Israël: la loi «raciste» sur le regroupement familial suscite la colère des Arabes

Des Palestiniens font leurs courses dans un marché de la vieille ville de Bethléem, en Cisjordanie occupée (Photo, AFP).
Des Palestiniens font leurs courses dans un marché de la vieille ville de Bethléem, en Cisjordanie occupée (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 12 mars 2022

Israël: la loi «raciste» sur le regroupement familial suscite la colère des Arabes

  • Israël affirme que la loi, qui a été promulguée pour la première fois lors d'une révolte palestinienne, obéit à des nécessités sécuritaires
  • «Ceci est compatible avec l'approche d'Israël qui consiste à fermer ses portes aux réfugiés d'Ukraine à moins qu'ils ne soient juifs», a déclaré Mansour

AMMAN: Israël a renouvelé une loi provisoire, datant de 2003, qui interdit aux citoyens israéliens de prolonger la citoyenneté ou même le droit de résidence à leurs conjoints palestiniens de la Cisjordanie occupée et de Gaza.
La Knesset a adopté, à 45 votes contre 15, en deuxième et troisième lecture la loi sur la citoyenneté qui rend pratiquement impossible la réunification des familles, même si l'un des conjoints est citoyen israélien.
Les critiques y voient une mesure raciste visant à maintenir la majorité juive du pays. La loi est discriminatoire à l'égard des Palestiniens et ne s'applique pas aux colons juifs de Cisjordanie, déjà détenteurs de la citoyenneté israélienne.
La Knesset n'a pas pu adopter cette loi l'été dernier, orpheline qu'elle était  du soutien des membres de la gauche et des partis Arabes de la coalition gouvernementale.
Le Centre Mossawa, basé à Haïfa, s'est insurgé contre le caractère discriminatoire de cette loi à l'encontre des droits des citoyens palestiniens d'Israël.
Jafar Farah, directeur du centre, a déclaré à Arab News qu'elle ne fera que prolonger les souffrances de milliers de familles palestiniennes.
«Rendez-vous compte qu'une famille de colons juifs est libre de se déplacer et de vivre de part et d’autre de la ligne verte alors que cette loi sera totalement discriminatoire envers les citoyens arabes d'Israël mariés à des résidents de Cisjordanie ou de Gaza», a-t-il expliqué.
Jessica Montell, directrice exécutive du Centre HaMoked pour la défense de l'individu, envisage de contester cette loi devant la Cour suprême israélienne.
Elle a déclaré à Arab News que cette nouvelle décision de la Knesset était un triste jour pour l'égalité et les droits fondamentaux.
«Sous le couvert de préoccupations sécuritaires, la loi fait avancer un programme démographique, avec des implications particulièrement dures pour les Palestiniens de Jérusalem-Est», a-t-elle souligné.
La loi, qui doit être réapprouvée chaque année, interdit également le mariage avec des citoyens provenant d'«États ennemis», tels que le Liban et l'Irak. Elle devrait cependant viser majoritairement les Palestiniens, qui peuvent avoir plusieurs femmes et auxquels la loi peut être appliquée.
La nouvelle législation comprend même une section qui stipule que la loi vise à «protéger la majorité juive d'Israël» et établit des quotas sur les permis approuvés pour des  «cas humanitaires exceptionnels».
Elle autorise également le ministre israélien de l'Intérieur à accuser les Palestiniens mariés à des femmes Israéliennes d'espionnage ou de terrorisme s’ils sont surpris en train de voyager avec leur conjoint.
Diana Butto, ancienne conseillère juridique de l'équipe de négociation palestinienne, basée à Haïfa, a déclaré à Arab News que l'approbation de cette loi est simplement motivée par le racisme.
«Cette loi vise à empêcher les Palestiniens de mener une vie normale avec leurs familles et à isoler davantage les Palestiniens d’Israël du monde arabe», a expliqué Butto.
Ofer Zalzberg, directeur du programme du Moyen-Orient à l'Institut Herbert Kelman pour la transformation des conflits, a quant à lui révélé à Arab News que la nature de l'interdiction provient surtout de la dépendance d'Israël à la rhétorique sécuritaire.
«L'interdiction souligne l'absence totale d'une politique d’immigration israélienne. De telles politiques «peuvent briguer un équilibre entre les droits des couples qui cherchent à se marier et le caractère national de l'État», a-t-il indiqué.
Pour Boutros Mansour, un avocat installé à Nazareth, l'approche exclusive et discriminatoire à l’égard des Palestiniens se poursuit malgré le changement de gouvernement et l'inclusion d'un parti arabe dans la coalition.
«Tout cela découle de la volonté de préserver Israël comme un pays juif et donc de faire son possible pour relever le défi démographique. Ceci est compatible avec l'approche d'Israël qui consiste à fermer ses portes aux réfugiés d'Ukraine à moins qu'ils ne soient juifs», a-t-il éclairci.
Cette loi expose l’illusion israélienne d'être à la fois un État juif et démocratique, témoignait à Arab News Rima Najjar, une blogueuse et militante palestinienne.
«La nature suprémaciste juive de l'État sioniste ne sera jamais éradiquée par la politique comme d'habitude dans un système raciste d'apartheid. Ce qu'il faut, c'est une voie plus radicale», a-t-elle souligné à Arab News.
Yousef Mounayer, chercheur principal non-résident à l'Arab Center, à Washington DC, a déclaré à Arab News que la réinstitution d'une loi manifestement raciste est un message d'Israël au monde qui prouve que «tous les groupes de défense des droits de l'homme qui ont dénoncé sa politique d'apartheid avaient absolument raison».
Certains législateurs israéliens ont pourtant essayé de justifier cette loi.
Ram Ben Barak, membre de la Knesset appartenant au groupe Yesh Atid, a soutenu adopter cette «loi avec un cœur lourd et sans joie. J'aimerais arriver à un point où nous n’aurions pas besoin de cette loi, mais dans la situation sécuritaire actuelle, nous ne pouvons rien faire d'autre que nous défendre.»


Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Gaza: la Défense civile annonce 20 personnes tuées par des tirs israéliens en allant chercher de l'aide

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
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  • "Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile
  • Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile

GAZA: La Défense civile de Gaza a indiqué que 20 personnes avaient été tuées lundi par des tirs de l'armée israélienne en allant chercher de l'aide humanitaire dans le territoire palestinien ravagé par les bombardements après plus de vingt mois de guerre.

Contactée par l'AFP, l'armée israélienne a dit qu'elle se renseignait.

"Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, ajoutant que ces personnes étaient rassemblées près d'un site de distribution d'aide.

"Elles attendaient de pouvoir accéder au centre d'aide américain à Rafah pour obtenir de la nourriture, lorsque l'occupation a ouvert le feu sur ces personnes affamées près du rond-point d'al-Alam", dans le sud de la bande de Gaza, a détaillé M. Bassal en indiquant que les tirs avaient eu lieu de 05H00 et 07H30 (02H00 et 04H30 GMT).

Il a ajouté que les victimes avaient été transférées vers des hôpitaux du sud du territoire palestinien, lesquels ne fonctionnent plus que partiellement depuis des jours en raison des combats et des pénuries de fournitures médicales.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile.

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël.

L'ONU refuse de travailler avec cette organisation en raison de préoccupations concernant ses procédés et sa neutralité.

Des photographes de l'AFP ont constaté ces derniers jours que des Gazaouis se réunissaient à l'aube près de sites de distribution d'aide, malgré la crainte de tirs lors des rassemblements.

La bande de Gaza est menacée de famine, selon l'ONU.

 


Ehud Barak : seule une guerre totale ou un nouvel accord peut arrêter le programme nucléaire iranien

Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
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  • S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée
  • M. Barak a déclaré que les frappes militaires étaient "problématiques", mais qu'Israël les considérait comme justifiées

LONDRES : L'ancien Premier ministre israélien Ehud Barak a prévenu que l'action militaire d'Israël ne suffirait pas à retarder de manière significative les ambitions nucléaires de l'Iran, décrivant la république islamique comme une "puissance nucléaire de seuil".

