien maronite, le Premier ministre musulman sunnite et le président du Parlement musulman chiite.

Conformément à la Constitution, le président reçoit les représentants de toutes les formations parlementaires ainsi que les élus indépendants. Dans la pratique, il désigne toujours comme Premier ministre, au terme de ces consultations, le candidat qui est soutenu par le plus grand nombre de députés.

En fin d'après-midi, 78 députés, sur un total de 128, avaient désigné Nawaf Salam, contre neuf voix seulement pour M. Mikati, tandis que 19 députés, dont ceux du Hezbollah, n'avaient soutenu aucun candidat.

Le député Gebran Bassil, président du Bloc du Courant patriotique libre, qui était durant l'ancien mandat présidentiel l'allié chrétien le plus proche du Hezbollah, a désigné M. Salam et dit voir en lui "un visage réformiste".

 

- "Nouvelle ère" -

 

Alors que M. Aoun a promis une "nouvelle ère" pour le Liban après son élection par le Parlement, les forces politiques opposées au Hezbollah considèrent que M. Mikati fait partie d'un système politique dépassé et sous l'emprise de cette formation.

Ces forces estiment que le changement dans les rapports de force internes et l'affaiblissement du Hezbollah devraient permettre de nommer une nouvelle personnalité.

Le député du bloc des Forces libanaises, le plus grand bloc chrétien, George Adwan, a appelé le Hezbollah, après avoir désigné M. Salam, à "s'engager dans le travail politique", ajoutant que "l'ère des armes est révolue pour toujours".

Il a ajouté: "Qu'ils viennent rejoindre le travail politique... et nous leur tendons la main pour collaborer à la reconstruction du pays."

La veille, les représentants anti-Hezbollah avaient mené des tentatives de dernière minute pour rallier l'opposition et les indépendants derrière Nawaf Salam.

Un troisième candidat, le député anti-Hezbollah Fouad Makhzoumi, riche homme d'affaires qui entretient de bonnes relations avec les pays du Golfe et Washington, a annoncé son retrait pour se ranger du côté de M. Salam.

Le journal Al-Akhbar, proche du Hezbollah, a écrit lundi que la nomination de M. Salam serait un "coup d'État complet des Etats-Unis".

Le professeur d'université Ali Mrad a déclaré à l'AFP que la nomination de Nawaf Salam serait un "retour à la logique de la réforme, de la souveraineté et de l'unité nationale."

Le prochain Premier ministre sera confronté à des défis majeurs, notamment la mise en œuvre de réformes économiques pour satisfaire les donateurs internationaux.

Il aura également la lourde tâche de reconstruire des pans entiers du pays après la guerre entre Israël et le Hezbollah et mettre en œuvre l'accord de cessez-le-feu du 27 novembre, qui prévoit notamment un retrait du Hezbollah de la zone frontalière avec Israël.


Proche-Orient : Oslo accueillera une réunion internationale sur la solution à deux États

Les tours de l'hôtel de ville d'Oslo surplombant le port illuminé au coucher du soleil Norvège (Photo iStock)
Les tours de l'hôtel de ville d'Oslo surplombant le port illuminé au coucher du soleil Norvège (Photo iStock)
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  • Le Premier ministre palestinien Mohammed Mustafa, le chef de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), Philippe Lazzarini, ainsi que l'émissaire de l'ONU pour le Proche-Orient, Tor Wennesland, sont attendus à Oslo.
  • Il s'agira de la troisième réunion de l'« Alliance internationale pour la mise en œuvre de la solution à deux États », dont la création avait été annoncée en septembre dernier lors de l'Assemblée générale des Nations unies à New York.

OSLO : La Norvège accueillera mercredi la troisième réunion d'une alliance internationale visant à encourager la création d'un État palestinien aux côtés de l'État israélien, dans la région du Proche-Orient, a annoncé lundi le ministère norvégien des Affaires étrangères.

Le Premier ministre palestinien Mohammed Mustafa, le chef de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), Philippe Lazzarini, ainsi que l'émissaire de l'ONU pour le Proche-Orient, Tor Wennesland, sont attendus à Oslo.

Il s'agira de la troisième réunion de l'« Alliance internationale pour la mise en œuvre de la solution à deux États », dont la création avait été annoncée en septembre dernier lors de l'Assemblée générale des Nations unies à New York.

