Les EAU et l'Arabie saoudite en tête des pays arabes dans le Global Soft Power Index 2022

L'Expo 2020 de Dubaï a été saluée comme un modèle de soft power. (Photo, Shutterstock)
L'Expo 2020 de Dubaï a été saluée comme un modèle de soft power. (Photo, Shutterstock)
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Publié le Mercredi 16 mars 2022

Les EAU et l'Arabie saoudite en tête des pays arabes dans le Global Soft Power Index 2022

  • L'Arabie saoudite arrive en deuxième position parmi les États arabes avec une amélioration notable de son score dans le classement Global Soft Power Index
  • En favorisant les innovations et les bonnes pratiques commerciales, 13 pays de la région Mena figurent dans le classement mondial 2022 de Brand Finance

LONDRES: Les Émirats arabes unis (EAU) et l'Arabie saoudite se sont hissés à la première place des nations arabes dans le Global Soft Power Index 2022 de Brand Finance, qui a été annoncé mardi dernier lors du sommet mondial du soft power à Londres.

Les professionnels et les chercheurs en la matière se sont réunis lors de ce forum pour lancer l'indice mondial du soft power, l'étude la plus complète du monde sur la perception des nations en tant que marques.

Sur les treize pays arabes qui figuraient dans l'indice de cette année, les EAU se sont classés au 15e rang. Il s’agit de la meilleure position parmi les marques nationales du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord.

L'Arabie saoudite est arrivée en deuxième position parmi les pays arabes et a obtenu la 24e place du classement mondial. Elle conserve ainsi sa position de l'année dernière, avec une amélioration notable de son score d'indice, qui est passé à 47,1 sur 100.

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L'Arabie saoudite est arrivée en deuxième position parmi les pays arabes et a obtenu la 24e place du classement mondial. Elle conserve ainsi sa position de l'année dernière. (Photo fournie)

Au niveau mondial, les États-Unis ont retrouvé la première place cette année, après une importante dégradation de leur perception publique à la fin de 2020 et en 2021. Le Royaume-Uni, pour sa part, s'est hissé à la deuxième place après avoir surmonté les difficultés liées à la Covid-19 et au Brexit.

Selon Andrew Campbell, directeur général de Brand Finance au Moyen-Orient, les nouveaux classements montrent que les marques saoudiennes se développent et sont en tête dans l’ensemble du Moyen-Orient.

«Chacune des grandes marques saoudiennes travaille à la réalisation de la Vision 2030 dans son secteur respectif, enregistrant une croissance impressionnante», déclare-t-il à Arab News.

«Ma'aden est la marque qui connaît la croissance la plus rapide dans toute la région et les marques saoudiennes se distinguent dans différents secteurs. Parmi elles, c’est Saudia Airlines, la compagnie aérienne du Moyen-Orient, qui a connu la plus forte croissance cette année.»

En effet, l'Arabie saoudite a inscrit le soft power et le développement de l'image de marque nationale parmi les priorités de son programme de réformes sociales et économiques Vision 2030.

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Le Centre d’aide humanitaire et de secours du roi Salmane (KSRelief) est une marque importante d'aide internationale. (Photo, SPA)

 

Le Royaume, riche d'une histoire et d'une culture florissantes, est considéré comme le centre du monde arabe, islamique et international en matière d'énergie. En mettant en avant ces caractéristiques, il utilise le soft power dans sa stratégie de politique étrangère depuis de nombreuses années.

Parallèlement, aux Émirats arabes unis, des événements telles que l'Expo 2020 de Dubaï ont permis de renforcer le soft power du pays à l'échelle mondiale et d'en faire un outil qui permet de construire des ponts entre les pays à travers les notions d'innovation et d'inspiration.

Sarah bent Yousef al-Amiri, ministre émiratie des Technologies avancées et présidente de l'Agence spatiale des EAU, a déclaré lors du Global Soft Power Summit que son pays avait conquis sa place dans le classement en privilégiant le changement.

