En pleine crise économique, le Liban cherche à rétablir ses liens commerciaux avec l'Arabie saoudite

Le ministre libanais de l'Économie et du Commerce souligne l'importance du rôle que joue l'Arabie saoudite dans la balance commerciale de l'import-export du Liban. ANWAR AMRO / AFP
Le ministre libanais de l'Économie et du Commerce souligne l'importance du rôle que joue l'Arabie saoudite dans la balance commerciale de l'import-export du Liban. ANWAR AMRO / AFP
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Publié le Mardi 15 mars 2022

En pleine crise économique, le Liban cherche à rétablir ses liens commerciaux avec l'Arabie saoudite

  • Le PIB du Liban est passé d'environ 52 milliards de dollars en 2019 à 33,38 milliards en 2020 et à environ 21,8 milliards en 2021
  • Le ministre libanais de l'Économie et du Commerce souligne l'importance du rôle que joue l'Arabie saoudite dans la balance commerciale de l'import-export du Liban

RIYAD: En raison des conséquences du conflit russo-ukrainien et de l'interdiction d'importation du Conseil de coopération du Golfe (CCG), le Liban tient à rétablir ses liens commerciaux avec l'Arabie saoudite qui, en 2020, représentaient plus de 200 millions de dollars (1 dollar = 0,91 euro) d'exportations.
Interrogé par Arab News, le ministre libanais de l'Économie et du Commerce, Amine Salam, précise qu'il s'emploie «activement à améliorer les relations économiques avec les pays du CCG, notamment l'Arabie saoudite».
Le pays se trouve confronté à une crise économique sans précédent qui a également affecté la région en raison de l'inflation et de l'affaiblissement des importations et des exportations.
Il est effectivement en grande difficulté depuis que la crise économique qui a commencé en 2019 a entraîné la dévaluation de la livre libanaise et la flambée des prix des biens de consommation. Selon la Banque mondiale, c'est l'une des pires crises que le monde ait connues.
En termes de valeur, le PIB du Liban est passé d'environ 52 milliards de dollars en 2019 à 33,38 milliards en 2020 et à environ 21,8 milliards en 2021, ce qui représente la baisse la plus importante parmi les 193 nations.
Cet effondrement, auquel s’ajoute l'explosion du port de Beyrouth en août 2020 – décrite comme l’explosion non nucléaire la plus grande du monde –, a touché 56% des entreprises privées de Beyrouth et a ralenti les opérations du port de la capitale, selon une étude menée par l'Observatoire des droits de l'homme (HRW).
Selon le Moniteur économique libanais de la Banque mondiale (LEM), le ralentissement volontaire du pays a également été alimenté par l'élite qui a longtemps été au pouvoir et a profité des rentes économiques de la nation.
Liens économiques entre le Liban et le CCG
Si l’on fait abstraction du fait que les politiciens libanais ont été soumis à plusieurs sanctions mondiales, le pays a également perdu ses liens commerciaux avec le CCG en raison des tentatives de contrebande de drogues, notamment de Captagon, dans la région. Pour corriger son passé peu flatteur, le Liban s'est lancé dans une mission de relance afin de rétablir ces partenariats économiques.
Les autorités libanaises luttent activement contre la contrebande de drogue vers le CCG et l'Arabie saoudite. En janvier dernier, les Forces de sécurité intérieure au Liban (FSI) ont déjoué une tentative de contrebande d'un volume important de pilules de Captagon dans une cargaison de café à destination de l'Arabie saoudite, via la Jordanie.
Ce pays en difficulté sait qu'il ne pourra reprendre ses échanges avec l'Arabie saoudite et les autres pays du Golfe qu'après avoir retrouvé la légitimité d'une nation exempte de drogue et de terrorisme.
Le ministre libanais de l'Économie et du Commerce souligne également l'importance du rôle que joue l'Arabie saoudite dans la balance commerciale de l'import-export du Liban.
«Si l'on compare les échanges bilatéraux, l'Arabie saoudite est probablement le seul pays à présenter une balance commerciale parfaite avec le Liban», souligne-t-il.
D'après Salam, le mécanisme d'amélioration de ces liens commerciaux est «un exercice continu, parce que la confiance doit être méritée».
«Nous sommes optimistes au sujet de la situation économique. Nous réussirons à surmonter cette épreuve et nous rétablirons les liens avec l'Arabie saoudite», affirme-t-il.
L’épuisement du panier alimentaire
Le commerce international des devises a été très volatil; il s’est orienté vers le Sud à cause de la crise ukrainienne et de la hausse des prix du pétrole et des matières premières.
