Liban: plus de 1 000 candidats inscrits aux élections législatives

Le ministre libanais de l'Intérieur, Bassam Mawlawi, a appelé la communauté nationale et internationale à participer à la surveillance du scrutin (Photo, AFP).
Le ministre libanais de l'Intérieur, Bassam Mawlawi, a appelé la communauté nationale et internationale à participer à la surveillance du scrutin (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Jeudi 17 mars 2022

Liban: plus de 1 000 candidats inscrits aux élections législatives

  • Le Hezbollah et le Courant patriotique libre (CPL) pourraient annuler les élections s'ils craignent qu’elles ne leur soient pas favorables
  • Al-Khalil a annoncé qu'il ne se présentera pas aux élections

BEYROUTH: 1 043 candidats se présenteront aux élections législatives libanaises du 15 mai. 155 de ces postulants sont des femmes, qui représentent donc 15% des inscriptions.
Il s'agit du nombre le plus élevé de candidats dans l'histoire politique libanaise. Les attentes en la matière de certaines circonscriptions électorales ont été largement dépassées.
Selon les estimations, leur nombre devrait cependant être réduit de moitié d'ici au jour du scrutin.
La moitié d'entre eux ne devraient cependant pas pouvoir se présenter à l'arrivée d'entre eux
En comparaison, les élections de 2018 comptaient 976 candidats inscrits, dont 111 femmes.
La course électorale se joue entre les partis au pouvoir et le mouvement civil qui accuse les autorités de corruption. Il s'oppose également aux milices armées et à ce qu'ils qualifient d'occupation iranienne du Liban.
La majorité élue formera le nouveau Parlement et élira le président qui dirigera le pays dès octobre. Les partis d'opposition espèrent une réforme urgente du système exécutif pour marquer la rupture avec le règne de Michel Aoun, traversé par des rivalités politiques aiguës et par l'effondrement économique du pays.
Les listes électorales de chaque circonscription pourront encore évoluer jusqu'au 4 avril. Les candidats ont jusqu'au 30 mars pour annoncer leur retrait éventuel de la course. ils ne pourront cependant pas récupérer les 1500 dollars (1 dollar américain = 0,91 euro) déposés lors de leur inscription.
Le nombre de candidats qui devraient se présenter le jour du scrutin devrait être réduit de moitié du fait de l’impossibilité pour tous de s'inscrire sur les listes électorales.
«Comme le gouvernement l'a promis, il est prêt à organiser les élections. Les citoyens doivent aller voter, selon leurs intérêts dans une vraie patrie» a déclaré le ministre libanais de l'Intérieur, Bassam Mawlawia.
Il a appelé la communauté nationale et internationale à prendre part à la surveillance du scrutin afin «de garantir sa transparence et son intégrité ainsi que l'impartialité totale du gouvernement».
Pour Mawlawia, il n'y a pas d’«obstacles logistiques» et le gouvernement s'efforce de répondre à tous les besoins électoraux.
De nombreux candidats exercent le métier d'avocat ou font partie de la caste journalistique.
Pour Tony Francis, il est probable que le nombre de candidats diminue de moitié, en particulier dans les districts où la concurrence est forte et où les candidats ne parviennent pas à s'entendre sur les listes, notamment dans les districts de Beyrouth et au Mont-Liban, dans les zones du nord et dans les districts de la Bekaa.
Il a déclaré que les groupes chiites du Hezbollah et du Mouvement Amal ont déjà choisi leurs poulains dans les régions où la concurrence paraît plus faible.
La présence du Hezbollah «au sein du gouvernement et du Parlement est nécessaire pour protéger la résistance» a soutenu Hassan Nasrallah, le secrétaire général du mouvement.
«Notre objectif est de gagner, ces élections sont décisives» a-t-il poursuivi.
«L'alternative aux élections est l'absence de Parlement. Par conséquent, nous devons nous occuper sérieusement des élections et travailler à augmenter le taux de participation électorale, même si cela nécessite de visiter les gens chez eux plutôt que d'’organiser des réunions publiques.»
De l'avis de Tony Francis, «La détermination des partis au pouvoir à nommer les mêmes personnes qui étaient députés auparavant alors que certains d'entre eux sont accusés dans l'affaire de l'explosion du port de Beyrouth et d'autres sont accusés d'irrégularités financières, est totalement irrespectueux vis à vis des Libanais.»
Il a exprimé la crainte que le Hezbollah et le CPL annulent les élections si les estimations des votes ne leur étaient pas favorables.
Le député Anwar al-Khalil, membre du mouvement Amal, a vigoureusement critiqué le système électoral actuel, «le pire de l'histoire du Liban» selon lui.
Il a annoncé qu'il ne se présentera pas aux élections du fait de son engagement à la mise en œuvre des dispositions de la constitution dans le cadre de l'accord de Taëf.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Gaza: l'armée israélienne annonce la remise de trois dépouilles d'otages à la Croix-Rouge

