A Antalya, les touristes russes bloqués par la guerre

Plage de la marina de Kaleici à Antalya, le 12 mars 2022. (AFP)
Plage de la marina de Kaleici à Antalya, le 12 mars 2022. (AFP)
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Publié le Mercredi 16 mars 2022

A Antalya, les touristes russes bloqués par la guerre

  • Les vacances tournent au casse-tête pour les touristes russes qui ne peuvent plus utiliser leurs cartes de crédit et ignorent si leur compagnie pourra les ramener au pays
  • Même en hiver, Antalya n'accueille jamais moins de 100 000 touristes russes: c'est leur destination préférée en Turquie, qu'ils ont 4,5 millions à rejoindre chaque année

ANTALYA: Anton Gavrilov avait réservé de longue date son séjour tout compris à Antalya, dans le sud de la Turquie. Entretemps son pays, la Russie, a envahi l'Ukraine et le trentenaire craint de rester bloqué, sans le sou, loin de Moscou.

Pour l'heure il est encore allongé sur une chaise-longue à la plage, profitant du soleil de Méditerranée qu'il est venu chercher en famille, loin des rigueurs de l'hiver.

Mais les vacances tournent au casse-tête pour les touristes russes qui ne peuvent plus utiliser leurs cartes de crédit et ignorent si leur compagnie pourra les ramener au pays.

"Nous avons entendu dire que la compagnie qui nous a amenés ici a suspendu ses vols, mais je dois vérifier", glisse le jeune homme.

Rapidement après le début de l'offensive russe contre l'Ukraine, des dizaines de pays ont fermé leur espace aérien aux avions russes. Pas la Turquie, qui maintient pour l'heure les vols vers Moscou.

Seule la compagnie turque à bas coût, Pegasus, a annoncé qu'elle suspendait la desserte de la Russie "jusqu'au 27 mars". 

Mais l'Union européenne et le Canada ont interdit l'exportation de pièces et d'équipements aéronautiques et surtout, les principaux constructeurs, Airbus et Boeing, ont suspendu la maintenance des appareils.

Ce qui finira par réduire de fait le nombre de vols.
Anton Gavrilov se soucie aussi de ses dépenses: Visa et Mastercard ont suspendu l'utilisation à l'étranger des cartes de crédit émises en Russie. 


"J'avais un peu d'argent en espèces mais je ne sais pas si je vais réussir à utiliser ma carte", confie-t-il.

système Mir 
Il s'en sort encore grâce au système Mir, une structure russe de transfert de fonds électronique. Mais pour combien de temps?

En outre le cours du rouble s'est effondré et les économies d'Anton avec, sous l'effet des sanctions occidentales. Aussi le jeune père de famille redoute que ces vacances à Antalya ne soient ses dernières avant longtemps.

Même en hiver, Antalya n'accueille jamais moins de 100 000 touristes russes: c'est leur destination préférée en Turquie, qu'ils ont 4,5 millions à rejoindre chaque année.

Dans le hall de son hôtel, Margarita Sabatnikaya, 31 ans, partage la même incertitude qu'Anton: "Nous ne savons pas comment nous allons subvenir à nos besoins".

"Nous sommes venus en vacances avec nos enfants, mais nous ne savons pas quand et avec quel avion nous rentrerons en Russie", ajoute-t-elle.

Car le rouble s'effondre mais le prix des billets d'avion, lui, explose pour atteindre jusqu'à 400 euros le vol de retour vers la Russie, plus du double du prix antérieur, piégeant d'autant certains Russes à cours d'argent.

"J'ai deux amis russes à la maison en ce moment, mais ils ne peuvent pas rentrer, les billets d'avion coûtent trop cher", explique Anastasia Zanolotnaya, une instructrice de plongée rencontrée en centre-ville.


Dans ces conditions, les hôteliers d'Antalya redoutent une avalanche d'annulations pour la saison estivale qui débute en mai. Certains spécialistes du secteur espèrent que parmi les milliers de Russes qui ont gagné la Turquie pour fuir leur pays depuis le début du conflit, certains choisiront de s'établir temporairement sur la côte.

cohabitation 
Mais plus encore que les Russes, les touristes ukrainiens - 2 millions de visiteurs en Turquie l'an dernier - risquent de manquer à l'appel cet été sur les plages d'Antalya.

Olga, elle, est coincée ici pour de bon.

"Nous sommes arrivés début février pour des vacances (...) Nous aurions dû rentrer deux jours après le début de la guerre mais il n'y a plus de vols désormais", confie cette trentenaire Ukrainienne venue en famille et qui demande l'anonymat.

Les traits tirés, elle passe ses journées à l'hôtel collée à la télé, à guetter des nouvelles de ses proches.

"Il ne nous reste plus beaucoup d'argent. Nous ne savons pas quoi faire", soupire-t-elle.