Selon Salam, les réserves actuelles de blé du Liban ne suffiront que pour quarante-cinq à soixante jours, ce qui rend le problème encore plus grave. Effectivement, 60% des importations de blé du pays proviennent de l’Ukraine.
Toutefois, il a rassuré les citoyens libanais en leur demandant de ne pas s'inquiéter de la pénurie, puisque son ministère s'efforce de conclure, d'ici à la semaine prochaine, un accord qui consiste à importer 50 000 tonnes de blé.
«Il est inutile de s'inquiéter au sujet de la pénurie alimentaire», insiste Salam.
Le pays a connu un lourd déficit au niveau des réserves du gouvernement et de la Banque centrale. Les citoyens craignent toujours une hausse des prix sans précédent dans la mesure où le gouvernement ne peut plus subventionner les produits de première nécessité.
Cependant, le ministre a expliqué qu'ils «ne comptaient pas sur les réserves de la Banque centrale ni sur celles du ministère des Finances.»
«Nous travaillons sur de multiples pistes, parmi lesquelles le soutien de la Banque mondiale, qui pourrait financer nos besoins en matière de sécurité, en plus des donations que nous demandons à plusieurs pays», fait-il savoir.
Une crise de la sécurité alimentaire n'est pas la seule catastrophe que les Libanais redoutent dans un proche avenir.
Au début du mois, les prix officiels de carburant ont grimpé en flèche dans le pays. Le bidon de 20 litres d'essence a dépassé les 400 000 livres libanaises, soit 20 dollars, alors qu'un bidon de 20 litres de diesel coûtait 375 000 livres libanaises.
Cette hausse des prix a conduit les citoyens, qui redoutent la pénurie de carburant et l'hyperinflation potentielle des prix, à faire la queue devant les stations-service.
Bizarrement, les prix de l'essence continuent à augmenter au Liban alors que les prix mondiaux des carburants ont fortement baissé ces derniers jours.
Cette stagnation des prix s'explique principalement par le fait que les agences exclusives monopolisées et protégées par le gouvernement fixent généralement les prix plus haut que ceux du marché. Le mois dernier, le Parlement libanais a adopté le projet de loi tant attendu sur la concurrence, qui a éliminé les programmes exclusifs des concessionnaires.
Cependant, le problème au Liban réside dans l'exécution de ces lois et non dans leur rédaction. Le ministre Amine Salam a rappelé que la prochaine mission du gouvernement consistait à mettre en œuvre cette loi sur la concurrence.
«Elle a été appréciée par toutes les organisations internationales, notamment par le FMI [Fonds monétaire international, NDLR], parce qu'elle représente la première série de réformes qui répond aux conditions préalables du FMI et de l'OMC», signale Salam, qui a donné davantage de détails concernant la loi sur la concurrence.
Par ailleurs, le ministre a expliqué que cela pourrait améliorer le système de tarification au Liban dans la mesure où la situation de l'offre et de la demande serait régularisée. «La levée des protections des agences exclusives du gouvernement aura un fort impact positif sur l'économie et fera baisser les prix de 20 à 40 %», explique-t-il.
Le dernier recours
En outre, le Liban conclut actuellement des accords d'investissement avec le géant français du transport maritime CMA CGM ainsi qu’avec plusieurs autres entreprises dans le but de restaurer le port de Beyrouth et d’améliorer l'activité économique.
Le pays souhaite également attirer un plus grand nombre d'investisseurs afin d’augmenter progressivement ses performances économiques.
«La France est en tête de ces opportunités d'investissement. Elle s'est déjà engagée à participer à plusieurs projets. Nous espérons aussi voir une plus grande implication de la part d'autres pays», confie Salam.
Le FMI prévoit de visiter le Liban fin mars ou début avril. D'ailleurs, il entretient des discussions hebdomadaires avec le comité libanais et l'État s'efforce de respecter les exigences nécessaires qui lui permettraient d'obtenir une aide financière.
«La finalisation du budget et des audits de la Banque centrale fait partie des priorités [du FMI]», observe Salam.
Dans un contexte d'inflation, de pauvreté et de taux records de chômage et d'immigration, l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et la France œuvrent à la mise en place d'un mécanisme conjoint qui vise à soutenir financièrement plusieurs secteurs au Liban à travers des dons directs destinés à des initiatives locales.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Gaza: la Défense civile annonce 20 personnes tuées par des tirs israéliens en allant chercher de l'aide