«Ce n'est pas un hasard si les EAU sont les plus forts du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord en termes de soft power. C'est le fruit de leur dévouement total et de leur capacité à évoluer, à embrasser le changement et à adopter l'innovation.»

Les EAU reconnaissent également «l'importance de prendre les devants sans dicter ce qui est bien ou mal ni quelle forme de gouvernance est bonne ou mauvaise», a-t-elle ajouté.

Au contraire, s’ils ont acquis cette place enviée, c’est en «montrant comment créer des opportunités, comment créer le changement, comment favoriser la croissance au sein de leur propre nation».

Les résultats de ce classement ont été déterminés à l'aide d'une série d'indicateurs dans sept domaines: affaires et commerce, gouvernance, relations internationales, culture et patrimoine, médias et communication, éducation et science, personnes et valeurs.

En outre, le classement de Brand Finance a ajouté un indicateur spécial pour mesurer la manière dont les nations ont relevé les défis liés à la Covid-19.

Le «soft power», terme inventé par le politologue américain Joseph Nye en 1990, se définit comme la capacité d'obtenir des résultats désirés par l'attraction plutôt que par la coercition ou le paiement.

Selon Nye, il existe un autre outil de politique étrangère qui permet aux États de gagner le soutien des autres. Au lieu de l'approche traditionnelle du hard power, qui repose sur des moyens militaires et économiques, le soft power, obtenu grâce à des valeurs et des normes partagées, peut être utilisé pour séduire les États plutôt que les contraindre.

«Le soft power réduira certains des futurs besoins en termes de hard power et, en fin de compte, devrait conduire à davantage de paix et de prospérité», a déclaré Scott McDonald, PDG du British Council, lors de son discours d'ouverture du sommet de Londres.

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Le Global Soft Power Summit s'est tenu à Londres le 15 mars 2022. (Photo fournie)

Selon le Global Soft Power Index 2022, les EAU ont obtenu les meilleurs résultats dans le domaine des affaires et du commerce, se classant dans le top 10 mondial. Ils sont arrivés en quatrième position dans la catégorie «facilité à faire des affaires dans le pays et avec lui» et en huitième position dans la catégorie «économie forte et stable».

Les EAU ont obtenu de bons résultats sur une série d'autres critères, mais c'est dans le domaine de l'éducation et des sciences qu'ils se sont améliorés le plus rapidement cette année. L'accent mis par le Royaume sur les industries de haute technologie et leur avancée dans l'exploration spatiale, avec la Mission martienne des Émirats, ont probablement influencé leur score dans ce domaine.

«Pour nous, l'innovation n'est pas un choix», déclare Al-Amiri à Arab News. «Il s'agit en réalité d'un mécanisme impératif de développement, rien que par le fait que, il y a cinq décennies, nous n'avions pas accès à l'éducation de base, aux infrastructures de base ni à aucun des modes de vie moderne dont nous disposons aujourd'hui.»

Au cours de cette période, les EAU sont «passés d'un pays qui se concentrait entièrement sur la construction d'infrastructures, parce que ces dernières n'existaient pas, à une nation qui construit ce que j'appelle une infrastructure immatérielle basée sur le talent et sur l'utilisation de la science et de la technologie, qui utilise la recherche et le développement comme un moteur de la croissance économique et de la croissance économique durable», a-t-elle ajouté.

Les EAU sortent également de la pandémie de Covid-19 plus forts qu'avant avec des réalisations en matière de commerce et d'investissement soulignées par le succès de l'Expo 2020 de Dubaï.

Toutefois, le fait d'embrasser le changement et l'innovation ne signifie pas que les EAU ont perdu leur caractère authentique. Au contraire, le pays a permis à son identité de se développer en même temps que sa diversification économique.