Barbaros Duzgun, agent de voyage et guide russophone à Antalya, se pose une autre question: ils se demande si Russes et Ukrainiens continueront de cohabiter dans les mêmes lieux de villégiature.

"Par le passé, la Russie et l'Ukraine étaient comme des soeurs. Nous accueillions [les touristes russes et ukrainiens] dans les mêmes bateaux, les mêmes bus. Comment ferons nous désormais s'ils réservent un tour dans le même bus?" se demande-t-il.


L'écrivain Boualem Sansal ne se pourvoira pas en cassation en Algérie

L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal pose après avoir reçu le Grand Prix du Roman à l'Académie française à Paris, le 29 octobre 2015. (Photo de FRANCOIS GUILLOT / AFP)
L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal pose après avoir reçu le Grand Prix du Roman à l'Académie française à Paris, le 29 octobre 2015. (Photo de FRANCOIS GUILLOT / AFP)
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  • « D'après nos informations, il ne fera pas de pourvoi en cassation », a d'abord assuré Noëlle Lenoir, présidente du comité de soutien international à l'écrivain franco-algérien, sur la station de radio publique française France Inter.
  • Ses proches, qui précisent qu'il est « bien traité », espèrent néanmoins qu'il obtiendra une « grâce humanitaire à titre personnel ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, condamné à cinq ans de prison pour « atteinte à l'unité nationale » en Algérie, ne fera pas de pourvoi en cassation, a appris l'AFP de sources concordantes samedi.

« D'après nos informations, il ne fera pas de pourvoi en cassation », a d'abord assuré Noëlle Lenoir, présidente du comité de soutien international à l'écrivain franco-algérien, sur la station de radio publique française France Inter.

« Cela signifie que la condamnation est définitive. D'ailleurs, compte tenu de l'état de la justice en Algérie, il n'a aucune chance en cassation pour faire requalifier son infraction », a ajouté l'ancienne ministre.

Des proches de l'écrivain ont ensuite indiqué à l'AFP qu'il avait « renoncé à un recours ».

Sollicité par l'AFP, son avocat français, Me Pierre Cornut-Gentille, a refusé de faire tout commentaire.

Emprisonné depuis plus de sept mois, le romancier et essayiste de 80 ans a vu sa condamnation confirmée en appel mardi. Il dispose en principe de huit jours pour introduire un pourvoi en cassation.

Parmi les faits qui lui sont reprochés par la justice algérienne, figurent notamment des déclarations faites en octobre 2024 au média d'extrême droite français Frontières, dans lesquelles l'écrivain estimait que l'Algérie avait hérité de territoires appartenant jusque-là au Maroc sous la colonisation française.

Selon ses proches, M. Sansal, atteint d'un cancer de la prostate, ne figurait pas parmi les milliers de personnes graciées par la présidence algérienne vendredi, à la veille de la fête de l'indépendance du pays, et rien ne laissait présager une grâce imminente ce week-end.

Ses proches, qui précisent qu'il est « bien traité », espèrent néanmoins qu'il obtiendra une « grâce humanitaire à titre personnel ».

Noëlle Lenoir estime également qu'il ne faut pas s'attendre à une grâce à l'occasion de la fête de l'indépendance, même si elle a assuré à France Inter « garder l'espoir ». 

« Nous pensons qu'il sera libéré. Il est impossible que l'Algérie prenne la responsabilité de sa mort en prison », a-t-elle avancé.

L'écrivain fait l'objet d'une âpre lutte diplomatique entre l'Algérie et la France depuis son arrestation à son arrivée à Alger, le 16 novembre.


334 000 citoyens saoudiens ont reçu une formation à intelligence artificielle

Le président de la SDAIA, Abdullah Alghamdi, a participé au Forum du secteur à but non lucratif sur l'éducation et la formation 2025 le 2 juillet, en compagnie du ministre de l'Éducation, Yousef Al-Benyan, et du vice-ministre de l'Environnement, de l'Eau et de l'Agriculture, Mansour Al-Mushaiti. (SPA)
Le président de la SDAIA, Abdullah Alghamdi, a participé au Forum du secteur à but non lucratif sur l'éducation et la formation 2025 le 2 juillet, en compagnie du ministre de l'Éducation, Yousef Al-Benyan, et du vice-ministre de l'Environnement, de l'Eau et de l'Agriculture, Mansour Al-Mushaiti. (SPA)
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  • Lancé en septembre 2024, ce programme de formation s'adresse aux citoyens de tous âges et de tous horizons professionnels.
  • Lors de la session plénière du Forum, le directeur de la SDAIA, Abdullah Alghamdi, a souligné les principales caractéristiques du programme.

RIYAD : Selon l'Autorité saoudienne des données et de l'intelligence artificielle, 334 000 citoyens saoudiens ont bénéficié d'un programme gouvernemental leur permettant d'acquérir des compétences en intelligence artificielle.

