Le gouvernement annonce une nouvelle batterie d'aides face à la crise ukrainienne

Le Premier ministre français Jean Castex rencontre des employés lors d'une visite axée sur l'emploi des jeunes à Besançon, le 23 juillet 2020 (Photo, AFP).
Le Premier ministre français Jean Castex rencontre des employés lors d'une visite axée sur l'emploi des jeunes à Besançon, le 23 juillet 2020 (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 17 mars 2022

Le gouvernement annonce une nouvelle batterie d'aides face à la crise ukrainienne

  • Les dépenses énergétiques représentent des coûts importants pour les entreprises sidérurgiques, chimiques ou encore certaines activités agricoles
  • Cette mesure coûtera jusqu'à trois milliards d'euros, auxquels s'ajouteront des mesures sectorielles

PARIS: Le gouvernement a présenté mercredi son "plan de résilience" pour permettre aux entreprises de faire face aux conséquences du conflit en Ukraine, en allégeant à court terme leur facture énergétique, tout en annonçant des mesures destinées à rendre l'économie française moins dépendante de la Russie.

Toutes les entreprises dont les dépenses d'électricité et de gaz représentent "au moins 3% de leur chiffre d’affaires, et qui pourraient faire des pertes sur 2022" bénéficieront de "la prise en charge de la moitié du surplus de leurs dépenses énergétiques", a détaillé lors d'une conférence de presse le Premier ministre Jean Castex.

Les dépenses énergétiques représentent des coûts importants pour les entreprises sidérurgiques, chimiques ou encore certaines activités agricoles.

Cette mesure coûtera jusqu'à trois milliards d'euros, auxquels s'ajouteront des mesures sectorielles comme celles destinées aux pêcheurs, dont le coût devrait être compris entre 500 millions et un milliard d'euros, ainsi qu'une augmentation de l'aide pour le remplacement de chaudières à énergie fossile par des solutions de chauffage renouvelable.

La prise en charge par l’État de 15 centimes sur l'essence et le gazole, annoncée samedi, a d'autre part été élargie aux carburants GNV et GPL pour environ 800 millions supplémentaires.

Toutes ces nouvelles mesures représentent un coût estimé à environ 6,8 milliards d'euros, en partie financé grâce à des reports de crédits budgétaires de 2021 et juste en dessous du seuil pour lequel le gouvernement aurait dû retourner devant le Parlement pour valider ces dépenses. 

Ces nouveaux dispositifs viennent compléter le bouclier tarifaire mis en place depuis l'automne par le gouvernement pour limiter l'impact de la hausse des prix du gaz et de l'électricité sur les ménages et les entreprises, d'un coût approchant déjà les 20 milliards d'euros.

Pour le gouvernement, les mesures de ce "plan de résilience" sont ciblées et n'annoncent pas le retour du "quoi qu'il en coûte", même si le coût final de ces aides est impossible à chiffrer aujourd'hui.

Mesures Covid réactivées

Au-delà des mesures budgétaires, "des outils qui ont fait leurs preuves pendant la crise sanitaire seront de nouveau mobilisés, et adaptés aux spécificités de cette crise", a en outre indiqué le Premier ministre.

Des prêts garantis par l’État (PGE), dispositif qui a soutenu la trésorerie de plus de 700.000 entreprises, pourront être souscrits pour un montant maximum relevé à 35% du chiffre d'affaires des entreprises, contre 25% auparavant. Un nouveau PGE dont le montant est fixé à 10% du chiffre d'affaires devrait en outre être lancé à partir du 1er juillet.

Les entreprises pourront aussi bénéficier de reports de paiement de cotisations fiscales et sociales et le dispositif d'activité partielle de longue durée (APLD) sera prolongé de 12 mois.

Face à une "crise qui va s'installer dans la durée", le Premier ministre a insisté sur la nécessaire "souveraineté technologique, industrielle et alimentaire" de la France.

Approvisionnements perturbés

Le gouvernement va subventionner jusqu'à la fin de l'année les entreprises pour les aider à moins dépendre de certaines matières premières critiques venant de Russie, comme le titane, le palladium ou le néon, "à hauteur de 15% pour les grands groupes et 35 % pour les petites entreprises", a détaillé de son côté le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire.

"C'est un plan conjoncturel qui appelle à une prise de conscience structurelle", a réagi dans un tweet le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux.

Son homologue de la Confédération des PME François Asselin, s'est montré plus inquiet, notamment sur la capacité des entreprises à rembourser un PGE plus important. "Ce plan vise les bons objectifs, mais certaines mesures restent perfectibles et nécessiteront des adaptations", a-t-il déclaré à l'AFP, tout en saluant "la mise en place de l'APLD", ainsi que "le décalage des charges sociales et fiscales".

Le directeur du Comité national des pêches, Jean-Luc Hall, a lui qualifié de "bouffée d'oxygène" l'annonce d'une aide de 35 centimes par litre de gazole de pêche, alors que des pêcheurs participent depuis mardi à des blocages de dépôts pétroliers pour protester contre la hausse des prix des carburants.

Depuis l'annonce de ce "plan de résilience" le 2 mars par le président Emmanuel Macron, le gouvernement avait multiplié les consultations de nombreux secteurs économiques.

Outre la hausse des prix des carburants, le déclenchement du conflit en Ukraine et la mise en place des sanctions occidentales contre le régime russe ont totalement perturbé de nombreuses chaînes d'approvisionnement, ainsi que les débouchés de certains exportateurs.

C'est notamment le cas en agriculture, où les producteurs français craignent de manquer d'engrais et d'alimentation pour le bétail, la Russie et l'Ukraine étant d'importants fournisseurs.


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com