"Selon les informations fournies par la Croix-Rouge, trois cercueils de personnes décédées prises en otage ont été transférés sous leur garde et sont en route vers les troupes de Tsahal dans la bande de Gaza", indique un communiqué de l'armée israélienne. (AFP)
"Selon les informations fournies par la Croix-Rouge, trois cercueils de personnes décédées prises en otage ont été transférés sous leur garde et sont en route vers les troupes de Tsahal dans la bande de Gaza", indique un communiqué de l'armée israélienne. (AFP)
Short Url
  • "Selon les informations fournies par la Croix-Rouge, trois cercueils de personnes décédées prises en otage ont été transférés sous leur garde et sont en route vers les troupes de Tsahal dans la bande de Gaza"
  • L'armée israélienne a annoncé dimanche que le Hamas avait remis à la Croix-Rouge dans la bande de Gaza des cercueils contenant les corps de trois otages

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé dimanche que le Hamas avait remis à la Croix-Rouge dans la bande de Gaza des cercueils contenant les corps de trois otages, dans le cadre de l'accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, qui prévoit des échanges de dépouilles.

"Selon les informations fournies par la Croix-Rouge, trois cercueils de personnes décédées prises en otage ont été transférés sous leur garde et sont en route vers les troupes de Tsahal dans la bande de Gaza", indique un communiqué de l'armée israélienne.

 

 


A Gaza, des enfants reprennent les cours après deux ans de guerre

Malgré l'inconfort, elles ont répondu aux questions du professeur et ont copié la leçon du tableau noir dans leurs cahiers, visiblement heureuses d'être là. (AFP)
Malgré l'inconfort, elles ont répondu aux questions du professeur et ont copié la leçon du tableau noir dans leurs cahiers, visiblement heureuses d'être là. (AFP)
Short Url
  • Mettant à profit le fragile cessez-le-feu en vigueur depuis le 10 octobre, l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a annoncé cette semaine cette réouverture progressive
  • Des déplacés sont toujours hébergées dans le bâtiment, sur la façade duquel des cordes à linge sont visibles

GAZA: Des élèves de l'école Al Hassaina à Nousseirat,  dans le centre de la bande de Gaza, viennent de reprendre les cours malgré les destructions dans le territoire palestinien, où l'ONU a annoncé rouvrir progressivement des établissements, a constaté samedi l'AFPTV.

Mettant à profit le fragile cessez-le-feu en vigueur depuis le 10 octobre, l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a annoncé cette semaine cette réouverture progressive, après deux ans de guerre dévastatrice délenchée par l'attaque du Hamas en Israël du 7 octobre 2023.

Le patron de l'UNRWA, Philippe Lazzarini, a déclaré sur X mardi que plus de 25.000 écoliers avaient déjà rejoint les "espaces d'apprentissage temporaires" de l'agence, tandis qu'environ 300.000 d'entre eux suivraient des cours en ligne.

Dans l'école Al Hassaina, des images de l'AFPTV ont montré dans la matinée des jeunes filles se rassemblant dans la cour en rang pour pratiquer des exercices en clamant "Vive la Palestine!"

Environ 50 filles se sont ensuite entassées dans une salle de classe, assises à terre sans bureaux, ni chaises.

Malgré l'inconfort, elles ont répondu aux questions du professeur et ont copié la leçon du tableau noir dans leurs cahiers, visiblement heureuses d'être là.

Pendant la guerre entre Israël et le Hamas, cette école, comme de nombreuses autres installations de l'UNRWA, s'était transformée en refuge pour des dizaines de familles.

Des déplacés sont toujours hébergées dans le bâtiment, sur la façade duquel des cordes à linge sont visibles.

Une autre salle de classe accueillait un nombre similaire d'adolescentes, presque toutes portant des hijabs et également assises au sol, cahiers posés sur leurs genoux.

Warda Radoune, 11 ans, a déclaré avoir hâte de reprendre sa routine d'apprentissage. "Je suis en sixième maintenant, mais j'ai perdu deux années de scolarité à cause du déplacement et de la guerre", a-t-elle confié à l'AFP.

"Nous reprenons les cours lentement jusqu'à ce que l'école soit à nouveau vidée (des déplacés), et que nous puissions continuer à apprendre comme avant", a-t-elle ajouté.

"Alors que l'UNRWA travaille à ouvrir davantage d'espaces d'apprentissage temporaires dans les abris, certains enfants sont contraints d'apprendre sur des escaliers, sans bureaux ni chaises. Trop d'écoles sont en ruines", a pointé cette semaine l'UNRWA sur X.

Le directeur régional Moyen-Orient d'Unicef, Edouard Beigbeder, avait souligné fin octobre à l'AFP que la communauté humanitaire était engagée dans une "course contre la montre" pour "remettre l'éducation au centre des priorités" à Gaza, au risque sinon d'y laisser une "génération perdue".