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Des marques telles que Saudia Airlines ont joué un rôle dans la construction de la marque nationale de l'Arabie saoudite. (Photo fournie)​​​​

«Nous n'avons aucune difficulté à faire une rétrospective en matière de culture, de valeurs, à comprendre ce qui fonctionne, ce qui doit continuer à évoluer pour le développer à l'avenir», a déclaré Al-Amiri.

«Nous voulons comprendre et apprécier les différences entre les personnes. Les lois existent, mais elles ne sont jamais gravées dans le marbre.»

Outre les EAU et l'Arabie saoudite, onze pays arabes figurent dans le Global Soft Power Index de cette année.

Le Qatar, l'Égypte, le Koweït et le Maroc se sont classés respectivement en troisième, quatrième, cinquième et sixième position, suivis par Oman, la Jordanie, le Bahreïn, l'Algérie, la Tunisie, le Liban et par l'Irak, classés de la septième à la treizième position.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Vision 2030: le Cabinet remercie les agences impliquées

Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
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  • Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne
  • Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne

RIYAD: Le Conseil des ministres a salué les efforts des agences gouvernementales ayant contribué aux avancées réalisées dans le cadre de la Vision saoudienne 2030, alors que le Royaume se rapproche de l’atteinte de ses objectifs clés, a rapporté mardi l’Agence de presse saoudienne (SPA).

D’après le rapport annuel 2024 de la Vision, 93% des principaux indicateurs de performance ont été entièrement ou partiellement atteints depuis le lancement de l’initiative il y a neuf ans.

Le ministre des Médias, Salman al-Dosari, a précisé que le cabinet avait discuté de la troisième et dernière phase de la Vision 2030, qui débutera en 2026. Cette phase visera à pérenniser l’impact des transformations déjà engagées tout en exploitant de nouvelles opportunités de croissance.

Le Conseil des ministres a également salué le don généreux d’un milliard de riyals saoudiens (266,6 millions de dollars; 1 dollar = 0,88 euro) effectué par le prince héritier Mohammed ben Salmane, destiné à soutenir des projets de logement pour les bénéficiaires saoudiens éligibles et les familles dans le besoin.

Le cabinet a souligné que ce don illustre l’engagement constant du prince héritier à améliorer la qualité de vie des citoyens, ainsi que son intérêt soutenu pour le secteur du logement et les initiatives visant à offrir des logements décents aux familles méritantes à travers le Royaume.

Le prince Mohammed a également informé le Conseil de sa rencontre avec le roi Abdallah II de Jordanie, ainsi que de ses échanges avec le Premier ministre indien Narendra Modi.

Le cabinet a salué les résultats de la deuxième réunion du Conseil de partenariat stratégique saoudo-indien, soulignant le développement continu des relations économiques, commerciales et d’investissement entre les deux pays.

Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne, conformément aux résolutions de la légitimité internationale, à l'initiative de paix arabe et à la création d'un État palestinien indépendant le long des frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale.

Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne et a renouvelé son appel aux institutions financières régionales et internationales pour qu'elles reprennent et étendent leurs opérations dans le pays.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'Arabie saoudite condamne les actions d'Israël à Gaza devant la CIJ

 Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
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  • Tel-Aviv "continue d'ignorer" les décisions de la Cour internationale de justice, déclare le représentant du Royaume
  • M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

DUBAI : L'Arabie saoudite a condamné mardi devant la Cour internationale de justice la campagne militaire israélienne en cours à Gaza, l'accusant de défier les décisions internationales et de commettre de graves violations des droits de l'homme.

S'exprimant devant la Cour, le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, a déclaré qu'Israël "continue d'ignorer les ordres de la Cour" et a insisté sur le fait que "rien ne justifie les violations commises par Israël à Gaza".

M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

Ses remarques ont été formulées au deuxième jour des audiences de la CIJ sur les obligations humanitaires d'Israël à l'égard des Palestiniens, qui se déroulent dans le cadre d'un blocus israélien total de l'aide à la bande de Gaza, qui dure depuis plus de 50 jours.