Intitulé « Un million de Saoudiens dans l'IA », il a été mis en place en septembre 2024 en partenariat avec le ministère de l'Éducation et le ministère des Ressources humaines et du Développement social.

Lors de la session plénière du Forum du secteur à but non lucratif dans l'éducation et la formation 2025, qui s'est tenue à Riyad le 2 juillet, le directeur de la SDAIA, Abdullah Alghamdi, a souligné les principales caractéristiques du programme.

Il a déclaré que les partenariats noués par l'autorité avec d'autres agences gouvernementales avaient permis au Royaume de se positionner au niveau mondial en matière d'autonomisation des femmes dans le domaine de l'IA et de sensibilisation de la communauté, a récemment rapporté l'Agence de presse saoudienne.

Lancée lors du Sommet mondial sur l'IA, l'initiative SAMAI s'adresse aux citoyens de tous âges et de tous horizons professionnels.

Il a également cité plusieurs initiatives nationales issues de cette collaboration, notamment l'Olympiade nationale de programmation et d'intelligence artificielle, ou concours ATHKA.

Plus de 260 000 élèves de collèges et de lycées y ont participé et 10 000 d'entre eux se sont qualifiés pour la finale, a-t-il ajouté.

Le directeur de la SDAIA a également cité le programme « Road to ATHKA », qui a formé plus de 570 000 élèves aux concepts de l'IA.

Une autre initiative, intitulée « Future Intelligence Programmers », a permis de former plus de 10 000 enseignants.

La SDAIA et le ministère de l'Éducation ont également créé le Centre d'excellence en éducation.

Il a été conçu pour « institutionnaliser l'intégration technologique dans le secteur de l'éducation, soutenir les initiatives tournées vers l'avenir et tirer parti de l'IA pour améliorer les résultats scolaires ». 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Gaza : la Défense civile annonce 32 morts dans des raids et tirs israéliens

Des Palestiniens inspectent les dégâts causés par une frappe israélienne dans le camp d'Al-Bureij, dans le centre de la bande de Gaza, le 4 juillet 2025. (Photo : Eyad BABA / AFP)
Des Palestiniens inspectent les dégâts causés par une frappe israélienne dans le camp d'Al-Bureij, dans le centre de la bande de Gaza, le 4 juillet 2025. (Photo : Eyad BABA / AFP)
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  • Selon Mahmoud Bassal, porte-parole de l'organisation de premiers secours de Gaza, cinq personnes ont été tuées dans un raid aérien sur une école de Gaza-ville (nord), qui servait de refuge à des déplacés.
  • Une frappe nocturne à proximité d'une autre école de la ville a coûté la vie à trois Palestiniens et fait une dizaine de blessés, dont des enfants, a indiqué la même source.

GAZA, TERRITOIRES PALESTINIENS : La Défense civile locale a fait état de 32 Palestiniens tués samedi dans la bande de Gaza, où Israël a étendu son offensive, près de 21 mois après le début de la guerre contre le mouvement islamiste Hamas.

Selon Mahmoud Bassal, porte-parole de l'organisation de premiers secours de Gaza, cinq personnes ont été tuées dans un raid aérien sur une école de Gaza-ville (nord), qui servait de refuge à des déplacés.

Une frappe nocturne à proximité d'une autre école de la ville a coûté la vie à trois Palestiniens et fait une dizaine de blessés, dont des enfants, a indiqué la même source.

Depuis le début de la guerre, déclenchée par le Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, de nombreux Gazaouis déplacés par le conflit trouvent refuge dans des bâtiments scolaires, qui ont été à plusieurs reprises la cible d'attaques israéliennes.

Selon l'armée israélienne, ces attaques visent des combattants du Hamas qu'elle accuse de se cacher parmi les civils.

M. Bassal a également fait état de huit Palestiniens tués par des tirs de l'armée israélienne à proximité d'un centre de distribution d'aide humanitaire, dans le sud du territoire assiégé par Israël.

Quatre Palestiniens, membres d'une même famille, ont été tués par une frappe qui a touché leur tente dans le secteur d'Al-Mawassi, dans le sud de la bande de Gaza, d'après la même source.

Contactée par l'AFP, l'armée israélienne a déclaré ne pas être en mesure de faire de commentaires sur des frappes en particulier, en l'absence de coordonnées géographiques précises.

Compte tenu des restrictions imposées par Israël aux médias et des difficultés d'accès au terrain à Gaza, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les affirmations de la Défense civile.

Vendredi soir, le Hamas a affirmé être prêt à engager « immédiatement » des négociations sur la mise en œuvre d'une proposition de cessez-le-feu parrainée par les États-Unis.

Un responsable gouvernemental israélien a indiqué à l'AFP qu'« aucune décision n'avait été prise à ce stade sur la question ».