Israël menace d'intensifier les attaques contre le Hezbollah dans le sud du Liban

L'Agence nationale libanaise de presse a rapporté que l'armée israélienne avait touché une voiture avec un missile guidé.  L'armée a confirmé la frappe, affirmant avoir visé un membre de la Force Radwan, unité d'élite du Hezbollah. (AFP)
L'Agence nationale libanaise de presse a rapporté que l'armée israélienne avait touché une voiture avec un missile guidé. L'armée a confirmé la frappe, affirmant avoir visé un membre de la Force Radwan, unité d'élite du Hezbollah. (AFP)
Short Url
  • Samedi, l'armée israélienne a tué quatre personnes qu'elle a présentées comme des membres d'une force d'élite du Hezbollah
  • A l'ouverture du conseil des ministres hebdomadaire dimanche, M. Netanyahu a ensuite affirmé que le Hezbollah tentait de se "réarmer"

JERUSALEM: Israël a menacé dimanche d'intensifier ses attaques au Liban contre le Hezbollah, que le Premier ministre Benjamin Netanyahu a accusé de tenter de se "réarmer", exhortant Beyrouth à tenir ses engagements de le désarmer.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le mouvement pro-iranien, Israël continue de mener des attaques régulières contre les bastions libanais du Hezbollah et d'occuper cinq positions frontalières dans le sud du Liban.

Samedi, l'armée israélienne a tué quatre personnes qu'elle a présentées comme des membres d'une force d'élite du Hezbollah.

"L'engagement du gouvernement libanais à désarmer le Hezbollah et le chasser du sud du Liban doit être pleinement tenu", a d'abord déclaré dans un communiqué le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, affirmant que le groupe "joue avec le feu" et que "le président libanais traîne des pieds".

"Nous ne tolèrerons aucune menace contre les habitants du nord" d'Israël, a-t-il ajouté.

A l'ouverture du conseil des ministres hebdomadaire dimanche, M. Netanyahu a ensuite affirmé que le Hezbollah tentait de se "réarmer".

"Nous attendons du gouvernement libanais qu'il fasse ce qu'il s'est engagé à faire, c'est-à-dire désarmer le Hezbollah, mais il est clair que nous exercerons notre droit à l'autodéfense comme convenu dans les termes du cessez-le-feu", a-t-il averti.

"Nous ne permettrons pas au Liban de redevenir un nouveau front contre nous et nous agirons comme il faudra".

Des milliers d'Israéliens vivant près de la frontière nord avaient dû évacuer leurs domiciles pendant des mois, après l'ouverture par le Hezbollah d'un front contre Israël à la suite de la guerre déclenchée à Gaza en octobre 2023.

Les tirs de roquette du mouvement chiite avaient provoqué un conflit de plus d'un an, culminant par deux mois de guerre ouverte avant la conclusion d'un cessez-le-feu fin 2024.

Le Hezbollah a été fortement affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth, mais il demeure financièrement résilient et armé.

Depuis, les États-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe, un plan auquel le Hezbollah et ses alliés s'opposent, invoquant notamment la poursuite d'une présence israélienne sur le territoire libanais.

Raid meurtrier et nouvelle frappe 

L'armée israélienne a intensifié ses attaques contre des cibles du Hezbollah ces derniers jours.

Jeudi, elle a mené un raid meurtrier dans le sud du Liban, poussant le président libanais, Joseph Aoun, à ordonner à l'armée de faire face à de telles incursions.

M. Aoun avait appelé à des négociations avec Israël à la mi-octobre, après l'entrée en vigueur d'un cessez-le-feu à Gaza, parrainé par le président américain Donald Trump.

Il a accusé vendredi Israël de répondre à son offre de dialogue en intensifiant ses attaques, avant qu'une nouvelle frappe israélienne ne tue quatre personnes samedi dans le sud du pays, dans le district de Nabatiyeh.

L'Agence nationale libanaise de presse a rapporté que l'armée israélienne avait touché une voiture avec un missile guidé.

L'armée a confirmé la frappe, affirmant avoir visé un membre de la Force Radwan, unité d'élite du Hezbollah.

"Le terroriste était impliqué dans le transfert d'armes et dans les tentatives de reconstitution des infrastructures terroristes du Hezbollah dans le sud du Liban", a-t-elle indiqué, précisant que trois autres membres du groupe avaient été tués.

"Les activités de ces terroristes constituaient une menace pour l'Etat d'Israël et ses civils, ainsi qu'une violation des accords entre Israël et le Liban", a ajouté l'armée.

La veille, elle avait annoncé avoir tué un "responsable de la maintenance du Hezbollah", qui oeuvrait selon elle à rétablir des infrastructures du mouvement.

A Nabatiyeh, des centaines de personnes se sont rassemblées dimanche pour rendre hommage aux cinq membres du Hezbollah tués, a constaté un journaliste de l'AFP.

Les participants lançaient des pétales de fleurs sur les cercueils, recouverts du drapeau du Hezbollah, en scandant: "Mort à Israël, mort à l'Amérique".

"Voici le prix que le Sud (du Liban) paie chaque jour", a déclaré à l'AFP Rana Hamed, la mère de l'un des cinq hommes tués. "Nous savons qu'Israël est notre ennemi depuis des décennies."

L'émissaire américain, Tom Barrack, a exhorté samedi le Liban à engager des pourparlers directs avec Israël, affirmant que si Beyrouth franchissait le pas, les Etats-Unis pourraient faire "pression sur Israël pour qu'il se montre raisonnable".