« Si nous devons continuer à œuvrer pour mettre fin à la guerre à Gaza, nous devons également travailler pour une solution durable au conflit qui garantisse l'autodétermination, la sécurité et la justice à la fois pour les Palestiniens et pour les Israéliens », a souligné le chef de la diplomatie norvégienne, Espen Barth Eide, dans un communiqué.

« Il existe un large soutien à la solution des deux États, mais la communauté internationale doit faire davantage pour que celle-ci devienne réalité », a-t-il ajouté.

Si des représentants de plus de 80 pays et organisations devraient assister à l'événement, aucune participation officielle israélienne n'a été annoncée pour le moment.

En mai dernier, la Norvège a reconnu l'État de Palestine conjointement avec l'Espagne et l'Irlande (rejointes ensuite par la Slovénie), s'attirant les foudres des autorités israéliennes.

Déclenchée par les attaques sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas contre le territoire israélien le 7 octobre 2023, la guerre à Gaza a ravivé le débat sur la solution des deux États.

Des analystes estiment toutefois que cet objectif est plus éloigné que jamais, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, fermement soutenu par le président élu Donald Trump, étant fermement opposé à l'établissement d'un État palestinien.

Les deux premières réunions de cette alliance internationale ont eu lieu fin octobre à Ryad, puis fin novembre à Bruxelles.


Liban : le président Aoun discute du retrait israélien avec une délégation militaire américaine

Selon le communiqué de la présidence, le président libanais et le chef du Centcom ont également discuté des « moyens de renforcer la coopération entre les armées libanaise et américaine ». (AFP)
Selon le communiqué de la présidence, le président libanais et le chef du Centcom ont également discuté des « moyens de renforcer la coopération entre les armées libanaise et américaine ». (AFP)
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  • Le président de la République a abordé avec le chef du Centcom, Erik Kurilla, « la situation dans le sud et les étapes de l'exécution du retrait israélien du sud, conformément au plan de retrait préparé à cet effet ».
  • Selon les termes de l'accord de trêve, l'armée libanaise doit se déployer aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays, d'où l'armée israélienne doit se retirer dans un délai de 60 jours à compter du 26 janvier.

Lundi, le nouveau président libanais, Joseph Aoun, a discuté avec le chef du Commandement militaire américain pour le Moyen-Orient (Centcom) de la situation dans le sud du Liban et du retrait israélien prévu par l'accord de cessez-le-feu, comme l'indique un communiqué de la présidence.

Joseph Aoun a été élu président du Liban le 9 janvier, à la suite d'une guerre entre Israël et le Hezbollah, qui en est ressorti fortement affaibli et a dû accepter un cessez-le-feu le 27 novembre.

Le président de la République a abordé avec le chef du Centcom, Erik Kurilla, « la situation dans le sud et les étapes de l'exécution du retrait israélien du sud, conformément au plan de retrait préparé à cet effet », selon le communiqué.

Selon les termes de l'accord de trêve, l'armée libanaise doit se déployer aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays, d'où l'armée israélienne doit se retirer dans un délai de 60 jours à compter du 26 janvier.

Le Hezbollah doit retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 kilomètres de la frontière libano-israélienne, et démanteler toute infrastructure militaire restante dans le sud du pays.

Un mécanisme de surveillance réunissant la France, les États-Unis, le Liban, Israël et la FINUL (Force intérimaire des Nations unies au Liban) a été mis en place pour surveiller l'application de cet accord.

Selon le communiqué de la présidence, le président libanais et le chef du Centcom ont également discuté des « moyens de renforcer la coopération entre les armées libanaise et américaine ».

Les États-Unis ont été un soutien financier majeur des forces armées libanaises, en particulier depuis l'effondrement économique de 2019.

L'élection de l'ancien commandant de l'armée, Joseph Aoun, a mis fin à une vacance de plus de deux ans au sommet de l'État dans un contexte de profonde crise économique et politique, marqué en outre par l'affaiblissement du puissant mouvement pro-iranien Hezbollah.

Pendant ce temps, Israël a mené des frappes aériennes dans l'est et le sud du Liban dimanche, affirmant avoir visé le Hezbollah, notamment des routes de contrebande le long de la frontière avec la Syrie.

Des frappes israéliennes dans le sud du Liban ont tué cinq personnes vendredi, selon le ministère libanais de la Santé, qui précise que l'armée israélienne a visé un véhicule du Hezbollah transportant des armes.

Dimanche, le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a accusé le Hezbollah de ne pas se retirer « au-delà du fleuve Litani » et de ne pas respecter les autres termes du cessez-le-feu. Le Hezbollah a lui aussi accusé Israël de violations.