Ces audiences s'inscrivent dans le cadre d'efforts plus larges visant à déterminer si Israël a respecté les responsabilités juridiques internationales dans sa conduite lors de la guerre contre Gaza.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Syrie: neuf morts dans des affrontements entre forces de sécurité et combattants druzes près de Damas

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
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  • Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité "
  • "La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué

DAMAS: Neuf personnes ont été tuées dans des affrontements entre les forces de sécurité syriennes et des combattants de la minorité druze à Jaramana, dans la banlieue de Damas, sur fond de tension confessionnelle, selon un nouveau bilan mardi d'une ONG.

Ces violences interviennent un mois après des massacres qui ont visé la minorité alaouite, faisant des centaines de morts, dans le pays où la coalition islamiste qui a pris le pouvoir en décembre est scrutée par la communauté internationale.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), "les forces de sécurité ont lancé un assaut" contre la banlieue à majorité druze de Jaramana, après la publication sur les réseaux sociaux d'un message vocal attribué à un druze et jugé blasphématoire envers l'islam.

L'OSDH, basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un solide réseau de sources en Syrie, a précisé que six combattants locaux de Jaramana et trois "assaillants" avaient été tués.

Plusieurs habitants de Jaramana joints au téléphone par l'AFP ont indiqué avoir entendu des échanges de tirs dans la nuit.

"Nous ne savons pas ce qui se passe, nous avons peur que Jaramana devienne un théâtre de guerre", a affirmé Riham Waqaf, une employée d'une ONG terrée à la maison avec son mari et ses enfants.

"On devait emmener ma mère à l'hôpital pour un traitement, mais nous n'avons pas pu" sortir, a ajouté cette femme de 33 ans.

Des combattants locaux se sont déployés dans les rues et aux entrées de la localité, demandant aux habitants de rester chez eux, a dit à l'AFP l'un de ces hommes armés, Jamal, qui n'a pas donné son nom de famille.

"Jaramana n'a rien connu de tel depuis des années". La ville est d'habitude bondée, mais elle est morte aujourd'hui, tout le monde est à la maison", a-t-il ajouté.

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants.

 "Respecter l'ordre public" 

Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité de ce qui s'est produit et de toute aggravation de la situation".

"La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué.

Il a dénoncé dans le même temps "toute atteinte au prophète Mahomet" et assuré que le message vocal était fabriqué "pour provoquer la sédition".

Le ministère de l'Intérieur a souligné mardi "l'importance de respecter l'ordre public et de ne pas se laisser entraîner dans des actions qui perturberaient l'ordre public".

Il a ajouté qu'il enquêtait sur le message "blasphématoire à l'égard du prophète" Mahomet pour identifier l'auteur et le traduire en justice.

Les druzes, une minorité ésotérique issue de l'islam, sont répartis notamment entre le Liban, la Syrie et Israël.

Dès la chute du pouvoir de Bachar al-Assad le 8 décembre en Syrie, après plus de 13 ans de guerre civile, Israël multiplié les gestes d'ouverture envers cette communauté.

Début mars, à la suite d'escarmouches à Jaramana, Israël avait menacé d'une intervention militaire si les nouvelles autorités syriennes s'en prenaient aux druzes.

Ces propos ont été immédiatement rejetés par les dignitaires druzes, qui ont réaffirmé leur attachement à l'unité de la Syrie. Leurs représentants sont en négociation avec le pouvoir central à Damas pour parvenir à un accord qui permettrait l'intégration de leurs groupes armés dans la future armée nationale.

Depuis que la coalition islamiste dirigée par Ahmad al-Chareh, qui a été proclamé président intérimaire, a pris le pouvoir, la communauté internationale multiplie les appels à protéger les minorités.

Début mars, les régions du littoral dans l'ouest de la Syrie ont été le théâtre de massacres qui ont fait plus de 1.700 tués civils, en grande majorité des alaouites, selon l'OSDH.