S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée.
"À mon avis, ce n'est pas un secret qu'Israël ne peut à lui seul retarder le programme nucléaire de l'Iran de manière significative. Probablement plusieurs semaines, probablement un mois, mais même les États-Unis ne peuvent pas les retarder de plus de quelques mois", a-t-il déclaré.

"Cela ne signifie pas qu'ils auront immédiatement (une arme nucléaire), ils doivent probablement encore achever certains travaux d'armement, ou probablement créer un dispositif nucléaire rudimentaire pour le faire exploser quelque part dans le désert afin de montrer au monde entier où ils se trouvent.

M. Barak a déclaré que si les frappes militaires étaient "problématiques", Israël les considérait comme justifiées.

"Au lieu de rester les bras croisés, Israël estime qu'il doit faire quelque chose. Probablement qu'avec les Américains, nous pouvons faire plus".

L'ancien premier ministre a déclaré que pour stopper les progrès de l'Iran, il faudrait soit une avancée diplomatique majeure, soit un changement de régime.

"Je pense que l'Iran étant déjà ce que l'on appelle une puissance nucléaire de seuil, le seul moyen de l'en empêcher est soit de lui imposer un nouvel accord convaincant, soit de déclencher une guerre à grande échelle pour renverser le régime", a-t-il déclaré.

"C'est quelque chose que nous pouvons faire avec les États-Unis.

Mais il a ajouté qu'il ne pensait pas que Washington avait l'appétit pour une telle action.

"Je ne crois pas qu'un président américain, ni Trump ni aucun de ses prédécesseurs, aurait décidé de faire cela".

Israël a déclenché des frappes aériennes à travers l'Iran pour la troisième journée dimanche et a menacé de recourir à une force encore plus grande alors que certains missiles iraniens tirés en représailles ont échappé aux défenses aériennes israéliennes pour frapper des bâtiments au cœur du pays.

Les services d'urgence israéliens ont déclaré qu'au moins 10 personnes avaient été tuées dans les attaques iraniennes, tandis que les autorités iraniennes ont déclaré qu'au moins 128 personnes avaient été tuées par les salves israéliennes.


La fondation Morooj présente ses projets au salon néerlandais « GreenTech »

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
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  • Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.
  • À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

RIYAD : La Fondation pour le développement de la couverture végétale, connue sous le nom de Morooj, a présenté ses projets phares lors du salon Greentech Amsterdam, un salon international dédié à l'horticulture qui s'est tenu du 10 au 12 juin dans la capitale néerlandaise, dans le cadre de la délégation saoudienne.

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.

La fondation a également présenté des exemples de ses partenariats stratégiques avec divers secteurs publics et privés, ainsi qu'avec des organisations internationales. 

Les projets présentés comprenaient la plantation de millions de mangroves, le verdissement des zones autour des mosquées, la promotion de la participation communautaire aux campagnes d'assainissement environnemental et les efforts de réhabilitation des réserves naturelles dans diverses régions du Royaume, tous relevant de l'Initiative verte saoudienne.

Le PDG de la fondation, Wael Bushah, a déclaré que sa participation à GreenTech démontrait une fois de plus la détermination du Royaume à renforcer son leadership dans le secteur environnemental à l'échelle internationale.

L'exposition est l'un des principaux événements mondiaux consacrés aux innovations environnementales et aux technologies agricoles durables. Elle est également l'occasion de nouer de nouveaux partenariats et d'échanger des connaissances sur les dernières innovations en matière d'agriculture durable, de reboisement et de restauration des écosystèmes. 

À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

Le rôle de la fondation, qui consiste à renforcer sa présence internationale et à échanger des expériences fructueuses avec diverses entités et organisations environnementales mondiales, a été essentiel pour atteindre les objectifs de l'Initiative verte saoudienne, fondée dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

La SGI, qui a célébré son deuxième anniversaire au début de cette année, a renforcé l'ambition du Royaume de devenir un contributeur clé aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique et d'amélioration de la durabilité environnementale, notamment en promouvant les énergies renouvelables, en protégeant les zones terrestres et marines, et en atteignant la neutralité carbone au niveau national d'ici 2060, entre autres initiatives. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com