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
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  • "Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile
  • Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile

GAZA: La Défense civile de Gaza a indiqué que 20 personnes avaient été tuées lundi par des tirs de l'armée israélienne en allant chercher de l'aide humanitaire dans le territoire palestinien ravagé par les bombardements après plus de vingt mois de guerre.

Contactée par l'AFP, l'armée israélienne a dit qu'elle se renseignait.

"Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, ajoutant que ces personnes étaient rassemblées près d'un site de distribution d'aide.

"Elles attendaient de pouvoir accéder au centre d'aide américain à Rafah pour obtenir de la nourriture, lorsque l'occupation a ouvert le feu sur ces personnes affamées près du rond-point d'al-Alam", dans le sud de la bande de Gaza, a détaillé M. Bassal en indiquant que les tirs avaient eu lieu de 05H00 et 07H30 (02H00 et 04H30 GMT).

Il a ajouté que les victimes avaient été transférées vers des hôpitaux du sud du territoire palestinien, lesquels ne fonctionnent plus que partiellement depuis des jours en raison des combats et des pénuries de fournitures médicales.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile.

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël.

L'ONU refuse de travailler avec cette organisation en raison de préoccupations concernant ses procédés et sa neutralité.

Des photographes de l'AFP ont constaté ces derniers jours que des Gazaouis se réunissaient à l'aube près de sites de distribution d'aide, malgré la crainte de tirs lors des rassemblements.

La bande de Gaza est menacée de famine, selon l'ONU.

 


Ehud Barak : seule une guerre totale ou un nouvel accord peut arrêter le programme nucléaire iranien

Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
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  • S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée
  • M. Barak a déclaré que les frappes militaires étaient "problématiques", mais qu'Israël les considérait comme justifiées

LONDRES : L'ancien Premier ministre israélien Ehud Barak a prévenu que l'action militaire d'Israël ne suffirait pas à retarder de manière significative les ambitions nucléaires de l'Iran, décrivant la république islamique comme une "puissance nucléaire de seuil".

S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée.
"À mon avis, ce n'est pas un secret qu'Israël ne peut à lui seul retarder le programme nucléaire de l'Iran de manière significative. Probablement plusieurs semaines, probablement un mois, mais même les États-Unis ne peuvent pas les retarder de plus de quelques mois", a-t-il déclaré.

"Cela ne signifie pas qu'ils auront immédiatement (une arme nucléaire), ils doivent probablement encore achever certains travaux d'armement, ou probablement créer un dispositif nucléaire rudimentaire pour le faire exploser quelque part dans le désert afin de montrer au monde entier où ils se trouvent.

M. Barak a déclaré que si les frappes militaires étaient "problématiques", Israël les considérait comme justifiées.

"Au lieu de rester les bras croisés, Israël estime qu'il doit faire quelque chose. Probablement qu'avec les Américains, nous pouvons faire plus".

L'ancien premier ministre a déclaré que pour stopper les progrès de l'Iran, il faudrait soit une avancée diplomatique majeure, soit un changement de régime.

"Je pense que l'Iran étant déjà ce que l'on appelle une puissance nucléaire de seuil, le seul moyen de l'en empêcher est soit de lui imposer un nouvel accord convaincant, soit de déclencher une guerre à grande échelle pour renverser le régime", a-t-il déclaré.

"C'est quelque chose que nous pouvons faire avec les États-Unis.

Mais il a ajouté qu'il ne pensait pas que Washington avait l'appétit pour une telle action.

"Je ne crois pas qu'un président américain, ni Trump ni aucun de ses prédécesseurs, aurait décidé de faire cela".

Israël a déclenché des frappes aériennes à travers l'Iran pour la troisième journée dimanche et a menacé de recourir à une force encore plus grande alors que certains missiles iraniens tirés en représailles ont échappé aux défenses aériennes israéliennes pour frapper des bâtiments au cœur du pays.

Les services d'urgence israéliens ont déclaré qu'au moins 10 personnes avaient été tuées dans les attaques iraniennes, tandis que les autorités iraniennes ont déclaré qu'au moins 128 personnes avaient été tuées par les salves israéliennes.


La fondation Morooj présente ses projets au salon néerlandais « GreenTech »

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
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  • Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.
  • À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

RIYAD : La Fondation pour le développement de la couverture végétale, connue sous le nom de Morooj, a présenté ses projets phares lors du salon Greentech Amsterdam, un salon international dédié à l'horticulture qui s'est tenu du 10 au 12 juin dans la capitale néerlandaise, dans le cadre de la délégation saoudienne.

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.

La fondation a également présenté des exemples de ses partenariats stratégiques avec divers secteurs publics et privés, ainsi qu'avec des organisations internationales. 

Les projets présentés comprenaient la plantation de millions de mangroves, le verdissement des zones autour des mosquées, la promotion de la participation communautaire aux campagnes d'assainissement environnemental et les efforts de réhabilitation des réserves naturelles dans diverses régions du Royaume, tous relevant de l'Initiative verte saoudienne.

Le PDG de la fondation, Wael Bushah, a déclaré que sa participation à GreenTech démontrait une fois de plus la détermination du Royaume à renforcer son leadership dans le secteur environnemental à l'échelle internationale.

L'exposition est l'un des principaux événements mondiaux consacrés aux innovations environnementales et aux technologies agricoles durables. Elle est également l'occasion de nouer de nouveaux partenariats et d'échanger des connaissances sur les dernières innovations en matière d'agriculture durable, de reboisement et de restauration des écosystèmes. 

À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

Le rôle de la fondation, qui consiste à renforcer sa présence internationale et à échanger des expériences fructueuses avec diverses entités et organisations environnementales mondiales, a été essentiel pour atteindre les objectifs de l'Initiative verte saoudienne, fondée dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

La SGI, qui a célébré son deuxième anniversaire au début de cette année, a renforcé l'ambition du Royaume de devenir un contributeur clé aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique et d'amélioration de la durabilité environnementale, notamment en promouvant les énergies renouvelables, en protégeant les zones terrestres et marines, et en atteignant la neutralité carbone au niveau national d'ici 2060, entre autres initiatives. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com